Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Antoine Léger, le loup-garou de la grotte Charbonnière Dim 10 Juil 2011 - 14:09 | |
| Antoine Léger, le loup-garou de la grotte Charbonnière
Versailles {Seine et Oise). — Cause d'Antoine Léger, — Viol et homicide — Un crime affreux dont les circonstances présentent un caractère de férocité sans exemple dans les annales criminelles, vient d'être jugé devant notre Cour d'assises. Il avait attiré un concours nombreux de spectateurs, bien qu'on sût d'avance que la nature de la cause ne permettait pas que l'audience fut publique.
A dix heures et demie, après le tirage des jurés, l'accusé a été introduit, et placé sur le banc entre deux gendarmes. La figure de cet anthropophage a trompé l'attente de tout le monde. Depuis qu'on a coupé à Antoine Léger les longs cheveux d'un blond châtain, et la barbe touffue qui ombrageait son visage, ses traits ne présentent plus que l'apparence du calme et de la douceur ; mais ses regards sont hébétés, ses yeux fixes, sa contenance immobile. Son air silencieux et méditatif, son teint blême et décoloré, glaçaient presque d'effroi les spectateurs. Son costume est celui de sa profession de vigneron, une veste et un pantalon bleu.
M. de Haussy a interpellé sur ses nom et prénoms l'accusé, qui a répondu avec la même tranquillité que s'il s'était agi de l'affaire la plus ordinaire. « Je me nomme Antoine Léger ; je suis journalier, âgé d'approchant vingt-neuf ans, né et demeurant dans la commune de Saint-Martin-Bétencourt (Seine-et-Oise). »
Ici M. le procureur du roi, ayant requis que les débats eussent lieu a huis clos, attendu le scandale de la publicité pour la morale publique, on a fait évacuer la salle où sont pourtant restés, avec les témoins, les jurés de la session, quelques médecins, les avocats, les rédacteurs de journaux et un certain nombre d'habitans distingués de Versailles. — Voici les faits principaux de l'acte d’accusation :
Le 10 août 1824, Aimée Constance Debully, jeune fille de la commune d'Esteville, arrondissement d’Étampes, département de Seine-et-Oise, âgée de douze ans et demi, sortit de chez ses parens vers quatre heures du soir pour aller débourgeonner une pièce de vigne qu'ils possédaient à un quart de lieue du village et près du bois de Sardion. Le soir, la famille ne la voyant pas revenir, en conçut quelque inquiétude, et se mit à sa recherche. On se rendit à la vigne, et on trouva ses souliers, son chapeau et sa serpette rangés avec assez d'ordre. Son père et ses frères l'appelèrent et la cherchèrent en vain une partie de la nuit dans les bois des environs.
Les autorités locales, instruites de cette disparition, ordonnèrent aussitôt des battues générales dans tout le pays. Elles ne produisirent durant les cinq premiers jour d'autre résultat que la découverte d'un mouchoir rayé bleu et blanc qui n'avait pas appartenu à la jeune Debully, et qui fut trouvé à peu de distance de la pièce de vigne.
Enfin, le 16 août, dans une battue faite au milieu d'une roche située au-dessus de Montmiraux, dite la roche de la Charbonnière, on remarqua dans l'une des crevasses du roc des branchages de fougère fannés qui paraissaient avoir été récemment foulés ; on les déplaça, et on découvrit par ce moyen l'entrée d'une espèce de caverne dans laquelle ou descendit. Des débris d'artichaux, d'ognons, d'écosses de pois et d'épis de blé, et un lit de foin et de mousse que l'on y trouva annoncèrent que cette tannière avait servi d'habitation. Une odeur cadavéreuse qui s'en exhalait avec force excita de nouvelles recherches, et, à l'aide de lumières que l'on fit apporter, on trouva caché sous deux pieds de sable environ, dans un enfoncement pratiqué au fond de la grotte, un paquet volumineux que l'on en retira aussitôt.
Ce paquet renfermait un cadavre déjà eu putréfaction ; les jambes et les cuisses étaient repliées sur le ventre ; le tronc était horriblement mutilé : le tout était enveloppé dans une chemise, un jupon et un mouchoir fortement entortillés par un lien de chêne. Il fut reconnu par les malheureux époux Debully pour être celui de leur enfant.
Instruit de cette découverte qui ne laissait plus aucun doute sur l'existence d'un crime, le juge d'instruction du tribunal d’Étampes se transporta de suite sur les lieux, et se fit accompagner d'un chirurgien, qui examina le cadavre avec soin. On reconnut que le corps avait été ouvert dans toute son étendue a l'aide d'un instrument fort tranchant, que des plaies nombreuses et profondes avaient été faites sur diverses parties du corps avec la pointe du même instrument ; la tête et le cou étaient gorgés de sang, tandis que le cœur et les vaisseaux sanguins qui l'environnent étaient absolument desséchés.
Cependant, depuis la disparition de la jeune Debully, l’inquiétude régnait dans les campagnes voisines, et on épiait avec soin tous les étrangers qui paraissaient dans le pays.
Le 12 août le garde particulier du canton aperçut dans un bois et près d'une fontaine un homme qui lui était inconnu, et dont la figure et l'extérieur lui parurent extraordinaires. Il voulut s'en approcher; mais cet homme disparut. Le lendemain le garde le guetta presque toute la journée à la fontaine, et le voyant revenir le soir, il l'arrêta.
C'était Antoine Léger. Long-temps il se renferme dans un système de dénégation; mais enfin dans un interrogatoire où le président l'avait vivement pressé, il déroule lui-même la série des crimes dont il s'était rendu coupable ; il en révèle jusqu'aux moindres circonstances ; il en produit les preuves, il indique à la justice et le théâtre du forfait et la manière dont il a été consommé. Le juge cesse d'interroger ; c'est le criminel qui parle.
Léger, dès sa jeunesse, a toujours paru d'un caractère sombre et farouche, il recherchait habituellement la solitude, et fuyait la société des femmes et des jeunes garçons de son âge. Impatient de s'éloigner de sa famille, de vivre dans un isolement absolu, il a quitté la maison paternelle le jour de la Saint-Jean, sous prétexte qu'il allait à Dourdan s'y louer comme domestique, n'emportant avec lui qu'une somme de 5o fr. et les habits qui le couvraient au moment de son arrestation. Au lieu de se rendre à Dourdan, comme il en avait le projet, il est venu directement à Étampes. Après y avoir passé la nuit dans une auberge, il s'est dirigé sur la Ferté-Aleps, s'est arrêté près de cette ville, dans les bois qui dominent le hameau de Montmiraut, et y est resté jusqu'au 11 août dernier. Il parcourut d'abord ces bois pour y chercher une retraite où il pût se mettre à l'abri des injures de l'air, et ce ne fut qu'au bout de huit jours qu'il découvrit la grotte des rochers de la Charbonnière, qui, dès-lors, lui servit de demeure. Il s'y prépara aussitôt un lit, composé de regain sec, qu'il descendit chercher dans la vallée.
Léger prétend avoir vécu pendant les quinze premiers jours de racines, de pois, d'épis de blé, de groseilles et d'autres fruits qu'il allait cueillir sur la lisière des bois ; que, notamment au mois d'août, il a été la nuit voler des artichauts dans le jardin d'une filature voisine. Ayant un jour pris un lapin sur une roche, il l'a tué et mangé cru sur-le-champ ; mais bientôt sentant plus vivement les atteintes de la faim, pressé par le besoin, il se rendit un jour, vers neuf heures, à la Ferté-Aleps pour y acheter quelques livres de pain et du fromage de Gruyère ; il y retourna trois ou quatre fois encore à la même heure, en suivant le même chemin et pour le même objet. Cependant, au milieu de la solitude, de violentes passions l’agitaient ; il éprouvait en même temps l'horrible besoin de manger de la chair humaine, de s'abreuver de sang (c'est toujours ce monstre qui parle). Il ne tarda pas à en trouver l'occasion.
Le 10 août, en se promenant dans les bois, et se trouvant, vers les quatre heures de l'après-midi, sur les hauteurs qui dominent le vallon d'Itteville, il aperçut, dans une vigne près de la lisière du bois, une jeune fille, Aimée-Constance Debully, et conçut l'infernal projet de l'enlever. L'endroit est solitaire ; quelques bergers, quelques ouvriers sont épars dans la plaine ; mais une grande distance les sépare de lui, les cris de sa victime iront se perdre dans l'espace. Il descend rapidement la côte, et, à travers le bois, fond comme un tigre rugissant sur sa proie. La jeune Debully, qui était assise près de sa vigne, ne le voit pas approcher ; elle n'a pas eu le temps de se retourner, que déjà Léger a passé son mouchoir autour d'elle, l'a chargée sur son dos, et l'a emportée à pas précipités au milieu de l'épaisseur du bois.
Fatigué de sa course, et s'apercevant que la jeune fille est sans mouvement, il la jette sur l'herbe. L'horrible projet que ce cannibale avait conçu, le forfait qu'il avait médité, s'exécutent : la jeune Debully est sans vie ; le tigre a eu soif de son sang. Ici notre plume s'arrête, le cœur saigne, l'imagination s’épouvante devant une série de crimes que pour la première fois la barbarie, la férocité, ont enfantés. Le soleil n'avait pas encore éclairé un pareil forfait : c'est le festin d'Atrée !... (On a écarté ici des faits épouvantables qui ont nécessité la tenue secrète de l'audience.)
La rage de Léger calmée, le monstre sent la nécessité d'effacer jusqu'aux moindres traces de son forfait : il saisit ce corps inanimé, l'enveloppe dans les vêtemens qui le couvraient, le lie avec une forte branche de chêne qu'il coupe sur le lieu même, l'emporte dans la grotte et l'y ensevelit.
Léger, après avoir fait lui-même l'affreux récit de tous ces faits, a fourni des preuves à l'appui de ses aveux, des preuves matérielles irrécusables de leur véracité. Conduit sur les lieux, il a montré l'endroit où il s'était arrêté pour commettre son crime. Il a indiqué le pied du chêne sur lequel il avait coupé la branche pour lier le cadavre, et cette branche, rapprochée de sa tige, s'y rapportait parfaitement ; enfin, il a désigné le rocher sous lequel il avait caché le col et les manches de sa chemise : en effet, ou les y a trouvés.
Depuis le jour où il a tout avoué, Léger a conservé un sang-froid épouvantable. On lui a rappelé toutes les circonstances du crime, et un « oui », prononcé avec indifférence, a été sa seule réponse à toutes les questions qu'on lui a adressées.
Son interrogatoire d'aujourd'hui en présence du jury a également présenté des détails révoltans. En voici quelques traits :
D. A quelle heure êtes-vous sorti, le 10 août, de votre caverne ? R. Je n'étais pas réglé pour sortir ; je suis parti vers trois heures et demie. D. Répétez de vous-même, comme vous l'avez fait dans l'instruction, ce que vous avez fait le même jour à quatre heures du soir. R. J'étais allé pour cueillir des pommes : j'ai aperçu, au bout du bois, une petite fille qui était assise ; il m'a pris idée de l'enlever ; je lui ai passé mon mouchoir autour du cou, et l'ai chargée sur mon dos. La petite fille n'a jeté qu'un petit cri. J'ai marché à travers du bois, et me suis trouvé mal de faim, de soif et de chaleur. Je suis resté peut-être une demi-heure, comme ça sans connaissance. La soif et la faim m'ayant pris trop fort, je me suis mis à la dévorer. D. Dans quel état se trouvait alors la jeune fille ? R. Sans mouvement : elle était morte ; je n'ai essayé que d'en manger, et voilà tout. D. Dites toute la vérité, comme vous l'avez fait dans l'instruction, ce qui vous a soulagé, ainsi que vous l'avez observé vous-même. L'accusé se renferme dans une dénégation formelle sur tout ce qui a rapport au viol. M. le président lit ses réponses précédentes, qui font frémir. L'accusé était convenu qu'ayant ouvert le corps de l'infortunée créature, et voyant sortir le sang en abondance, il y désaltéra sa soif exécrable ; et, poussé, dit-il, par le malin esprit qui me dominait, j'allai jusqu'à lui sucer le cœur. L'accusé : Je n'ai rien dit de tout cela à messieurs les juges, qui ont écrit ce qu'ils ont voulu. A d'autres questions, Léger répond avec un inconcevable sang-froid : Je n'y ai pas fait attention... d'ailleurs, je suis tombé en faiblesse, et me suis trouvé mal. Je n'ai fait tout cela, dit-il plus loin, que pour avoir du sang... je voulais boire du sang j'étais tourmente de la soif ; je n'étais plus maître de moi. D. N'avez-vous pas détaché avec votre couteau le cœur de votre victime ? R. Je l'ai tâté un peu avec mon couteau, et je l'ai percé... D. Qu'avez-vous fait des débris du cadavre ? R. Je les ai cachés hors de la grotte, sous de la fougère et toutes sortes de choses. Après cela je me suis en allé ; il y avait des oiseaux, qui croassaient après moi. D. Quels oiseaux ? R. Des pies que je croyais être là pour me faire prendre... parce qu'elles croassaient contre moi. D. Vous étiez donc agité par la crainte ; vous sentiez donc que vous aviez mal fait ? R. Oui, quand j'ai repris connaissance. Je suis allé me cacher dans des roches plus bas : j'y ai passé une partie delà nuit, sans pouvoir dormir. Le lendemain, je me suis en allé à travers les champs, par-dessus les montagnes ; je me suis lavé la figure sur les roches, où il y avait de l'eau, et j'ai lavé aussi ma chemise : j'ai coupé le col et le bout des manches où il y avait encore du sang. J'ai rencontré un garde et j'ai pris la fuite. Quand je voyais quelqu'un d'un côté, je m'en allais de l'autre. Le garde m'a dit : « Halte-là, de par le Roi ». Je me suis arrêté tout court. D. Vous avez dit : Ce n'est pas vous qui m'emmèneriez ; le garde a répondu : « Je t'emmènerai mort ou vif. » Il a donné un coup de sifflet, des passans sont accourus et vous ont arrêté comme vagabond, car on ne soupçonnait pas alors l'assassinat de la jeune Debully. Vous avez prétendu que vous aviez été condamné à vingt années de fers, et que vous vous étiez évadé ? R. C'est possible. D. Vous êtes-vous coupé les cheveux à la roche de la Charbonnière ? R. Oui, j'ai coupé les cheveux que vous me montrez avec un de mes couteaux, celui à manche de corne qui est tranchant comme un rasoir. Je mettais un rouleau de bois sous mes cheveux qui ne tenaient pas : ils tombaient d'eux-mêmes. L'accusé reconnaît et désigne le mouchoir avec lequel il a entraîné la jeune Debully après l'avoir tordu, et en le tenant par les deux extrémités. D. Que vouliez-voua faire de cet enfant ? R. Je n'avais pas de connaissance ; j'étais poussé par le « malin esprit. »
La chemise saisie sur l'accusé, toute sale, encore ensanglantée et couverte de déchirures, lui est présentée. Cet aspect ne le fait pas un seul instant sourciller.
Douze témoins avaient été appelés dans cette affaire, entre lesquels les yeux se portaient avec douleur sur le père et la mère de l'enfant égorgé. Leurs dépositions n'ont fait que confirmer le crime et redoubler l'intérêt et la pitié pour la victime. Suivant les médecins entendus, il y avait eu asphyxie produite soit par strangulation, soit par étouffement. Ils ont remarqué des incisions qui leur ont semblé faites avant la mort, sans pouvoir toutefois garantir ce fait qui n'est qu'une conjecture en médecine légale. Ils pensent, attendu la phlogose et la dilatation du sphincter, qui en est un signe certain, que l'attentat à la pudeur aurait été commencé pendant la vie de l'enfant, et consommé après sa mort, seule circonstance que Léger ait persisté à nier.
Dans cet état des chose, le défenseur nommé d'office (M° Benoit, avoué de Versailles) après avoir fait observer que la raison se refuse à croire à l'énormité d'un semblable attentat dans un homme qui jouirait de toutes ses facultés intellectuelles, a soutenu que Léger était privé de la raison ; que les habitudes vicieuses qu'il avait contractées, que la fuite de chez ses parens, que le genre de vie qu'il menait prouvaient évidemment cette absence de raison.
M. le président a maîtrisé la profonde impression que la nature des débats faisait éprouver à son âme, et dans un résumé d'une grande habileté, il a rapproché avec une méthode lumineuse toutes les circonstances de ce crime atroce. Il a posé au jury les questions résultant de l'acte d'accusation, en y ajoutant, sur la réquisition expresse de l'avocat, la question de démence.
Le jury, après une demi-heure de délibération, a résolu affirmativement les questions de vol, d'attentat à la pudeur et d'homicide avec préméditation et guet-à-pens, et négativement celle relative à la démence : en conséquence Léger a été condamné à la peine de mort.
Il a entendu son arrêt avec une stupidité bien différente de la froide impassibilité qu'il avait montrée aux débats.
Annuaire historique universel par Charles-Louis Lesur, page 811
NB : J'ai respecté l'orthographe du texte original.
http://books.google.com/books?id=8zUNAAAAYAAJ&pg=PA813&lpg=PA813&dq=Aim%C3%A9e+Constance+Debully&source=bl&ots=Cg8Z2BPjuo&sig=2T4Zs7GpsXGRznoZ1oy1WL6NJnY&hl=fr&ei=isMRTqTeGZDt-gak3K31Dw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&sqi=2&ved=0CBYQ6AEwAA#v=onepage&q=Aim%C3%A9e%20Constance%20Debully&f=false
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[…] En 1594, le parlement de Dôle condamne à être traîné sur une claie et brûlé vif un certain Gilles Garnier, surnommé l’ermite de Saint-Bonnet, loup-garou qui habitait une forêt et avait tué un enfant dont il avait mangé les entrailles ; en 1824, Antoine Léger va vivre dans les bois, enlève une petite fille de quatorze ans, la tue, mange son cœur, et est condamné à mort par la cour d’assises de Versailles. L’un et l’autre étaient deux maniaques frappés de lycanthropie. Esquirol et Gall firent l’autopsie de Léger: ils trouvèrent que la pie-mère adhérait au cerveau […]
Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 102.djvu/68
http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1872_-_tome_102.djvu/68
Dernière édition par Adelayde le Lun 11 Juil 2011 - 0:03, édité 1 fois | |
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