Bouquin

Gallimard est un emmerdeur de première. C'est un procédurier particulièrement actif.
Faire gaffe...

Oui, Voyez avec Sywan, alors...

Merci beaucoup, Michel, mais je possède déjà ce livre (j'ai une bibliothèque d'environ 500 livres sur le sujet).

Les tableaux m'ont plus ou moins inspiré les pages Palmarès et Condamnations du site, soit dit en passant !

http://site.voila.fr/guillotine/Palmares1871_1977.html

http://site.voila.fr/guillotine/Condamnations.html

Eh ben dis donc !

Merci Michel pour les précisions venant de l'intérieur, c'est passionnant !

Et merci également pour le compliment : si en visitant le site, vous avez la sensation de ne pas perdre votre temps, c'est qu'il remplit sa fonction de site d'information historique.

En ce qui concerne la blague sur votre consommation de petits suisses réservés à Carrein, on trouve régulièrement ce genre de blagues de mauvais goût dans pareilles circonstances... Le pire étant quand elles s'adressent directement au condamné. Philippe Maurice, qu'un crétin de maton vint réveiller un matin à l'aube pour lui faire croire que c'était LE dernier réveil, pourrait en témoigner.

Merci Michel-j pour vos nombreux témoignages de 1er ordre.

Pour en revenir au bien fondé des peines criminelles (mort ou réclusion), je suis d'accord avec vous sur la faillibilité du quantum de la peine.

La logique pénale veut que, plus que le crime, on punisse l'intention. C'est- à dire que l'on effectue une recherche dans les méandres si complexes d'un cerveau humain pour savoir ce qu'il pense, de quoi il a conscience.

Certaines personnes laissent transparaitre leur personnalité aisément, mais d'autres reflètent une personnalité extérieure qui est à leur opposé. C'est ainsi que des condamnés ont eu une peine qui parait plus sévère que d'autres, à crime égal.

Il est évident que l'on touche aux limites de la justice. La justice des hommes ne pourra jamais être "La" Justice. Elle restera toujours faillible.

Si l'on avait le pouvoir de sonder l'intérieur des âmes, on serait sans doute surpris d'envoyer sur la bascule des personnalités sans doute très honorables, n'ayant pas de sang sur les mains. Mais on ne le peut pas et l'on condamne "seulement" ceux qui semblent le plus coupables.

Si l'on se refuse absolument à commettre une erreur d'appréciation, on renonce alors à rendre la justice ici bas.

C'est peut-être difficile à admettre pour vous qui avez subi la justice humaine Michel-j, mais je suis intimement persuadé que l'on ne peut pas renoncer à rendre la justice.

L'homme est faible. L'absence de sanctions engendrerait un désordre encore bien plus injuste que celui que l'on reproche à la justice. Car ce serait toujours les plus faibles qui pâtiraient de cette absence de justice humaine.

On en revient aux origines philosophiques de la justice: mieux vaut courir le risque de se tromper sur quelques uns plutôt que de laisser la multitude sans défense.

Ce qui ne veut pas dire que la recherche de la vérité ne doit pas primer sur toute autre considération.


Merci de m'avoir lu et bonne journée.

Hum, votre affaire est assez complexe.

Bien sûr je me garde bien de jeter l'anathème sur votre cas dont j'ignore tout.

Travaillant dans le secteur de la justice, je la connais assez bien pour savoir les ravages qu'elle peut faire lorsqu'elle est détournée de sa fonction première.


En tout cas, je suis heureux que vous ayez rejoint ce forum pour nous faire part de votre expérience et de votre vécu car je suis curieux à ce sujet et n'ai aucune animosité à votre encontre, bien au contraire.

Je me suis toujours demandé si j'aurais eu la force morale de résister à une incarcération comme la vôtre, et à vous parler franchement j'en doute.

Il y a des questions dont la réponse ne peut être connue que lorsqu'on s'y trouve confronté, n'est-ce pas?

Bonne soirée.

Comme vous le devinerez sur ma fiche, je ne suis pas magistrat, mais ce que l'on appelle un auxiliaire de justice.

Je suis un peu l'exécuteur des basses oeuvres car chargé d'appliquer les décisions de justice.

Allez, j'en dis un peu plus.

Cadet Rousselle avait la même profession que moi.

L'un de mes confrères a subi injustement l'incarcération dans l'affaire d'Outreau, avant d'être reconnu innocent et libéré.

Un autre de mes confrères fut célèbre pour avoir été assassiné dans l'affaire de la malle à G....é.

Qui suis-je? Et quel fut ce confrère assassiné

Au plaisir de vous lire.

L'huissier est le lointain successeur des "executores" de l'antiquité, qui étaient chargés d'appliquer les décisions des juges.
Quant à la malle à G…. il s’agit de l'huissier Toussaint-Auguste Gouffé.

Quant à moi j’appartiens à une profession qui travaille étroitement avec la justice. Une profession qui, curieusement, a toujours manifesté une grande curiosité pour les bourreaux.