Très beau et émouvant.
Même si l'on est croyant le doute doit forcément vous titiller à ce moment-là.
Je connais un prêtre qui a frôlé la mort il y a longtemps.
C'était sous l'occupation. En représailles les Allemands avaient pris des otages et devaient les fusiller, dont ce prêtre.
Au dernier moment l'exécution n'eut pas lieu et il fut relâché.
Il me racontait que la veille de son exécution présumée des sentiments antagonistes se manifestaient en lui: bien sûr il croyait et de ce fait il ne devait pas craindre pour son salut. Mais également, comme tout homme, il se disait: "et si Dieu n'existe pas en réalité? Et si après la mort il n'y avait rien?"
Comme disait je ne sais plus qui ce n'est pas la certitude qui rend fou, mais le doute.
Une autre anecdote bouleversante qu'il me raconta: toujours sous l'occupation un boulanger et son petit mitron, pris dans une rafle, devaient être fusillés.
Alignés en file un Allemand passa derrière chaque homme et lui tira une balle dans la nuque.
Au moment où l'arme fut pointée sur sa nuque il tourna la tête pour regarder son petit mitron.
De ce fait la balle glissa sur l'os et l'assoma. Plus tard dans la nuit il se réveilla, la tête en sang, mais bien vivant.
C'est ce qui s'appelle revenir de loin...
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Potius mori quam foedari