A La Roquette

« L'abbé Labiche s'était spécialement voué au bonheur spirituel des prisonniers de la Grande-Roquette, épaulant
d'oeuvres et de prières les efforts de l'aumônier.

Aux vieilles des exécutions , renseigné par l'abbé CROZE, il alertait ses fidèles et l'on s'en allait la nuit tombée, à pied vers Montmartre.

L'abbé Labiche croyait qu'il est des llieux où souffle l'esprit, et que l'esprit divin souffle particulièrement sur le sommet de la butte. Il nourrissait aussi une particulière dévotion pour SAINT-DENIS , qui n'avait pas seulement été un grand évêque, mais un martyre et dont il avait fait le patron des décapités.

Dans la petite église de Saint-Pierre, ouverte pour la circonstance, les pieuses gens priaient pour l'âme de celui qui allait mourir au matin. Chaque nuit, à Paris, quelques centaines de gens meurent, mais celui dont on savait le nom méritait spécialement que l'on prie pour lui, à cause de ses péchés et parce que sa mort, à lui, ne faisait aucun doute.

Il était minuit. on ne se séparerait qu'à cinq heures, quand le couteau serait tombé. Certains somnolaient sur leur chaise.


A cinq heures, on s'alignait, tourné vers Paris, en direction sud-est, et l'abbé faisait répéter une « prière à Saint-Denis » composée par lui.


« VOUS QUI, LA TÊTE ENTRE LES MAINS, ÊTES DESCENDU VERS PARIS, DÉFIANT LA MORT, ÉPOUVANTANT VOS PERSÉCUTEURS, VEUILLEZ ACCUEILLIR ET MENER JUSQU'AU PARADIS (ici le NOM du condamné) DÉCOLLÉ COMME VOUS, SINON MARTYR, ENCORE QU'IL FÛT LE DIABLE, QUI JETA SON GRAPPIN SUR LUI, etc. »

- FIN DE CITATION -
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* L'abbé Labiche était le vicaire de la paroisse de Sainte-Marguerite, un des quatre quatre quartiers du XIème arrondissement de Paris où étaient établies les prisons de la Grande-Roquette et de la Petite-Roquette.
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La citation sur la prière des guillotinés est extraite de :

RIVERAIN (Jean)

Chroniques de l'argot - Éditions GUY VICTOR - PARIS - 1963 -

Emouvant. Pas évident de rester des heures la nuit dans une église non chauffée pour prier pour le salut d'un criminel.

Chapeau.

Émouvant, oui, c'est ce que j'ai ressenti aussi.

le texte indique : Plusieurs CENTAINES de participants. Ce serait inimaginable aujourd'hui, non ?

je me suis mélangé un peu les pinceaux. Les centaines de personnes concernaient ceux qui meurent chaque nuit (Là c'est exagéré) et non le nombre de participants à la prière. PAN SUR LE BEC, comme dit le canard.

Autre spot sur Youtube:

https://www.youtube.com/watch?v=GCjiMOGkjaw&feature=related

Lien mort

Quoi Quoi Quoi !!! C'est Sywan qui chante du Aristide Bruand !?
Chapeau l'ami. et puis sympa ce petit clip façon "frère lumière".

Non, non, non, là, c'est pas moi qui chante, c'est juste un petit montage que j'ai effectué, le chanteur, c'est Tonio Gémème.

Je m'étais dit, outre tes talents d'écrivain, que tu pouvais aussi pousser la chansonnette au vu de tes exploits vocalistes sur d'autres clips (la vache !! bohemian rhapsody...).
Et puis Tonio Gémème faisait très pseudo. En plus tu deviens un pro du montage clip...
Je tire trois fois mon chapeau...Si! si!

https://www.youtube.com/watch?v=GCjiMOGkjaw

Lien mort

Merci Sywan c'est vraiment très bien fait.
Remarquable

Merci, " Patron " !
On en redemande...
Bien amicalement

La porte des condamnés à mort.



Le promenoir.



Sans doute à cause de la prise de vue, mais lugubre.

LE GREFFE

Extrait des Mémoires de Monsieur Claude, chef de la police de sûreté sous le Second Empire, présentés par Sylvain Goudemare, Paris, Arléa, 1999, chap. XVIII. Les trois cellules de la Roquette, p. 175-178.

"…Jamais les condamnés de la Roquette ne sont en contact avec un condamné à mort ; à l’heure de son exécution, sa route est réglée à l’avance ; elle est invariable pour tous. Les volets des cours sont hermétiquement clos, pour qu’on n’aperçoive ni le patient, ni son funèbre cortège. La consigne est donnée pour qu’aucun détenu ne sorte de sa cellule. Ce matin-là, la Roquette est en deuil.
C’est vers le bâtiment de l’infirmerie, dont les murs touchent la rue Vacquerie, que commence, à partir des trois cellules, la route du condamné à mort pour se rendre à l’échafaud. Après avoir franchi le préau à arcades, le patient parvient à un escalier à vis, dont la spirale rappelle les marches tournantes et les assises architectoniques des édifices du Moyen Age.
Oh ! cet escalier en colimaçon ! Il semble avoir été construit pour rappeler les époques les plus terribles, les plus sombres et les plus barbares. Ses marches sont si hautes qu’elles doivent causer d’insupportables angoisses aux malheureux qui ne peuvent que fléchir dans l’épouvante qui les accable. Que de fois cette spirale de pierres noires a dû être cramponnée (176 ->) par les condamnés trébuchant, à bout de remords, affolés de terreur.
Après cet escalier, le condamné franchit un couloir où sont les dortoirs ; il redescend pour entrer dans la salle dite du dépôt. C’est au dépôt que se fait sa toilette, sur un escabeau, toujours le même depuis trente ans. Ah ! si cet escabeau pouvait parler !
Dès que le condamné est sorti de sa cellule pour entrer dans cette chambre de toilette, il n’appartient plus au directeur de la prison, il appartient au bourreau, qui vient de faire dresser pour lui, au-dehors, et sa machine et son couperet. M. de Paris a en mains un ordre qui le rend maître absolu de sa capture. En vertu de cet ordre, l’exécuteur des hautes œuvres se présente au directeur, qui lui abandonne le patient. Lorsque le bourreau aborde le condamné, ayant à ses côtés son aumônier et ses deux gardiens, l’exécuteur l’appelle par son nom. Ordinairement, le condamné se tait. L’exécuteur lui met la main sur l’épaule et lui dit, comme s’il lui avait répondu : « Au nom de la loi, vous m’appartenez. » L’exécuteur signe un reçu, qu’il remet au directeur pendant que le condamné s’apprête à suivre l’exécuteur jusque sur la fatale machine, n’ayant plus qu’une étape à faire, avant d’aller à la mort, à sa chambre de toilette. C’est là que l’exécuteur prend, à l’égard du patient, ses dispositions et ses précautions.
Un exécuteur de Paris a adopté un système fort simple, qui remplace, au moment du supplice, les ligaments de la camisole de force. Les mains du condamné sont liées dans le dos, ses pieds sont attachés l’un à l’autre par une courroie assez longue pour rendre la marche possible. Une troisième courroie va des mains aux pieds ; de cette façon, le patient marche parfaitement droit ; tout autre mouvement du corps se communique aux pieds et provoque forcément le trébuchement.
En sortant de la chambre de toilette du dépôt, le condamné n’a plus que quelques pas à faire pour terminer sa funèbre excursion, qui n’a duré que trop longtemps."

Superbe chanson et superbe vidéo:
A voir absolument..............

http://www.tumblr.com/tagged/aristide-bruant
ou
http://www.wat.tv/video/roquette-1fnls_2gh7d_.html

Bon visionnage

Ah, oui, il y a un moment que nous l'avions vu. Bonne pioche...
Ce film de Zecca est probablement de l'époque où le ciné n'était diffusé que par des forains itinérants.
Couplé avec la chanson, c'est un petit trésor encore plus précieux.

Belle vidéo

Une autre version, réalisée aujourd'hui.
La musique est probablement moins bonne, mais je pense que vous saurez vous montrer indulgents.

https://www.youtube.com/watch?v=fFsabOW-vwc&feature=youtu.be

Je préfère l'accompagnement sobre à la guitare de cette version à celui, trop ''guilleret'' de la première (banjo ?).

Une très jolie vidéo, Nemo !

Bravo également pour cette nouvelle version, Nemo

Bravo, mais je préfére tout de même la première version. L’interprétation est plus grave et plus mélancolique.
Dans ce film j'adore la tenue des bourreaux qui est classe et sobre à la fois. Le haut de forme sur la tête: terrible.........

Alors j'dis pas ça bicause c'est mon homme de barre, mais écoutez la version de Marlu dans le duo Toto Laripette ! La plus bath de toutes !
totolaripette.free.fr

A propos de mes amis... Méfie-toi Kamisole ! Dave Decat aime pas bien qu'on lui chourave ses crobards.

Bonjour lefanstouf, bienvenue parmi nous !

Lercimuche Adelayde, mais je sais pô si je vais rester longtemps parmi vozigues, ça fout les foies votre forum... j'ai peur d'avoir froid dans les os !