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 Mario Verona - 1950

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Gaëtane
Monsieur de Paris
Gaëtane


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Mario Verona - 1950 Empty
MessageSujet: Mario Verona - 1950   Mario Verona - 1950 EmptyMar 14 Juin 2011 - 14:05

Mario VERONA


Enfant abandonné à sa naissance, Mario est recueilli par un couple de braves gens installés à Impéria, ville portuaire située dans la province de Ligurie en Italie. Sans enfant, ils l’adoptent et le chérissent.

Le petit Mario vient traîner souvent sur le port, scrute la ligne d’horizon et s’invente des histoires en explorant les bateaux qu’il aime tant. C’est décidé, un jour je serai marin !
Ses parents, malgré leurs revenus modestes, lui donnent les moyens de poursuivre des études élémentaires, privées et secondaires. Très bon élève, il termine son parcours scolaire par des études complémentaires et techniques, qui, un jour peut-être, feront de lui, un officier de marine.

En 1940, à 17 ans, il est marin électricien de torpilleur, puis est nommé quartier-maître. Son rêve de gamin se réalise. Mario est comblé et se sent bien dans son bel uniforme. Succès garanti auprès des filles. Au cours d’une escale à ADEN, le quartier-maître Verona, comme beaucoup de ses camarades, fréquente les maisons de prostitution où il contacte la syphilis.

A son retour en Italie, il trouve un pays ruiné par l’après-guerre. Il n’y a pas de travail. C’est alors qu’il décide de partir en France, d’y gagner sa vie pour économiser et revenir à Impéria.

C’est en Meurthe et Moselle, dans la région de Longwy qu’il va connaître les hauts fourneaux, les aciéries et les mines. Le climat est rude. Les conditions de travail dans les mines sont difficiles. Un rendement maximum pour un salaire minimal.

Paresseux, Mario Verona ne se prête guère à ce rythme d’enfer. Ses goûts dispendieux l’entraînent à dépenser et il est toujours à court d’argent. Une idée lui vient de gagner de l’argent rapidement pour retourner au pays au plus vite.

Ancien mineur dans les mines Bures à Saulnes, il connaît les habitudes du comptable de la concession. Chaque samedi, celui-ci reçoit de l’administration de la mine, la paie des ouvriers qu’il distribue ensuite.

Le samedi 13 août 1949, Verona se rend aux abords des bureaux de la mine. Dissimulé dans un tunnel, il a en main une râpe à bois, assez impressionnante, entourée de chiffons et de papier. Il se masque le visage d’une cagoule confectionnée à partir d’une jambe de pantalon de toile bleue coupé, et dans laquelle deux trous ont été percés pour les yeux.

Peu avant 14 heures, Antoine Lambert, parle au forgeron qui doit se rendre au bureau pour un bon d’outillage. Dès que le comptable entre dans l’immeuble, Verona sort de sa cachette, gagne le couloir du bureau, met sa cagoule, pénètre dans la pièce sur la pointe des pieds et assène deux coups violents sur la tête de la victime qui s’écroule au sol.
Il rafle l’argent, soit 350 000 francs, retire sa cagoule et ressort, rejoint les taillis où il jette l’arme du crime. Il s’engage dans les bois, cache la cagoule sous une souche avant de regagner Villerupt.

A quelques minutes d’intervalle, le forgeron frappe à la porte du bureau d’Antoine Lambert. C’est là qu’il découvre le malheureux gisant à terre. Pensant à un malaise, il prévient le médecin qui constate une ecchymose à la tête due à la chute au sol. Antoine Lambert décède une heure plus tard.

Le personnel attend la paie. Où est l’argent ? Les bureaux sont fouillés de fond en comble. Rien. La paie a disparu. Les recherches sont vaines également. C’est un vol.

Le lendemain, dimanche 14 août, le Juge d’Instruction fait ouvrir une enquête. Celle-ci commence. Le Parquet ordonne une autopsie du corps révélant que la victime a reçu deux coups violents sur la tête ayant entraîné la mort.
Le vol de la paie des mineurs de Saulnes devient une affaire criminelle.

L’enquête s’avère difficile. Les premiers interrogatoires ne donnent rien. La vérification de l’emploi du temps de tous les ouvriers ayant travaillé à la mine est encore une piste à exploiter.
Après de longues recherches minutieuses, les gendarmes sont intrigués par l’étrange attitude de Verona qui a été licencié pour paresse au travail. Celui-ci est souvent à court d’argent, mais le soir du meurtre, il règle ses dettes et dans les jours qui suivent, dépense largement.

Les gendarmes veulent en savoir plus.

Un long interrogatoire débute, au cours duquel Mario Verona invente, dans un premier temps, des histoires invraisemblables sur la provenance de tout cet argent. Il finit par avouer. Le Capitaine demande un mandat pour perquisitionner l’appartement où les gendarmes retrouvent la somme de 306 800 francs.
Lors de la reconstitution, il refait les mêmes gestes et indique aux gendarmes où il a caché la cagoule et l’arme du crime.

Le 26 avril 1950, Mario Verona comparaît devant la Cour d’Assises de Meurthe et Moselle. Il est condamné à la peine de mort. Cependant, la persévérance de son avocat va payer, puisqu’il obtiendra pour lui, la grâce du Président de la République.


Sources :

Journal :  l'Est Républicain (1949-1950)
Les grandes affaires criminelles de Meurthe et Moselle de Frédérique Volot.


Mines de Saulnes (environ de Longwy Meurthe et Moselle)


Mario Verona - 1950 Minesaulneslonglaville


Veuve Marchal, éditeur. Collection Paul Marmoy
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