Content de moi !
Il faut l'admettre.
En jetant un coup d'oeil au listing des condamnations, je me suis arrêté sur le cas d'Henri Rivaud, condamné le 20 août 1839 par les assises de l'Indre.
Les éléments étaient maigres :
- la presse a fait écho du rejet de son pourvoi le 03 octobre suivant, mentionnant qu'il avait été jugé pour avoir tué une dame Desgoulets, épouse Gaud ;
- en consultant les registres annuels de la justice, je savais que cet homme avait été exécuté.
Mais où ? Et quand ?
Nous sommes quand même à une époque où l'on supplicie volontiers sur les lieux du crime, fut-ce un patelin perdu ! Et l'Indre compte 247 communes !
Au final, la recherche m'a pris... une heure cet après-midi.
J'ai d'abord cherché au plus évident : l'état-civil de décès de Châteauroux. Mais pas de trace de mon Rivaud, ni en 1839, ni en 1840.
La presse sur Gallica ne m'apprend rien de plus que je ne sache déjà.
Faute de mieux, je cherche une indication sur les sites de généalogie. Je tombe sur une famille Rivaud dans l'Indre, mais Henri n'en fait pas partie. Cependant, au vu de leur village -Ingrandes -, je me dis qu'il est possible qu'il s'agisse d'un parent demeurant dans le même coin. Ingrandes fait partie du canton du Blanc, sous-préfecture... Alors, cherchons au Blanc.
BINGO !
Rivaud, un cantonnier de 50 ans, est bien mort le 02 novembre 1839, à 13h30, au Blanc. Pas de doute, c'est mon homme : l'heure, le fait que le décès n'ait eu lieu à aucune adresse précise, la qualité des déclarants (deux gardes-champêtres).... L'homme demeurait dans cette même bourgade du Blanc. Sachant que les criminels s'éloignent rarement de leur domicile pour passer à l'acte, je tente de voir si la victime ne serait pas, elle non plus, décédée dans cette ville.
DOUBLE BINGO !
Marie-Anne Desgoulets, épouse Gaud, n'avait que 34 ans quand elle est morte chez elle, à La Bellevue, un hameau du Blanc, le 15 juin 1839.
Crime crapuleux ? Crime sexuel ? Cela, je l'ignore encore, mais cela sera l'occasion de faire des recherches dans le cas d'un déplacement à Châteauroux... et l'histoire devrait trouver sa place dans "Les carnets du bourreau".
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"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."