Raymond Anama, dernier guillotiné de la Martinique - 1964

Le dernier condamné à mort de la Martinique fut Raymond Amana. En 1962, alors âgé de 29 ans, ce peintre lamentinois mutile et viole une fillette à la sortie de l’école. Le corps est jeté dans la rivière et est retrouvé quelques jours plus tard. Raymond Amana est un récidiviste, aussi les soupçons pèsent rapidement sur lui.

Léon-Laurent Valère alors jeune avocat est désigné d’office pour assister le meurtrier. Le procès met en haleine la population martiniquaise qui est révoltée et réclame vengeance. La cour le condamne à la mort.
En dépit des efforts du jeune avocat qui pourvoit son client en cassation, et va même rencontrer le  Général de Gaulle, alors Président de la République, l’homme est condamné à mort.

Le 17 juin 1964, le bourreau national fait spécialement le déplacement accompagné de la guillotine.
La dépouille repose dans la fosse commune du cimetière du Trabaud à Fort-de-France.

Derrière l'apparence calme et timide de Raymond Anama, une violence sommeillait. Le destin a voulu qu'une fillette de 8 ans le croise un matin de 1962 où, ivre, il hurlait le nom de sa compagne tout juste partie. Poussé par des forces occultes, selon ce qu'il a décrit, Raymond Anama, 29 ans, viole l'enfant, après l'avoir horriblement mutilée. Puis ce petit homme d'origine indienne cache le corps dans la rivière du Lamentin.

Les policiers remontent facilement jusqu'à Anama, déjà condamné à dix ans de réclusion criminelle pour des faits analogues. Il reconnaît sans sourciller. Jamais, pourtant, le meurtrier n'a expliqué son geste. Au contraire, il s'est progressivement enfermé dans un silence morbide. « La société vous maudit, je vous maudis ! » lance l'avocat général le jour du procès, réclamant la peine capitale. La demande de grâce ayant été refusée par le général de Gaulle, André Obrecht, le bourreau national, actionne la guillotine le 17 juin 1964.