L'assassin assassiné

Peut-être quelqu'un de suffisamment psychologue pourra m'expliquer pourquoi je trouve que la chanson de Julien Clerc "L'assassin assassiné" est magnifique ?
Elle véhicule pourtant un message pour l'abolition que je ne partage pas, mais elle me transporte à chaque fois et j'adore la chanter, alors que j'ai moins de plaisir à crier "Je suis pour" comme le ferait Michel Sardou.
Je dois être plus bizarre que je ne le crois.

Cher Sywan.

Je ne crois pas du tout que vous soyiez "bizarre", ou alors, nous le sommes tous, sur ce forum, avec cette histoire de guillotine!. J'ai entendu cette chanson aussi il y a longtemps, et j'ai ete egalement pris par ces paroles. Je pense que cela vient de la melodie, de l'interpretation de Julien , et certainement de l'ecriture de ce texte. De fait le fameux "je suis pour"ne tient pas la route a cote de ca. De plus cette derniere chanson m'a toujours donne le filling d'avoir ete ecrite sur commande.
Peut-etre y a t-il aussi en vous une part secrete qui vibre a ces paroles, quitte a etre en apparente contradiction avec ce que vous pensez etre votre "moi" reel. Ouf je m'arrete, ca va tourner "psycho" et pompeux.
Je pense que vous me comprenez de toute facon.
Salutations, et en passant, continuez a chanter, ce que j'ai entendu est extrement prometteur. Ecrivez-vous aussi des chansons?

Oui, merci Henri, j'ai compris et c'est rassurant. Je me l'enregistrerai peut-être pour me faire plaisir.

Peu de gens connaissent "L'assassin...." en dehors de ceux qui s'intéressent à la peine capitale. C'est dommage. J'aime bien Julien Clerc, et c'est l'une de ses plus belles chansons.

Après l'abolition, Julien Clerc a toujours refusé d’interpréter cette chanson qui remonte à 1980 . Heureusement, il reste des archives pour juger sur pièce :

https://www.youtube.com/watch?v=DMd0ZVEd-Ck

Le texte :
L'ASSASSIN ASSASSINÉ
Paroles: Jean-Loup Dabadie, musique: Julien Clerc


C'était un jour à la maison
Je voulais faire une chanson
D'amour peut-être
À côté de la fenêtre
Quelqu'un que j'aime et qui m'aimait
Lisait un livre de Giono
Et moi penché sur mon piano
Comme sur un établi magique
J'essayais d'ajuster les mots
À ma musique...

Le matin même, à la Santé
Un homme... un homme avait été
Exécuté...
Et nous étions si tranquilles
Là, au coeur battant de la ville
C'était une fin d'après-midi
À l'heure où les ombres fidèles
Sortant peu à peu de chez elles
Composent doucement la nuit
Comme aujourd'hui...

Ils sont venus à pas de loup
Ils lui ont dit d'un ton doux
C'est le jour... C'est l'heure
Ils les a regardés sans couleur
Il était à moitié nu
Voulez-vous écrire une lettre
Il a dit oui... il n'a pas pu
Il a pris une cigarette...

Sur mon travail tombait le soir
Mais les mots restaient dans le noir
Qu'on me pardonne
Mais on ne peut certains jours
Écrire des chansons d'amour
Alors j'ai fermé mon piano
Paroles et musique de personne
Et j'ai pensé à ce salaud
Au sang lavé sur le pavé
Par ses bourreaux
Je ne suis président de rien
Moi je ne suis qu'un musicien
Je le sais bien...
Et je ne prends pas de pose
Pour dire seulement cette chose
Messieurs les assassins commencent
Oui, mais la Société recommence
Le sang d'un condamné à mort
C'est du sang d'homme, c'en est encore
C'en est encore...

Chacun son tour, ça n'est pas drôle
On lui donne deux trois paroles
Et un peu... d'alcool...
On lui parle, on l'attache, on le cache
Dans la cour un grand dais noir
Protège sa mort des regards
Et puis ensuite... ça va très vite
Le temps que l'on vous décapite

Si je demande qu'on me permette
À la place d'une chanson
D'amour peut-être
De vous chanter un silence
C'est que ce souvenir me hante
Lorsque le couteau est tombé
Le crime a changé de côté
Ci-gît ce soir dans ma mémoire
Un assassin assassiné
Assassiné...
Assassiné.

[quote="Joseph Ignace"]Après l'abolition, Julien Clerc a toujours refusé d’interpréter cette chanson qui remonte à 1980 . Heureusement, il reste des archives pour juger sur pièce :

https://www.youtube.com/watch?v=DMd0ZVEd-Ck




Il y a peu d'interpreter.

le texte lui-même est auto-explicatif