La Veuve
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 La dernière femme exécutée par Louis Deibler

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Boisdejustice
Nemo
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MessageSujet: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 25 Oct 2008 - 10:21

Bonjour à toute l'équipe !
J.Delarue, dans son ouvrage de référence " Le Métier de Bourreau", mentionne une exécution postérieure à celle de Georgette Thomas ( 24/01/1887 ), celle d'une "femme Bouillon", infanticide,qui aurait été guillotinée à Poitiers en 1893;
Aucune trace au Palmarès, ni dans F. Foucart...
On trouve l'information à la page 347 du livre précité, en édition 1979, chez Fayard.
Si un chercheur pouvait éclaircir ce point d'histoire...
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Nemo
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Nemo


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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 25 Oct 2008 - 12:47

Bonjour !

Pour compléter la réponse, il n'y a pas eu de condamnée femme à Poitiers en 1893.
Mais Marcelline Roy, épouse Guiot, a bien été condamnée à mort le 1er juin 1879 à Poitiers pour avoir tué sa fille en lui faisant avaler des aiguilles. Elle n'a pourtant pas été exécutée.
Je me range à l'avis de Sylvain : il y a eu confusion avec Sophie Bouyou (ou Bouyon, je n'ai toujours pas trouvé l'orthographe exacte) qui, elle aussi, tuait ses enfants avec des aiguilles, sauf qu'elle les leur enfonçait dans le corps.
Dégueulasse, en tout cas.

_________________
"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 25 Oct 2008 - 14:04

Sywan a écrit:


Je me range à l'avis de Sylvain : il y a eu confusion avec Sophie Bouyou (ou Bouyon, je n'ai toujours pas trouvé l'orthographe exacte)

D'après les archives du Ministère de la justice il s'agit bien de Sophie GAUTHIÉ , née femme BOUYOU , parricide du Lot. Demande de grâce rejetée.
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 16 Jan 2010 - 17:56

pierrepoint a écrit:
Bonjour à toute l'équipe !
J.Delarue, dans son ouvrage de référence " Le Métier de Bourreau", mentionne une exécution postérieure à celle de Georgette Thomas ( 24/01/1887 ), celle d'une "femme Bouillon", infanticide,qui aurait été guillotinée à Poitiers en 1893;
Aucune trace au Palmarès, ni dans F. Foucart...
On trouve l'information à la page 347 du livre précité, en édition 1979, chez Fayard.
Si un chercheur pouvait éclaircir ce point d'histoire...

Le Ministère de la justice indique pour l'année 1893 une femme exécutée en Seine-et-Oise... ?
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Boisdejustice
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 16 Jan 2010 - 18:49

Impossible... elle serait dans les Carnets d'Anatole Deibler. Ses executions sont tres bien documentees.
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 16 Jan 2010 - 19:17

Boisdejustice a écrit:
Impossible... elle serait dans les Carnets d'Anatole Deibler. Ses executions sont tres bien documentees.
Très juste !!! Et, de plus, elle figurerait aux GAC des Yvelines, dont je ne saurai trop vous recommander la lecture... study !!!
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 16 Jan 2010 - 19:45

Boisdejustice a écrit:
Impossible... elle serait dans les Carnets d'Anatole Deibler. Ses executions sont tres bien documentees.

Je ne conteste pas. Cela prouve que le Ministère commet des erreurs ou omissions comme d'autres.
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 16 Jan 2010 - 19:49

pierrepoint a écrit:
Boisdejustice a écrit:
Impossible... elle serait dans les Carnets d'Anatole Deibler. Ses executions sont tres bien documentees.
Très juste !!! Et, de plus, elle figurerait aux GAC des Yvelines, dont je ne saurai trop vous recommander la lecture... study !!!

Enfin, Pierrepoint, les Yvelines n'étaient pas toute la Seine-et-Oise, souvenez vous des bancs de l'école. :bball:
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 16 Jan 2010 - 20:43

Très cher et respecté confrère Smile
Suis bien d'accord avec vous pour ne pas confondre les Yvelines et la totalité de la Seine-et-Oise, quoique je n'ai pas le souvenir que le redécoupage des départements d'Ile-de-France ait été scolairement évoqué quand j'étais petit.Pour la beauté du geste, viens de survoler les tables des matières des GAC du 93, 94 et 95, pas de femme guillotinée en 1893 ( et les autres années d'ailleurs ) par feu Deibler Père...le mystère demeure donc entier Question
Bonne soirée.
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 16 Jan 2010 - 22:56

Oui, c'est cela, en effet. Le deuxième tableau est faux avec ses 3 exécutés de Seine-et-Oise dont 1 femme selon le renvoi en bas de page indiquée par le petit c. On retrouve cette erreur d'une femme exécutée en 1893 dans différents bouquins.
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serg14
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MessageSujet: Georgette Thomas 24 janvier 1887. Détails du crime, du procès et de l'   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyVen 11 Mar 2022 - 19:42

Georgette Thomas 24 janvier 1887. Détails du crime, du procès et de l'exécution.

Récit libre et approximatif des SOURCES :
1. "Dernières nouvelles" Léon Baudot, éditeur "La sorcière de gievres"
2. "Lectures pour tous : revue universelle et populaire illustrée" 01/1934



PARTIE 1. CRIMINALITÉ

« Jamais superstition et crime n'ont été aussi étroitement mêlés que dans la terrible affaire qui vient d'être jugée par le jury du département de Loire-et-Cher. Un paquet qui rappelle les pages les plus sinistres du Moyen Age. Imaginez toute l'ignorance, tout l'obscurantisme saturé de religiosité, tous les appétits grossiers, toutes les viles cruautés des périodes barbares, et nous nous ferons une idée du drame dont nous allons célébrer les aventures judiciaires. Cependant, seulement quatre mois s'étaient écoulés; ça remonte à l'été dernier. Le théâtre était pour lui un des coins les plus incultes de la terre ingrate de Sologne, ce pays d'Orléans, où la stérilité du sol avait longtemps été sa conséquence La variété désespérée des esprits et, comme acteurs, des gens qui y naissaient La part de la fureur d'un compatriote qui, malgré la révolution, le progrès social, les étapes du développement de la science, vit dans le culte de la sauvagerie du passé et dans les pratiques d'un illuminisme cruel.
La seule atténuation réconfortante des troubles sera même la pensée que les coupables sont par héritage d'un autre monde, ont un cerveau différent de la masse de leurs concitoyens, et semblent en quelque sorte bons, prédéterminés par leur origine à un incroyable complot commencé contre un; devenir volumineux.
 La bile était assez inoffensive, pauvre vieille Marie Chalegno. Néanmoins, chez les Romorantins, il acquit une réputation de sorcier. Elle le conserva plus tard, lorsque, après la mort de son mari Jean Le Bon, elle s'installa dans la commune de Gevrey, à une douzaine de kilomètres du chef-lieu de canton. Un instant, elle espéra finir ici, en paix, sa douloureuse existence. Mais les années se sont accumulées, la vivacité a disparu. La veuve eut la force de penser à la paix. Elle se demandait avec lequel de ses enfants elle trouverait refuge. Ils étaient trois : deux fils et une fille. La fille a été mariée pendant une dizaine d'années à un paysan nommé Thomas. Marie Chalegno, la veuve du Bon, décide de vivre avec sa fille Georgette Thomas et ses petits-enfants. Le beau-frère accepta, et un soir la vieille femme arriva, apportant ses économies ainsi que des vêtements, au lieu-dit Lunot, sur le territoire de la commune, situé de l'autre côté de Romorantin, mais à peu près dans le même rayon : Selles - Saint-Denis. Marie Lebon a été installée aussi bien qu'il a semblé possible. Cependant, elle pouvait déjà comprendre qu'ils la regardaient d'un air mauvais, se souvenant qu'il y a plusieurs années, elle avait dû endurer la violence de Georgette, elle ne pouvait s'empêcher de craindre l'avenir. Bientôt, elle commencera à remarquer les sentiments des autres.
Le pain qu'elle a mangé dès la première semaine lui a coûté cher ! Ses capacités étaient diminuées et elle ne pouvait pas aider à la maison ; Avec l'âge est venu le début de la paralysie. La moelle épinière a été déplacée. Marie Lebon a tourné à l'idiotie. Plus j'avais l'impression qu'elle ne serait qu'un fardeau pour
les tâches ménagères, plus elle était traitée brutalement "Travailler ou mourir, larbin de l'enfer !"
Ses quelques centaines de francs, ses vêtements étaient convoités. Lorsque l'argent a disparu, les frères Georgette, Alexis et Alexandre Lebon, se sont indignés.
- Qu'est-il arrivé à l'argent ?
« La vieille femme les a perdus ou les a jetés », leur a-t-on dit.
Alexander, Alexis a accusé leur sœur d'avoir volé la bourse.
- Tu n'avais une mère ici que pour ça.
- Hé! Cherchez les gars ! répliquèrent aigrement les Thomas. Mais les frères Lebon sont restés sourds.
Offensé, irrité, estropié, sans défense, a tout enduré.
Sous l'influence des mauvais traitements, sa maladie s'est aggravée. Plus elle était harcelée, plus elle devenait une bouche inutile.
A travers le brouillard qui cachait son esprit, elle sentait vaguement qu'elle n'avait été dupe que pour se débarrasser d'elle par de sombres machinations. Maintenant qu'elle était déshabillée, il ne restait plus qu'à l'envoyer au plus vite dans l'au-delà.
Ils allaient essayer de la mettre dans un asile d'aliénés. Et des mesures ont été prises et même couronnées de succès. De plus, la situation de la malheureuse suscitait de plus en plus un dégoût égoïste. En revanche, tout incident douloureux survenu à l'intérieur ou à l'extérieur, tout malheur survenu dans la famille, était attribué à sa connaissance de Belzébuth.
« C'est elle qui lance des sorts ! murmuraient-ils.
Les gens s'agenouillaient à l'église pour contrebalancer ces influences pernicieuses. Dans les incantations mystiques, ils se référaient aux saints célestes. Aucun raisonnement ne convaincrait des scientifiques stupides et lâches que Marie Lebon n'était pas en étroite communion avec le diable et qu'elle ne sellait pas
le diable, la dernière nuit de la lune, ou le balai traditionnel qui conduit les sorcières au sabbat. Son gendre, sa fille ne se sont pas bornés à lui exprimer leur haine. Ils ont appris à leurs enfants, en particulier sa petite-fille Eugène, à se rebeller contre leur grand-mère, à la maudire. La guerre ouvertement déclarée par Georgette Thomas était la guerre d'une mégère en colère. Ils se considéraient en règle avec la justice divine, bandits !
En ce qui concerne la justice humaine, ils espèrent la déjouer avec un plan. Jusqu'à dix heures du soir, soit plus de trois heures, les restes épars du cadavre continuent de brûler, la femme Thomas est la gardienne de cette action. Lorsque les gendarmes ont comparu, puis les délégués du parquet, on leur a montré les jambes de la victime de la torture, épargnées par les brûlures. Et les tueurs disent :
- La vieille est tombée ; un autre se lèverait; son état de faiblesse ne le permettait pas.
Cependant, il y a toujours une tête. Il n'est que partiellement carbonisé. Cette circonstance exclut l'hypothèse de l'accident. Les héritiers sont gênés par leurs explications imaginaires.
Puis, le 30 juillet au matin, les gendarmes de la petite commune de Soloni Seil-Saint-Denis reçoivent l'ordre de se rendre à la ferme Luno pour des détentions. Bientôt l'un des fils, Alexandre Lebon, fit une confession officielle :
— Ben oui, on voulait tous les quatre se débarrasser du vieux g... (m**de). Alors nous avons décidé : « Nous devons le brûler. Nous avons mis le bois en bas et elle l'a mis en haut. Et Thomas, pour qu'elle ne s'enfuie pas, la frappa de ses talons. Il a dit que les choses allaient bien et que l'air était sur le point de brûler. Sa femme tira une paille et en fit un paquet qu'il lui tendit ; avec cela, il a mis le feu à la vieille femme ci-dessous, à travers sa robe.
Une enquête a commencé, puis un procès.
MES COMMENTAIRES EN TANT QUE narrateur.
Il y avait de l'argent - une mère était nécessaire, l'argent s'est épuisé - elle est devenue un fardeau. C'est tout ce que vous devez savoir. Et la sorcellerie est une enveloppe verbale et des excuses pathétiques pour les héritiers égoïstes et cupides qui ne voulaient pas nourrir un parent âgé.

APPENDICE:
Portrait supposé de Georgette Thomas.
La dernière femme exécutée par Louis Deibler Paris-13


Illustrations du crime de la famille Lebon-Thomas.


Arrivée d'une mère âgée

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Page-210

Méchants au "conseil de famille"

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Lectur11

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Lectur10

Un crime odieux.

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Les_de10

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Lectur12
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serg14
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyVen 11 Mar 2022 - 20:14

PARTIE 2. COUR

Les 22 et 23 novembre 1886, le procès criminel se déroule devant le jury de Loire-et-Cher. Il attire une foule considérable à Blois. Nous pensions que nous vivions dans un cauchemar ; c'était un peu médiéval, Thomas et ses deux beaux-frères avaient leurs propres toilettes. Ils portaient de nouveaux chemisiers bleus brillants. La femme avait deux nattes de cheveux noirs, soigneusement lissées, avec un chapeau trois pièces blanc de paysans de Sologne. Bientôt, elle attendait un nouvel enfant. Elle se tenait presque constamment, les mains jointes, dans la pose du martyre.
Le président Chenou est implacable et affirmé lorsqu'il s'adresse à elle :
- Tu t'es toujours comporté de façon dégoûtante envers ta mère. Vous l'avez énervée en termes méprisants. Il y a sept ou huit ans, tu l'as jeté aux pieds d'une vache...
- C'est elle qui est tombée en essayant de me donner une pelle.
- Lorsqu'elle est revenue vers vous le 1er juillet, vous avez commencé par prendre la plupart de ses biens.
- Cependant, elle était malade, épuisée de fatigue ; sa fin était proche.
Mais tu n'aimais pas attendre. Le matin du 29 juillet, l'avez-vous jeté au feu ?
- Je l'ai poussée; c'est vrai.
« Et comme elle a pu se dégager sans autre blessure que quelques brûlures, vous avez convoqué le jour même un conseil. La famille qui l'a condamnée à mort à l'unanimité ?
« Alexis n'arrêtait pas de dire que nous ne savions pas quoi faire d'elle. "Vous devez le mettre sur le feu", a-t-il dit. Je, je… les laisse comprendre.
« Vos frères ont porté la malheureuse femme au feu destiné à être exécuté, mais c'est vous qui avez tiré une poignée de paille de son lit et l'avez remise à son mari pour qu'il y mette le feu.
« Mes frères ont pris la paille.
- Les experts pensent que la veuve Lebon a été aspergée d'huile !
- Ils ont tort.
- Lorsque vos frères se sont confessés, votre mari a couru après eux et a jeté une bouteille dans le chariot d'Alexei. Cette bouteille, qu'y avait-il dedans ? Beurre?
- Pas du tout. C'était pour aller le remplir d'eau bénite dans la sacristie.
Et à cette question :
"Tu as brûlé ta mère vive ?"
La femme Thomas dit sur le ton, plus calmement, cette réponse terrifiante, après quoi la salle d'audience fut remplie de chuchotements et de gémissements :
« Mon bon seigneur, je le suis.
- La dérnière question. Oserez-vous prétendre avoir torturé cette malheureuse femme à cause de sa réputation de sorcière ?
C'était une sorcière, c'est sûr.


INTERROGATION D'UN ENFANT.

Quatre très jeunes enfants ont vu à quel point leur grand-mère était maltraitée. L'aînée, Eugénie Thomas, a sept ans. La jeune Eugénie Thomas, la terrible accusatrice de ses parents, a pointé du doigt ses deux oncles, Alexandre et Alexis, arrivés la veille à Luno, qui ont saisi sa grand-mère, l'un par les jambes et l'autre par la tête, et l'ont jetée dans le feu, elle l'a bien vu.
Son père, Thomas, « met le feu aux vêtements de grand-mère avec une botte de paille que sa mère lui a tendue ». Lorsque les restes de sa grand-mère ont été placés sur elle, elle a reculé, insistant sur les mots suivants :
- Aie! Oui, je l'ai assez vue comme ça, allez, elle est comme ça.
Est-ce qu'elle crie beaucoup, ta grand-mère ?
Oui, tant que vous le pouvez.
 Et puis, à la fin, elle n'a rien dit de plus.
"Voulez-vous répéter ce que vous nous dites ici?" insistaient les magistrats.
- Oui.
Après avoir été interrogée par les gendarmes, elle est au tribunal.
Le président Chenou a commencé à tourmenter la jeune fille Eugenia Thomas avec des questions :
- Allez, ma petite, raconte-moi ce que tu as vu, sans rien inventer, mais sans rien omettre non plus ! Votre mère était-elle en colère contre votre grand-mère ?
Oui, monsieur, ils l'ont battue.
- Pourquoi ?
« Parce qu'elle tenait souvent son bâton.
- Et toi, tu ne voulais pas ça ?
- Aie ! Non ! Parfois, elle me donnait de l'argent et sa mort me causait une grande douleur.
« Étiez-vous à la maison le jour où votre père est allé chercher vos oncles ?
- Oui. Mon oncle Alexis, mon parrain, est venu avec sa charrette.
- Ils se disputaient. Le prêtre est venu. Qu'ont-ils fait ensuite ?
- Ils ont préparé le dîner. Maman est allée chercher une carotte pour l'âne de son parrain. Après cela, ils se sont assis pour manger. ils parlaient doucement.
- Qu'est-ce que tu as entendu?
-Le parrain a dit: "Il faut le brûler."
Pourquoi ont-ils voulu le brûler ?
Parce qu'elle était folle. Maman a allumé le feu. Elle a pris la paille du lit.
Qui a porté votre grand-mère au foyer ?
- Mes oncles.
A-t-elle crié ?
« Oui, comme quelqu'un qui a très peur. La chambre sentait très mauvais. Quand j'ai vu la flamme monter, je me suis caché.
« Votre père ne vous a-t-il pas dit de ne pas parler de ce que vous avez vu ?
- Oui, monsieur, il m'a conseillé de répondre aux questions que "ma grand-mère est décédée par accident".
C'était assez. C'était trop! Les nerfs de tout le monde étaient à bout.
Alexis a ensuite été interrogé.
Il prétend qu'en 1879 sa sœur a jeté sa mère aux pieds des vaches.
Alexis poursuit : « Je suis venu le jour du crime d'Alexandre. En arrivant chez Thomas, j'ai reproché à ma sœur d'avoir jeté ma mère au feu le matin même. »
Après le départ du prêtre, alors que nous étions assis à table, sa sœur s'est brusquement levée et a dit : « Ça m'inquiète, j'ai besoin d'une mère ou d'Alexis pour rompre le charme.
Effrayé, Alexis dit : « Brûle-la, pas moi. Pourquoi moi?! Mais il a pris sa mère avec l'aide d'Alexandre et l'a portée jusqu'à la cheminée. Il a dû agir par peur. Thomas et sa femme l'ont menacé avec un couteau.

ACCUSATION.
A l'audience du lendemain, Fachot, le procureur général, venu en personne d'Orléans pour soutenir l'accusation, requit formellement la peine de mort pour les trois prévenus. Il n'a prononcé le mot "circonstances atténuantes" qu'à propos d'Alexandre Le Bon, qui avait auparavant eu de bons sentiments pour sa mère et manifesté quelques remords après le crime.

PROTECTION.
Quant à la femme Thomas, le Bâtonnier Belton, bâtonnier Belton, a poursuivi la morale des solignotes (en l'occurrence, la mentalité locale). Il s'en est pris à l'ignorance, au sectarisme, à la superstition et a demandé au jury s'il pouvait être impitoyable envers les pauvres gens dont l'esprit avait des siècles de retard.
Monsieur Petit et Monsieur Anri, autres avocats de Blois, et Monsieur Georges Laguerre du Barreau de Paris, soutenaient la même thèse. Tout le monde proteste à nouveau contre la décision inhumaine qui fait de l'enfant l'accusateur de sa mère. Ils ont rempli leur devoir jusqu'au bout. Batonier Belton a fait valoir qu'une femme ne pouvait pas forcer trois hommes à commettre un crime aussi odieux; Me Petit, avocat de Thomas, que ceux qui ont porté la victime de son lit au feu étaient les plus coupables ; M. Laguerre et M. Henri prétendaient que les faibles d'esprit des frères Lebon subissaient les horreurs de l'autre monde, des suggestions fatales et des menaces qui n'étaient pas drôles.

PHRASE.
Le jury a pris sa place. Le jury entre dans la salle des délibérations à cinq heures. Après trois quarts d'heure de réflexion, il ne fit preuve d'intransigeance qu'à l'égard du couple Thomas, chez qui s'était produit le drame. Pour eux, c'était la mort, et la Cour décida que la guillotine serait placée sur la place Romorantin. Alexis Lebon a été condamné à perpétuité aux travaux forcés ; Alexandre, vingt ans par la même peine.
Alors Thomas et sa femme sont condamnés à mort. L'homme reste insensible, la femme tombe sur le banc.

MON COMMENTAIRE EN TANT QUE Narrateur.
Les frères Lebon ont échappé à la mort malgré leur implication physique active dans le meurtre. Leur sœur est allée à la guillotine pour une botte de paille. Surpris!



PARTIE 3. Exécution

Les Thomas ont fait appel devant la Cour de cassation, mais ce n'était qu'un sursis. Le 23 décembre 1886, la chambre criminelle, sur la base du rapport du conseiller Sevestre et des conclusions du procureur général Roussellier, rend une décision de refus.
La femme a accouché dans sa cellule d'un garçon qu'elle a obstinément refusé de nourrir. Elle a dû être arrachée de ses mains et remise à un prisonnier qui l'a nourri au biberon.
Qu'allait faire le président Jules Grévy, d'ordinaire si pathétique envers les criminels ?
Face aux troubles qui ont balayé la France, le chef de l'Etat ne croyait pas pouvoir exercer son droit de grâce. Il a laissé la justice suivre son cours. La double exécution était prévue pour le lundi 24 janvier 1887.
La veille, deux forçats, accompagnés de gendarmes, ont été conduits par train du soir à Romorantin, et près de la gare de Blois, une foule en furie a poussé des cris de mort.
La route traverse des marécages et des sapins. Tout en boucles et en virages, ils parcourent quarante-neuf kilomètres à travers un paysage morne, et ne desservent que des trains omnibus. Le voyage semblait interminable.
Qu'a-t-on dit aux époux Thomas pour bannir de leur esprit l'idée d'une rédemption imminente ? Ont-ils été amenés là-bas uniquement pour une enquête plus approfondie ? Et sans doute croyaient-ils à cette fable, car la dernière nuit ils tombèrent dans un profond sommeil.
Ils ont été réveillés avant l'aube. Le mari s'est habillé en silence et sans l'aide de personne. En annonçant le rejet de sa requête en grâce, il a dit ces mots :
« Il vaut mieux mourir que de vivre comme je vis depuis deux mois maintenant. »
Mais j'ai dû me tourner plusieurs fois vers la femme pour la persuader de se lever. Au début, elle ne semblait rien entendre. Quand elle a compris, elle a éclaté en sanglots.
« Oh ! mes bons messieurs, gémit-elle.
Et quand l'aumônier, l'abbé MarcelIon, l'exhorta au repentir, elle répondit avec des yeux hagards :
- Avouer? Et pour quoi?
Le travail aux toilettes était mouvementé. La condamnée roula par terre, se débattit, cria et essaya de se débarrasser des cordes avec lesquelles ils avaient commencé à la lier. J'ai dû le tourner plusieurs fois et lui appliquer de la force. Cependant, l'instinct maternel a refait surface, un instant lorsqu'une des assistantes lui a coupé les cheveux. Suivant la faux qu'il venait de couper et de poser sur la table avec ses yeux, elle cria, implorant :
« Monsieur, vous la donnerez à ma petite fille !
Place d'armes, les masses criardes, fébriles, impitoyables sont à peine contenues par une compagnie d'infanterie de ligne, la Venue de Blois.
La voiture, dans laquelle se trouvaient les forçats, s'arrêta à une vingtaine de mètres de l'échafaud. Et c'était encore cette vision du Moyen Age !
Georgette Thomas apparut sur le seuil. Comme l'exige le Code pénal pour la torture des parricides, elle était pieds nus; une longue chemise blanche l'enchaînait comme une camisole de force, et le bourreau lui couvrit le visage d'un crêpe noir. Sous ce masque sombre, elle tremblait violemment. Il fallut forcer une fois de plus sa résistance, car elle refusa de descendre de voiture. Mais après avoir fait cinq ou six pas avec une lenteur calculée, elle s'effondra au sol avec un gémissement. En vain, les assistants essayèrent-ils de la remettre sur ses pieds. Devant l'horreur de cette lutte, ils l'ont portée comme un cadavre dans un linceul à la guillotine. l'abbé MarcelIon, qui marchait à côté de lui, répéta-t-elle d'une voix haletante : « Merci, monsieur ! merci, monsieur !
Et elle s'est battue jusqu'à la dernière seconde.
 Sylvain Thomas, décapité après elle, se rendit sans faute au supplice et sans faiblesse. Après avoir baisé trois fois le crucifix que lui a remis l'aumônier, il se place devant la planche.

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Thomas11


BALLADE DE CRIME DANS LA FAMILLE THOMAS.

Écoutez, âmes sensibles,
Histoire effrayante et vraie
crime fatidique,
Avec des conséquences désastreuses.
Les femmes qui pleureront
Et les hommes frémiront.

Dans le Loir-et-Cher une femme
A soixante cinq ans
Elle est partie sans perdre de temps
A sa fille, vil monstre,
Elle lui dit : j'ai quelques sous ;
« Laisse-moi vivre avec toi.
Sylvain, c'était le nom du gendre ;
Il a répondu : "Merci beaucoup."

Les frères de sa femme aussi ;
Il n'y avait pas de cœur tendre;
La peine qu'ils ont faite pour mourir
Leur mère au lieu de la nourrir.

Il y a une pauvre vieille à Selles.
Je suis venu demander en tremblant
Abri avec son enfant
Et que dire de son destin à regarder.
Georgette avec son mari
Penser: "Quand allons-nous la tuer?"
cinq.
Thomas, gendre, se prépare
Faire une attaque.
Pour aider le tueur
Deux fils font la fête.
La victime dormait paisiblement.
Et le feu se préparait
6.
Dans un rêve! ils la traînent
Malgré les cris des bébés
Tremblant de peur, dans leurs lits ;
Ils le conduisent dans la cheminée
Et versé avec de l'huile;
La flamme, soudain, brille.

C'est un crime cruel de le décrire
je ne trouve pas les mots
je reste avec des sanglots
Assassins pour vous maudire.
Tu ne demandes pas pardon
Parricide est le nom.
Je vais bien, hélas ! était le vôtre.
Après une telle horreur
Cette putain d'erreur...
Je vais comme un bon apôtre,
- Confesser, un par un;
Là, la justice aura son tour.

     MORALITÉ
Avez-vous besoin de quand sur terre
Des monstres laids vivaient!
Qui est heureux de brûler
Pour le peu d'argent de leur mère.
Les misérables ne sont pas pardonnés
L'horreur d'une telle mort.

APPENDICE:
1.Portrait d'un bourreau interprète
La dernière femme exécutée par Louis Deibler Deible10

2. Scènes de l'exécution de Georgette Thomas.

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Page-410
La dernière femme exécutée par Louis Deibler Thomas10
La dernière femme exécutée par Louis Deibler Thomas10



PARTIE 4. CONSÉQUENCES

Au lieu d'une postface, un article d'un journal américain
"Internetional herald tribune: publié avec le New York"
6 juin 1938


Deibler suit la tradition contre les concessions

Hier, Joséphine Maury a été sauvée de la guillotine - indirectement par le bourreau officiel - lorsque le président français Albert Lebrun a commué sa peine en réclusion à perpétuité. Elle a été poignardée à mort pour avoir suspendu sa belle-fille enceinte à une poignée de porte après l'avoir battue. Pendant cinquante ans, des femmes condamnées pour meurtre en France ont été partiellement sauvées de la guillotine à une heure tardive.
à cause de la réticence populaire à les voir décapités, mais aussi à cause de l'attitude des bourreaux eux-mêmes. Deibler refuse de faire le travail. Dans cette affaire, Henri Deibler, un bourreau français, aurait déclaré au ministère de la Justice qu'il préférait prendre sa retraite plutôt que d'aller à la guillotine semi-publique d'une criminelle. Le président Lebrun aurait pu laisser M. Deibler démissionner alors que le ministère de la Justice cherchait un nouveau candidat au monopole national des exécutions. Cependant, le président s'en est tenu à la tradition moderne. Le dégoût des hommes qui tirent la ficelle qui libère une lourde lame pour remplir cette fonction lorsque la tête de la femme est sur le billot remonte au grand bourreau actuel - son père, Louis Deibler, qui décapita Georgette Thomas le 24 janvier 1887. Bien qu'elle ait été pieds et poings liés, la femme Thomas s'est tordue et s'est contractée et a réussi à mordre le pouce de M. Berger, membre de la brigade des guillotines, alors qu'elle était transportée. à la guillotine. Elle est la dernière femme à avoir été exécutée en France. Au lendemain de l'exécution de Louis Deibler, il est chargé de procéder à l'exécution de Thérèse Baudet à Limoges. Au lieu de cela, il s'est présenté devant ses supérieurs et a déclaré qu'il préférait chercher un autre emploi. Cette attitude a sauvé la vie d'une femme condamnée. L'exécution sale de Thomas a été décisive. Prédécesseur de Louis Deibler, M. Heindrech mourut mystérieusement huit jours après l'exécution de Mary Lot. 21 mars 1872 Son assistant, M. Roch, reprend ce travail et meurt une semaine après l'exécution de Sophie Bonyum, qui a tué sept de ses enfants en bourrant des croûtes de soupe avec des aiguilles. Hier, lorsque la décision du président Lebrun a été communiquée à la prison de Douai, Mme Maury a dit : « Je savais qu'on ne me tuerait jamais.

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Thomas12



MON COMMENTAIRE DE NARRATEUR.

Pauvre Monsieur Berger ! Son pauvre doigt ! L'assistant interprète a subi un accident du travail. Et le bourreau Louis Deibler, qui était fier de débarrasser le monde de méchants complets, a reçu une blessure morale et s'est rebellé contre l'exécution d'une femme, contribuant au fait que l'épée de vengeance de sa machine de mort bien-aimée a complètement gelé après un Cent ans. Et je pense que c'est correct, bien qu'il y ait des cas où, connaissant une personne et ses actes, au lieu de pitié, je dis: «Non! c'est un monstre ! Il ne mérite pas de vivre !"


APPLICATIONS:
- des coupures de journaux pour les amateurs de précision et de détail


La dernière femme exécutée par Louis Deibler Gringo13

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Gringo11

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Gringo12

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Ric_et10


La dernière femme exécutée par Louis Deibler Le_mid10

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Intern11

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Le_pet12

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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyVen 25 Mar 2022 - 19:18

Pourtant, les livres de Lombroso présentent un avantage, bien que minime.))) C'est ce qu'on appelle l'utilisation de collections phrénologiques - une photographie de l'affaire criminelle de la femme Thomas a été retrouvée. A proximité se trouve une photo de deux autres femmes impliquées dans les meurtres qui ont échappé à la mort.(femme  Berland -affaire criminelle des jeunes Berland et Doré, femme  Bompard -et une affaire pénale pour le meurtre de Gouffe) , mais Georgette Thomas a été exécutée. Je n'arrive même pas à croire qu'elle avait moins de trente ans au moment de son exécution.

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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyVen 25 Mar 2022 - 21:43

Bonsoir, le visage de cette femme est beaucoup trop marqué pour être celui de la parricide de Selles-Saint Denis, âgée de 25 ans à sa mort.
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyVen 25 Mar 2022 - 22:01

smic77230 a écrit:
Bonsoir, le visage de cette femme est beaucoup trop marqué pour être celui de la parricide de Selles-Saint Denis, âgée de 25 ans à sa mort.

Bonsoir. Je suis tout à fait d'accord avec vous, cher collègue, mais je ne sais même pas comment l'expliquer, qu'une jeune femme ressemblait presque à une vieille femme. Mais c'est à partir de cette photographie que le profil du criminel a été publié dans une coupure de presse. Le destin de sa takiya apparemment - et drôle et triste.

La dernière femme exécutée par Louis Deibler Femme_12

Une fois de plus, je répéterai le matériel publié ci-dessus dans la note principale - à titre de comparaison.


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MessageSujet: femme guillotinée en Belgique   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyDim 27 Mar 2022 - 11:08

Après 1830, il n’y eut que cinq femmes exécutées en Belgique dont quatre après la fin de la guerre du chef de collaboration avec l’ennemi.
La seule femme guillotinée pour des faits de droit commun fut DEROUX Euphrasie en 1844.
« Le 22 juin 1844, l’exécuteur de Mons eut le pénible devoir de guillotiner la nommée DEROUX Euphrasie, une habitante de Montignies Lez Lens. L’intéressée, âgée d’une trentaine d’années, mère d’une petite fille de deux ans dont le père avait disparu avait été recueillie dans une ferme du village où elle rendait de menus services et à l’occasion exerçait son métier de fileuse. Elle semblait avoir pris en haine cet enfant, et selon les témoins la traitait de la façon plus cruelle, la rendant sans doute responsable de sa pénible situation. Dans la soirée du 1er février 1844, suite aux reproches de sa logeuse, saisie d’une colère noire, elle étouffa la petite Thérèse en lui enfonçant de la mie de pain dans la gorge. Quelques jours plus tard, après mûres réflexions, les témoins de la scène la dénoncèrent au bourgmestre du village. Après autopsie, on s’aperçut que la victime portait les traces de nombreux sévices qui lui avaient été occasionnés de son vivant, les deux bras notamment étaient déformés par des fractures non consolidées. Les choses ne traînèrent pas : mise en accusation le 25 avril 1846, elle fut condamnée à mort le même jour, soit près de deux mois après les faits.
Les exécutions de femmes furent toujours la hantise des bourreaux : si elles ne montraient ni plus ni moins de courage que les hommes devant l’échafaud, il était toujours plus difficile de les maîtriser sans offenser la pudeur de l’époque. André OBRECHT un des derniers bourreaux français, mort en 1985 à l’âge de 86 ans déclarait lui-même à l’occasion des exécutions de femmes auxquelles il avait dû procéder sous l’état français du maréchal PETAIN : »… je vais vous donner un détail technique : les femmes, c’est rond de partout, et une fois sur la bascule, on ne sait pas par où les prendre … »(sic) .
L’exécution de DEROUX Euphrasie ne fit pas exception à la règle : l’opération eut lieu sur la Grand-Place de Mons à 6hrs du matin. Comme c’était le plein été, il faisait grand jour. La gazette de Mons rapporte que les environs du théâtre de l’exécution étaient remplis de monde dont «les femmes et notamment de cyniques jeunes filles étaient loin de se trouver en minorité. Quelques voix perdues dans la foule ont osé nous assure-t-on faire entendre cet ignoble cri d’impatience : la pièce, la pièce… ». La planche à bascule se trouvant trop longue pour la petite taille de la condamnée, il a fallu « un certain temps » à l’exécuteur pour l’y assujettir avant la chute du couperet » .
J’ai déjà mentionné plus haut le cas de VALENTINE Pierre condamnée à mort avec son frère en l’an VI pour parricide. On sait que selon le code Napoléon une condamnée à mort enceinte ne pouvait être exécutée qu’après sa délivrance.
Le 13 février 1798 (25 Pluviôse de l’an VI), le tribunal criminel du département de Jemmappe condamnait les nommés PIERRE Nicolas, 27 ans, journalier et sa sœur Valentine, 17 ans, fileuse de lin à la peine de mort pour assassinat commis à Lompret sur la personne de leur père PIERRE Pierre. (Il semblerait que ce décès soit survenu suite à une dispute entre père et enfants, dispute qui aurait mal tourné). Nicolas fut exécuté un mois plus tard le 28 mars 1798 (8 Germinal de l’an VI) sur la place de Mons. Quant à Valentine, bien conseillée sans doute, elle se déclara enceinte et fut examinée le 27 mars 1798 (7 Germinal de l’an VI) veille de la date prévue pour son exécution par les officiers de santé de la ville de Mons, PREUD’HOMME et WILLAME.
Ils déclarèrent n’avoir pu reconnaître aucun signe certain de grossesse mais « interrogée sur cet objet, Valentine PIERRE a déclaré qu’il était possible qu’elle soit enceinte ». Ils conclurent « qu’ils ne pouvaient faire une déclaration certaine présentement sur l’état de ladite Valentine PIERRE et qu’il est nécessaire d’avoir un temps moral pour être en état de déterminer le jugement ». On décida dès lors de surseoir à l’exécution.
Sur réquisition du Substitut du Commissaire du directoire exécutif le 4 août 1798 (17 Thermidor de l’an VI) soit quatre mois plus tard, ils réexaminèrent la détenue mais ne purent arriver à aucune conclusion : »… après avoir interrogé Valentine PIERRE, elle a persisté à soutenir qu’elle se croyait grosse, ils ont ensuite procédé à l’examen de son physique, ils ont reconnu que le ventre et la gorge étaient plus élevés que dans la visite qu’ils ont faite vers la fin de ventôse dernier. Ils n’ont pu cependant reconnaître aucun mouvement d’enfant, qui est le seul signe certain de la grossesse. En conséquence ils estiment avoir besoin de quatre ou cinq décades pour explorer entièrement ladite Valentine PIERRE et être en état de donner un rapport définitif sur sa prétendue grossesse… ».
Six mois passèrent et il semble que l’on ait oublié Valentine dans sa prison car ce n’est que le 14 janvier 1799 (25 Nivôse de l’an VII) que sur réquisition, les officiers de santé examinèrent une dernière fois la condamnée : « ils ont reconnu que la déclaration de grossesse qu’elle leur avait faite en Germinal dernier est fausse et mensongère. En conséquence, lesdits soussignés estiment et déclarent que sa déclaration de grossesse doit être considérée comme non avenue et qu’elle ne peut présentement empêcher l’exécution de la sentence que le Tribunal Criminel a prononcé contre ladite VALENTINE Pierre ».
L’exécuteur fit diligence et la condamnée fut exécutée le 18 janvier 1799 (29 Nivôse de l’an VII) à 11 hrs du matin sur la place verte de la commune de Mons. (C’est la seule fois d’ailleurs que la guillotine fonctionna à cet endroit).
Sans même faire preuve d’une sensibilité exagérée, on peut s’imaginer les angoisses et les souffrances morales que cette pauvre fille à peine sortie de l’adolescence a dû endurer pendant près d’une année, en attendant son exécution. Déjà en août 1798, elle semblait vouloir mettre fin à son calvaire car dans leur rapport intermédiaire, les deux officiers de santé signalaient que « la détenue a demandé en leur présence à la femme du gardien de la maison de justice d’avoir sans délai le curé de la paroisse de St Elisabeth pour obtenir la consolation spirituelle qu’elle en attend ». L’époque était rude et les gens beaucoup plus attachés à la lettre de la loi qu’aujourd’hui. »
(extrait du livre « LA GUILLOTINE ET LES EXECUTEURS DES ARRETS CRIMINELS EN BELGIQUE. (1796-1996). L’EXEMPLE DES GUILLAUMEZ, MESSIEURS DE MONS ET DE QUELQUES COLLEGUES ».

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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptySam 2 Avr 2022 - 12:14

smic77230 a écrit:
Bonsoir, le visage de cette femme est beaucoup trop marqué pour être celui de la parricide de Selles-Saint Denis, âgée de 25 ans à sa mort.



Cher collègue! Tu as eu raison de semer le doute dans mon âme. Je n'étais pas trop paresseux pour "prendre d'assaut" une fois de plus les fichiers de journaux de la bibliothèque et le moteur de recherche Internet. Les efforts ont été couronnés de succès. J'ai trouvé que c'est Thomas - homonyme. Bien que le profil de la femme coïncide avec le profil de la femme dans les notes sur les exécutés. Cet article de journal m'a induit en erreur, même si j'avais des doutes. (En même temps, je n'ai pas lu l'explication du portrait de la femme Thomas dans le livre sur la phrénologie et je ne l'ai pas cherchée, faisant confiance à l'auteur de la note, Emmanuel CAR.)
Maintenant, après une nouvelle trouvaille, je m'excuse si j'ai induit quelqu'un en erreur. L'homonyme de Georgette Thomas est Marie-Constance Thomas surnommée " Mort-aux-gosses " ou encore " l'avorteuse des Batignolles " et condamnée en 1891 à douze ans de travaux forcés pour avoir fait avorter " près de quatre cents jeunes femmes, en l'espace de dix mois" - voire quatre mille selon les aveux rapportés par La Lanterne.  La question de l'authenticité du portrait de Georgette Thomas reste donc ouverte, le tout disponible dans les journaux et magazines  les notes de mon post sont malheureusement de la fiction arbitraire et artistique (réalisées par des journalistes et illustrateurs de ces articles). La vérité doit naître de la discussion et de la recherche.

https://gallica.bnf.fr/blog/15012021/que-toute-femme-choisisse-elle-meme-sa-destinee-le-droit-lavortement-avant-la-loi-veil?

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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyDim 3 Avr 2022 - 0:14

serg14 a écrit:
smic77230 a écrit:
Bonsoir, le visage de cette femme est beaucoup trop marqué pour être celui de la parricide de Selles-Saint Denis, âgée de 25 ans à sa mort.



Cher collègue! Tu as eu raison de semer le doute dans mon âme. Je n'étais pas trop paresseux pour "prendre d'assaut" une fois de plus les fichiers de journaux de la bibliothèque et le moteur de recherche Internet. Les efforts ont été couronnés de succès. J'ai trouvé que c'est Thomas - homonyme. Bien que le profil de la femme coïncide avec le profil de la femme dans les notes sur les exécutés. Cet article de journal m'a induit en erreur, même si j'avais des doutes. (En même temps, je n'ai pas lu l'explication du portrait de la femme Thomas dans le livre sur la phrénologie et je ne l'ai pas cherchée, faisant confiance à l'auteur de la note, Emmanuel CAR.)
Maintenant, après une nouvelle trouvaille, je m'excuse si j'ai induit quelqu'un en erreur. L'homonyme de Georgette Thomas est Marie-Constance Thomas surnommée " Mort-aux-gosses " ou encore " l'avorteuse des Batignolles " et condamnée en 1891 à douze ans de travaux forcés pour avoir fait avorter " près de quatre cents jeunes femmes, en l'espace de dix mois" - voire quatre mille selon les aveux rapportés par La Lanterne.  La question de l'authenticité du portrait de Georgette Thomas reste donc ouverte, le tout disponible dans les journaux et magazines  les notes de mon post sont malheureusement de la fiction arbitraire et artistique (réalisées par des journalistes et illustrateurs de ces articles). La vérité doit naître de la discussion et de la recherche.

https://gallica.bnf.fr/blog/15012021/que-toute-femme-choisisse-elle-meme-sa-destinee-le-droit-lavortement-avant-la-loi-veil?

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Emmanuel Car est l'un des pires journalistes en matière de peine de mort... énormément d'inventions et d'informations erronées... Méfiance, méfiance !

_________________
"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."
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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyMar 5 Avr 2022 - 20:55

Questions de clémence et peine de mort pour les femmes dans   Grand Echo du 5 février 1929, mentionnant l'exécution de Georgette Thomas.


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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyMar 1 Nov 2022 - 17:35

La Presse. 1947-08-05.    Si le mode de lecture n'est pas pratique, la source principale se trouve dans la bibliothèque nationale. 


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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyLun 24 Avr 2023 - 13:54

Le Pyrénéen : journal commercial, littéraire, d'annonces et politique ["puis" journal républicain, politique, littéraire et d'annonces] de l'arrondissement d'Argelès" 30 janvier 1887


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MessageSujet: Re: La dernière femme exécutée par Louis Deibler   La dernière femme exécutée par Louis Deibler EmptyLun 24 Avr 2023 - 21:19

Très Intéressant. Beau travail Smile

Sur les femmes condamnées à mort, guillotinées, voir aussi le topic : https://guillotine.1fr1.net/t672-ces-femmes-qu-on-guillotina?highlight=4+femmes
Initié en 2008.



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