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 Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840

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serg14
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serg14


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Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840 Empty
MessageSujet: Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840   Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840 EmptyLun 31 Juil 2023 - 21:06

Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840

Sources:

 https://www.vosoriginesyourroots.org/t5687-en-1839-un-drame-terrible-ebranle-la-famille-et-tout-le-forez



https://www.le-pays.fr/saint-haon-le-chatel-42370/actualites/annette-premiere-guillotinee-de-la-loire_14297050/

  Et,
1.Journal des débats politiques et littéraires, 6 mars 1840
2. Journal politique et littéraire de la Côte-d'Or / par Carion, rédacteur responsable, 11 mars 1840
3. Journal des débats politiques et littéraires, 1er mai 1840
4. Gazette des tribunaux n° 4521, 5 mars 1840




  CRIME.

   Annette Dufour, une jeune femme de 21 ans, originaire d'Arcon, a été guillotinée à Saint-Hahon-le-Châtel. Cette paysanne était accusée de parricide.

CARACTÉRISTIQUES

  Jean Dufour est proche de ses sous. Maître Santarelli rapporte qu'on disait de lui qu'il écorcherait un pou pour le vendre. Lorsque le moment est venu d'épouser sa fille, il a montré, c'est un euphémisme, une réticence à lui faire des cadeaux.
Laquelle des deux filles, Jeanne ou Anna, voulait-il séduire en premier ? Finalement, le 25 novembre 1836, l'aînée se marie à l'âge de vingt ans avec un certain Claude Bouffaron. La fille cadette était-elle amoureuse de lui, selon la légende, ou était-elle en fait amoureuse d'un autre jeune homme qu'elle a dû abandonner pour que sa sœur puisse se marier ? Claude a trente-deux ans. Au moment des événements trois ans plus tard, selon le maître Santarelli, le père n'avait toujours rien payé de la dot. Il semble avoir dit à son beau-frère que tout ce que tu vois ici m'appartient et restera à moi ! Il ne voulait pas partager la propriété.
L'aînée, Jeanne, ne se présente jamais au tribunal, et on ne sait rien d'elle, si ce n'est qu'elle a une petite fille, Claudine, née un an après son mariage. Quant à la mère, une seule de ses phrases sur sa fille Annette nous est parvenue : si c'est elle qui a tué son père, je l'expulserai du pays. Comment interpréter cette déclaration... je ne veux plus la voir... ou vais-je l'aider à s'échapper ? On dit qu'elle était une femme ennuyeuse et soumise. Mais beaucoup de femmes à cette époque se retrouvaient dans une telle situation par rapport à leurs maris, véritables maîtres et maîtresses.
D'après le rapport de la gendarmerie, on sait à quoi ressemblait Annette : elle mesure un mètre cinquante (soit 1 m 67, ce qui est beaucoup pour l'époque), elle a une voix forte, de petits yeux, une silhouette ronde. .. ses hanches sont arrondies, ses membres bien dessinés. Selon la coutume de l'époque, elle portait les cheveux longs. Dans les documents officiels, personne ne dit si elle est laide, belle ou même plaisante. Ils l'appellent une Amazone et parlent en même temps de son apparence masculine, mais c'est après qu'elle s'est coupée les cheveux et s'est habillée en homme pour échapper à ses poursuivants. Évidemment, c'était une grande fille qui les dominait physiquement, d'autant plus qu'à cette époque les hommes étaient petits. Les articles de presse parlent de son humeur triste et des traits de son visage qui ne semblent pas correspondre au cynisme et à la cruauté dont il est accusé.
On sait peu de choses sur l'identité de Claude Bouffaron, gendre, né le 23 avril 1805 (presque le même âge que Claude père). La parenté du jury nous le familiarise : le regard fougueux, caché sous des sourcils épais, exprime à merveille le raffinement exprimé par toute sa physionomie. Il semble imperturbable, un léger sourire contractant constamment les muscles de sa bouche. Il était au début de la trentaine lorsqu'il épousa Jeanne, la sœur d'Annette.
La relation d'Annette Dufour avec son père Jean est très compliquée. Au XIXe siècle, la figure masculine dominait la maison. Son père était impoli et, traînant dans les tavernes avec elle depuis environ son quinzième anniversaire, et buvant en même temps, l'a forcée à se livrer à des obscénités et à se battre avec des mecs. Après de nombreuses querelles, elle, avec son gendre Claude Bouffaron, a élaboré un plan pour éliminer son père. Dans la nuit du 17 au 18 juin 1839, les deux protagonistes se cachent dans les buissons au lieu dit de la Grande-Borne (aujourd'hui entre Les Noës et La Loge des Gardes). Armés de fusils, ils attendirent le passage de Jean Dufour en route vers Roanne. Mais Claude Bouffaron n'ose pas tirer. Annette Dufour est déterminée à aller jusqu'au bout. Elle arrache l'arme des mains de son beau-frère. Le plomb atteint la cible. "Elle visait trop haut", précise Claire Van-Kinh, qui raconte l'histoire dans son livre One Snowy and Foggy Day.
« Il n'a pas tiré parce qu'il n'avait pas la même fougue que la sienne. Il a 15 ans de plus, est marié et a un enfant.
Cet échec est vite oublié. Deux natifs d'Arсon continuent de comploter. « Les voisins ont vu comment ils menaient des négociations secrètes. » Ils élaborent un nouveau plan. Mais le gendre hésite. Cependant, en octobre 1839, il prête son arme à une jeune fille de 21 ans. La patience a des limites. Et une fois un certain stade passé, certaines personnes sont capables de tout. Même au pire. 27 octobre 1839 Annette Dufour s'effondre. « Elle a résisté », confie même Claire Van-Kinh, écrivain.
  Le 27 octobre, elle attendait que son père quitte la ferme voisine, la ferme Le Collet. Dès que la porte s'ouvre, elle appuie sur la gâchette. La première balle a touché Jean Dufour en plein thorax. Le second s'envole à cause du recul du pistolet.


Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840 Sans_t10


RECHERCHE DE SUSPECTS ET CONSÉQUENCES.

Le coup a gravement blessé l'homme, mais ne l'a pas tué. Interrogé par les gendarmes, il porte plainte contre sa fille et son gendre. Huit jours après ces allégations, le 4 novembre, il est décédé des suites de ses blessures. La coupable des événements et son complice n'ont pas été immédiatement arrêtés. Pendant ce temps, Annette Dufour monte à cheval, se coupe les cheveux et s'enfuit. « Elle s'est réfugiée dans les montagnes du Mont de la Madeleine. C'est le milieu de l'hiver maintenant, c'est vraiment un abattoir."
Puis le brigadier de gendarmerie de Montellier se lance à la poursuite de la jeune fille. Pour l'arrêter, lui aussi élabore un plan avec deux de ses camarades. Elles se déguisent en vieilles dames. « Il leur a fait raser leurs moustaches et mettre des vêtements de paysan. » Annette Dufour les croise et tombe dans un piège. Après 35 jours de cavale, elle a été arrêtée.

 RECHERCHER.
Son procès se déroule à la Loire, à Montbrison, les 28 et 29 février. Ici, elle déclare à trois reprises qu'elle "avait de bonnes raisons" pour commettre le crime, mais ne les révèle pas. Elle explique seulement que son père était trop strict et intolérant. « Il avait tous les droits, car c'est lui qui apportait le pain à table. Et quand ce dernier a commencé à boire, il est devenu cruel envers sa femme et sa fille. "Quand il a versé le vin, ça avait l'air terrible", a déclaré Annette Dufour au procès.Plusieurs témoins sont interrogés, mais personne ne l'a vue tirer le jour de l'incident. Les interrogateurs attribuent le désir de tuer de la jeune fille uniquement à sa taille de cinq pieds un pouce et à son physique fort. "C'est une suite de points d'interrogation, d'énigmes, de non-dits", explique Claire Van-Kinh.
  Lignes d'une des sources à propos de l'annonce du verdict : « A minuit, messieurs les jurés ont annoncé leur verdict, qui a déclaré Annette Dufour coupable, en tant qu'auteur principal, de l'attentat contre Jeane Dufour le 18 juin dernier et du meurtre commis le 27 octobre 1839 contre ce même Dufour, son père légitime, dans des circonstances de préméditation et de guet-apens, Claude Bouffaron est reconnu coupable de complicité de ces deux crimes dans des circonstances identiques ; cependant, le jury a tranché en faveur de Glande Bouffaron des circonstances atténuantes.
En conséquence, Annette Dufour et Claude Bouffaron sont condamnés, à savoir :
   Annette Dufour à mort. L'exécution de la peine aura lieu sur la place Saint-Aon-le-Châtel, principal maillon du canton, dont dépend la commune d'Arcon. Annette Dufour sera conduite sur le lieu d'exécution en chemise, pieds nus et la tête recouverte d'un voile noir.
   Claude Bouffaron est condamné aux travaux forcés à perpétuité et à une exhibition à laquelle il sera soumis sur la place publique de Montbrison.
La décision fut annoncée à une heure du matin ; une foule immense écoutait silencieusement les paroles du président. Le long de
le tremblement et la plus grande émotion se firent entendre quand le verdict fut connu en entier ; mais blâmez-les, qui ne semblent pas comprendre le jugement qui vient de les frapper de partir sans montrer le moindre signe d'émotion."


EXÉCUTION.


Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840 20000010
Le 22 avril 1840, Annette Dufour est amenée à Saint-Haon-le-Châtel pour être guillotinée. Son exécution se déroule devant plus de 6.000 personnes. :copyright: Illustration Mithi


   Le 21 avril 1840, Annette est transférée de la prison de Montbrison et conduite à Roanne. Le lendemain, l'escadre l'escorte à Saint-Hahon-le-Châtel, lieu d'exécution. En chemin, elle demande une pause pour "une bouffée d'air frais" et commence, "Quelle belle journée pour mourir". Sur la place du village, une guillotine et 6 000 personnes l'attendent, et selon d'autres sources, jusqu'à 8 000 personnes.
Lignes d'une autre source : « Le moment de tourment qu'elle attendait, comme la rédemption de sa vie, lui a été annoncé le jour même où elle a annoncé ce désir. "Mon Dieu!" s'exclama-t-elle, alors je me tiendrai devant vous ! en expiation de mon crime, demanda-t-elle à son confesseur, comment allons-nous faire cela ? - "Dis quelque chose sur l'échafaud ..." - répondit le prêtre. Elle dort une bonne partie de la nuit, prend ses repas le lendemain, et à six heures, avec le même calme, retourne à Sam-Enle-Chatel. Ce voyage est semblable à hier; ce n'est qu'à la vue de ses montagnes qu'un soupir s'échappe de son cœur :
« Mon pauvre pays, ma pauvre mère » Son confesseur lui fait sentir la valeur de ce sacrifice.
« Comme je suis heureuse, dit-elle, de pouvoir encore offrir ce sacrifice à mon Dieu !
Un instant plus tard, voyant la scène de sa punition, elle se tourna vers son confesseur :
« Un homme doit-il mourir victime d'une vengeance ? Oui, je suis assez coupable, mais je n'ai pas tué mon père. Son confesseur lui rappelle le Sauveur calomnié. "Oh, c'est vrai", poursuit-elle, comme si elle se reprochait cette retraite, "mon Dieu, je leur pardonne de bon cœur." Nous arrivons aux toilettes à travers la foule. Elle accepte humblement l'habit de honte avec lequel elle voudrait se laver les pieds pour paraître plus décente ; mais le temps ne dure pas. Elle se rend à pied au lieu d'exécution, calme, ferme, modeste ; elle s'agenouille quelques instants au pied de l'échafaud, puis monte l'escalier, légèrement soutenue par son confesseur ; elle prie toujours, et sans émotion, assez fort et bien accentuée ; ces paroles qu'elle adresse au peuple : « Je demande pardon à Dieu et aux hommes pour tous les crimes que j'ai commis. Mais surtout, que personne n'imite mes modèles. douches, et parmi les personnes du même sexe, qui n'étaient pas la dernière partie de cette foule. Elle dit adieu à son confesseur, et une seconde plus tard la justice humaine fut satisfaite, la tête de cette jeune fille tomba au milieu d'un amas de sept à mille âmes, et elle tomba parmi des gens de son sexe, qui ne forment pas la moindre partie de cette assemblée dégoûtante. Le Réparateur
il s'aperçoit avec douleur que la foule qui est venue voir cette exécution assiste, pour ainsi dire, à un spectacle qui non seulement n'a pas l'air excité, mais tout le monde dit, crie que notre sort éternel nous est à peine arrivé. Quel a été l'effet moral de cette exécution ? Ici, la population était très satisfaite de la féroce curiosité que le bourreau avait habilement accomplie dans sa tâche.
  Ce jour-là, elle devient la première femme de la Loire à être guillotinée, et la seule femme du Roannais à subir ce sort.
Son beau-frère a été condamné à la réclusion à perpétuité. La peine a été exécutée à Toulon. Grâce à sa bonne conduite, Claude Bouffaron est muté à la maison centrale de Belle-Isle-en-Mer. Encore une fois, sa bonne conduite joue en sa faveur. Il est libéré le 15 août 1870. Il rejoint son frère à Arcon avant de réinvestir sa ferme.

Le lieu de sa mort est sur la couverture du livre.
Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840 Annett10



Une plaque commémorative dévoilée à Saint-Haon-le-Châtel
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Mon commentaire en tant que narrateur : Dommage ! Quelque part, je suis désolé pour cette fille! Et pas seulement moi ! Car il y a un épilogue à cette triste histoire.


ÉPILOGUE.
Le samedi 13 mai 2023, une cérémonie commémorative a eu lieu à Saint-Haon-le-Châtel en l'honneur d'Annette Dufour. C'est un hommage de l'écrivaine Claire Van-Kinh.
Philippe Marconnet, historien, l'accompagne sur ce projet. L'auteur d'Il était une fois dans la neige et le brouillard a tenté de faire sortir de l'oubli celle qui est devenue la première femme guillotinée sur la Loire. "C'est son caractère et son courage qui m'ont fait écrire sur elle, ce qui m'a poussé à organiser cette commémoration. À l'époque, il fallait beaucoup de courage pour dire non à son père et agir comme ça », raconte Claire Van-Kinh.
Les deux conteurs ont alors contacté Gilbert Magno, le maire de la commune, à nouveau pour prédire l'événement. « Il nous a appelés le 4 novembre pour lui en parler. C'est le jour où le père d'Annette est mort, si ce n'est pas un signe du destin... » Les obsèques ont eu lieu le 13 mai à 11 heures dans l'ancien cimetière de Saint-Haon-le-Châtel, à côté de l'église. "C'est ici qu'elle a été tuée et enterrée", se souvient Claire Van-Kinh. En l'honneur de ce triste événement, une plaque commémorative devait être ouverte.


Applications : elles sont destinées aux connaisseurs du sujet, aux experts et aux simples curieux des détails (je n'ai pas décrit les questions en détail lors du procès et je laisserai cette question ouverte pour étudier les sources primaires)


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Alecto
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MessageSujet: Re: Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840   Annette Dufour, parricide, 22 avril 1840 EmptyLun 31 Juil 2023 - 21:26

Alcoolisme, maltraitance...au risque de choquer je pense qu'il est très difficile d'avoir une opinion sur ce genre de cas.
Mon petit cousin est gendarme, il a été confronté à des cas de parents abusifs dont la cruauté et la perversion est inimaginable. Quel drame peut alors en découler? Tout est possible...
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