Selon les procédures, un assistant du bourreau, surnommé "le photographe", saisissait la tête du condamné pour le placer correctement dans la lunette, en le tenant soit par les cheveux, soit par les oreilles. A lui de juger s'il fallait tenir la tête durant la décapitation ou pas.
Dans le premier cas, la tête lui restait dans les mains, dans le second, elle tombait dans un récipient en forme de baignoire de bébé.
Le photographe, alors, prenait la tête et la mettait dans le panier latéral aux côtés du corps qui venait d'y tomber. Les témoignages varient, et sans doute, cela dépendait aussi de qui accomplissait la tâche. Certains devaient s'en débarrasser en la jetant - ce qui faisait du bruit, car le panier est doublé de zinc -, d'autres la posaient plus délicatement.
L'histoire de la tête entre les jambes, là aussi, dépend. Quand le condamné était seul, c'était inutile, on pouvait mettre la tête à côté du cou. Mais en cas d'exécutions multiples, si la chose était planifiée, on mettait sans doute la tête du premier condamné à droite, la seconde à gauche, la troisième entre les jambes...
Evidemment, ces précisions sont à frémir, mais il ne faut pas oublier que le travail des bourreaux était scruté à la loupe, et qu'il valait mieux ne pas inverser les têtes au moment de l'inhumation, sous peine de faire les gros titres de la presse et de recevoir un blâme.
Enfin, oui, pour une exécution multiple, un seau d'eau était prévu avec une éponge histoire d'essuyer le "soleil" de sang sur les montants et la lame avant de récupérer le patient suivant. De toutes manières, après le supplice, la guillotine était lavée à grande eau - l'invention du tuyau d'arrosage facilitant grandement cela.
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"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."