La bande à Bonnot - 1912-1913

Raymond Callemin est pris ....



il n'a plus sa casquette , ni ses lorgnons ...

ni sur sa photo d'identité judiciaire non plus ....







les policiers montent au 6 ème étage pour appréhender son logeur :

Pierre Jourdan , qui se fait appeller CLément :






il a ris le nom de famille de sacompagne , qui est là aussi :

Louise Clément.




l'arrestation de la dame est mouvementée , finalement tout le monde au poste !!!


la dame Clément, fera crise de nerfs sur crises de nerfs ; elle reussira a indisposer le juge d'instruction Gilbert qui finit pas la faire interner à Saint Lazarre .

elle benéficira d'un non lieu au procès.

à suivre...

Un reportage exceptionnel, Testou !
Les photos d'anthropométrie sont très belles. Caillemin est bien le tout petit bonhomme au centre de la photo ?

voui, voui ....

je vais monter la photo où on le voit dans son " costume de cycliste"...

finalement pour la police il y avait un côté facile :

tous ces jeunes gens étaient connus de leurs services :

1 ) ils étaietn fichés en tant qu'anarchistes.

2) ils avaient fréquenté le siège du journal "l'anarchie" tenu par victor Kibaltchiche et Rirette Maitrejean

3) en plus souvent ils étaient deux fois "fichés " , car insoumis à leurs obligations militaires ...

MAIS :

1) grégaires d'un côté , mais avec une tendance à la bougeotte de l'autre ...

2) des complicités importantes : l'hospitalité sans poser de question fait partie de la mentalité des insoumis

3 ) et ceux qui sont arréttés tiennent leur lanngues ( sauf rodriguez ) ou disent n'importe quoi .

mais 100 000 francs de récompense ..font que la police , Louis Jouin en tête , à 6 heures et demi du matin le mercredi 24 avril 1912....


à suivre ...

ils vont directement au 128 boulevard de Menilmontant







pas loin sur la partie impaire du boulevard : le passage de la station Menilmontant :



et plus loin côté pair débouche la rue Panoyaux :




un peit hotel meublé .

Edouard Monier (dit Simentoof ou Simentoff) est là ; il dort , et il n'a pas repoussé le verrou ....




Jouin et six inspecteurs se précipitent , il n'a pas le temps de prendre son Browning sur la table de nuit ....


un de plus , et pas des moindres ....


à suivre

Peut être à cause de papiers découverts chez Monier , ou plus probablement , "bien renseigné" , Jouin va tout de go , chez Pierre Cardi :






il est "soldeur" , frippier quoi , au 4 rue Eugène Renault à Alfort ...






sa boutique s'appelle " Au soldeur populaire" ...

pas de chance , il n'est pas là .


Qu'a cela ne tienne , toujours bien renseigné , Jouin ne perd pas de temps et va au 63 rue de Paris à Ivry , sur votre droite ...







chez un autre soldeur dont le magasin s'intitule :


"Hall populaire d'Ivry .

spécialité de vêtements d'hommes chemises , lingerie, bonneterie ..."


il est tenu par Etienne Gauzy





le soldeur est là , avec Cardi .

il fait la cuisine , sa femme est à Nimes avec ses deux enfants , Germinal 4 ans et Mireille 1 an .


deux inspecteurs , Rohr et Sevestre , restent dans le magasin , Colmart et Robert , sont avec Louis Jouin.


ce dernier montre à Gauzy une photo de Monier et de Jules ....

il reconnait Monier mais pas Bonnot .

et là ça va très mal se passer , très , très mal .....

au fait , on va ouvrir une parenthèse .


il ne reste donc que des comparses et Jules Bonnot , Octave Garnier et René Valet ;

ce dernier a été manqué de peu il habitait 94 rue Ordener ...tiens ...tiens...

en face d'eux qui y a t il ???


dans l'ordre :

1 ) le président de la République est Armand Faiilères



2) son président du conseil ( et futur successeur à la présidence de la République ) Raymond Poincaré :




3 ) au ministère de la justice : Aristide Brillant :



4 ) au ministère de l'intérieur : Théodore Steeg





je vous fais grâce des autres ministères ...


pour ce qui est de la police :


1 ) la sûreté générale : directeur : Mr Celestin Hennion



2 ) la sûreté parisienne a pour directeur Louis Lepine





3 ) la police municipale est dirigée par Georges Touny









4 )la direction générale des recherches a pour directeur général Mr Octave Hamard (pas terrible la photo...)





dont l'organisation de ses services se divise en :


a) le service des recherches ( 3 brigades )

b) le service de la sûreté

- le chef en est le commissaire divisionnaire Xavier Guichard






- secondé par deux sous chefs :

+ Louis Jouin : enfin une carte postale !!!( mais je déflore la suite ...)





+ Legrand




c ) le service de l'identité judiciaire , lui est dirigé par Alphonse Bertillon


et c'est sans humour qu'il passa devant le photographe ...








et enfin , ce sera tout , Xavier Guichard a un frère , Paul qui est directeur de la police judiciaire.....

tous unis ( enfin , c'est parfois un peu la gue-guerre ) contre nos trois lascards restant .....



et donc , savez vous quoi , je vous sent une peu distrait ..;


et bien Louis Jouin a une mauvaise idée .

ecartant les 5 ouvriers maçons qui travaillent au rez de chaussée chez Gauzy , il décide d'aller perquisitionner au 1 er étage...

il est en effet chez Gauzy , non pas pour trouver des indices lui permettant de localiser Bonnot, Garnier ou Valet ., mais

pour la suite de l’enquête concernant les meurtres de Thiais.

il n'est donc pas armé ( bon , il a une canne sous le bras ...) , ses quatre acolytes non plus , et ne sont pas méfiants.

ils montent donc, Jouin en tête, les inspecteurs Colmar et Robert derrière lui , Gauzy les accompagne .

pour mieux saisir ce qui va suivre un plan de cet étage :





Jouin entre et dans la première pièce , pas celle avec les deux fenêtres.

dans la pénombre , il voit une silhouette , un homme rammasé sur lui même , derrière une table.

il a un mouvement de recul , et s'écrie : "mais c'est Bonnot!!!"

et ni une ni deux lui saute dessus . Jules lui balance la table...

d'après Colmar , seul témoin , car Robert est dans l'antichambre surveillant Gauzy , Bonnot sort un Browning de sa poche et

c'est la mélée...

Colmar qui doit bien peser son quintal , se précipite mais n'arrive pas à prendre Bonnot au cou , qui le rentre , il a de plus la

tête appuyée contre le mur .

Jouin appelle Robert en renfort : " Prosper !!!"

ce sera ses derniers mots : pan ! pan !pan ! ou pan! pan ! pan!pan


Jouin meurt sur le coup , il est sur le dos et saigne abondamment ; Jules est sur le ventre et ne bouge plus ...

Colmar est toiuché et se croit déja mort .

" je suis fichu"

dans sa chute la canne de Jouin s'est brisée.

les inspecteurs restés en bas n'ont rien entendu ( les maçons faisaient du bruit ?? )

on porte Colmar dans la librairie à côté du magasin de Gauzy , les deux inspecteurs remontent 4 à 4 ...

et là , surprise, Bonnot a disparu ...

Damned !!! By Jove !!!!

à suivre.....

j'ai un doute sur le lieu :

la première pièce il y a la table ...

mais les fenêtre sont dans la deuxième et il semble que ce soit plutot là que cela s'est joué ...

énigme ..???

une photo de presse ...





c'est tout pour ce soir ......

regardez le plan ...

Jules n'est que blessé , par une de ses propres balles : il s'est fracturé le radius gauche .

il traverse le couloir et entre chez la voisine , Mme Winel : elle est en train de couper son pain pour sa soupe.

il la menace avec son pistolet ,lui demande un drap , pour s'enfuir par la fenêtre.

celle ci ne donne pas sur la rue se Paris , ouf !!!, mais sur l'arrière où il y a une petite ruelle .

il n'attend sans doute pas la réponse voyant que c'est jouable de sauter et hop il enjambe et se reçoit sur le toit plus bas

puis un nouveau sot et il court dans la ruelle des Bossuets.

un chat ....

voici son trajet ( on voit que le plan de la chambre n'est pas semblable au premier que je vous ai proposé )




et il disparaît .....



la proprio ( je vous l'avais déjà proposé dans une "énigme")




Jules , Jules , où t'enfuis tu ????

oups : "saut" , pas "sot" ....

pendant ce temps là , on transporte Colmar de la papeterie où il était , ici :






ça ne met pas en confiance ,un nom pareil , mais bon , il s'en tirera (avec la légion d'honneur en prime...)


la dépouille de l'infortuné Jouin , qui , paraît il se faisait un honneur de s'armer le moins souvent possible, est allongé sur le

lit , puis on le transporte en ambulance au même endroit que Colmar .

une ambulance qui devait resssembler à ça :



Gauzy n'en mène pas large ; il est difficile de croire qu'il ne reconnait pas en Bonnot , celui qu'il a hébergé .

les policiers ne sont pas tendres avec lui , leur chef assassiné ne les rend pas indulgents...( litote)

il réussira , par contre , à convaincre le jury qu'il ne savait pas que Bonnot était encore à l'étage: il jurera qu'il le croyait

parti. On le transporte à 200 mètres de là , à la gendarmerie ( même rue )



ces 200 mètres lui paraîtront très long ; la foule le moleste durement :coups de pieds , de poings , et les policiers laissent

faire...


Cardi , lui, a plus de chance : il arrive à la gendarmerie discrètement ...


puis , hop , quai des Orfèvres..



Jules court toujours ...

à suivre ....

testou a écrit:

la dépouille de l'infortuné Jouin , qui , paraît il se faisait un honneur de s'armer le moins souvent possible, est allongé sur le lit , puis on le transporte en ambulance au même endroit que Colmar .

une ambulance qui devait resssembler à ça :

Sur le fil "L'assassinat de Louis Jouin par Jules Bonnot ", tu as posté la photo de l'enlèvement du corps de Louis Jouin. C'est l'ambulance sur la gauche ?



https://guillotine.1fr1.net/t2299p15-une-enigme-de-testou-l-assassinat-de-louis-jouin-par-jules-bonnot?highlight=bonnot

exact !!! mais je voulais avant tout mettre des cartes postales ...

ça va venir ...

et on arrête tout et n'importe qui car la fébrilité gagne tout le monde .

on sent que la fin est proche.

parfois on arrête un comparse ; exemple celui-ci :




bonne pioche !!

il a essayé de vendre des titres qui proviennent du cambriolage de la rue de l'église à Thiais .


mais aussi des individus qui n'ont rien à voir .

celui-ci par exemple :




gérant du journal l'anarchie , il sera relâché ...

et Lorulot , bien sûr , directeur du journal " l'idée libre"





relâché aussi ...

on ne peut pas tous les passer en revue ; il y aurait eu 10 000 "anarchistes" à Paris .

anarchistes entre guillemets , car cela englobe tout et n'importe quoi ou surtout qui :

la bible est le livre de Jean Maitron .je vous y renvoie .


on va revenir à Jules .....

une fois sauté dans la ruelle , on ne sait pas trop ce qu'il a fait et par où il est passé.

le plus probable est qu'il soit parvenu à la gare d' Ivry , peut être par ici ,




et qu'il a pris le train pour Paris



,

ensuite ....

bon pas trop vite !!

car il y a deux évènements presque simultanés ; en effet , nous avons laissé Jouin sur son lit de mort à l'Hospice des incurables à Ivry.

donc , d'une part ses obsèques qui vont avoir lieu , en grande pompe , à Paris ...

et la fin de Jules , qui sera granguignolesque ....

1) la fin de Jules

le dimanche 28 avril 1912



2) les funérailles du serviteur de l'état ....

le lundi 29 avril à 10 heures du matin .





d'abord les obsèques de Louis Jouin.....

à suivre

Victor hugo n'aurait pas imaginé mieux ....

souvenez vous du sous chef de la sûreté Blot et de son collègue.

ils vont arréter un petit malfrat de rien du tout .

et le nommé Delaunay tue froidement Blot , l'autre policier , Mugal , se jette et lui attrape les jambes ( !!!) et il l'autre l'abat de deux balles dans le dos .

il entraîne le corps du malheureux dans sa chambre et se tire une balle dans la tête .

c'est une tragédie ...

je vous remets une cpa des funerailles des deux policiers



bien sûr ils n'étaient pas armés.

nous étions en 1909 .

le drame est celui-ci ( c la différence entre drame et tragédie) : c'est que Jouin etait dans le cortège : en effet c'est lui qui remplaça Blot au poste de sous-

préfet !!!!

et il n'avait pas d'arme ...etc....à Ivry .

oh , mais les politiques furent efficace : après la rue Ordener , on augmenta le nombre des voitures des "brigades du Tigre" : 4 devaient être livrées en 1912

il n'en existait déjà que quatre ....

après Chantilly , alors là , on ne rigole plus , l'assemblée nationale vota les crédits pour 8 autres voitures ...

on dit même ( la presse ) , qu'on distribua des "Browning" , sauf à Jouin et ses collaborateurs ...et si c'était vrai ...????


donc les funérailles de Louis Jouin .....

à suivre ....

euh , il y en a qui suivent ????

Bien sur

oh que oui !
Mais on ne veut pas entrecouper ce magnifique exposé par nos posts.
Testou, ça mériterait une page web complète ce feuilleton

merci, merci , ça doit être mon versant tourmenté .....

bon , j'y vas , de ce pas , continuer la saga ,

de Jules Bonnot , des ses potos, tout en photos....

on va voir d'abord le trajet que prendra le cortège.


la dépouille de Louis Jouin était dans la chapelle ardente de l'hospice des incurables à Ivry.

on avait déjà défilé devant , et des feuillets avait été mis à la disposition du public, pour les signatures .

la levée du corps se fit à 8 h du matin et le corps fut transporté à la caserne de la cité.



une autre vue avec Notre Dame , puisque la direction sera celle ci.



mais ce n'est pas par cette porte que sortait le cortège.

auparavant le catafalque avait été exposé à la mairie d'Ivry .



je dois donner quelques précisions sur les CPA :

vous voyez en bas à droite le sigle " E .L. D." : c'est celui de l'éditeur de la carte ...



je vais ouvrir une parenthèse plus que nécessaire sur les éditeurs de CPA....


donc à tout à l'heure....

dans le cas des funérailles de Jouin , il y eu deux séries de cartes .

1) une éditée par , donc , "E.L.D "

2 ) l'autre est paraphée du sigle "C.M."

- "E.L.D. " est la signature de Ernest Louis Désiré Le Deley ( 1859-1917) , dont l'usine et les ateliers étaient , 13 rue des

Arquebusiers à Paris et 73 rue Claude Bernard.

voici deux cartes ( pas à moi ...) très intéressantes :



et celle là , très chouette ....:




nous rencontrerons cet éditeur tout au long du récit qui va suivre .

ce fut un des plus grands éditeurs de CPA .


- "C.M." est la signature de l'éditeur E.Malcuit ( prénom inconnu) qui était installé 41 faubourg du temple.

il a édité notamment nombre de CPA de la banlieue parisienne.


pourquoi ces précisions ???


à suivre ....( 10 minutes )

testou a écrit:

euh , il y en a qui suivent ????

Je ne perds pas le fil, Cher testou, c'est très intéressant

donc ces précisions ( 2 ème fois pb avec le site qui me squeeze parfois mon post : help!!!



regardez ces deux cpa:, l'une éditée par ELD l'autre par CM












ça n'a l'air de rien , mais la comparaison nous apprend pas mal de chose .

1) on apprend que ce catafalque était exposé à la mairie d'Ivry

2) le cliché a été acheté par les deux éditeurs

3) il n'est pas précisé dans les deux cas qui est le photographe ( c'est parfois précisé " cliché untel" )

4) parfois ce sont les éditeurs qui envoyaient sur place leurs opérateurs

la leçon est qu'il faut tout vérifier quand même , et ne pas prendre pour argent comptant les légendes : ells sont parfois fausses ou très fantaisistes

d'ou bien vérifier ses sources et les croiser : avec les documents d'époque et surtout ne pas se fier aux livres actuels sur le sujet.

et bien sûr vérifier mes dires aussi ...ben tiens !!!

et ça nous apprend autre chose aussi , mais pas à vous qui savaient tout sur la guillotine ....

on va voir ça ...

à suivre ...