Les bourreaux à Auch : erreurs !

Je me permets de rendre ici un hommage à Gilbert Brégail, auteur en 1923 des "Bourreaux à Auch", en le traitant de vieux cornichon.

Je n'arrive à retrouver quasiment aucune des exécutions dont il fait mention du Directoire à la Restauration en consultant l'état-civil, donc ça implique qu'à mon prochain passage dans le Gers, je devrai faire les recherches à sa place.

J'en ai vraiment marre de tous ces incompétents d'érudits locaux qui se sont contentés du strict minimum pour écrire leurs livres, ou bien ces experts à demi-gâteux qui identifient à tort des machines agricoles pour des guillotines révolutionnaires.

Qu'ils aillent tous se faire...

...cuire un oeuf ?

A ce stade, ce ne sont plus des erreurs si ces exécutions sont fictives

Un peu dans la même veine :

https://alencon.maville.com/actu/actudet_-Dans-l-Orne-la-guillotine-a-fini-son-oeuvre-en-1947_52671-2010156_actu.Htm

"La guillotine ne fut installée qu'à Alençon". Mais bien sûr.........

Certaines le sont. D'autres sont mal datées. Je ne sais pas à partir de quels documents il a fait ses travaux, mais je pense qu'il lui aurait fallu une nouvelle paire de lunettes.

Nemo a écrit:

ou bien ces experts à demi-gâteux qui identifient à tort des machines agricoles pour des guillotines révolutionnaires.

Tu veux parler de la machine du Musée Dufresne d'Azay-le-Rideau , c'est bien ça ?

Oui, de fait... J'ai du mal à croire qu'un savant puisse avoir validé l'authenticité d'une telle foutaise.

Si, mais un savant fou

Tu sais Nemo, le but de certains "écrivains" est de gagner de l'argent. Peu importe si ce qu'ils écrivent est totalement faux.

Tout le monde n'a pas ton honnêteté, malheureusement.

Je m'en rends compte de plus en plus...

Oui, cela me fait penser à cet avocat/écrivain qui affirmait (à la radio), qu'il existait un photographe muni d'un appareil qui officiait lors des exécutions pour les archives des prisons...
Aucune conscience professionnelle. A croire que pour lui une exécution n'est pas en soi assez terrible : il faut en plus qu'il rajoute à l'horreur des mensonges

Que ce type se contente de plaider, au lieu de dire n'importe quoi sur un sujet sérieux et grave.

Dans mon cas, Carnifex, ce n'est pas de l'honnêteté à proprement parler.
C'est un des "travers" des gens atteints de T.S.A.
Et j'aimerais bien gagner de l'argent quand j'écris.
Ce qui n'est pas le cas en ce moment.

En ce qui concerne l'auteur dont tu parles, Sylvain, sa réputation est faite même chez lui. Lors d'une discussion avec les employés des archives locales, on m'a très gentiment dissuadé de faire l'acquisition de ses œuvres littéraires au vu de leur qualité...

Je relisais tout à l'heure le livre en anglais de Robert Frederick Opie. Les dix premières pages comportent autant de fautes : Bontemps, la dernière exécution à Douai, et j'en passe. L'auteur était passionné, mais il s'est contenté d'approximations. Bon, n'étant pas Français, il a pour lui de manquer de facilité pour accéder à la documentation nécessaire.

Albert Naud est responsable de bien des détails erronés, et il était un excellent avocat, et un auteur de talent - ce qui rend ses inventions et approximations inexcusables.
Les journalistes font du condensé, et manquent de temps pour vérifier leurs dires.

Après, il faut se rappeler d'une vérité : la quasi-totalité des auteurs ayant écrit sur la bécane et le châtiment suprême - pour ne pas dire tous - sont contre la peine de mort. Et comme, avant 1981, une grande partie de la population était pour, ils sont tous partis sur l'idée que pour procéder à l'éveil des consciences, il était nécessaire de choquer. Les gens étant vite blasés, c'est un cercle vicieux... C'est ainsi qu'on parle de la nonuple exécution de résistants en 1944, insistant sur le fait que les bourreaux pataugeaient dans le sang... Alors qu'on sait bien qu'ils nettoyaient sol et machine à grande eau à chaque décapitation... La surenchère de l'horreur...

A l'opposé, les auteurs qui sont pour évitent de la ramener, par crainte d'être perçus comme des nazis. Et ils ne sont pas nombreux... D'ailleurs, ça se vend mal. Les lecteurs, au fond, aiment bien l'affrontement. A quoi bon lire des écrits s'ils correspondent en tous points à ce qu'ils ressentent en leur for intérieur ?

L'idéal pour parler de ce genre de sujet, c'est d'y consacrer la majeure partie de son temps, le tout en adoptant un point de vue assez neutre.
Mais ce n'est pas donné à tous.

Je me suis déjà exprimé sur ce point, j'en suis conscient : honnêtement, le trépas de bien des criminels m'indiffère au plus haut point - ce qui s'explique sans doute par le fait que ma propre existence me laisse assez froid, sans jeu de mots -, mais je suis né dans la France post-Abolition, et à mes yeux, la justice n'a rien perdu en supprimant la peine capitale de son arsenal. Je ne serai jamais de ceux qui iront gueuler pour sa remise en service, je comprends leur colère mais je les trouve en général bruyants et indignes.
Donc, tous mes travaux partent de ma fascination pour la guillotine.
On appelle ça un "intérêt restreint".
Vous savez, retenir l'intégralité des horaires ferroviaires, ce genre de choses.
Dans mon cas, c'est l'histoire de la guillotine.
Tant de choses ont été dites et écrites par le passé... J'ai moi-même commis des fautes dans mes précédents ouvrages, souvent en me référant à des écrits que je croyais dignes de foi, ou bien en cherchant mal à faire un résumé de faits mentionnés de façons plus ou moins différentes.
Le livre sur la guillotine à paraître comporte plein de détails que les gens ignorent (ou se foutent, c'est selon).
Je n'en dis rien ici, j'ai hâte d'avoir votre opinion et vos éventuelles questions sur ces détails qui, je le sais, vont vous captiver - à la différence de bien du lecteur lambda, à qui il faut répéter encore et encore que Guillotin n'a pas inventé ou fabriqué la machine, ou qu'on n'a jamais employé la chaise électrique en France...

J'ai volontairement écarté des détails intéressants, mais répétés - le texte rédigé par Antoine Louis pour expliquer le fonctionnement idéal de la nouvelle machine, par exemple -, la Terreur est survolée... C'est peut-être un tort, mais c'est le problème des précédents écrits... Toujours ressasser la même chose et se focaliser sur la Révolution comme si c'était la seule période intéressante de l'existence de la bécane.
C'est comme si on faisait une biographie d'un illustre comédien en se limitant à la période allant de ses 3 à 7 ans. Certes, des choses primordiales peuvent s'y être passées, mais là n'est pas l'essentiel...

https://youtu.be/H1syqqQLpqg

A partir de 26mn10 : il y est dit que la coupe des cheveux autours de la nuque et l'échancrure du col de chemise sont des choses qui ne semblent pas du tout indispensables d'un point de vue physique...

Pourtant, MM.Taïeb et Bessette sont censés savoir de quoi ils parlent...

Face à des universitaires comme eux, ma parole n'a pas grande valeur.