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 Ernest Roi - 1931

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Ernest Roi - 1931 Empty
MessageSujet: Ernest Roi - 1931   Ernest Roi - 1931 EmptyMer 6 Déc 2023 - 23:39



Ernest Roi, dernier guillotiné en Eure-et-Loir


«C’est terrible ! De si braves gens. Il faut être criminel, tout de même, pour faire des choses comme ça. » Celui qui s’indigne ainsi, à l’hôtel-restaurant la Belle Etoile, à Courville-sur-Eure,
en ce 3 novembre 1930, s’appelle Ernest R. et il aurait certainement mieux fait de se taire. Ce jeune homme de 18 ans aux cheveux bruns ondulés, plutôt beau garçon, rapportera plus tard
un chroniqueur judiciaire, semble bien pressé de quitter la ville, se dit la patronne de l’établissement. Il est arrivé tout agité, en disant qu’il voulait louer une voiture pour aller à Chartres voir
son frère mourant.


Des commerçants très estimés

Mais il est vrai qu’à cette heure, tout le monde est chamboulé à Courville. On vient d’apprendre que M. et Mme Klein ont été sauvagement agressés. Il y avait du sang partout dans leur boutique,
dit-on. Un vrai massacre, qui secoue d’autant plus les esprits que les victimes sont des commerçants très estimés dans la région. Âgé de 51 ans, le mari est chef de musique, animateur d’une troupe de théâtre,
moniteur de gymnastique. Son épouse, plus jeune d’une dizaine d’années, est appréciée pour sa gentillesse. Ils ont connu un grand malheur dans leur vie : la maladie leur a enlevé leurs deux enfants.

Pourquoi, dans ce contexte, l’indignation d‘Ernest Roi. semble-t-elle suspecte ? Le patron de la Belle Etoile a tiqué lorsque, à l’annonce du crime, le jeune homme lui a dit être arrivé en ville par le train de 14 heures.
Il n’y a pas de train à cette heure-là. Et puis, tout à l’heure, c’est avec beaucoup d’assurance qu’il a assuré que les victimes avaient été frappées avec une barre de fer.


Lorsqu’ils ont été découverts, les commerçants étaient encore vivants, mais à peine. M.K. est décédé dans la soirée et son épouse le lendemain, sans avoir repris connaissance.
La nuit n’est pas encore tombée quand les gendarmes viennent arrêter Ernest Roi; il est 21 heures quand il signe ses aveux.

Né en 1911 dans les Ardennes, Ernest Roi s’est installé dans les environs de Courville-sur-Eure quelques mois plus tôt. Il a travaillé dans plusieurs fermes comme charretier.
Décrit comme sournois et coléreux, il se montre parfois violent, et semble notamment prendre plaisir à faire souffrir les chevaux. Il est aussi dépensier.
En ce début novembre, couvert de dettes, il songe à quitter la région. Profitant du “marché aux bras” de la Toussaint, il vient d’ailleurs de trouver du travail chez un fermier de
Garancières-en-Beauce.


Le matin, il avait commandé des pantalons


Il pourrait faire ses bagages et partir, en laissant ses créanciers derrière lui. Mais voilà, Ernest Roi ne veut pas quitter Courville les poches vides. Alors, il traîne dans les rues.
Deux jours à rôder avant d’arrêter son choix sur la boutique du tailleur. Le lundi 3 novembre 1930 au matin, il y commande des pantalons qu’il passera prendre l’après-midi.


Lorsqu’il revient, il est décidé à agir. La commerçante emballe ses achats lorsqu’il saisit une barre de fer servant à fermer les volets et la frappe de toutes ses forces.
Elle s’effondre sans un cri. Alerté par le bruit de la chute, son mari arrive de l’arrière-boutique, armé d’un couteau. Les deux hommes se battent. Ernest Roi prend le dessus
et frappe avec rage, s’acharnant sur ses deux victimes à terre. Ensuite, il ferme la porte de la boutique, recouvre d’un drap les deux corps, vide le tiroir-caisse, qui contient
500 francs, s’empare des pantalons qu’il avait commandés et s’enfuit par le vasistas des toilettes, au premier étage. Il abandonne une partie des vêtements dans sa fuite et
dépose les autres à la gare.


Selon un chroniqueur judiciaire, il a gardé son « flegme monstrueux » à l’énoncé de sa condamnation à mort
Ernest Roi, 19 ans, espérait la grâce présidentielle. Il regretta son crime, « surtout pour sa mère » à qui il fit une dernière lettre. Il la dicta à l’aumonier car il craignait de faire des fautes.
Enfin, Ernest Roi. Ce jeune homme – « à classer parmi les beaux garçons » note curieusement le chroniqueur de La Dépêche d’Eure-et-Loir.
Le 23 septembre 1931, avant d’éprouver le souffle de la lame d’acier, d’un calme presque effrayant, il presse l’aumônier contre lui : « Eh oui, l’abbé, il faut… ».
« Avec courage ». On lui fit prendre -presque de force – un verre de rhum.

Ernest Roi a été exécuté à Chartres le 23 septembre 1931.

Le procès-verbal d’exécution donne pour prénom Ernest et non Robert…


Ernest Roi - 1931 Sans-t11Ernest Roi - 1931 20000010Ernest Roi - 1931 Sans-t12



Image: http://boisdejustice.com/

Zorbec-le-gras aime ce message

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