Les bagnards de Guyanne étaient jugés par un tribunal particulier appelé :
Tribunal Maritime Spécial, crée en 1889 pour les bagnes d'outre mer. Antérieurement, un tribunal de même appelation avait siégé pour les bagnes de la métropole, Brest - Lorient - Rochefort - Toulon, qui avaient précédé les bagnes d'outre-mer puis dissous.
Ce tribunal siégeait dans le quartier disciplinaire (en ce qui concerne le bagne de Saint-Laurent-du-Maroni) et était présidé, dans les premiers temps, par un officier de marine, puis ultérieurement par un officier de la coloniale (capitaine d'infanterie par exemple) et jugeait tous les bagnards ayant commis des délits, des crimes, ou ayant contrevenus aux règles fixées par l'administration.
Le tribunal prononçait trois sortes de peines :
1°) L'emprisonnement.
2°) La réclusion cellulaire.
3°) La peine de mort.Le prévenu était assisté d'un avocat qui était soit un gardien de la pénitentiaire, soit un civil, au choix du prévenu.
Si la peine de mort était prononcée, le condamné était placé dans un quartier spécial réservé aux condamnés à mort.
La sentence était ensuite transmise au ministère de la justice, à Paris, qui donnait ensuite sa décision car il est probable ( mais je n'en ai pas la confirmation) que le président de la république pouvait accorder son droit de grâce pour les bagnards, mais l'a-t'il fait une fois ?
Entre la sentence et sa confirmation par Paris, un temps plus ou moins long s'écoulait, plusieurs semaines, plusieurs mois.
A la réception de la sentence d'exécution cette dernière se déroulait le
lendemain même, devant tous les bagnards agenouillés, le bourreau étant un bagnard volontaire. Pendant le rituel précédent l'exécution le condamné avait reçu une bouteille de vin, du rhum, et un paquet de cigarettes.
L'exécution faite, la phrase suivante était prononcée :
« Au nom du peuple français, justice est faite ».Le corps était ensuite mis en fosse commune dans un cimetière réservé au bagnards.
Entrée du quartier disciplinaire :
fosse commune :
(Document de la collection Pierre-Philippe Robert).
Par Archange - 03/12/2011