Basset 1897 à Versailles

Bonjour Sylvain

Pas de trace de Basset dans les registres d'écrous de Rambouillet et Versailles pour ce condamné. Est-ce normal d'après toi ?

Ca ne m'étonne qu'à moitié, Basset ayant commis son crime dans l'Oise et la justice a fait preuve d'une rapidité sans égale pour son cas. Il s'est écoulé à peine plus d'un mois entre les deux procès ; jugé le 10 décembre, l'arrêt a été cassé le 24 décembre, et d'après la presse, il n'a été transféré depuis Beauvais qu'après le 7 janvier... pour être condamné le 15 ! Donc il a été directement incarcéré en maison de justice, et j'ignore si le registre d'écrou de la maison de justice existe encore aux AD78.

Je regarde le registre d'écrou de la maison d'arrêt de Versailles, et aucun conamné à mort exécuté n'y apparait pour le moment. J'ai regardé pour Basset, Lantz, Dupalu. Rien.

Registre en ligne ?

Tout à fait Sylvain. J'espère que le lien va fonctionner :

https://www.geneanet.org/fonds/?id_filter_block=search-filter-niveaux&niveaux_1___3798133817__=archives&niveaux_2___3779200915__=archives%23acte_registresecrou&size=50&sort=commune

Merci !!!

Ah, alors, c'est normal : aucun de ces condamnés ne peut figurer dans le registre "maison d'arrêt", mais ils se trouvent dans le registre "maison de justice" qui n'est de toute évidence pas encore mis en ligne.
Aucun des trois n'ayant commis le crime aux alentours de Versailles, ils n'ont donc pas pu être enfermés à la maison d'arrêt en préventive.
Lantz, assassin alsacien, venait d'abord d'une prison parisienne, Dupalu a été incarcéré à Pontoise - puisqu'il a commis le crime à Franconville - et Basset de la prison de Beauvais.

Je t'avoue que je suis vite paumé, entre les dénominations maisons d'arrêt, de justice, centrale...

Je confirme qu'ils nous pètent les noyaux avec leurs dénominations.

Excuse-moi d'avance, je vais jouer le prof, et essayer de te résumer grosso modo, si ça peut te servir pour tes futures recherches.

Les prisons d'arrondissement sont qualifiées de maisons d'arrêt et de correction :
Le 20 mai 1935, Loïc St-Vime, auteur d'un vol simple est arrêté, disons à Clairefontaine. Il est conduit à la prison la plus proche, celle de Rambouillet, maison d'arrêt et de correction.
Il est d'abord consigné dans le registre maison d'arrêt, car cela précède son procès en correctionnelle.
Un mois après son arrestation, le 23 juin 1935, il comparaît devant le tribunal et est condamné à huit mois de prison. Une fois reconduit dans la prison, il intègre un nouveau registre : celui de la maison de correction. On reste détenu en maison de correction si la peine n'excède pas un an - sauf quelques cas rares, mais toujours pour des peines inférieures à cinq ans de réclusion.

Faisons une variation en démarrant de façon similaire, toujours à Clairefontaine : Loïc St-Vime a non seulement commis un vol, mais il a en outre donné trois coups de couteau à celui qu'il a volé, causant sa mort.
Il intègre d'abord la maison d'arrêt de Rambouillet, le temps de l'instruction puis, au bout de sept mois, est transféré à Versailles, en attente de son procès devant la cour d'assises de la Seine-et-Oise : là, enfermé à la "prison départementale", dite maison d'arrêt, de justice et de correction, il intègre le registre maison de justice. Ce n'est qu'une formalité administrative, il est rare - sauf prison de taille importante - qu'on délimite clairement un quartier pour les détenus en attente de procès et un quartier pour condamnés ; ce ne sont souvent que des cellules voisines.
Dix mois après son crime, le 13 mars 1936, St-Vime passe devant les assises qui, au vu de ses antécédents, le condamnent à la peine de mort.
Le verdict est consigné toujours dans le registre maison de justice, et ramené dans l'une des trois cellules des condamnés à mort de la prison de Versailles, l'attente commence.
Le président Lebrun accorde sa grâce le 26 juin 1936 : celle-ci est mentionnée sur le registre, et St-Vime attend son transfert en maison centrale. Il est d'abord conduit le 25 juillet à la prison de Fresnes, le temps de décider de son lieu d'incarcération final. Avant de quitter Versailles, il signe de son doigt trempé d'encre le registre de la maison de justice, et la date de son départ de la prison acte cette "signature". Deux heures plus tard, St-Vime est consigné dans un registre de passagers. Puis, le 8 octobre, il est finalement envoyé à la maison centrale de Caen-Beaulieu, la centrale étant le lieu remplaçant le bagne dans les faits, et destiné jusqu'en 1938 aux condamnés à des peines de réclusion supérieures à un an, et après aux condamnés aux travaux forcés quelque soit la durée de la peine.

En ce qui concerne les condamnés à mort, si tu veux avoir la signature du bourreau, c'est presque toujours sur le registre "maison de justice" que tu la trouveras, sauf dans le cas de prisons qui ne se trouvent pas au siège-même de la cour d'assises (Dreux, Béthune, Belley, Béziers, Rethel, Limoges - pour l'exécution de Vidalie venu de Tulle -) en ce cas ils sont généralement consignés sur le registre "passagers".

Il existe aussi des registres de détenus pour dettes, mais ceux-ci ne nous concernent pas vraiment.

Merci pour cette explication Sylvain

Nemo a écrit:

Il existe aussi des registres de détenus pour dettes, mais ceux-ci ne nous concernent pas vraiment.

En effet, vu que ceux qui ont fait connaissance avec la Veuve ont fini par payer la leur

C'est bon Sylvain, j'ai "trouvé" les écrous des exécutés versaillais