Les exécutions étaient souvent l’occasion de « chahuts » de la part des prisonniers, indignés que l’un des leurs partent à la guillotine.
Maurice Cieutat en raconte un fameux qui a lieu lors de l’exécution de Marcel Delrue : « De mémoire de gardien et de prisonnier, ce fut le plus beau chahut qui ait accompagné la marche d’un condamné à mort. Les gars frappent sur les portes et les murs, tapent des pieds, cognent sur leurs gamelles avec leurs cuillères et ils gueulent, nous insultant, appelant Delrue. De cellule en cellule, le vacarme se déclenche, s’étend, gagnant les autres divisions. La Santé n’est plus qu’un gueuloir. »
Fernand Meyssonnier en raconte d’autres, qui prennent une autre dimension puisqu’il s’agissait d’exécutions politiques : « Par contre, pour l’exécution de condamnés FLN, c’était une ambiance incroyable. Un chahut, un vacarme épouvantable. Un millier de détenus qui gueulaient, qui hurlaient dans la prison et chantaient l’hymne FLN. Barberousse, c’est sur les hauteurs d’Alger, en haut de la Casbah. Imaginez, plus de mille types qui hurlent comme ça à trois heures du matin ? ça faisait un vacarme. Pffff…. Ça s’entendait sur plus d’un kilomètre. »
Il me semble que cette "tradition" n'a cependant jamais perturbé le bon déroulement d'une exécution.