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 Charles Nodier

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Titange
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Titange


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Charles Nodier Empty
MessageSujet: Charles Nodier   Charles Nodier EmptyLun 21 Mar 2022 - 1:09

Né en 1780, Charles Nodier grandit au pied de la guillotine que son père Melchior approvisionne en tant que juge à Besançon, et cette fréquentation précoce, sans entamer son équilibre, ébranle sa psyché qui lui en restitue inlassablement le spectacle comme d’un cauchemar de jeunesse : «Je ne fus tiré de cette angoisse que par une commotion terrible : ma tête était tombée... elle avait roulé, rebondi sur le hideux parvis de l’échafaud, et (...) elle s’était rattachée à une planche saillante en la mordant avec ces dents de fer que la rage prête à l’agonie», fantasme-t-il par exemple en 1821 dans Smarra ou les démons de la nuit avant de réserver un sort comparable à la tête du détrousseur de diligences Étienne Hyvert dont il retrace la carrière dans son article «De la réaction thermidorienne et des compagnies de Jéhu» inséré dans la Revue de Paris en mai 1829 :


«Et on vous diroit encore à Bourg que la tête d'Hyvert a parlé»


On sait qu'à l'époque culminante de la réaction thermidorienne, les espérances de l'opinion royaliste s'étoient vivement éveillées. Il n'étoit question que d'une restauration prochaine de la maison de Bourbon, qui ne devoit pas se faire attendre plus de six mois. Lyon étoit (...) le quartier-général de cette conspiration, assez ouverte pour mériter un autre nom. C'étoit un véritable gouvernement provisoire avec son comité royal, son administration royale, son état-major royal, et presque ses armées royales. Une de ces armées s'organisoit dans les montagnes d'Auvergne, sous les ordres de M. de Chardon, une autre dans les montagnes du Jura, sous les ordres de M. de Teyssonnet. Il est même vrai de dire que l'honneur périlleux des épaulettes étoit fort recherché, mais les soldats manquoient. Il n’y a rien de plus difficile que d'organiser une armée sans argent, et le budget de la contre-révolution n'étoit pas riche. Il arrivoit bien de l'étranger quelques grosses sommes chez les caissiers patentés de la bonne cause, mais elles n'en sortoient guère. Ces prodigalités extra-nationales nous ont du moins fait quelques éligibles.

Dans cet embarras, on comprit qu'il n'y avoit que la République qui pût solder ses ennemis. Or, il n'étoit pas probable qu’elle s'y décideroit de gré à gré, et sans essayer cette négociation scabreuse, on jugea qu’il valoit mieux lui prendre de l’argent que de lui en demander. 0n organïsa donc des bandes ou des compagnies chargées de l’enlèvement des recettes et de l’attaque des transports de fonds publics. Je suis obligé de déclarer que cette mesure étant la seule qu'il fût possible de pratiquer, je la trouve très-naturelle. Dans un état de guerre civile, la spoliation de la diligence du trésor n'est pas un crime caractérisé par les lois ordinaires, c’est une opération, et, suivant les cas, un fait d'armes. Au reste, on n'a plus d'idée de l'influence que de pareils événements pouvoient exercer sur la manière d'apprécier les choses. Tel homme, dont la légèreté avec laquelle je parle de ces monstrueuses aberrations révolte l'esprit et le cœur, les auroit comprises comme moi s'il avoit vécu de mon temps.

Je ne dis pas, Dieu m'en garde! que les compagnies qui furent chargées de ces horribles opérations se composèrent de l'élite du parti. Personne ne me croiroit; c’étoient, en général, des jeunes gens perdus de dettes, de débauches, de crimes, qui se réfugioient au hasard sous le premier étendard venu, où ils pouvoient trouver quelque garantie d'impunité, ou quelque solidarité de dévouement et de sang. Tout le monde ne sait pas au juste ce que le sentiment de l'honneur peut produire de grand dans le cœur d'un brigand désespéré, qui croit s'ennoblir en s'associant à une noble cause. Près de ces misérables, on comptoit quelques-uns de ces esprits exaltés, si communs alors, que l'entraînement d'une opinion décidoit moins que l'appât d'un danger aventureux. Quelques-uns, comme Hyvert, dont je parlerai tout à l'heure, faisoient ce métier en amateurs, et pour jouer leurs têtes dans des exploits de bandits qui ne leur paroissoient pas condamnables aux yeux de la morale. J'ai vu beaucoup de ces malheureux, j'ai vu surtout ceux dont il est question ici, et je les vois encore, téméraires, exaltés jusqu'au délire, passionnés jusqu'à la fureur; mais incapables de faire tort d'un denier au trésor d'un riche, et prêts à racheter de leur sang les larmes d'un enfant; semblables enfin à ce compagnons de Charles Moor ou de Robert chef de brigands, qu'ont illustrés la tragédie et le mélodrame. Au reste, il est à remarquer qu'ils n'ont jamais été accusés en justice d'un vol exercé sur les particuliers. Quoique les voleurs de profession n'eussent pas manqué de s'étayer sur cette anomalie si nouvelle dans l'ordre social, de voler de vive force au nom du Roi, la distinction des uns et des autres s'est toujours manifestée d'une manière si claire, qu'on ne peut la nier sans mentir à la conscience d'une génération. Je me souviens qu'un honnête vieillard s' étant plaint dans une table d'hôte de Lyon d'avoir été volé ce jour-là d'un groupe de cent louis qui s'étoit trouvé joint par hasard au groupe de l'État, cette somme lui fut rapportée le soir même, et qu'il manifesta le lendemain, sans le faire partager, un étonnement plein de naïveté et de joie. De ses cinquante auditeurs, il n’y en avoit pas un qui ne comprît très-bien cela.

Les voleurs de diligences dont il est question (...) s'appeloient Leprêtre, Hyvert, Guyon et Amiet. Leprêtre avoit quarante-huit ans; c'étoit un ancien capitaine de dragons, chevalier de Saint-Louis, doué d'une physionomie noble, d'une tournure avantageuse et d'une grande élégance de manières. Guyon et Amiet n'ont jamais été connus sous leur véritable nom. Ils devoient ceux-là à l'obligeance si commune des marchands de passeports. Qu'on se figure deux étourdis d'entre vingt et trente ans, liés par quelque responsabilité commune qui étoit peut-être celle d'une mauvaise action, ou par un intérêt plus délicat et plus généreux, la crainte de compromettre leur nom de famille, on connoîtra de Guyon et d'Amiet tout ce que je m'en rappelle. Ce dernier avoit la figure sinistre et c'est peut-être à sa mauvaise apparence qu'il doit la mauvaise réputation dont les biographes l'ont doté. Hyvert étoit le fils d'un riche négociant de Lyon, qui avoit offert au sous-officier de gendarmerie, chargé de son transférement, soixante mille francs pour le laisser évader. C'étoit à la fois l'Achille et le Pâris de la bande. Sa taille étoit moyenne, mais bien prise; sa tournure gracieuse, vive et svelte. On n'avoit jamais vu son œil sans un regard animé, ni sa bouche sans un sourire. Il avoit une de ces physionomies qu'on ne peut pas oublier, et qui se composent d'un mélange inexprimable de douceur et de force, de tendresse et d'énergie. Quand il se livroit à l'éloquente pétulance de ses inspirations, il s'élevoit jusqu'à l'enthousiasme. Sa conversation annonçoit un commencement d'instruction bien faite et beaucoup d'esprit naturel. Ce qu'il y avoit d'effrayant en lui, c'étoit l'expression étourdissante de sa gaieté, qui contrastoit d'une manière horrible avec sa position. D'ailleurs on s'accordoit à le trouver bon, généreux, humain, facile à manier pour les faibles, car il aimoit à faire parade, contre les autres, d'une vigueur réellement athlétique, que ses traits un peu efféminés étaient loin d'indiquer. Il se flattoit de n’avoir jamais manqué d'argent et de n'avoir jamais eu d'ennemis. Ce fut sa seule réponse à l'imputation de vol et d'assassinat. Il avoit vingt-deux ans.

Ces quatre hommes avaient été chargés de l'attaque d'une diligence qui portoit quarante mille francs pour le compte du gouvernement. Cette opération s'exécutoit en plein jour, presque à l'amiable, et les voyageurs, désintéressés dans l'affaire, s’en soucioient fort peu. Ce jour-là un enfant de dix ans, bravement extravagant, s'élança sur le pistolet du conducteur, et tira au milieu des assaillants. Comme l'arme pacifique n'étoit chargée qu'à poudre, suivant l'usage, personne ne fut blessé, mais il y eut dans la voiture une grande et juste appréhension de représailles. La mère du petit garçon fut saisie d'une crise de nerfs si affreuse, que cette nouvelle inquiétude fit diversion à toutes les autres, et qu'elle occupa tout particulièrement l'attention des brigands. L'un d'eux s'élança près d'elle en la rassurant de la manière la plus affectueuse, en la félicitant sur le courage prématuré de son fils, en lui prodiguant les sels et les parfums dont ces messieurs étoient ordinairement munis pour leur propre usage. Elle revint à elle, et ses compagnons de voyage remarquèrent que, dans ce moment d'émotion, le masque du voleur étoit tombé, mais ils ne le virent point.

La police de ce temps-là, retranchée sur une observation impuissante, ne pouvoit s'opposer aux opérations des bandits, mais elle ne manquoit pas de moyens pour se mettre sur leur trace. Le mot d'ordre se donnoit au café, et on se rendoit compte d'un fait qui emportoit la peine de mort d'un bout du billard à l'autre. Telle étoit l’importance qu'y attachoient les coupables et qu'y attachoit l'opinion. Ces hommes de terreur et de sang se retrouvoient le soir dans le monde et parloient de leurs expéditions nocturnes comme d'une veillée de plaisir. Leprêtre, Hyvert, Guyon et Amiet furent traduits devant le tribunal d'un département voisin. Personne n'avoit souffert de leur attentat que le trésor qui n'intéressoit qui que ce fût, car on ne savoit plus à qui il appartenoit. Personne n'en pouvoit reconnoître un, si ce n'est la belle dame, qui n'eut garde de le faire. Ils furent acquittés à l'unanimité.

Cependant la conviction de l'opinion étoit si manifeste et si prononcée que le ministère public fut obligé d'en appeler. Le jugement fut cassé mais telle étoit alors l'incertitude du pouvoir, qu'il redoutoit presque de punir des excès qui pouvoient le lendemain être cités comme des titres. Les accusés furent renvoyés devant le tribunal de l'Ain dans cette ville de Bourg, où étoient une partie de leurs amis, de leurs parens, de leurs fauteurs, de leurs complices. On croyoit avoir satisfait aux réclamations d'un parti en lui ramenant ses victimes. On croyoit être assuré de ne pas déplaire à l'autre, en les plaçant sous des garanties presque infaillibles. Leur entrée dans les prisons fut en effet une espèce de triomphe.

L'instruction recommença. Elle produisit d'abord les mêmes résultats que la précédente. Les quatre accusés étoient placés sous la faveur d'un alibi très-faux, mais revêtu de cent signatures, et pour lequel on en auroit trouvé dix mille. Toutes les convictions morales dévoient tomber en présence d'une pareille autorité. L'absolution paroissoit infaillible, quand une question du président, peut-être involontairement insidieuse, changea l'aspect du procès. «Madame, dit-il à celle qui avoit été si aimablement assistée par un des voleurs, «quel est celui des accusés qui vous a accordé tant de soins?»

Cette forme inattendue d'interrogation intervertit l'ordre de ses idées. Il est probable que sa pensée admit le fait comme reconnu, et qu'elle ne vit plus dans la manière de l'envisager qu'un moyen de modifier le sort de l'homme qui l'intéressoit. «C'est monsieur», dit-elle en montrant Leprêtre. Les quatre accusés, compris dans un alibi indivisible, tomboient, de ce seul fait, sous le fer du bourreau. Il se levèrent, et la saluèrent en souriant. «Pardieu, dit Hyvert en retombant sur sa banquette avec de grands éclats de rire, voilà, capitaine, qui vous apprendra à être galant.» J'ai entendu dire que, peu de temps après, cette malheureuse dame étoit morte de chagrin.

Il y eut le pourvoi accoutumé; mais cette fois il donnoit peu d'espérances. Le parti de la révolution, que Napoléon alloit écraser un mois plus tard, avoit repris l'ascendant. Celui de la contre-révolution s'étoit compromis par des excès odieux. On vouloit des exemples, et on s'étoit arrangé pour cela comme on le pratique ordinairement dans les temps difficiles car il en est des gouvernements comme des hommes : les plus foibles sont les plus cruels (...) Nos brigands devoient mourir.

Leur pourvoi fut rejeté; mais l'autorité judiciaire n'en fut pas prévenue la première. Trois coups de fusil tirés sous les murailles du cachot avertirent les condamnés. Le commissaire du directoire exécutif qui exerçoit le ministère public près des tribunaux, épouvanté par ce symptôme de connivence, requit (...) la force armée (...) À six heures du matin, soixante cavaliers étoient rangés devant la grille du préau.

Quoique les guichetiers eussent pris toutes les précautions possibles pour pénétrer dans le cachot de ces quatre malheureux, qu'ils avoient laissés la veille si étroitement garrottés et chargés de fers si lourds, ils ne purent pas leur opposer une longue résistance. Les prisonniers étoient libres et armés jusqu'aux dents. Ils sortirent sans difficulté, après avoir enfermé leurs gardiens sous les gonds et sous les verrous; et, munis de toutes les clefs, ils traversèrent aussi aisément l'espace qui les séparoit du préau. Leur aspect dut être terrible pour la populace, qui les attendoit devant les grilles. Pour conserver toute la liberté de leurs mouvements, pour affecter peut-être une sécurité plus menaçante encore que la renommée de force et d'intrépidité qui s'attachoit à leur nom, peut-être même pour dissimuler l'épanchement du sang, qui se manifeste si vite sous une toile blanche, et qui trahit les derniers efforts d'un homme blessé à mort, ils avaient le buste nu. Leurs bretelles croisées sur la poitrine, leurs larges ceintures rouges, hérissées d'armes, leur cri d'attaque et de rage, tout cela devoit avoir quelque chose de fantastique. Arrivés au préau, ils virent la gendarmerie déployée, immobile, impossible à rompre et à traverser. Ils s'arrêtèrent un moment, et parurent conférer entre eux. Leprêtre, qui étoit, comme je l'ai dit, leur aîné et leur chef, salua de la main le piquet en disant avec cette noble grâce qui lui étoit particulière : «Très-bien, messieurs de Ja gendarmerie!» Ensuite il passa devant ses camarades, en leur adressant un vif et dernier adieu, et puis se brûla la cervelle. Guyon, Amiet et Hyvert se mirent en état de défense, le canon de leurs doubles pistolets tourné sur la force armée. Ils ne tirèrent point, mais elle regarda cette démonstration comme une hostilité déclarée : elle tira. Guyon tomba roide mort sur le corps de Leprêtre (...) Amiet eut la cuisse cassée près de l'aine. La Biographie des contemporains dit qu'il fut exécuté. J'ai entendu raconter bien des fois qu'il avoit rendu le dernier soupir au pied de l’échafaud. Hyvert restoit seul : sa contenance assurée, son œil terrible, ses pistolets agités par deux mains vives et exercées qui promenoient la mort sur tous les spectateurs, je ne sais quelle admiration peut-être qui s'attache au désespoir d'un beau jeune homme aux cheveux flottants, connu pour n'avoir jamais versé le sang, et auquel la justice demande une expiation de sang, l'aspect de ces trois cadavres sur lesquels il bondissoit comme un loup excédé par des chasseurs, l'effroyable nouveauté de ce spectacle suspendirent un moment la fureur de la troupe. Il s'en aperçut et transigea : «Messieurs, dit-il, à la mort! j'y vais! j'y vais de tout mon cœur! mais que personne ne m'approche ou celui qui m'approche, je le brûle, si ce n'est monsieur, continua-t-il en montrant le bourreau. Cela, c'est une affaire que nous avons ensemble, et qui ne demande de part et d'autre que des procédés.»

La concession étoit facile, car il n'y avoit là personne qui ne souffrît de la durée de cette horrible tragédie, et qui ne fût pressé de la voir finir. Quand il vit que cette concession étoit faite, il prit un de ses pistolets aux dents, tira de sa ceinture un poignard, et se le plongea dans la poitrine jusqu'au manche. Il resta debout, et en parut étonné. On voulut se précipiter sur lui : «Tout beau! messieurs (...), vous savez nos conventions», cria-t-il en dirigeant de nouveau sur les hommes qui se disposoient à l'envelopper les pistolets dont il s'étoit ressaisi pendant que le sang jaillissoit à grands flots de sa blessure (...) On le laissa marcher. Il alla droit à la guillotine, en tournant le couteau dans son sein. «Il faut, ma foi, dit-il, que j'aie l'âme chevillée dans le ventre! je ne peux pas mourir. Tâchez de vous tirer de là.» II adressoit ceci aux exécuteurs.

Un instant après, sa tête tomba. Soit par hasard, soit par quelque phénomène particulier de vitalité, elle bondit, elle roula hors de tout l'appareil du supplice, et on vous diroit encore à Bourg que la tête d'Hyvert a parlé. * 

________________________

* L’histoire veut qu’Étienne Hyvert, François Amiet, Laurent Guyon et Antoine Leprêtre aient été guillotinés tous les quatre à Bourg-en-Bresse le 15 octobre 1800 après avoir dévalisé le 17 mars, à proximité de Nantua, la malle-poste de Lyon à Genève, et Nodier n’a donc pas tort de situer leur équipée à peu près au moment du putsch de Brumaire de Napoléon Bonaparte, le 9 novembre 1799.
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