Exécutions en Moselle

"Journal du commerce" du 10 août 1821 :

J'ai un palmarès d'exécutions. Ca intéresse quelqu'un ?

Dauner a écrit:

J'ai un palmarès d'exécutions. Ca intéresse quelqu'un ?

Bonsoir,

Perso, je suis preneur de toute nouveauté. Exécutions en Moselle ?

Première exécution par guillotine, en Moselle, le 23 octobre 1792.

Pierre Busselot D’Andilly et Philippe Joseph Marie, exécutés à Metz le 2 ou 3 novembre 1792. Condamnés pour émigration. Après l’exécution, des modifications sont apportés à la guillotine.

Thérèse Bernard et Jean-Baptiste Adam, exécutés à Metz, lundi 12 mai 1817, à 14h. Condamnées pour empoisonnement.

Pierre Moudon et Joseph Poulain, exécutés à Metz, samedi 17 avril 1819, à 14h. Condamnés l’un pour faux monnayage et l’autre pour empoisonnement et incendie.

Nicolas et François Deneff, exécutés à Metz, lundi 26 avril 1819, à 14h. Condamnés pour meurtre, tentative de meurtre et vol.

Claude Machot, exécuté à Metz, lundi 25 juillet 1825, à 14h. Condamné pour double meurtre.

Jean Ferry, exécuté à Metz, lundi 1er mai 1826, à 12h. Condamné pour meurtre et vol.

Jean Jamma, exécuté à Metz, mercredi 2 mai 1827, à 14h. Condamné pour raison inconnue.

Nicolas Joseph Rémy, exécuté à Metz, mardi 12 février 1828, à 14h. Condamné pour néonaticide.

Nicolas Hildt, exécuté à Metz, jeudi 4 décembre 1828, à 14h. Condamné pour  l’empoisonnement de son épouse.

Jean-Nicolas Laurent, exécuté à Metz, samedi 8 octobre 1831, à 14h. Condamné pour matricide.

Marguerite Roeder, exécuté à Thionville, jeudi 18 octobre 1838, à 14h. Condamnée pour cinq néonaticides.

Elisabeth Bombardier, exécuté à Metz, mercredi 27 mai 1846, à 5h. Condamnée pour parricide.

Etienne Muller, exécuté à Sarrebourg, vendredi 7 mai 1851, à 8h. Condamné pour meurtres en série.

Georges Brodberger, exécuté à Guéblange, samedi 7 octobre 1854, à 11h. Condamné pour parricide.

Jean Vincent, exécuté à Metz, lundi 31 décembre 1860, à 7h40. Condamné pour l’assassinat de son épouse. Exécution sous une pluie battante et une foule surtout féminine.

Nicolas Didier, exécuté à Metz, lundi 7 janvier 1861, à 8h05. Condamné pour meurtre et vol. Mange du pain et boit un verre de vin. Exécution devant une foule dense.

Fréderic Schnieider et Emile Flaesch, exécutés à Metz, vendredi 30 juin 1922, à 3h55. Condamnés pour double meurtre et vol.

Mohammed Ben Abdelkader, exécuté à Metz, jeudi 28 février 1924, à 6h. Condamné pour double meurtre et vol. Justice militaire, peloton d’exécution.

Marcel Sinn, exécuté à Metz, vendredi 8 juillet 1927, à 4h10. Condamné pour meurtre. Se confesse, communie et sourie en voyant la guillotine.

Alphonse Herbivo, exécuté à Metz, jeudi 11 octobre 1928, 6h26. Condamné pour meurtre. Entend la messe, communie, se confesse et écrit une lettre à sa mère.

Roman Daszkowski, exécuté à Metz, mardi 25 novembre 1930, à 6h35. Condamné pour assassinat et tentative de meurtre sur deux gendarmes. Accepte la cigarette et le verre de rhum.

Ammar Bouaita et Belaid Ben Aissa, exécutés à Metz, vendredi 1 mars 1940, à 6h45 et 6h47. Condamnés pour guet-apens, viol, meurtre et vol.

Anselme Schuler, exécuté à Metz, samedi 2 aout 1947, à 4h30. Condamné pour meurtre. Communie et se confesse, fume une cigarette et boit un verre de rhum.

Michal Safka, exécuté à Metz, jeudi 4 mars 1948, à 6h30. Condamné pour meurtre. Refuse la cigarette et le verre de rhum, entend la messe, communie et se confesse. Guillotiné le jour de son 21e anniversaire.

François Matthias Homburger, exécuté à Metz, vendredi 23 juin 1950, à 3h30. Condamné pour le meurtre accidentel de son beau-père et l’empoisonnement de sa femme.  Assiste à la messe, refuse cigarette et rhum. Déclare à son avocat : « je vous donne rendez-vous au ciel ou en enfer… ». Meurt avec courage.

Michel-Emile Watrin, exécuté à Metz, mercredi 12 juillet 1950, à 3h50. Condamné pour le meurtre de deux chauffeurs de taxi.  Parfaitement calme.

Stanislas Svetlicic et Mirco Pecar, exécutés à Metz, jeudi 18 janvier 1951, à 6h38 et 6h40. Condamnés pour le meurtre d’un chauffeur de taxi.

Eugenio Cocchi, exécuté à Metz, mardi 22 juillet 1952, à 3h35. Condamné pour double meurtre et vol. Exécution agitée.

Ameur Messaoud, exécuté à Metz, mardi 17 février 1953, à 5h35. Condamné pour double meurtre et vol. Entend les prières de l’iman et refuse de voir la guillotine.

Gunther Voltz, exécuté à Metz, samedi 16 décembre 1967, à 5h. Condamné pour viol et meurtre sur mineure. Entend la messe et communie. Refuse cigarette et rhum.

Dauner, je pense que ce que smic77230 veut vous dire, c'est que si vous avez des informations inédites à nous apprendre, elles seront les bienvenues.
Si c'est se contenter de recopier les Palmarès déjà en ligne, l'intérêt est bien moindre.

Exactement, Sylvain

Merci Daumer, mais le Palmarès ( https://laveuveguillotine.pagesperso-orange.fr/Palmares.html ) étant de Sylvain/Némo, il est par conséquent intimement lié au forum, et à la disposition de tout un chacun. Je le connais d'autant bien que j'y participe. Comme l'a formulé Némo il y a quelques jours, et je suis du même avis, il n'est pas franchement utile de recopier le Palmarès déjà existant.

Désolé de ne donner que du réchauffé, mais les infos inédites se font difficiles à trouver.

Pas vraiment, non.
Les infos inédites existent bel et bien.
Avec la numérisation de bien des documents de presse et d'archives, nous continuons tous les jours ou presque à dénicher de nouveaux détails sans bouger de nos ordinateurs, même si ce n'est pas suffisant pour mener correctement une recherche historique digne de ce nom.
Le sujet de la guillotine et la peine de mort est plus encyclopédique qu'il n'y paraît.
Très honnêtement, je sais qu'en l'état, une vie ne suffira pas à compléter les tableaux des condamnations et des exécutions par guillotine : entre les histoires survenues dans les D.O.M./T.O.M. ou même dans les pays d'Europe, qui obligent le chercheur à aller trouver sur place - et éventuellement de parler la langue locale pour y parvenir - les manques causés par les guerres, les incendies...

Nemo a écrit:

les manques causés par les guerres, les incendies...

Je pense surtout à celui qui ravagea à Paris, entre autres, le Palais de Justice, et par la même occasion tout un ensemble d'archives judiciaires, dont celle de la Cour d'assises et celle de Cassation. Une perte gigantesque pour nous autres chercheurs, même si la presse permet de combler pas mal de lacunes.

Il y a eu effectivement les pertes liées aux conflits mondiaux, notamment le second, qui entraina de grosses disparitions dans certains départements (Ardennes, Aisne, Loiret, Manche, etc..).

De quoi maudire deux fois ces évènements : d'abord en tant qu'être humain, et juste derrière en tant que chercheur.

C'est la raison pour laquelle je ne suis pas spécialement un militant nostalgique de la Commune...

Pour ce qui est de trouver de nouveaux noms à ajouter aux Palmarès, il y a plusieurs façons de procéder : se rendre aux Archives, Nationales et Départementales surtout, et compulser les arrêts lorsque cela est faisable, regarder dans l'état civil des lieux où siègent les cours d'assises (ce qui est pratique quand certaines caractéristiques permettent de trouver rapidement les acte de décès de condamnés à mort exécutés, mais qui demande d'avoir beaucoup de temps libre et de la patience), lire la presse ancienne mise en ligne, qu'elle soit nationale, régionale ou locale. Là aussi, même si l'on sait où chercher l'information et que les yeux finissent par s'habituer quelque peu à l'exercice, cela est également un investissement de temps. Il y a la recherche par mots-clés dans la presse aussi, mais on peut passer là aussi au travers des mailles du filet parfois. Certains ouvrages, sites Internet, qu'ils soient spécialisés ou non, traitent également du sujet.  

Je pense que la quasi totalité des exécutions depuis 1826 figure dans le Palmarès de Némo, du moins si l'on se fie aux statistiques judiciaires émanant du Ministère de la Justice (cf "Compte général de l'administration de la justice criminelle,...", CGAJC qui reste, malgré quelques erreurs, une source très largement fiable pour ce qui concerne les condamnés à mort/exécutés).

Pour la période antérieure à 1825, sauf erreur de ma part, il n'y a pas de statistiques officielles, seulement des estimations (qui parfois tiennent compte des condamnés à mort par contumace, ce qui n'est pas fait pour nous arranger   ), donc impossible d'évaluer au condamné près l'ensemble des guillotinés des cours d'assises.

Sans compter que comme dit plus haut, certains documents ont disparu qui laisseront malheureusement des blancs dans le Palmarès. La presse, même locale (quand elle existe), ne relatant par ailleurs pas forcément toutes les exécutions, difficile voir impossible de combler les vides.

Nemo a écrit:

Les infos inédites existent bel et bien.
Avec la numérisation de bien des documents de presse et d'archives, nous continuons tous les jours ou presque à dénicher de nouveaux détails sans bouger de nos ordinateurs, même si ce n'est pas suffisant pour mener correctement une recherche historique digne de ce nom.
Le sujet de la guillotine et la peine de mort est plus encyclopédique qu'il n'y paraît.
Très honnêtement, je sais qu'en l'état, une vie ne suffira pas à compléter les tableaux des condamnations et des exécutions par guillotine : entre les histoires survenues dans les D.O.M./T.O.M. ou même dans les pays d'Europe, qui obligent le chercheur à aller trouver sur place - et éventuellement de parler la langue locale pour y parvenir - les manques causés par les guerres, les incendies …

Mais je suis sûr que vous nous trouverez des infos inédites encore longtemps, mon cher Nemo. Et que vous avez un livre en cours.

Il ne faut pas vous sous-estimer, Dauner

J'aimerais écrire un livre sur le sujet qui nous intéresse, mais je manque de matière.

Il est vrai que c'est assez problématique

Je ne trouve pas d'angle inédit pour traiter du sujet.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k82673355/f2.item.r=%22peine%20de%20mort%22