Gaston Philippot a sévi à Saint-Nabord dans le courant de l'année 1933.Ancien pupille de l'Assistance Publique, Gaston Philippot, dont le père est mort au bagne, est élevé au sein d'une modeste famille de Saint-Nabord, proche de Remiremont.
Il se trouve toujours à court d'argent. Il rend souvent visite à Melle Mathieu, fille de ses parents adoptifs pour se faire remettre quelques pécules.
Dans la nuit du 19 au 20 septembre 1933, Gaston Philippot se trouve au domicile de celle-ci, à la ferme des Têtes de Rouge Rupt. Après lui avoir volé ses maigres économies, il l'étrangle et incendie la maison pour faire disparaître les traces de son odieux crime.
Dès le lendemain, il est arrêté dans un hôtel par la gendarmerie d'Epinal. Philippot passe aux aveux complets quelques jours plus tard devant le Juge d'Instruction de Remiremont.
Le 7 mars 1934, la Cour d' Assises des Vosges condamne Gaston Philippot, 32 ans, manoeuvre, à la peine capitale. Aucune circonstance atténuante ne lui a été accordée.
Dans la matinée du 23 mai 1934, les bois de justice arrivent en gare. Anatole Deibler, l'exécuteur des hautes oeuvres et ses aides débarquent par l'express de 12H40.
Bien avant l'aube du 24 mai 1934, la foule amassée sur les toits et dans les rues proches de la prison, attend le moment suprême.
3H30 : L'assassin dort profondément lorsque M. Le Procureur de la République, Sadoul, le réveille. Il lui annonce que son pourvoi en Cassation a été rejeté.
"Merci" lui répond simplement le condamné. Il refuse d'entendre la dernière messe. S’habille seul.
Les aides de M.Deibler procèdent à la toilette. Les cheveux sont tondus à ras la nuque et les ciseaux taillent un large décolleté à la chemise. Philippot fait preuve d'un grand sang-froid, il fume lentement sa cigarette et se laisse ligoter sans un mouvement de défense. Pendant la levée d'écrou au Greffe, il remercie son avocat et les gardiens. Il boit un verre de rhum et fume une deuxième cigarette.
Précédé de l'aumônier qui tient un Christ de bois noir, encadré par les aides, Philippot avance à petits pas en fixant le Crucifix.
Là-bas derrière les deux grands vantaux du portail de la prison, c'est la mort.
4H05 : Philippot a expié son forfait. La dépouille du supplicié est transportée jusqu'au cimetière. Aucune croix, aucune plaque ne marque l'endroit où il est inhumé.
Source : "Cent ans de faits divers dans les Vosges", revue parue en 2009.
Gaston Philippot