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| Jacques-Mecislas Charrier - 1922 | |
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piotr Charles-Henri Sanson
Nombre de messages : 2989 Localisation : Poland Emploi : MD-but I'm not working in prison ;-) Date d'inscription : 07/02/2006
| Sujet: Jacques-Mecislas Charrier - 1922 Sam 12 Sep 2009 - 8:24 | |
| http://militants-anarchistes.info/spip.php?article2999
http://www.lejsl.com/fr/permalien/article/1622858/d-un-guillotine.html
http://www.lejsl.com/fr/permalien/article.html?iurweb=1622857 | |
| | | Bill Bourreau départemental
Nombre de messages : 333 Age : 69 Localisation : Paris Emploi : journaliste indépendant Date d'inscription : 11/01/2009
| Sujet: Mauvais président Lun 14 Sep 2009 - 10:46 | |
| [quote="piotr"]http://militants-anarchistes.info/spip.php?article2999 http://www.lejsl.com/fr/permalien/article/1622858/d-un-guillotine.html http://www.lejsl.com/fr/permalien/article.html?iurweb=1622857[/q Merci Piotr . Une erreur à signaler .dans cet article En 1922, c'était Millerand qui occupait les fonctions de Chef de l'Etat et non Paul Doumer. Les journalistes doivent sans cesse vérifier et revérifier leurs sources | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Jacques Mecislas Charrier Mer 10 Aoû 2011 - 16:07 | |
| Jacques-Mécislas Charrier
Les faits
Vingt-sept ans, anarchiste. Au cours de la nuit du 24 au 25 juillet 1921, dans le rapide n°5 Paris-Marseille, entre Dijon et Lyon, agresse les passagers des compartiments de 1e classe en compagnie de deux autres repris de justice, Bertrand et Thomas, et dérobe au moins 30.000 francs en numéraire et en bijoux. Les victimes furent menacées de mort si elles donnaient l'alarme. Le seul à résister, le lieutenant Carabelli, fut abattu d'une balle dans la poitrine. Le major Palaper, qui voulut intervenir, fut frappé à la tête. Dès le 27 juillet, Charrier fut arrêté à Paris, et ses complices abattus par la police lors de leur interpellation, avenue de Wagram, non sans avoir abattu l'inspecteur Curnier. Condamnation : 29 avril 1922 Exécution : 02 août 1922 à Paris
Source : Le site « Guillotine » de Sylvain Larue, alias Nemo. http://guillotine.voila.net/Guillotinesite.html
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Le procès du cynique Charrier – L’avocat général demande un verdict sans clémence
Charrier a changé de veston aujourd'hui. Sa garde-robe est mieux fournie que celle de son père Mécislas Goldberg, toujours sale et même sans linge.
Les derniers Témoins. Lecture est donnée de la déposition du major Talaber qui fuit frappé par l'accusé, tandis qu'il cherchait à pénétrer dans les couloirs du train pour porter secours au lieutenant Carabelli. Charrier reconnaît le fait avec cynisme.
Mecislas Charrier
On lit ensuite la déposition du député de Marseille, M. Morucci. Charrier explique que le portefeuille fut remis à Thomas qui le lui donna ensuite.
Le Réquisitoire
Enfin la parole est donnée à M. l'avocat général Barathai du Monceaux qui occupe le siège du ministère public. Il commence par faire l'éloge de l'intrépidité des agents qui arrêtèrent les bandits et il rend hommage à l'inspecteur Curnier, victime du devoir. Il reste, dit-il, à faire justice du dernier survivant de cette bande contre lequel MM. les jurés, vous rendrez un verdict exempt de faiblesse et de clémence. Cet exorde terminé, M. Barathai du Monceaux passe en revue la vie entière de l’accusé. Vaniteux, menteur, simulateur, et il fait le récit de l'attentat. Puis il examine la responsabilité de Charrier et il conclut en s'adressant aux professeurs de Polytechnique, maîtres du lieutenant Carabelli, qui assistent à l'audience : Vous direz à vos élèves comment le jury de la Seine a su frapper sans faiblesse et sans crainte un de ceux qui enlèvent un fils bien-aimé à l'affection des siens, un officier d'élite à l'avenir de son pays ! Charrier veut alors prendre la parole, mais le président s'y oppose et M° Pierre Dessaigne prononce sa plaidoirie.
Les Plaidoiries
L'avocat demanda au jury de rapporter un verdict de culpabilité en ce qui concerne les vols, puisqu'ils sont avoués par Charrier, mais il le supplie de ne pas tuer un homme qui n'a pas tué. M° Dessaigne va même plus loin, il demande le bénéfice des circonstances atténuantes en faveur de son client, en raison de sa franchise, de ses aveux spontanés, de son état de santé, de ses antécédents pathologiques, de son enfance malheureuse, de son état mental. La séance est alors suspendue durant un quart d'heure. A la reprise, M° Campinchi prend ensuite la parole et lui aussi, avec son grand talent, demande aux jurés toute leur indulgence pour son malheureux client. Nous donnerons le verdict dans notre troisième édition.
La Presse, n° 6 042 du 29avril 1922
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6007194.image.r=Charrier
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Carnet d’un naïf - Une condamnation logique
La condamnation à mort était certaine. Tout ennemi de la société doit périr et aucune pitié ne peut lui être consentie.
La société souffre déjà assez des mille et un ennuis enfantés par la concurrence, la jalousie, l'ambition, l'égoïsme et le mauvais caractère. La société est une grande famille et la famille, une réunion d'individus qui s'entendent mal mais qui ont besoin les uns des autres. Or, tout ce qui risque d'entraver les échanges, les indispensables services rendus, les prêts, les dons, les héritages, les bons conseils, les appuis basés sur l'expérience ou la fortune du voisin, est condamné à disparaître dans l'intérêt même de cette société. On ne transige pas avec l'ennemi, on l'abat tant qu'on est le plus fort et pour rester le plus fort.
Le bourgeois est un mâle nécessaire et la bourgeoisie une des grandes raisons d'être du travailleur. Si le bourgeois n'existait plus la masse des miséreux augmenterait dans la plus folle des proportions géométriques et le monde ne serait plus qu'une immense Russie soviétique. Or le bourgeois est dans un État qui se respecte et qu'on respecte, le pilier le plus solide de cette société dont je vous parlais plus haut. Plus le bourgeois est gros et gras, plus son ventre est doré, et ses poches gonflées de monnaie, plus il constitue un pilier solide et moins la société court le risque de choir et de se réduire en miettes. L'ennemi de la société s'attaque donc toujours au bourgeois-pilier. En conséquence, la société, pour se défendre efficacement, se voit dans la nécessité de soutenir ledit bourgeois-pilier, voire de l'empêcher de suivre un régime pour maigrir.
Voilà donc pourquoi, comme je l'écris au début de ces quelques lignes, la condamnation à mort s'imposait. - Comment ? La condamnation à mort du bandit Mécislas Charrier ? - Non, celle de la taxe de luxe.
Jean Kolb - La Presse, n° 6 043 du 30 avril 1922
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6007202.r=Mecislas.langFR
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Le Petit Journal, n° 21 748 du 2 août 1922
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k623430s.langFR
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L'exécution de Méceslas Charrier
« Ne pleurez pas, ce n'est là qu'un détail », a-t-il dit à l'aumônier de la prison, devant la guillotine. Méceslas Charrier a expié courageusement.
Fixée à 4 h. 40, l'exécution ne put cependant avoir lieu qu'aux environs de 5 heures. Durant ces longues minutes d'attente, l'aube blafarde avait cédé le pas au grand jour, qui éclairait maintenant d'une lumière crue la sinistre machine. Quelles pouvaient être les causes de ce retard ? Charrier faisait-il des révélations ou plus simplement, comme beaucoup en émettaient l'hypothèse, avait-il « flanché » à l'annonce de la lugubre nouvelle ? Et déjà les commentaires allaient leur train lorsque apparurent, au pas de course, tournant l'angle de la rue de la Santé et du boulevard Arago, ceux qui avaient eu mission de prévenir le condamné que l'heure de l'expiation avait sonné.
Charrier fut réveillé à 4 h. 15. Au bruit de la porte qui s'ouvrait, il se dressa sur son lit. C'est d'un air quelque peu hébété qu'il écouta les paroles que lui adressa M. l'avocat général Dumas, qu'entouraient les dévoués défenseurs du condamné M° Dessaigne et Campinchi ; MM. Richard, juge d'instruction ; Naudin, préfet de police ; le docteur Paul, médecin légiste ; Duresq, Guillaume et Caron, directeur et commissaires à la police judiciaire, ainsi que l'abbé Berthaud et les docteurs Bornot et Labouré, médecins de la Santé. - Vous comprenez sans doute la raison de notre présence ici ? tenta d'expliquer le magistrat. - Oui, oui, je m'y attendais, rétorqua Charrier, qui parut quelques instants inconscient. Mais il reprit vite son sang-froid, et ajouta : - Bah ! un peu plus tôt un peu plus tard… Et s'adressant à M° Campinchi : - D'ailleurs, vous y passerez tous. Alors ?
Puis, très calme et entièrement maître de lui, il se leva, s'habilla et demanda du café et une brioche, qu'il absorba sans se hâter. Et cependant qu'il fumait une cigarette - la dernière, fit-il remarquer - il remit à son avocat, M° Campinchi, divers documents parmi lesquels une lettre adressée à Mme Séverine. Puis, appelant les docteurs Bornot et Labouré, il pria le premier de prendre soin de ses mémoires, volumineux dossier en quatre mains de papier écolier, et l'autre, un recueil de vers intitulé « Mes glanes ». Cette distribution terminée, et après s'être entretenu seul avec l'aumônier, Charrier demanda du papier pour écrire ses derrières volontés.
Mais l'heure passait et bien que personne ne voulût lui dire de se presser; le condamné, à certains signes, saisit l'impatience des assistants : - Bah ! je ne suis pas Chauchard, s'écria-t-il, mais j'ai cependant quelques legs à faire. Je laisse ma canne au gardien Leroy, quoique je ne sache pas s'il en porte une… Toutefois il ferma sa lettre et la remit à M° Campinchi : - Il y a là-dedans mon testament, maître, publiez-le, vous me ferez plaisir. M° Dessaigne et Campinchi lui serrent la main : - Merci, leur dit-il, d'avoir cherché à me sauver Je ne vous oublierai pas. - Quel jour sommes-nous, demande le condamné à ses défenseurs. - Le 2 août, répond M° Campinchi. - Dommage, réplique Charrier, que ce ne soit pas le 4 août. Beau souvenir ! Et comme son défenseur lui rappelle sa mère et qu'il a peut-être quelque chose à lui faire dire, il répond simplement : - Maître, vous savez bien que j'ai rompu avec elle !
On l'entraîne alors vers le greffe pour la levée d'écrou. Marchant d'un pas assuré, il parcourut le chemin en chantant l'Internationale et la Carmagnole. Rapides furent la toilette et la levée d'écrou. L'espace d'un instant, le condamné pâlit, mais il s'était déjà ressaisi avant de monter dans le fourgon, qui, trois minutes plus tard, l'amenait au lieu d'exécution. Aidé de M° Dessaigne et Campinchi, Charrier, les cheveux au vent, la chemise largement échancrée, descendit les degrés de l'escalier volant, sans forfanterie, mais sans faiblesse et, après un rapide coup d'œil à la guillotine, jeta, comme un dernier défi, un regard circulaire sur les assistants. L'aumônier Berthaud, à ses côtés pleurait. Allez, ne pleurez pas, monsieur l'abbé, ce n'est là qu'un détail, fit-il. Et d'un pas ferme, la cigarette collée aux lèvres, il marcha vers la bascule. Comme un éclair, le couperet tomba tandis que presque aussitôt une horloge voisine annonçait lentement qu'il était cinq heures du matin.
Suprême facétie - Charrier, on l'a vu plus haut, au moment de marcher à l'échafaud, remit à M° Campinchi un document qu'il appelait son testament, priant son défenseur de le publier. L'éminent avocat n'a pu que déférer à ce désir manifesté in extremis, et nous a communiqué ce testament, tout en se rendant compte qu'une fois de plus, Méceslas Charrier voulant « crâner » quand même, avait seulement témoigné d'un mauvais esprit qu'il s'efforce de faire prendre pour de l'ironie. Après une adresse au procureur général, dans laquelle il proteste contre les agissements de l'administration judiciaire, qui ne l'aurait pas avisé du rejet de son pourvoi en cassation, il poursuit : Je soussigné Jacques-Méceslas Charrier, étudiant en médecine, militant libertaire, et condamné à mort par la grâce de douze enfants terribles, déclare léguer : 1° Ma chevelure au très honorable rescapé de la revue du 14 juillet, M. le préfet de police, à la condition expresse qu'il l'emploie à la confection de porte-bonheur, gris-gris, amulettes, etc., destinés à. être publiquement vendus par les soins de messieurs les membres de la sûreté parisienne, au profit de la caisse de secours des rosières de Bécon-les-Bruyères et de celle de l'amicale des cambrioleurs victimes du chômage ; 2° mon estomac à l'avocat-général qui m'a paru totalement en manquer ; 3°ma plante des pieds au Jardin des Plantes ; 4° mes pectoraux à la pharmacie C… ; 5° mes seins à l'église romaine ; 6° ma peau lisse au chef de la sûreté. Charrier avait conclu sa fantaisie macabre par ces mots : « Non terminé pour cause de décès involontaire. »
Le Petit Parisien, n° 16 592 du 3 août 1922
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6050993.r=le%20Parisien.langFR
Dernière édition par Adelayde le Mer 10 Aoû 2011 - 21:07, édité 1 fois | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Jacques Mecislas Charrier Mer 10 Aoû 2011 - 17:26 | |
| Jacques Mecislas Charrier
Source : le site de Bois de justice "Anatole Deibler'400 customers"
http://boisdejustice.com/Anatole/Anatole.html | |
| | | Elie Köpter Exécuteur régional
Nombre de messages : 357 Age : 94 Localisation : bretagne Emploi : Enseignant Date d'inscription : 20/03/2006
| Sujet: Re: Jacques-Mecislas Charrier - 1922 Jeu 11 Aoû 2011 - 16:21 | |
| Sur les deux premières photos, je trouve que Charrier a un petit air de Christian Clavier. Non !??? Okaayyy !!!
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| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Jacques-Mecislas Charrier - 1922 Jeu 11 Aoû 2011 - 19:13 | |
| - Elie Köpter a écrit:
- Sur les deux premières photos, je trouve que Charrier a un petit air de Christian Clavier.
Non !??? Okaayyy !!! Je lui trouve aussi un air Jacouille | |
| | | Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Re: Jacques-Mecislas Charrier - 1922 Jeu 11 Aoû 2011 - 20:16 | |
| - Adelayde a écrit:
Jacques Mecislas Charrier
Source : le site de Bois de justice "Anatole Deibler'400 customers"
http://boisdejustice.com/Anatole/Anatole.html Il y a une légère ressemblance avec la photo de François SALVADOR, guillotiné le 21 janvier 1925 à Nancy, coupable de deux meurtres en 1920 et 1921... Source : Site de bois de justice https://guillotine.1fr1.net/t1962-francois-salvador-l-artificier-sanglant | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jacques-Mecislas Charrier - 1922 Ven 12 Aoû 2011 - 10:03 | |
| Vous aurez tous remarqué l'intelligence du regard, et ce sourire ravageur. (ou ravagé). |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: L'Heure du crime Dim 29 Sep 2013 - 18:54 | |
| Jacques Pradel revient sur l'affaire Mecislas Charrier dans l'émission "L'Heure du crime" du 23 septembre dernier. http://www.rtl.fr/emission/l-heure-du-crime/ecouter/l-integrale-l-attaque-du-train-de-nuit-paris-marseille-7764753681 Bonne écoute ! _________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Filomatic Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1123 Age : 64 Localisation : 102 Dijon-Longvic Emploi : Spécialiste Cascadeur. Date d'inscription : 06/07/2012
| Sujet: Re: Jacques-Mecislas Charrier - 1922 Sam 2 Mar 2024 - 4:50 | |
| Inspecteur Gaston CURNIER, victime du Devoir le 31 juillet 1921.Préfecture de police - Paris - Direction de Police Judiciaire Au cours de la nuit du dimanche au lundi 25 juillet 1921, trois malfaiteurs grimés, gantés et armés attaquent le Rapide N°5 Paris-Marseille, et forcent les voyageurs terrorisés des wagons de la première classe à remettre argent et bijoux. Alors que les bandits atteignent le quatrième compartiment occupés par deux militaires, le sous-lieutenant Max Carabelli, vingt-cinq ans, élève de l’école polytechnique, refuse catégoriquement de se laisser dévaliser. Il saisit l’un des gredins à la gorge mais reçoit en échange un coup de couteau au poignet droit lui faisant lâcher prise. Tandis qu’il recule, il est frappé d’un tir à bout portant à la poitrine. Il est une heure et demie du matin lors que les bandits tirent le signal d’alarme qui immobilise le train entre les communes bourguignonnes de Meursault et Chagny ; le trio prend la fuite avec un butin d’environ vingt-sept milliers de francs, dont quatre milles en argent liquide. Sept compartiments de voyageurs fortunés ont été dévalisés avec une extrême violence et l’affaire fait immanquablement les grands titres. A Paris, dès les premiers jours, la police judiciaire active son réseau d’indicateurs. La brigade criminelle du commissaire Guillaume obtient qu’un repris de justice, devenu simple chauffeur d’autobus, craint d’être exécuté après avoir été mis dans la confidence de l’attaque du train par un ancien complice cherchant à le recruter, et d’avoir refusé d’y participer. Le recruteur répondant au nom d’André, grand et brun, porterait des moustaches à l’américaine et fréquenterait régulièrement un débit de vins de la rue Cujas. Particularité, André a pour habitude porter des gants de conduite gris. Le groupe du brigadier-chef Mettefeu met en place une surveillance dans l’établissement et questionne finement les habitués du quartier latin. Si les fréquentes apparitions d’André sont confirmées par un garçon de café, sa présence n’a cependant pas été relevée depuis quelques jours. On indique qu’il aurait un ami avec lequel il logerait en garni dans les environs. Les registres d’une dizaine d’hôtels sont épluchés, et les passages réguliers de l’homme aux gants gris chez un locataire d’un hôtel voisin de la rue Cujas, sont confirmés. L’étude minutieuse du registre de police de l’établissement livre le nom du locataire, inscrit auparavant et imprudemment sous sa véritable identité : Jacques Mécislas Charrier, vingt-six ans, très défavorablement connu des services de police. Une perquisition menée dans la chambre qu’il occupa, amène à la découverte d’une correspondance partiellement détruite, datée du 8 juillet, menant à un certain Dujardin, demeurant à l’Hôtel de Grenoble dans le quartier latin. Les hommes de la brigade criminelle apprendront plus tard que Grenoble est le signe de ralliement des malfaiteurs, qui se sont effectivement connus à la maison d’arrêt centrale du Dauphiné. Rapidement, le groupe du brigadier-chef Mettefeu, à la tête des inspecteurs Hicquet, Courbis et Clerfayt, se charge d’élucider le cas Charrier dans le-dit hôtel sis 2 rue des Fossés-Saint-Jacques, dans le 5ème arrondissement. Selon le tenancier, la photographie du suspect, fournie par les archivistes de la police judiciaire, correspond à un jeune étudiant en médecine inscrit sous le nom de Gaston Dujardin. Vers les neuf heures du matin, Dujardin quitte sa chambre et gagne la rue, mais il est aussitôt saisi fermement par les agents Courbis et Hicquet grimés en marginaux. Le malandrin, qui se dit dépourvu d’armes, est emmené dans un bureau de l’hôtel,… où il est trouvé porteur d’un couteau à cran d’arrêt et d’un pistolet dit espagnol chargé avec neuf cartouches. Dans la chambre louée pour cent-quarante francs mensuels, les inspecteurs découvrent dans une horloge les véritables papiers d’identité du pseudo Dujardin, une autre arme de poing, et plusieurs recels issus de vols, dont un binocle en or provenant de l’attaque du train, ainsi qu’une somme de mille-deux-cent-soixante-quinze francs. Après avoir confronté Charrier à sa véritable identité, le brigadier-chef Mettefeu commençait un interrogatoire très persuasif. Non sans un certaine fierté affichée, Charrier passait rapidement aux aveux : noms, adresses, récit de l’attaque du train, décidée au café Soufflet dans la journée du 22 juillet. Il s’attribue rapidement le rôle le plus minime, à savoir celui de guet entre les compartiments du train. L’idée de l’attaque émanerait du plus expérimenté, un certain Anthelme Thomas alias André, trente-sept ans, sept condamnations pour abus de confiance, vols qualifiés, coups et blessures. Il prétendait que le fameux train serait rempli de notables allant jouer leurs rentes au casino de Monaco. Le plus excité des complices, sur lequel il rejette l’assassinat du sous-lieutenant Carabelli, serait Marcel Bertrand, vingt-neuf ans, déjà condamné pour vols à main armée. Ces truands ont pu bénéficier de la loi relative à l’amnistie du 29 avril 1921. La brigade criminelle obtient les photographies des suspects par l’intermédiaire des relevés anthropométriques de la prison de Grenoble. Au matin du 30 juillet, plusieurs adresses de cafés habituellement fréquentés par le trio de malfrats font l’objet de surveillances minutieuses. Le groupe du brigadier Didier, assisté des inspecteurs Curnier, Legrand, Maître et Vidal, s’est réparti sur la Place des Ternes dans le 17ème arrondissement. Assis à la terrasse du Café Moka, appelé aussi le café blanc par les habitués, les deux suspects habillés avec élégance sont aisément repérés par les limiers. Fins stratèges, les bandits sont idéalement placés, dos au mur et séparés par des rangées de chaises. L’interpellation ne peut se faire sur place. Leur apéritif terminé, les bandits sont brièvement pris en filature par les agents Curnier et Legrand, leurs collègues manoeuvrant pour les prendre en étau. Alors que les bandits passent devant une pharmacie, Bertrand se retourne et dévisage gravement l’agent Curnier. Une mêlée violente éclate, des armes sont exhibées pendant les corps-à-corps. Une dizaine de détonations éclatent sur une avenue des Ternes bondée ; trois corps s’effondrent. L’inspecteur Gaston Curnier, trente-huit ans, est grièvement blessé au foie par un projectile de 7,65mm ; une voiture ambulance le transporte à l’hôpital Beaujon. Les deux truands ont été tués, tous deux atteints à la tête. Sur le corps de Bertrand, on découvre deux pistolets automatiques, une gaine, un poignard et la somme de mille-deux-cents francs. Sur Thomas, un pistolet automatique, un poignard et la somme de neuf-cent-soixante-dix francs. Sur les indications de Charrier, les perquisitions opérées dans des logements loués sous de fausses identités sont fructueuses ; les inspecteurs saisissent des attributs postiches, des recels de bijoux issus de l’attaque du train, et de nouveau un pistolet automatique. On découvre également trois billets de train achetés à Nolay, commune bourguignonne, et indiquant plusieurs correspondances jusqu’à la station Villeneuve-Saint-Georges dans la soirée du 26 juillet. Le parquet de Paris fait dessaisir celui de Beaune et charge le juge Bonin d’instruire le dossier. Charrier est écroué à la prison de la Santé sous l’inculpation d’assassinat, complicité, attaque et vols aggravés. Fils naturel du dramaturge et essayiste libertaire Mécislas Goldberg, Charrier est un anarchiste convaincu et exalté qui se définit lui-même devant le juge comme un ennemi de l’ordre social. Au cours de la journée du 31 juillet, l’inspecteur Curnier décédait des suites de ses graves blessures inopérables aux intestins. Le 29 avril 1922, la cour d’assises de la Seine condamne Jacques Mécislas Charrier à la peine de mort. Verbeux, arroguant, insolent, l’accusé s’était lancé dans une véritable conférence sur l’anarchie qui n’a pas convaincu le jury, allant jusqu’à le défier de lui prendre la tête. Les recours formulés sont rejetés ; il est guillotiné à l’aube du 2 août de la même année. L’attaque du train rapide N°5 reliant Paris à Marseille a accéléré la création d’une police ferroviaire générale. L'arrestation des deux criminels est impossible. Obsèques de l'inspecteur Curnier ( défilé dans la cour de la caserne de la Cité ) Source : https://www.police-actionsolidaire.fr/ | |
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