L'exécution soumise au regard

Emmanuel Taïeb - « L'exécution soumise au regard » : anthropologie et économie du regard sur les mises à mort publiques.

http://www.persee.fr

« Analyser le regard porté sur l'exécution permet de comprendre comment il accompagne ou participe des évolutions dans les modes de punir, et comment le cérémonial de la mise à mort lui est soumis. Cantonné à un rôle purement spectatoriel, ce regard tente d'éviter l'irruption du sadisme dans la contemplation de l'exécution, ce qui irait à rebours des ambitions d'édification et de dissuasion de la publicité. La généralisation des exécutions mécaniques par la guillotine accélère la temporalité de l'exécution et interdit de la regarder longuement. L'obturation du regard, quand il n'est plus l'objet de considérations de mise en scène, entraîne une migration du spectacle du point focal qu'est l'échafaud vers le public. Aux États-Unis, son occultation partielle se fait au profit des seules familles de victimes. Ce regard restreint est devenu problématique, comme en témoigne l'émergence d'un débat sur une forme fantasmée de publicité : la médiatisation télévisée des exécutions, avec des effets que la loi française, sur un sujet voisin, essaie d'anticiper et de codifier. »

http://www-sciences-po.upmf-grenoble.fr/IMG/pdf_Execution_soumise.pdf

Ce lien devrait permettre d'accéder plus facilement au document.

Un grand merci pour ces liens passionnants. J'y réagirai plus longuement quand j'aurai pris le temps de les lire au calme !

C'est toute l'évolution du supplice (qui comprend une idée de spectacle) à l'exécution qui quitte progressivement les places publiques pour les cours des prisons.

Lorsqu'il prévoyait la peines capitales, le droit grec et romain en parlaient au pluriel. Tout simplment parce qu'il y avait une dimendsion de vengeancxe, d'expiation. Certaines méthodes d'execution remonte à bien plus de 2.000 ans, mêm si elles ont été codifiées lors de la création des cités. Les grecs qui ont inventé une certaine forme de société apaisée procédaient à des chatiments cruels.

Au moyen âge, qui privilégie les peines corporelles, la peine de mort est un appareil de pouvoir absolu mais qui juge en fonction d'une "morale" et les juges, à l'instart de Dioclétien qui estimait néfaste que l'on épargne les coupables, condamnaient en fonction de ce qu'ils croyaient juste...Pas en fonction du sadisme des foules même s'il faut replacer tous celà dans un contexte où les croyances ont beaucoup évolué...

La dimension quasi "mystique" du chatiment a fait place à une vision plus humaine....