Félix GueydanLes faitsCambrioleur évadé de la prison de Nîmes le 15 décembre 1920. Le 04 janvier 1921 à Valence, tue de trois coups de couteau la veuve Joly, domestique, en compagnie d'Albert Lévy, sans pouvoir cambrioler la maison, car la maîtresse des lieux, Mlle de Saint-Alyre, donne l'alerte par la fenêtre. Blesse de trois balles de revolver à Arles l'inspecteur Sébeille le 06 janvier 1921. Arrêté le 08 février. Jugé d'abord pour une série de vols par les assises de l'Hérault fin 1921, condamné en premier lieu à Aix-en-Provence, puis à Valence. Son complice Michel Cadière - auteur probable des coups de feu d'Arles - est condamné à mort et grâcié. Dans le cadre du crime de Valence, Albert Lévy est lui aussi condamné à mort et gracié.
NB : Lévy avait été condamné à mort le 9 janvier 1923 à Nîmes pour une tentative de meurtre, et l'arrêt cassé.
Jugements des 2/05/1922 et 24/04/1923
Exécuté le 9/10/1923 à Aix-en-Provence
Source : l’excellent site de Sylvain Larue - Nemohttp://guillotine.voila.net/Palmares1871_1977.html
Source : l’excellent site de Bois de justicehttp://boisdejustice.com/Anatole/Anatole.html
Une double condamnation à mortAix-en-Provence, 2 mai (dép. Petit Parisien.)
La cour d'assises d'Aix a condamné la peine de mort deux redoutables apaches, Félix Gueydan et Michel Cadière, qui, un soir de janvier 1921, surpris par la police dans un débit d'Arles, avaient tiré plusieurs coups de revolver sur les agents, blessant grièvement l'inspecteur Sebeille.
Le Petit Parisien, n° 16 500 du 3 mai 1922Aix-en-Provence - La sortie des Assises
Valence – Le Palais de Justice
Deux condamnés qui, depuis 17 mois, attendent leur exécution ou leur grâce vont être enfin fixés sur leur sortAix-en-Provence, 25 sept. (dép. P. Paris.)
Mes Desgeorges et Auguste Arnaud, du barreau d'Aix-en-Provence, défenseurs des condamnés à mort Cadière et Gueydan, qui attendent leur exécution ou leur grâce depuis dix-sept mois, ont été mandés à Paris par le Président de la République qui les recevra mardi prochain.
Le Petit Parisien, n° 17 011 du 26 septembre 1923
Condamné mort depuis plus de seize mois, Gueydan a été exécuté hier matinAix-en-Provence, 9 octobre (dép. P. Paris.)
Le Président de le République, statuant sur le sort de Félix Gueydan et Michel Cadière, condamnés à mort le 21 mai 1922, par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, pour une tentative de meurtre commise à Arles sur la personne de l'inspecteur de la brigade mobile Sébeille, avait récemment décidé de laisser la justice suivre son cours en ce qui concerne Gueydan, mais il avait commué la peine capitale prononcée contre Cadière en celle des travaux forcés à perpétuité.
Gueydan, qui avait été condamné une seconde fois à mort pour assassinat de Mme veuve Joly, à Valence, a expié ce matin.
M. l'avocat général Siame, assisté de M. Bouis, juge d'instruction, et de M° Auguste Arnaud, qui avait été commis d'office pour présenter la défense de Gueydan, fit connaître au condamné que son pourvoi en grâce avait été rejeté. Celui-ci apprit courageusement la fatale nouvelle il affirma être innocent de l'assassinat de Mme veuve Joly. Puis après avoir entendu la messe et communié, il se dirigea avec calme vers l'échafaud.
Le Petit Parisien, n° 17 025 du 10/10/1923
Condamnés à mort depuis 18 mois, Félix Gueydan a été exécuté hier matin - La peiné de Cadière a été commuéeAix-en-Provence, 9 octobre. - Télégr. Matin. - L'épouvantable incertitude dans laquelle, ainsi que le Matin l'a récemment signalé, se débattaient depuis près de dix-huit mois les deux condamnés à mort de la prison d'Aix, Félix Gueydan et Michel Cadière, vient de prendre fin. Gueydan a payé au petit jour sa dette à la société. Cadière, plus favorisé, a vu sa peine commuée en celle des travaux forcés à perpétuité.
Tous deux partageaient encore la même cellule lorsque, à 4 h. 40, les magistrats se présentèrent à eux ; ils étaient éveillés, et avaient compris ce qui allait se passer, car une foule bourdonnante n'avait cessé, au cours de la nuit, de circuler autour de la maison d'arrêt.
M. Siame, l'avocat général, qu'accompagnaient MM. Mittre, chef du secrétariat du parquet général ; Bouis, juge d'instruction, et Bibold, son greffier ; Lacaux, substitut ; M° Auguste Arnaud, qui fut le défenseur commis d'office de Gueydan ; l'abbé Guigue, aumônier ; le docteur Maurice Bertrand, médecin des prisons, et le directeur des service pénitentiaires, pénétra dans la cellule. M. Siame dit à Gueydan :
- Ayez du courage, votre pourvoi est rejeté.
- Je m'y attendais, répond le condamné.
Très maître de lui, il s'habille, boit deux verres de rhum, accepte l'ultime cigarette, puis écoute la messe, se confesse et communie.
Il est 5 h. 17 quand M. Deibler entre à son tour pour procéder à la toilette. Gueydan déclare alors qu'il a des révélations à faire. Il reconnaît sa culpabilité dans l'affaire Sebeille à Arles, mais assure qu'il n'a rien à se reprocher dans l'affaire de Valence, pour laquelle Lévy et lui furent une seconde fois condamnés à mort. Il embrasse ensuite son avocat et franchit d'un pas assuré les quelques mètres qui séparent la porte de la prison de la guillotine.
Comme l'abbé Guigue l'exhorte son tour à avoir du courage, Gueydan le repousse doucement et parait se jeter lui-même sous le couperet.
À 5 h. 32, justice était faite.
L'inspecteur Sebeille, que Cadière et lui avaient si grièvement blessé, assistait à l’exécution.
Le Matin, n° 12 648 du 10 octobre 1923