Père du célèbre romancier Eugène Sue, Jean-Joseph, médecin, chirurgien à l'hôpital de la Charité et professeur d'anatomie, a laissé plusieurs ouvrages estimés d'anatomie et de physiologie ; il est mort en 1831. Edition originale de la première partie et seconde édition revue pour la seconde. L'auteur nous livre les résultats de ses expériences et observations après la décolation ou division du corps d'insectes, de grenouilles, de dindons, poules, lapins, veau, moutons, carpe, anguilles, etc. Il arrive à la conclusion que la vitalité des parties séparées est indépendante ainsi que la souffrance ressentie par chaque partie. Après avoir disséqué plusieurs foetus nés sans cerveau ou sans tête, et en reproduisant les expériences de Galvani qui consistent à exciter les nerfs par l'électricité produite par la rencontre avec divers métaux, il en conclut que le siège du sentiment n'est pas exclusivement localisé dans le cerveau, les parties séparées peuvent souffrir un certain temps. Ces conclusions le poussent à critiquer sévèrement le supplice de la guillotine qui, contrairement aux idées reçues, n'est pas un supplice rapide et sans douleur puisque toutes les observations montrent que les visages des suppliciés continuent, pendant de longues minutes, à exprimer la douleur la plus extrême, ainsi que leur corps, qui n'est envahi par la mort que progressivement. Il évoque enfin des cas où il fallut actionner plusieurs fois la lame de la guillotine avant d'arriver à une décolation complète et juge ce procédé particulièrement barbare. Malgré nos connaissances médicales de plus en plus précises, la guillotine fut utilisée en France jusqu'en 1977 !
Publié en l'an VI (1797) par J.J Sue et Fuchs, à Paris. 76 pages, 4 planches gravées hors-texte.
Titre : Recherches physiologiques et expériences sur la vitalité, suivies d'une nouvelle édition sur le supplice de la guillotine ou sur la douleur qui survit à la décolation.