Voici, sur le sujet de l'attitude du défunt Président vis à vis de la PDM, un "copié-collé" de mes anciens post:
"Revenons sur VGE: à l'été 1976, il avait deux recours en grâce sur son bureau:
1° ) celui de Ranucci, sans antécédents judiciaires, agé de 22 ans, qui a tué sans préméditation, sous le coup de l'affolement, une enfant qu'il avait emmené avec lui en promenade, avec des intentions certes pas claires, mais pas pour en réclamer une rançon.;
2°) Celui de Moussah BENZARA, proche de la cinquantaine, avec un gros casier de violences, vieux cheval de retour de la délinquance, qui avait massacré pour lui voler quelques francs une vielle dame, avec préméditation, qui n'a jamais manifesté le moindre regret, et avait ouvertement méprisé la Cour d'Assises de la Cote d'Or qui l'avait condamné.
VGE n'aimait pas la guillotine, mais à l'époque, politiquement, ça allait mal: l'opposition redressait sérieusement la tête, son premier ministre, CHIRAC, était sur le point de claquer la porte. Je pense, comme d'autres, que VGE avait décider de laisser la justice suivre son cours pour au moins un condamné, pour regagner des points de popularité dans l'opinion en donnant une image de fermeté.
Mais lequel des deux allait se faire trancher le cou ?
Tout désignait BENZARA, dans l'échelle de la gravité et de la dangerosité. Ce fut Ranucci. pourquoi ?
La fameuse lotterie !
- Comme l'a dit LOMBARD à plusieurs reprises, un enfant s'est fait enlever à Marseille ou Toulon à ce moment, et l'émotion populaire était forte et se retournait contre le meurtrier d'enfant qu'était CR,
- VGE a sans douté été ému et influencé, comme il l'a écrit dans ses mémoires (Le Pouvoir et la Vie, T 1) par la lettre de Monsieur RAMBLA qu'il a reçu à ce moment là, demandant justice pour sa fillette,
- Il a aussi été sans doute influencé par la mauvaise prestation de Paul LOMBARD dans son bureau (voir aussi les mémoires) lorsqu'il est venu demander la grâce de CR
- enfin et surtout, BENZARA était un ancien Harki, vraisemblablement soutenu discrètement, mais réellement, par les associations d'anciens combattants algériens, et VGE préparait une visite d'état importante en Algérie, et voulait ménager BOUMEDIENNE en évitant de couper le cou d'un de ses compatriotes.
Voilà ce que je pense."
Conclusion: Il était intellectuellement contre la PDM, mais son "aversion" n'était pas suffisamment "profonde" pour en faire une véritable question de principe, et la PDM est finalement devenu pour lui un outil politique.