Informations connues et déjà mentionnées par ailleurs,
https://guillotine.1fr1.net/t3012-combien-de-guillotines-sous-la-revolution?highlight=R%C3%A9volutionqu'il n'est cependant pas inutile de rappeler.
Ceci dit, la chose est en partie erronée.
La guillotine fonctionna en place de Grève à compter du 25 avril 1792 et ce probablement jusqu'à
octobre 1793, mais uniquement pour des criminels de droit commun. C'était l'avantage de la guillotine : somme toute facile à démonter et à déplacer ! Elle commença à faire ainsi la navette au besoin entre son entrepôt (proche de l'Hôtel de Ville), la place de Grève et la place du Carrousel à l'été-automne 1792.
Le Journal de Paris du 19 août 1793 évoque que, la veille, l'exécuteur a exposé au pilori de la Grève un curé faux-monnayeur condamné à huit ans de travaux forcés (il s'en est bien tiré, connaissant la sévérité des juges envers les faussaires à l'époque). Cela signifie donc que l'échafaud (l'estrade) était encore dressé à cette date.
Fin septembre 1793, la presse nous apprend l'existence d'une sextuple exécution de meurtriers place Saint-Michel. Je n'ai hélas pu retrouver beaucoup de détails à ce sujet, la plupart des documents ayant brûlé en 1871, ni sur le crime ni sur les circonstances de l'exécution.
Ce n'est qu'avec, semble-t-il, la recrudescence des exécutions politiques, devenues quotidiennes, qu'on n'a plus pris la peine de démonter les bois de justice pour supplicier en différents lieux selon les crimes : politiques ou assassins, même combat. Dès novembre 1793, à ma connaissance, on exécute place de la Révolution des trafiquants d'assignats (le premier qu'il m'est possible de mentionner est Louis Grippière, le 12 novembre). Il faudrait sans doute creuser davantage, notamment au niveau de la presse de l'époque, pour savoir avec exactitude la nature des crimes reprochés aux gens suppliciés à Paris entre novembre 1793 et août 1794, mais pour l'heure, cette besogne n'est pas prioritaire).
On remarque aussi que c'est à cette période - la date exacte m'échappe - qu'on ne prend même plus la peine de démonter les bois après utilisation, mais qu'on les laisse dressés en permanence, en prenant au moins le soin de les bâcher la nuit pour éviter qu'ils ne prennent l'eau...
Les deux dernières exécutions capitales en place de la Révolution eurent lieu le 22 août 1794. Dès le lendemain, 23 août, la guillotine est revenue en place de Grève et va cette fois y rester pour les trente-cinq années à venir (si ce n'est qu'après l'exécution d'un criminel, Verdier, fin janvier 1803, le Consul Bonaparte fait déplacer de quelques dizaines de mètres l'échafaud de son emplacement originel, situé sous les fenêtres de l'Hôtel de Ville, jusqu'au quai, à l'entrée de l'actuel pont d'Arcole, où la première tête, celle de l'empoisonneur Trumeau, tombe le 8 avril).
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"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."