"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt
(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 )
Le bourreau breton Exécuteur cantonal
Nombre de messages : 124 Age : 30 Localisation : Plonévez-Porzay (à coté de Douarnenez), Finistère (29) Emploi : Etudiant dans les Métiers de l'Enseigne et de la Signalétique (MES) Date d'inscription : 23/02/2012
Sujet: Re: Poètes, vos papiers Mar 25 Déc 2012 - 10:33
Un essai de mon crû datant de l'année dernière: Histoire de couteaux.
Histoire de couteaux...
"Le soir tombe, les braises meurent dans le foyer, toute la journée sur son enclume le coutelier s'est mit à peiner, sous son marteau des lames d'acier il s'est mit à former, pendant que dans les charbons ardents d'autres barres il mettait à rougeoyer";
"Le lendemain, après avoir la main du forgeron serré, l'émouleur a pris les lames pour les emporter, pour, au moulin du bord de la rivière, sur le banc surplombant la meule s'allonger, et longtemps la meule faire crisser, car il est connu que le grès sert à affûter, ainsi pour l'homme de métier longue sera la journée, car le fruit du travail du compagnon coutelier il lui reste à émouturer";
"Une fois polies, les lames de mains vont à nouveau changer, pour que de robinier, de pommier ou de noyer leurs manches se voient habiller, essences de bois qui sur la plate-semelle resteront à riveter, avant que les désormais élégants couteaux ne soient une nouvelle fois remisés entre des mains, celle du magasinier";
"Mais jamais l'homme n'aurait pu seulement songer, les couteaux, dans sa vitrine exposer, sans les disposer dans de beaux étuis de cuir tanné qui, entre les mains d'un dernier habile artisan furent découpés, piqués et cousus, pour pouvoir les lames ranger, de façon à ce que leurs fils aiguisés ne puissent de blessures occasionner";
"Il ne restera alors qu'à attendre le client qui, dans la boutique entrera pour le couteau acheter, et que sans vergogne il l'utilise comme le chasseur ou le boucher pour saigner, dépecer et découper, ou, tel un charpentier, il ne s'en serve pour tailler, graver ou sculpter, fier de songer que désormais, sur ce compagnon qui, à la ceinture sera toujours porté dans un étui de cuir ajouré, il pourra toujours compter".
Pierre.
tof1 Monsieur de Paris
Nombre de messages : 833 Age : 59 Localisation : MONTPELLIER Emploi : transport routier Date d'inscription : 17/07/2011
Sujet: Re: Poètes, vos papiers Mar 25 Déc 2012 - 15:44
Le bourreau breton a écrit:
Un essai de mon crû datant de l'année dernière: Histoire de couteaux.
Histoire de couteaux...
"Le soir tombe, les braises meurent dans le foyer, toute la journée sur son enclume le coutelier s'est mit à peiner, sous son marteau des lames d'acier il s'est mit à former, pendant que dans les charbons ardents d'autres barres il mettait à rougeoyer";
"Le lendemain, après avoir la main du forgeron serré, l'émouleur a pris les lames pour les emporter, pour, au moulin du bord de la rivière, sur le banc surplombant la meule s'allonger, et longtemps la meule faire crisser, car il est connu que le grès sert à affûter, ainsi pour l'homme de métier longue sera la journée, car le fruit du travail du compagnon coutelier il lui reste à émouturer";
"Une fois polies, les lames de mains vont à nouveau changer, pour que de robinier, de pommier ou de noyer leurs manches se voient habiller, essences de bois qui sur la plate-semelle resteront à riveter, avant que les désormais élégants couteaux ne soient une nouvelle fois remisés entre des mains, celle du magasinier";
"Mais jamais l'homme n'aurait pu seulement songer, les couteaux, dans sa vitrine exposer, sans les disposer dans de beaux étuis de cuir tanné qui, entre les mains d'un dernier habile artisan furent découpés, piqués et cousus, pour pouvoir les lames ranger, de façon à ce que leurs fils aiguisés ne puissent de blessures occasionner";
"Il ne restera alors qu'à attendre le client qui, dans la boutique entrera pour le couteau acheter, et que sans vergogne il l'utilise comme le chasseur ou le boucher pour saigner, dépecer et découper, ou, tel un charpentier, il ne s'en serve pour tailler, graver ou sculpter, fier de songer que désormais, sur ce compagnon qui, à la ceinture sera toujours porté dans un étui de cuir ajouré, il pourra toujours compter".
Pierre.
Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Re: Poètes, vos papiers Mar 25 Déc 2012 - 16:36
La fabrication des couteaux : un artisanat d’art qui prend vie au fil de vos mots, depuis les braises qui meurent dans le foyer jusqu'à l'attente d'un client.
_________________
"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt
(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 )
Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Paul Éluard - Liberté Ven 23 Sep 2016 - 16:33
LIBERTÉ
Sur mes cahiers d’écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J’écris ton nom
Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l’écho de mon enfance J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J’écris ton nom
Sur tous mes chiffons d’azur Sur l’étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J’écris ton nom
Sur chaque bouffée d’aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J’écris ton nom
Sur la mousse des nuages Sur les sueurs de l’orage Sur la pluie épaisse et fade J’écris ton nom
Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J’écris ton nom
Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J’écris ton nom
Sur la lampe qui s’allume Sur la lampe qui s’éteint Sur mes maisons réunies J’écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J’écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J’écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J’écris ton nom
Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J’écris ton nom
Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attentives Bien au-dessus du silence J’écris ton nom
Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J’écris ton nom
Sur l’absence sans désir Sur la solitude nue Sur les marches de la mort J’écris ton nom
Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l’espoir sans souvenir J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer
Liberté.
Paul Éluard - Poésie et Vérité, 1942
°°°°°°°°°°
Le titre initial du poème était "Une seule pensée".
« Je pensais révéler pour conclure le nom de la femme que j’aimais, à qui ce poème était destiné. Mais je me suis vite aperçu que le seul mot que j’avais en tête était le mot Liberté. Ainsi, la femme que j’aimais incarnait un désir plus grand qu’elle. Je la confondais avec mon aspiration la plus sublime, et ce mot Liberté n’était lui-même dans tout mon poème que pour éterniser une très simple volonté, très quotidienne, très appliquée, celle de se libérer de l’Occupant », a confié Éluard.
Le poème est publié le 3 avril 1942, sans visa de censure dans le recueil clandestin ‘‘Poésie et vérité, 1942’’. Il est repris en juin 1942 par la revue Fontaine sous le titre ‘‘Une seule pensée’’ pour lui permettre une diffusion dans la zone sud. Il est à nouveau repris à Londres par la revue officielle gaulliste ‘‘La France libre’’ et parachuté la même année à des milliers d'exemplaires par des avions britanniques de la Royal Air Force au-dessus du sol français. Le recueil est réédité en janvier 1943 en Suisse. À partir de 1945, ‘‘Poésie et vérité, 1942’’ est intégré dans Le ‘‘Rendez-vous allemand’’.
Source : Wikipédia
_________________
"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt
(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 )
mercattore Monsieur de Paris
Nombre de messages : 553 Age : 83 Localisation : Paris Emploi : Retraité de l'édition du livre Date d'inscription : 13/03/2019
Sujet: Re: Poètes, vos papiers Lun 14 Juin 2021 - 20:53
Mr Bean's et La Mer de Charles trenet : https://www.youtube.com/watch?v=0Iykn4mBT9U 3 minutes de plaisir (Virez les PUBS)
Dernière édition par mercattore le Lun 14 Juin 2021 - 21:00, édité 1 fois
smic77230 Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1444 Age : 44 Date d'inscription : 04/12/2019
Sujet: Re: Poètes, vos papiers Lun 14 Juin 2021 - 21:00
mercattore a écrit:
Mr Bean's et La Mer de Charles trenet : https://www.youtube.com/watch?v=0Iykn4mBT9U 3 minutes de plaisir.
Je ne crois pas que l'écoute de cette vidéo soit un moment de plaisir
mercattore Monsieur de Paris
Nombre de messages : 553 Age : 83 Localisation : Paris Emploi : Retraité de l'édition du livre Date d'inscription : 13/03/2019
Sujet: Re: Poètes, vos papiers Lun 14 Juin 2021 - 21:02
Si, Si, regarde
smic77230 Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1444 Age : 44 Date d'inscription : 04/12/2019
Sujet: Re: Poètes, vos papiers Lun 14 Juin 2021 - 21:05
Là oui
mercattore Monsieur de Paris
Nombre de messages : 553 Age : 83 Localisation : Paris Emploi : Retraité de l'édition du livre Date d'inscription : 13/03/2019
Sujet: LES ENFANTS TERRIBLES (En souvenir de Luce) Dim 4 Sep 2022 - 21:34
Un groupe de grand talent, oublié (presque) aujourd’hui, LeS EnFaNtS TeRrIbLeS.
Groupe d’origine (1968) : Alain Féral, chant, guitare, auteur de textes d’une poésie rare. L’accompagnaient, sa femme Luce Féral, chant - France Paumier, soeur de Luce, chant - Gilles Paumier, frère de Luce, chant, guitare - Jacques Mouton, cousin d’Alain Féral, chant, guitare.
Ecoutez Le Poète et la Rose https://www.youtube.com/watch?v=C9eihL2B3KM
Léo Ferré avait souligné leur talent.
Alain Féral a disparu en 2013, Luce en 2008. .
J’ai parfois côtoyé Luce Féral. Son souvenir m’a profondément marqué.
Debouts : Alain Féral (à l’extrême droite) puis Gilles Paumier et Jacques Mouton. Assises : Luce Féral (à gauche) et France Paumier.
1969. Luce Féral dans L’affaire Lacoste (authentique fait-divers de 1843-1844, dans le Gers). Photo extraite de la série télévisée à grand succès En votre âme en conscience. Luce interprète le rôle de Mme Lacoste.
https://www.rts.ch/archives/tv/divers/3449373-les-enfants-terribles.html - Emission Henri Dès. 21 septembre 1968 (mauvaise qualité, très vieilli).
Le poète et la rose (devenu ensuite Rose et le poète)
Etrangement calme et serein Un poète se tient assis A sa table toute une nuit Griffant de lugubres quatrains
On murmure qu’il se repaît L’esprit des pétales fanés D’une rose rouge qui pend Son pied dans un verre de sang.
Etrangement calme et serein Un poète me déshabille Crie-t-une rose dans la ville En se cachant En se cachant des doigts, le sein
Un poète étrange manière D’un petit canif argentin Dans les os du dos de sa main Cherche une rime, un vers… il rêve
On chuchote mais ce sont des bruits Qu’il a jadis perdu l’esprit D’avoir trempé sa plume à tous Ses encriers plein de vin doux
Tout doucement d’étranges manies Un poète au cœur argentin Crie le rose au creux de sa main Un poète une poète me déshabille
Dans un verre de vin rouge sang Chante une rose nue qui danse Un poète étrange se penche Et tombe sur son couteau blanc
Il est rouge rouge de sang Le cœur du poète imprudent…