Antoine Carbuccia - Lénard - Oillic - Thépaut - 1866

Bonjour

J'espère pouvoir apporter ma modeste pierre à ce forum avec l'information suivante, qui est malheureusement peut-être déjà connue : dans les "Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris" (séance du 24/10/1878), il est question de l'envoi par le député de la Seine Eugène Farcy à ladite Société, d'une photographie montrant les têtes de deux marins guillotinés à Brest en octobre ou novembre 1866.

Dans le cas où cette photographie existerait bel et bien, savez-vous où l'on peut la voir, qui sont ces deux marins en question et pourquoi ils ont été exécutés ?

Bien cordialement

H. DESMOREST

Il s'agit probablement de deux des tetes des marins mutines du Foederis-Arca guillotines a Brest en Octobre 1866 par Louis Deibler.
Quatre marins furent guillotines apres la mutinerie qui entraina a la mort du capitaine, du second et du mousse. Les quatre tetes sont visibles sur une photo dans la section Palmares 1792-1870 de Sylvain.

Elle est sur le site dans la rubrique Palmarès.
Il s'agit de Lénard, Oillic, Thépaut et Antoine Carbuccia.

Merci beaucoup à vous trois pour votre aide,

Je viens d' aller sur le site de Sywan et il y a pas mal de noms sur le ""tableau de chasse"" de la guillotine (plus que ce je croyais). Un peu de lecture en perspective

A bientôt

H. DESMOREST

hdesmorest a écrit:

Bonjour

J'espère pouvoir apporter ma modeste pierre à ce forum avec l'information suivante, qui est malheureusement peut-être déjà connue : dans les "Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris" (séance du 24/10/1878), il est question de l'envoi par le député de la Seine Eugène Farcy à ladite Société, d'une photographie montrant les têtes de deux marins guillotinés à Brest en octobre ou novembre 1866.
H. DESMOREST

CORRESPONDANCE

La correspondance manuscrite comprend :

Photographie de deux suppliciés. — M. Eug. Farcy, député de la Seine, envoie à la Société !a photographie de la tête de deux marins guillotinés à Brest en octobre ou novembre 1866.
L'un des deux suppliciés (celui qui est sans barbe sur la photographie) est monté sur l’échafaud en souriant, et s'est écrié, au moment où le couteau tombait « Au revoir, l’aimable société. Sa physionomie a conservé l’aspect souriant qu'il avait en mourant. L'autre supplicié a subi son supplice avec moins de gaieté. Cependant sa physionomie a pris un aspect paisible qu'elle n'avait sans doute pas au moment de la mort.

M. Broca fait remarquer à ce sujet que les têtes dos guillotinés restent plus longtemps à l'abri de la putréfaction que le reste dut corps, parce qu'elles sont vides de liquide. C'est ce qui explique cette persistance de l'aspect physionomique trente-six heures après la mort.

Bulletins de la société d’anthropologie de Paris - 3ème série 1877-1888. Tome 1.
(source : gallica.bnf.fr)

https://docplayer.fr/193601363-Sillages-le-courrier-d-histoire-maritime-de-guy-le-moing-n-22-mai-2020.html

Autre temps, autres moeurs...ce genre de photo est assez glauque. Etait-ce fait pour servir d'avertissement aux criminels potentiels, était-ce une forme de sensationnalisme, ou simplement une procédure banale? Ce serait intéressant de le savoir.

Ces photos n'étaient à l'origine pas destinées à la diffusion publique, elles étaient, me semble-t-il, prises à la Faculté de médecine et conservées à des fins d'étude, pour compléter des dossiers médico-légaux - du genre pour mieux appréhender l'allure générale d'une tête tranchée, la façon dont les yeux restent ouverts, la bouche également... On apprenait beaucoup des corps des suppliciés. Après, il est probable que certains y aient vite vu une chose commerciale et se soient empressés de satisfaire les côtés voyeuristes des gens...