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 Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938

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MessageSujet: Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938    Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938  EmptyJeu 18 Nov 2010 - 17:53

Exécution de Fernand Hubert, le 28-04-1938, condamné à la peine de mort par les Assises de Douai le 29-01-1938 pour meurtre sur la personne de Marie-Toulouse Piquet, accompagné de vols commis de nuit par effraction dans une maison habitée et étant armé. La préméditation n'a pas été retenue. Dans son réquisitoire l'avocat général avait en outre demandé que l'accusé soit déchu du droit de porter la croix de guerre !

Transcription.

LILLE, 28 AVRIL Le mécanicien-dentiste Fernand Hubert, qui un soir de mars 1937 tua de 67 coups d'une mèche d'acier une bonne vieille rentière de Lambersart, dont il était pourtant l'obligé, a expié ce matin son forfait sur une petite place publique (1) de Lille.
Il était 4h.15, ce matin, lorsque les autorités judiciaires entrèrent dans la cellule qu'il occupait à la prison de Loos (2).

Hubert, lui dit le procureur Depis, votre recours en grâce a été rejeté : c'est le moment d'avoir du courage.
L'homme qui s'éveille, regarde un peu effaré. Puis, en bougonnant, il se lève :
Je n'ai rien à expier, dit-il, vous allez commettre un crime.
Il refuse la cigarette et le verre de rhum.

Alors que, pendant les jours précédents, il n'a pas voulu recevoir la visite de l'aumônier de la prison, il consent à avoir un entretien avec lui. Cependant il refusera de se confesser. Et, c'est la toilette du condamné, puis son départ pour le lieu du supplice.
Hubert marche tranquillement et sans secours entre ses derniers gardiens. Soudain, il s'arrête un court instant , regarde les assistants et dit d'une voix forte :
Je suis innocent !
On le pousse, il bascule. Le couperet tombe.
La scène n'a pas duré dix secondes. Il était cinq heures précises. A noter que l'ironie du destin de ce curieux assassin lui aura valu d'être guillotiné le jour même de sa fête patronymique, la Saint-Fernand.


____________________________________________________________


(1) Formée par les rues Vergniaud — Boissy-d'Anglas — Testelin.

[2) Commune limitrophe de Lille.


Insolite : Après un simulacre d'inhumation le corps d'Hubert, non réclamé par la famille, fit l'objet d'examens anatomiques.
Dans un article paru le 24-07- 2000 dans un Cahier spécial du journal Libération, la journaliste Patricia Tourancheau mentionnait que la tête de Fernand Hubert se trouvait à l'institut médico-légal de Lille, dans un bocal de formol placé à coté d'une autre bocal de formol contenant le tête de sa victime dont le corps n'avait pas été réclamé par la famille. Ce très curieux "côte à côte" avait été placé par le Docteur Müller, directeur de cet institut à l'époque du crime.


Lire l'article entier
:

http://www.liberation.fr/cahier-special/0101340348-a-lille-communion-d-outre-tombe

Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938  Images?q=tbn:ANd9GcTVlzJTUa1NgPvfbkYN6IcPw3nHCO0E34m9hlSLPocDAm9ztiSw2kdLzMkhvw
Par Archange - 16/12/2011


Lieu de l'exécution (aux points gris, à droite de la flèche rouge.

* Sur le Palmarès, le condamné Fernand Hubert est porté : 383-93, au lieu de 389-93.
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MessageSujet: Re: Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938    Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938  EmptyVen 19 Nov 2010 - 12:50

Merci pour vos recherches Mercattore! Very Happy

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MessageSujet: Re: Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938    Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938  EmptyLun 9 Sep 2019 - 1:58

EXECUTION DE FERNAND HUBERT A LILLE (1938)

Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938  Hubert10Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938  Hubert12Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938  Hubert13

Le mécanicien-dentiste Fernand Hubert a été condamé à mort par les Assises de Douai, pour avoir assassiné, dans le but de la voler, sa bienfaitrice,
Mme Picquet de Lambersart. Hubert a nié jusqu'au bout, mais les preuves réunies par la Justice étaient accablantes pour lui.

Fernand Hubert - Dernière exécution publique à Lille 1938  Hubert11

Deibler à Lille

Le fourgon qui contient les bois de Justice est arrivé en gare de Lille à la fin de la matinée le 27 août. Deibler est arrivé à 13 heures. Il a rendu visite à M. Depis. Procureur de la République et arrêté avec le magistrat et M. Basilaire, commissaire central, les dernières dispositions pour l'exécution capitale. En matière de guillotine, bien des gens en sont restés aux théâtrales estrades de Carnavalet. L'échafaud était installé sur la placette, dite place Vergniaud à Lille, au carrefour formé par les rues G. Testelin, Violette, Dieppe, Vergniaud et Boissy-d'Anglas. C'est une espèce d'échafaudage planté à même les pavés et dont la bascule est équilibrée à grand renfort de cales er de niveaux d'eaux. Tout est maintenant fin prêt, ajusté, équilibré, vérifié.



Le réveil du condamné

Les magistrats sont entras dans la prison. Le directeur, le sous-directeur et le gardien-chef, son énorme trousseau à la main, les reçoivent. Dans le vestibule du greffe, tout est prêt pour la dernière toilette du condamné : le tabouret, les ciseaux, les entraves, le livre sur lequel quand on lui remettra son client, M. de Paris apposera sa signature. Les magistrats et les fonctionnaires de la prison gagnent la cellule d'Hubert, au quartier des condamnés à mort. Les voici dans le couloir sur lequel donne la cellule. Le gardien qui surveille le candidat à l'échafaud prononce doucement :
- Attention ! Il ne dort pas. Il a entendu du bruit. Il se tient assis sur le lit. Comme libérées de leur contrainte, les clefs s'entrechoquent. Le pêne joue dans la gâche. Les verrous sont tirés. La porte s'ouvre. L'homme s'est dressé sur son lit.
- Fernand Hubert, dit le Directeur, d'une voix mal assurée, voici M. le Procureur de la République.
Sur les traits du condamné, aucune surprise ni épouvante. Le Procureur s'est avancé. Lentement, il a prononcé la formule sacramentelle. Fernand Hubert a écouté la phrase terrible qui le retranche du monde des vivants. Quand on lui dit :
- Fernand Hubert, pour expier votre crime, vous aurez du courage, vous paierez loyalement votre dette à la société. Il a fait "Ah !" L'aumônier, M l'abbé Marescaux apparaît. D'un geste. Hubert indique qu'il n'aura pas recours à lui. Dans l'éventualité du rejet de recours en grâce, Hubert a delà fait connaître sa volonté de se priver du secours d’un prêtre. Ni confession, ni messe. L’aumônier n’ose pas insister. Fernand Hubert qui venait d'entendre parler d'expiation par M. Depis, Procureur de la République, protesta :
- Je n'ai rien à expier !
Puis s'adressant à M. l'aumônier Marescaux et à son avocat. Me Derachinois, il dit froidement :

- Vous allez assister à un crime !...


Un service d'ordre formidable

Les barrages du service d’ordre maintenaient la foule à 300 m autour de la place Vergniaud Formidable ce service d'ordre, organisé par M. le Procureur Depis et dirigé par MM. le commandant de gendarmerie Pierson et Basilalre, commissaire central. Il est composé de 300 gardes mobiles et 100 gendarmes tous à cheval, 50 agents de police et autant d'Inspecteurs de la Sûreté. Parmi l'assistance, outre les magistrats on notait la présence de MM. Charles Saint-Venant, député-maire ; Martin, secrétaire général-adjoint de la mairie ; Masson, président du Tribunal de Commerce ; Vielledent, chef des services d'hygiène départementaux ; Jovenlaux, Gigouzac, commissaires spéciaux ; Le Foyer, juge d'instruction ; Bouthlllier, chef des gardiens de la paix de Lille ; le Professeur Morel, etc...


La toilette

Hubert n'usa pas des vingt minutes qu'on laisse aux condamnés à mort pour rédiger leurs dernières volontés car il avait écrit trois lettres la veille. L'une de ces lettres était destinée à sa fille, actuellement très malade et en traitement à l'Hôpital de la Charité. Il refusa le verre de rhum et la traditionnelle cigarette. Il était dans une demi-inconscience. Ce fut alors l'opération de la toilette. Nous savons ce qui s'est passé dans la cellule. On lui dit de se lever, il se lève : on lui dit de quitter la chemise pénitentiaire, il la quitte. Il revêt la chemise qu'il portait le jour de son arrestation Il a fini de s'habiller, de se chausser. On le conduit au greffe. Le bourreau est là, occupé à signer des paperasses. On fait asseoir Hubert sur l'escabeau. L'un des aides attend les ciseaux en main pour la toilette. La toilette est finie. Un col de chemise coupé traîne sur le sol. Le condamné attend encore quelques minutes. M. de Paris, tirant sa montre, a déclaré qu'il n'exécuterait qu'à 4 h. 55. L'heure vient enfin. Le col est échancré, le haut de la poitrine apparaît dégagé. On lie les poignets derrière le dos avec des ficelles. Les chevilles sont entravées si étroitement qu'on comprend l'ironie cruelle du cliché : "le condamné chancelant est porté par les aides jusqu'à la guillotine !" On aide l'avocat à monter avec les aides et le criminel dans la camionnette.


Au carrefour fatal

Il est 4 h. 45. Sur la place Vergniaud, précédant de quelques secondes le cortège sinistre, les officiels se groupent auprès de la machine. La camionnette escortée d'agents en moto, arrive, s'immobilise devant ce qu'un condamné a un jour appelé : « le coupe-cigare » qui dresse vers le ciel, où commence à naître l'aube d'une belle journée d'avril, ses deux montants noirs. Dans la voiture. Hubert a parlé :
- Je n'ai rien fait de mal. Je souhaite qu'on découvre le vrai coupable et qu'on lui fasse subir le sort que moi, je vais subir injustement.



C'est fini

La camionnette est à deux mètres de l'échafaud. Il est tombé sur la placette un silence tragique mais naturel, le silence le plus définitif. Impossible à organiser ni à reconstituer, le silence de gens qui ont peur ou honte pendant quelques secondes de vivre devant un mort vivant. Car on ouvre les portes de cette voiture. Fernand Hubert apparaît encadré, soutenu par les aides de Deibler. L'avocat suit le condamné avec l'aumônier. Hubert marche à petits pas, la tète haute, fermement, courageusement, sans crispation ; son visage est pâle, les yeux parcourent la foule avec sérénité. Devant la planche à bascule, il crie : Je suis Innocent ! », un cri qui n'est pas une indignation mais une affirmation. Mais le ton n'y est pas... il est vrai de dire que les aides l'empoignent au même moment. Hubert est tombé à plat ventre. On le pousse. La tête entre dans l'échancrure de la lunette. Le carcan lui serre le cou. Deibler tire une clavette. Le couperet tombe. Une tète roule dans un seau. Le corps décapité bascule et choit dans le panier. C'est fini. Un frémissement a parcouru la foule. Le commissaire Gigouzac qui arrêta Hubert est pâle comme un mort. L'avocat est livide. La foule se disperse, le service d'ordre aussi. C'est l'heure des commentaires dans les bistros du quartier enfin ouverts. Les spectateurs gardent le souvenir du moment où le condamné à mort apparaissant dépoitraillé devant la guillotine est surhumain et où il existe vraiment, visuellement, une zone franche entre la vie et la mort, celle où des vivants épouvantés saluent, chapeaux bas, un mort qui parle, crie son innocence et qui marche, où on espère encore un mot de plus, quand on a déjà entendu le bruit du couperet.


Un simulacre d'inhumation

Le jour s'est levé, La vie, de toutes parts, renait. Les arroseuses municipales balayent la placette. Déjà, dans le silence brusquement redevenu maître de la rue, le fourgon funèbre entouré de gardes à cheval emporte dans une grande malle en osier, brune - couleur de sang séché -, le corps, en deux morceaux de l'assassin qui vient d'expier son crime. Au cimetière du Sud, simple simulacre d'inhumation. La famille n'ayant pas réclamé le corps, la médecine légale s'empare du cadavre. A 7 h. du matin, il est dans l'amphithéâtre de l'Institut Medico-legal. Qu'en restera-t-il lorsqu'on l'inhumera définitivement ? Anatole Deibler et ses deux aides ont rejoint Paris avec leurs "armes" et singuliers bagages dans le courant de la matinée.


La placette. dite Place Vergniaud, à Esquermes, où Fernand HUBERT expia son crime, le 28 avril 1938 à 5 heures exactement.
La croix indique l'endroit précis où Deibler fit installer l'échafaud.

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