Exécutions dans les Pyrénées-Orientales

Bonjour à toutes et bonjour à tous.

Après quelques années passées sur ce forum en tant que simple spectateur, je me décide enfin à y intervenir car je ne peux résister à l'envie de poser certaines questions relatives à cette machine qui me fascine depuis l'âge de 9 ans, à la même période où je me suis découvert une passion pour Robespierre (ce qui n'est peut-être pas forcément sans lien...).

Pour me présenter rapidement, je suis actuellement en doctorat de droit public après avoir travaillé quelques temps dans le domaine funéraire en tant qu'assistant médico-légal puis comme embaumeur...

Mais j'en viens à la première question qui m'a poussé à m'inscrire sur ce forum: je suis à la recherche d'informations relatives aux exécutions ayant eu lieu dans le département des Pyrénées-Orientales depuis la période post-révolutionnaire jusqu'à l'abolition de la peine de mort.

J'ai parcouru plusieurs sites à le recherche d'information (dont je suppose, celui du créateur de ce forum), mais dans l'ensemble, ce que que j'ai trouvé reste très évasif (hormis la célèbre histoire des "trabucaires" que je me ferai un plaisir de vous conter dès que j'aurais un peu de temps).

Par conséquent, j'en arrive à deux conclusions:
Soit les magistrats des PO ont fait preuve d'une impressionnante propension à la clémence à l'égard des criminels, soit personne ne s'est jusqu'à présent intéressé à la question.

De mon côté, je pense effectuer certaines recherches auprès des archives départementales et des archives de la ville de Perpignan mais ma thèse me prend déjà énormément de temps.

Par conséquent, si vos connaissances peuvent me mettre sur une piste à explorer (dont je serai ravi de partager avec vous le résultat), je vous en serai très reconnaissant (notamment en ce qui concerne les dates, les noms des exécuteurs ainsi que les lieux où avaient lieue les exécutions).

Bienvenue sur le forum!!

Il est sorti un livre sur les affaires criminelles des PO récemment je crois

http://www.evene.fr/livres/livre/jean-michel-cosson-jean-philippe-savignoni-les-grandes-affaires-699982.php


Cela va peut être vous aider!

Merci beaucoup pour ces informations

Je vais m'y atteler et vous ferai part de mes trouvailles.

Êtes-vous allé sur la page suivante ?

http://guillotine.voila.net/Condamnations.html

Je me fais de la promo, désolé...

Entre 1870 et 1981, seuls quatre hommes furent condamnés à mort à Perpignan par la justice civile.

Le 02 septembre 1876, pour la dernière fois, la guillotine sert dans votre département, sur l'espagnol Segundo, qui avait tué le directeur du séminaire de Prades pour le voler.

Après lui, la cour d'assises locale ne prononça la sentence maximale qu'à trois reprises :
- en 1894, pour le parricide Agusty.
- en 1903, pour Barthélémy Maillols, ERREUR JUDICIAIRE !
- en 1932, pour Gimenez, violeur et assassin.

En 1915, un soldat assassin sera condamné par les tribunaux militaires de Montpellier et Marseille pour viol et meurtre commis à Marquixanes, mais son exécution par fusillade sera effectuée à Marseille.

La loi du 24 juin 1939 abolissant les exécutions publiques devait mettre un terme aux supplices ayant pour théâtre Perpignan : désormais les condamnés à mort des Pyrénées-Orientales et de l'Aude doivent être exécutés à la maison d'arrêt de Béziers. Mais jamais, en ce qui concerne la justice de Perpignan, cette situation ne se présentera.

Alors, oui, il faut croire que la justice locale faisait preuve d'une certaine clémence.

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Prenons le département de l'Aude :

- 1 condamnation en 1873, exécuté.
- 1 condamnation en 1874, gracié.
- 2 condamnations en 1880, graciés.
- 1 condamnation en 1884, gracié.
- 3 condamnations en 1887, graciés (dont un innocent libéré un peu plus tard).
- 1 condamnation en 1923, exécuté.
- 1 condamnation en 1942, exécuté à Béziers.
- 1 condamnation en 1946, arrêt cassé, peine réduite en seconde instance.
- 1 condamnation en 1947, exécuté à Béziers.

Bilan : 12 condamnations, 4 exécutions - dont 2 dans l'Hérault.

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Celui de l'Hérault :

- 1 condamnation en 1877, gracié.
- 1 condamnation en 1889, arrêt cassé.
- 2 condamnations en 1890, graciés.
- 2 condamnations en 1892, un exécuté, un gracié.
- 2 condamnations en 1894, graciés.
- 1 condamnation en 1918, gracié.
- 1 condamnation en 1921, gracié.
- 2 condamnations en 1922, arrêt cassé, peine réduite en seconde instance.
- 1 condamnation en 1928 : le criminel, condamné à mort pour un autre crime en Ardèche, est exécuté là-bas.
- 1 condamnation en 1931, gracié.
- 1 condamnation en 1934, gracié.
- 1 condamnation en 1942, exécuté.
- 1 condamnation en 1945, graciée ?
- 3 condamnations en 1948, deux exécutés, une graciée.
- 2 condamnations en 1949, exécutés.
- 1 condamnation en 1950, graciée.
- 1 condamnation en 1951, gracié.
- 1 condamnation en 1957, gracié.

A ceux-là, il faut ajouter des condamnations militaires :

- 1 condamnation en 1907, gracié.
- 1 condamnation en 1915, arrêt cassé, peine confirmée, fusillé à Marseille.
- 1 autre condamnation en 1915, gracié.
- 1 condamnation en 1917, fusillé.
- 3 condamnations en 1942, deux exécutés, un gracié.

Soit 32 condamnations à mort, dont 11 exécutés - dont deux dans un autre département.

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En comparant avec mon département du Gers :

- 1 condamnation en 1878, gracié.
- 1 condamnation en 1890, gracié.
- 2 condamnations en 1912, graciés.
- 1 condamnation en 1923, gracié.
- 1 condamnation en 1933, exécuté.
- 2 condamnations en 1946, arrêt cassé, peine réduite en seconde instance.
- 4 condamnations en 1947, deux exécutés.

Soit sur la même période, douze condamnations à mort, trois exécutions.

Eh bien, je suis épaté par la précision de vos connaissances dans ce domaine. Je vous remercie pour ces renseignements sur lesquels je ne manquerai pas de me renseigner. Si je peux avoir accès aux archives de l'époque, je ferai de mon mieux pour vous les présenter de manière détaillée.
Encore merci

Niavlys nous signale une double exécution : celle de Thérèse DELOS, épouse NOGUE et de son mari Thomas NOGUE, le 24 avril 1819 à Céret.

Messieurs Dames Bonsoir,

D'abord, permettez moi de me présenter:
Paddy , 22 ans, Etudiant en 1ere année de Master en Histoire.

Le sujet de mon futur mémoire abordant la question des criminels et des crimes dits "Sang"( Meurtres, Infanticides, Avortements et autres assassinats) dans l'Hérault entre 1894 et 1914,la question des exécutions capitales est , vous comprendrez, un aspect d'interet pour mes recherches.

Je me permets de rebondir sur ce sujet assez ancien  d'abord pour répondre à Arthex en partageant ma propre expérience de quelques 149 dossiers que je suis en train d'étudier pour mon mémoire.

La propension a la clémence envers les criminels est a cette époque( celle que j'étudie , mais je ne pense pas me tromper en avançant que ce constat est valable pour tout le 19me siècle) chose assez courante.

Pour être condamné à mort, il fallait :

1)soit avoir commis un crime qui pour l'époque, choque particulièrement les moeurs de l'époque, qui distinguent sans doute encore plus les catégories d'homicides que les moeurs de notre époque.

2) Soit être Etranger et commettre un Assassinat. La aussi, pour un même type de crime, un italien ou un espagnol était largement plus facilement sanctionnés par la peine de mort qu'un francais.

-L'infanticide, a cette époque n' était puni que par 5 ans maximum de réclusion ou de travaux forcés, souvent accompagné par des remises de peine.

-Le meurtre "dit d'honneur", c'est a dire meutre après outrage (agression, vol, viol ou même agression verbale)conduisait à une peine variant de 1 à 5 ans de travaux forcés ou de reclusion, également accompagné de remises de peine.

-Le crime passionnel lui, amenait a une peine de 5 à 15 ans de prison, tout comme le crime "d'argent".

Il faut également prendre en compte , la "qualité"des victimes et des criminels. Un condamné subissait une peine plus forte si la victime était considérée comme "honorable" et beaucoup moins si la victime était " de petite vertu", de" moeurs légères" ou bien encore de "conduite sociale mauvaise".

Bon ce ne sont la que quelques pistes , mais j'espère avoir aider avec mes maigres connaissances.

Et dans un deuxième temps:
il se trouve que j'ai des informations différentes de celle données par Nemo, a savoir que pour l'instant , l'état de mes recherches s'arrete a l'année 1903 et que j'ai deja 4 condamnations, alors que le post de ce monsieur ne mentionne que 2 condamnations dans la période qui m'interesse.Si quelqu'un ou bien même Nemo en personne pouvait m'indiquer d'ou sortent les statistiques que ce monsieur a mentionnées .

Cordialement,

Paddy

Bonsoir,


J'ai retrouvé beaucoup de choses aux AD de l'Hérault...les infos sont disponibles pour cette période.

il se trouve que mes informations proviennent de la serie 2U de Pierrevives