Panier ouvert ou fermé ?

Bonjour à tous,

Jusqu' ici, je pensais qu'on laissait la corbeille ouverte, n'épargnant pas la vision des corps décapités, au condamné suivant, lors d'une exécution multiple . On le voit très bien, sur les photos de l'exécution des Chauffeurs de la Drôme.

Hors, Maurice Meyssonnier (le père de Fernand), dans son manuscrit, quand il décrit la triple exécution du 29 décembre 1938, écrit ceci :

"A peine le panier qui renferme le premier cadavre est-il fermé, que Nour Tahar paraît sur le seuil. Comme son infortuné camarade, nous l'entraînons rapidement."

De même, lors de la triple exécution de Hanoï, la corbeille est ré-ouverte, juste au moment où le condamné va passer la tête dans la lunette. Comme c'est l'aide à droite de la bascule qui le fait, cela ralenti sans doute un peu la manoeuvre, et paraît difficilement faisable avec un condamné récalcitrant.

J'imagine, que tout cela dépendait de l'exécuteur en chef, mais peut-être aussi, était-ce du cas par cas, selon la docilité des "patients" observée par le patron.

Quelqu'un a-t-il des précisions la-dessus ?

J'ai lu que pendant des exécutions multiples que le couvercle du panier serait fermé quand condamné approché la bascule. C'était d'éviter condamné voyant le cadavre de leur camarade. Cependant j'avais examiné les photographies des exécutions de « Chauffeurs de la Drôme ».

Octave David était la première à mourir, suivi Urbain Liottard.
Dans cette image Liottard approche la bascule et le panier est déjà s'ouvrent.

http://www.postcardman.net/132278.jpg

Il aurait pu voir le cadavre de David.

Diebler aurait-il été celui négligent ?

Je crois que les deux methodes etaient utilisees:

A Valence on voit clairement que pour David et Liottard le panier etait ouvert quand ils arrivent pres de la machine. (Berruyer etait le premier a passer sur la planche, suivit par David, puis Liottard)

De meme pour Bouy et Marcheselli en 1922. Je cite: "Ah, vous êtes tous venus !" (puis il se penche pour regarder une seconde le corps de Bouy dans le panier)

Par contre, dans le film de la triple execution a Hanoi on voit que le panier n'est ouvert qu'au dernier moment quand le condamne est deja bascule.

Meyssonnier rapporte un episode ou un condamne se debat si violamment qu'il tombe dans le panier sur deux autres corps (donc panier ouvert)

Il est probable que Deibler executait toujours avec le panier ouvert (il le fit en 1909 et 1922)

Je crois qu'il était usuel d'exécuter le plus notoire condamnent pour la dernière fois. Dans ce cas-ci Liottard était les derniers « chauffeurs » à mourir.
Liottard était-il le chef ou le plus notoire des chauffeurs ?

Liottard etait considere comme le plus violent des trois bien qu'il s'etait resigne a son sort et mourut avec plus de courage que Berruyer. David c'etait une grande gueule (Ses dernieres paroles: "Salut la compagnie, allons-y... Envoyez!). Berruyer protesta jusqu'au dernier moment. Il ne pensait pas meriter la peine de mort.
Tous trois avaient commis des assassinats abominables... pas beaucoup de difference entre eux point de vue culpabilitee.

Quels matériaux avait le panier à l'intérieur et à l'extérieur ?
Zinc ?   Merci.

Zinc - Oui. Celui-ci semble peint, d'autres ne l'etaient pas. C'est le panier qu'utilisait Obrecht.

Merci.
Apparemment semble un panier en osier.

Le squelette du panier est en chene avec des tiges d'acier. La partie tressee c'est de l'osier ou du rotin. La doublure est en zinc.

Le zinc est un métal malléable et son oxydation forme en surface une couche étanche qui stoppe la corrosion. Ces deux propriétés justifiaient son utilisation comme matériau pour les toitures et les comptoirs des bars autrefois. Probablement aussi pour la doublure du panier.

Pourquoi maintenir le couvercle ouvert du panier, avec un bâton ?  
Il était une pratique répandue ?
Merci.

Le bâton servait à empêcher le couvercle de tomber.

Une fois le condamné décapité et mis dans le panier on fermait aussitôt le couvercle (dès que la tête rejoignait le corps dans le panier).

Comment le corps du condamné fut "envoyé" dans le panier ? Les aides accompagnaient le mouvement après la décapitation ?

Sur le côté droit de la bascule, il y avait une seconde planche inclinée.
D'un geste coordonné, les deux aides poussaient latéralement le corps à la seconde où le couperet avait coupé la tête.
Si ce geste n'était pas parfaitement exécuté, problème :
- si l'aide au niveau des jambes allait plus vite que celui au niveau de l'abdomen, le corps glissait les pieds en premier, et la section du cou risquait d'éclabousser l'exécuteur en chef (ce qui s'est passé en 1897 pour Louis Deibler, et au moins deux fois pour Desfourneaux).
- si l'aide au niveau de l'abdomen allait plus vite que celui au niveau des jambes, schéma inversé, et c'étaient les spectateurs - ou le prêtre, ou les membres du service d'ordre - qui risquaient d'être copieusement aspergés de sang.

Merci pour ces précisions...

Un travail de professionnel.

Question bête : Comment font-ils pour "s'entrainer" à exécuter le "geste" parfait ?

Alors là...
Je ne vois pas d'entraînement possible. Ou alors avec une botte de paille, ou bien en se mettant d'accord sur un geste, un regard...

pas de place aux amateurs...

Les paniers d'osier avant le revêtement de zinc, étaient-ils recouverts de draps de lit pour couvrir les corps ?

Quelques informations à ce sujet ?

Merci

Des draps, pour servir de linceuls ? Non.