Les dernières paroles des condamnés à mort

Bonjour à toute l'équipe !
Dans la partie MISC du site, à nouveau accessible ( Merci, " Patron " ! ),
il est indiqué que les derniers mots " Courage, camarades, vive l'anarchie " ont été prononcés par Caserio lorsqu'il aperçut la " bécane ".
Deux sources fiables, et non des moindres, puisqu'il s'agit de G. Clemenceau ( Dans La Justice du 23/05/1894 ), d'une part, et de M. Barrès ( Dans Le Journal du 22/05/1894 ) d'autre part, attribuent cette déclaration à Emile Henry, exécuté le 21 Mai à La Roquette. Un de nos érudits contributeurs a-t'il des idées sur ce point ?
Ma référence est le petit ouvrage de Jean Maitron, Ravachol et les Anarchistes, Collection " Archives ", Editions Julliard, publié en 1964, pages 115 et 116.Une possibilité est que Caserio ait repris les déclarations d' E. Henry, compte-tenu de la chronologie des deux affaires.
Merci de vos lumières, et bonne journée.

Petite précision : apparemment, Caserio a poussé son cri en Italien. Mais les quatre anarchistes guillotinés ont eu ce même dernier mot, à peu de choses près.

Ravachol : "Vive la Révolution !"
Vaillant : "Mort à la société bourgeoise ! Vive l'anarchie !
Henry : "Courage camarades ! Vive l'anarchie !"
Caserio : "Corragio compagni ! Evviva l'anarchia !"

Personnellement, je suis l'avis de Brassens. Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente.

...car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!

C'est une de mes chansons favorites de Brassens

Bonsoir,
Existe-t-il un ouvrage où sont cités les derniers mots des condamnés avant de se faire raccourcir?
Merci à tous

Non, aucun ne se contente de faire uniquement cela. Pour un aperçu des derniers mots - et du comportement des condamnés en leur dernier matin, je vous conseille de vous reporter sur la page

http://site.voila.fr/guillotine/Palmares1871_1977.html

Prononcées par des condamnés à mort avant leur exécution, principalement aux États-Unis :

http://www.echolalie.org/wiki/index.php?ListeDeDerniersMots

mercattore a écrit:

Prononcées par des condamnés à mort avant leur exécution, principalement aux États-Unis :

http://www.echolalie.org/wiki/index.php?ListeDeDerniersMots

Dernier repas des condamné à morts américains

http://www.au-troisieme-oeil.com/index.php?page=actu&type=skr&news=31469

mercattore a écrit:

Prononcées par des condamnés à mort avant leur exécution, principalement aux États-Unis :

http://www.echolalie.org/wiki/index.php?ListeDeDerniersMots

Dernières paroles de condamnés à mort au Texas. Cliquer sur "last statement"

http://www.tdcj.state.tx.us/stat/executedoffenders.htm


Huntsville est le lieu des exécutions dans l'Etat du Texas

http://www.langleycreations.com/photo/deathpenalty/huntsville/index.html

http://luttepourlajustice.blogspot.com/2010/05/huntsville-texas-capitale-de-la-peine.html

Last meals : deux autres liens

http://www.deadmaneating.com/dmearch.html

Lien mort

http://deadmaneating.blogspot.com/

tu montrera ma tete au peuple,elle en vaut la peine...(tres fort) c'est de qui deja?danton ou robespierre?je ne sait plus.......

C'est Danton

merci :cheers:

Robespierre aurait bien été en peine de parler je crois...

Je crois me souvenir que les derniers "mots" de Robespierre furent un cri de douleur lorsque l'exécuteur lui arracha le pansement qu'il avait sur le visage et qui retenait sa mâchoire, fracassée par une balle lors de son arrestation.

Voilà d'ailleurs l'image de son arrestation, trouvée sur le net:



(Apparemment, photo d'un tableau prise au musée Carnavalet)

rien a voir avec la guillotine mais je ne peut pas resister,je viens d'apprendre les derniers mots du tueur en serie russe,tchikatilo,ses dernieres paroles etaient; ne m'eclaté pas la cervelle,les japonais veulent l'acheter!!! alors moi ca me,

Moi il y a une chose qui m'a toujours paru ignoble et iréel.
C'est les dernières paroles que l'on disait a un condamné a mort qui allait être guillotiné:
SOYEZ COURAGEUX !
Avec pas mal de recul et en position confortable je me demande comment on pouvait être courageux sachant que la fin était proche, et quelle fin!, avec tout se qui va avec: perte de sa famille, amis, foule haineuse, mort etc......
Sacré courage.........................................................................................

Je ne sais pas si cette phrase était prononcée systématiquement mais je pense que cela était une manière de demander au condamné de rester digne devant la mort, afin d'éviter les scènes (qui sont arrivées quelques fois) ou tout le cérémonial aurait été perturbé par la panique, la terreur.
Question d'époques aussi... La dignité même pour des criminels existait encore...Et la grande majorité des condamnés a marché au supplice plutôt dignement, même pour certaines crapules.

CARNIFEX a écrit:

Je crois me souvenir que les derniers "mots" de Robespierre furent un cri de douleur lorsque l'exécuteur lui arracha le pansement qu'il avait sur le visage et qui retenait sa mâchoire, fracassée par une balle lors de son arrestation.

balle tirée par le gendarme merda

emile Buisson en quittant sa cellule, moi j'y vait debout, d'autres faudra les trainer. Puis en regardant le bourreau (Obrecht je croit) juste avant de basculer, la société sera contente de vous. Un sale type buisson...

Ah propos, pourquoi dit-on "couper la tête" alors qu'il s'agit de "couper le cou" ?

Parce qu'en coupant avec un objet tranchant on détache la tête. Je ne voit que ca.

Justement, sauf exception, le condamné n'a pas la tête tranchée, mais le cou. La tête est détachée, si on veut, mais intacte et non tranchée.
Pas un avocat qui a utilisé cette erreur sémantique pour éviter la guillotine à son client ?
Quoi que ... connaissant nos gus, ils auraient été capable de ne faire dépasser la tête qu'à demi de la lunette pour respecter à la lettre la loi. Après la déculottée, la décalottée.

Il est toujours intéressant; quand les témoins (bourreaux, aides,etc) pensent à le noter, de connaitre les derniers gestes, paroles de ceux qui allaient être raccourcis.

Je vais commencer par une petite digression, puisque les derniers mots (que je trouve du reste excellents) du premier raccourci dont je vais vous parler, n'a pas été guillotiné mais décapité.
Il s'agit du Comte François de Montmorency, Comte de Bouteville, qui fut condamné à mort pour s'être battu contre le Marquis de Beuvron, sous les fenêtres de l'hôtel du cardinal de Richelieu place Royale, en dépit des édits qui interdisaient ces combats singuliers.
Le 22 juin 1627, en place de Grêve, à Paris, il monta sur l'échafaud avec sang froid, mais lorsque le bourreau commença à lui couper les cheveux, il prit peur pour sa moustache qu'il avait fort belle et grande. L’Évêque de Nantes qui l'assistait lui dit : "Mon fils, il ne faut plus penser au monde et je vois bien que vous y pensez encore." Bouteville en convient, mais sa coquetterie fut la plus forte : il interdit au bourreau de toucher à sa moustache et la protégea de ses deux mains. On l'assura que personne ne songeait à lui couper et il recouvra son calme.
Lorsqu'il eut posé sa tête sur le billot, le bourreau dont c'était la première décapitation lui dit : "Tenez vous bien Monsieur le Comte, c'est la première fois que cela m'arrive".
"Imbécile, lui répondit Bouteville, crois-tu que c'est la seconde fois que cela m'arrive à moi !"
Il a été inhumé en l'église Saint-Paul à Chateau-neuf-sur-Charente.

kilekoncuila a écrit:

"Tenez vous bien Monsieur le Comte, c'est la première fois que cela m'arrive".
"Imbécile, lui répondit Bouteville, crois-tu que c'est la seconde fois que cela m'arrive à moi !"

Il avait du cran le comte. J'aime ça.

C'est vrai qu'à l'époque les duels à répétition étaient devenus si courants qu'ils privaient l'armée de nombre de ses chefs (qui auraient dû mourir au champ d'honneur et non pour un point d'honneur )

Il y en eu ainsi quelques uns qui envoyaient plusieurs dizaines de leurs congénères ad patres, ce qui facha Richelieu et amena cet édit.

Mourir à un duel c'est bête, mais mourir sur un échafaud pour ça c'est con.