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 François Richeux - 1857

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Adelayde
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Adelayde


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MessageSujet: François Richeux - 1857   François Richeux - 1857 EmptyJeu 24 Oct 2013 - 14:43


François Richeux

Les faits

40 ans. Assassine M. Jaune, épicier à Corbeil, en 1851. Au 18, rue de Charenton, le 26 juillet 1856, assassine à coups de couteau de cuisine Bérard, 47 ans, cuisinier, son amant, pour lui voler argent et bijoux.

Condamnation : 28 février 1857,
Exécution : 6 avril 1857.

Source - le site de Sylvain Larue – Nemo :

http://guillotine.voila.net/Palmares1832_1870.html

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La cellule de Verger est aujourd’hui occupée par un monsieur dont le monde s'est peu préoccupé, et le monde a eu, ma foi, bien raison. C'est qu'il ne suffit pas, pour l'émouvoir, d'agiter un poignard ensanglanté, il faut encore que le sang qui le teint soit un sang généreux, il faut qu'au moins une sorte d'intérêt, de pitié, s'attache la victime, ce n'est qu'à cette condition que le meurtrier obtient un succès de terreur et d'indignation. Richeux, le cuisinier Richeux, ne devait rencontrer que mépris et dégoût. Assassin et meurtrier semblent ne pas appartenir à l'humanité ; quand, armé de ses larges coutelas, Richeux tranche le col de ses bons amis, on croirait assister à une scène d'abattoir.

Le dernier crime de Richeux, celui qui a fait découvrir les autres, a été commis sur un nommé Bérard qui, revenant de la Californie, n'en avait pas seulement rapporté le goût de l'or... La belle société, par parenthèse, qu'on risque de rencontrer dans les ravins des Cordillères ! L'accusé avouait le crime, et comment eût-il pu le nier ? Seulement il prétendait qu'il avait égorgé son patient dans un accès de colère en voyant qu'il résistait à ses efforts pour le convertir… car personne ne gémit plus profondément que Richeux sur le désordre des mœurs, et il s'étonne que la police ne déploie pas plus d'activité.

Eh bien voyez un peu jusqu'où l'amour de l'art peut emporter un artiste. Un avocat, qui n'est pas sans mérite, mais qui apporte dans toutes ses défenses un enthousiasme juvénile, regrettait amèrement de n'avoir pu présenter la défense de Richeux, pour laquelle M. le président l'avait commis d'office. – La magnifique affaire ! me disait-il, il fallait plaider la jalousie !


Le Figaro, n° 216 du 12 mars 1857
-----:-----:-----:-----

La cour de cassation a rejeté hier les pourvois :
1° de François Richeux, condamné à la peine de mort par la cour d'assises de la Seine, le 28 février dernier, pour assassinat et vol ;
3° d'Eugène-François Gontier, également condamné à la peine de mort, le 30 février, par la cour d'assises de Seine-et-Oise, pour assassinat et vol.

La Presse, 20 mars 1857

-----:-----:-----:-----

Aujourd'hui, à huit heures du matin, a eu lieu, sur la place de la Roquette, l'exécution du nommé François Richeux, qui avait assassiné deux personnes : la première en 1851, à Corbeil ; la seconde à Paris, rue de Charenton. Ces crimes furent accompagnés d'ignobles circonstances de débauche, et furent suivis de vol.

François Richeux, né à Montfort (Sarthe), âgé de quarante ans, avait été condamné à la peine de mort par la cour d’assises de la Seine le 28 février dernier. Il avait accueilli sa condamnation avec sang-froid. Conduit à la prison de la Roquette, il se montra très doux, indifférent sur son sort. Il manifesta le regret de s'être pourvu en cassation aussi refusa-t-il de formuler un pourvoi en grâce. Son langage et sa contenance prouvaient qu'il était déterminé à mourir.

Ce matin, il apprit à sept heures la fatale nouvelle. Richeux était éveillé. Une légère pâleur a seule trahi l'émotion intérieure, légère d'ailleurs, qu’il ressentait. L'aumônier était venu lui apporter les secours de la religion, il a répondu à son invitation en disant :
« Monsieur l'abbé, je suis à vous ; je regrette seulement qu'on ne m'ait pas prévenu un ou deux jours d'avance »
II s'est-acquitté d'une manière très calme de ses devoirs religieux. Après la toilette, il a encore eu une conférence avec le prêtre. Au moment de se rendre à l’échafaud, on lui a offert quelque chose de récomfortant ; il a refusé. Jusque-là, Richeux s'était obstiné à répondre par le silence aux questions du chef de la police de sûreté mais, interrogé de nouveau par ce fonctionnaire, il a consenti à lui donner les renseignemens qu'il lui a demandés.

Enfin, le patient a marché vers l'échafaud, disant :
« Il est heureux pour moi et pour autrui d'en finir avec la vie ; sans la condamnation qui m'a frappé, j'aurais fait bien d'autres victimes : je ne pouvais résister aux mauvais instincts de ma nature. Je regrette de léguer à ma famille un nom flétri. »

En arrivant au pied de l'instrument du supplice, le condamné a tourné ses regards vers le ciel ; il a prié un moment sur les degrés de l'échafaud, puis, conservant tout son sang-froid, Richeux s'est laissé placer sur la planche fatale, et, un instant après, un bruit sinistre produisait sur la foule une profonde et douloureuse impression. La justice humaine était satisfaite !

Une foule considérable a assisté à ce supplice ; elle était maintenue par des sergens de ville, des détachemens de la garde de Paris et de la gendarmerie. Il y avait dans cette foule beaucoup de femmes, comme toujours.

Aussitôt après l'exécution, le corps du supplicie a été enlevé et placé dans un voiture fermée, qui, escortée par la gendarmerie, s'est rendue au cimetière des hospices, ou a lieu l'inhumation des condamnés à la peine capitale.

La Presse, 6 avril 1857

Remarque – "récomfortant", "renseignemens", "sergens", "détachemens" sont ainsi orthographiés dans l’article.

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(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 François Richeux - 1857 741545 )
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MessageSujet: Tolstoï témoin de l'exécution de Richeux   François Richeux - 1857 EmptyMer 30 Oct 2013 - 16:55


Tolstoï, témoin de l'exécution de François Richeux


« Quand je vis la tête se détacher du tronc, et, séparément, tomber dans le panier, je compris, non par la raison, mais par tout mon être, qu’aucune théorie sur la valeur rationnelle de l’ordre existant et du progrès ne pouvait justifier un tel acte. »

Écrit dans « Confessions », quelques temps après que Léon Tolstoï eut assisté le 6 avril 1857 à l’aube, en France, à l’exécution capitale d’un certain François Richeux, condamné à mort pour des crimes sordides.


http://aquapomu.over-blog.com/article-tolstoi-69163181.html



Le lundi 6 avril Tolstoï eut la malencontreuse idée d’assister à l’exécution d’un condamné à mort par une « élégante machine qui tue avec art, en un instant, un homme fort, jeune et bien portant ». Il en fut tellement troublé qu’il en eut la nausée, ce qui lui fit écrire :
« Et ce spectacle m’a tellement bouleversé que je ne m’en remettrai pas de sitôt »
et :
« La guillotine m’a longtemps empêché de dormir ».


http://www.unog.ch/80256EDD006B8954/%28httpAssets%29/B15835854FC0F4A8C12577F3005325FE/$file/Leon+Tolsto%C3%AF+-+la+villa+_Le+Bocage.pdf


Je n'ai pas trouvé d'autres infos... pale 

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MessageSujet: Re: François Richeux - 1857   François Richeux - 1857 EmptyLun 6 Mar 2023 - 6:36


Plus de Tolstoï, témoin de l'exécution de François Richeux


Tolstoï a développé le même thème quelques années plus tard.....l'ombre du Francis Richeux oublié depuis longtemps qui hante toujours le grand homme de lettres.


'' Il y a trente ans, à Paris, j'ai vu une fois comment, en présence de milliers de spectateurs, ils coupaient la tête d'un homme avec une guillotine.
Je savais que cet homme était un affreux criminel ; Je connaissais tous les arguments qui ont été écrits pour défendre ce genre d'action, et je savais que cela avait été
fait délibérément et intentionnellement, mais au moment où la tête et le corps se sont séparés et sont tombés dans la boîte, j'ai haleté et j'ai réalisé que ce n'était pas
avec mon esprit ni avec mon cœur, mais avec tout mon être, que tous les arguments en faveur de la peine capitale sont de méchantes absurdités, et que, quel que soit
le nombre de personnes qui s'associent pour commettre un meurtre - le pire de tous les crimes - et quel que soit le nom qu'elles se donnent, le meurtre reste un meurtre,
et que ce crime avait été commis sous mes yeux, et que, par ma présence et ma non-intervention, je l'avais approuvé et partagé.

De la même manière maintenant, à la vue de la faim, du froid et de la dégradation de milliers de personnes, j'ai compris non pas avec mon esprit ou mon cœur mais avec
tout mon être ; que l'existence de dizaines de milliers de ces personnes à Moscou - alors que moi et des milliers d'autres nous suralimentons avec des steaks de bœuf et
d'esturgeon et recouvrons nos chevaux et nos planchers de tissus ou de tapis - quoi que tous les savants du monde peut dire à propos de sa nécessité — est un crime,
pas commis une fois mais constamment; et que moi, avec mon luxe, non seulement je le tolère, mais je le partage ''.

Zorbec-le-gras aime ce message

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