Voici un extrait du livre : "Mon Musée Criminel" de G.Macé[b]:
Le souteneur Albert et la prostituée Hortense Louet ont cruellement assassiné et volé leur bienfaitrice, âgée de soixante-quatre ans, gardienne des ruines de la tour Malakoff.
Cette tour, tombée sous le canon prussien, avait été bâtie, aux portes de Paris, en 1855, par M. Chauvelot, l'ancien rôtisseur de la rue Dauphine. Elle était devenue un rendez-vous champêtre où l'on dansait le dimanche.
Après le siège, les époux Peltier furent chargés de la surveillance des débris de l'immeuble.
Albert et sa maîtresse y couchèrent par charité, et leur chambre était située non loin de celle réservée aux gardiens.
Le 24 août 1876, la femme Peltier disparut, et, le 28, on retrouve, son cadavre gisant au fond du puits. Son mari constata que les boucles d'oreilles, les bagues, la montre de sa femme lui avaient été enlevées.
Les soupçons se portèrent sur Albert, Agé de vingt-cinq ans, briquetier, que l'on supposait s'être réfugié en Belgique, son pays d'origine. Les recherches durèrent dix mois sans résultat favorable; on allait clore l'instruction quand, le 1er juillet 1877, l'assassin se constitua prisonnier. Il voulait se venger de sa concubine, qui l'ayant poussé au crime , l'aurait abandonné pour suivre un autre amant
La fille Louet, âgée de trente ans, fut arrêtée, et Albert rejeta sur elle la responsabilité du forfait ; mais il est certain qu'ils ont, de concert, attiré leur victime dans la cave sous prétexte d'y rechercher des lapins perdus.
C'est là que, sans défense la femme Peltier fut étranglée, et, comme la mort n'arrivait pas assez vite, Albert lui cogna la tète sur le sol.
Le 5 juillet, Mr Georges Duval, architecte-expert, commis par la Justice, releva les plans des caves et du puits et constata, d'après les indications fournies par les accusés, que le cadavre de la femme Peltier avait été, à l'aide d'une corde passée sous les aisselles, traîné sur un espace de 30 mêtres et dans un étroit chemin variant de 25 à 90 centimètres de largeur.
Les deux misérables, en raison des sinuosités du terrain, s'étaient attelés à la corde et s'y étaient repris trois fois, afin d'éviter la culbute du corps au fond du ravin bordant le coté gauche du sentier.
Que penser de cette fille qui excitait Albert au crime en lui disant : « A la guerre, on tue », et qui portait sur elle le chapelet de sa victime?
Le 27 septembre 1877, Albert fut condamné à la peine de mort et la fille Louet aux travaux forcés.
M. Malher présidait et M. Lefebvre de Viefville occupait le siège du ministère public.
La tète d'Albert tomba le 25 octobre 1877, et, comme un orateur de la dernière heure, il voulut parler au pied de l'échafaud. On lui fit comprendre que cela était interdit ; alors, il pria M. Jacob de lui serrer la main. Le Chef de la Sûreté s'étant empressé d'obtempérer à sa demande, Albert, ému, s'écria : « Je suis heureux, » et, d'adressant aux personnes présentes il ajouta, en montrant M. Jacob : " C'est le plus brave des citoyens. "
Albert avait l'orgueil d'en bas, celui du ruisseau; avec ses fanfaronnades, il s'est enferré en allant jusqu'à dire aux jurés : « Je vous offre, sans marchander, ma tête » ; puis, se rétractant, il réclama l'indulgence. Après avoir étranglé la femme Peltier, il écrivit, dans ses mémoires, cette phrase...un rêve.....: «J'ai l'habitude de respecter la mort »
Voici le dernier tour de ce cabotin du crime : Dans sa cellule des condamnés à mort, il avait placé sous pli un papier secret qui devait mettre la Justice sur la trace des criminels recherchés, mais on ne devait en prendre connaissance que le jour où son pourvoi serait rejeté.
Le papier fut ouvert, il contenait ceci : « Faites arrêter l'exécuteur Roch, c'est l'homme qui me déplaît le plus au monde. »
Voici aussi un lien montrant une photo d'Albert et de sa complice:
