Que penser de cette guillotine ?

Si je ne m'abuse il s'agit de la 1ère guillotine modèle Berger, celle dont la flèche est inversée; C'est-à dire qu'elle dépasse côté corps et non côté tête comme les modèles ultérieurs, d'où ce décrochement dans la lunette supérieure.

D'où vient la photo?

Oui, c'est bien elle, la guillotine d'Alger, modèle 1868, et qui servit la dernière à Oran en 1959...

Malheureusement mon enchere a 31.99 Euros a ete surpassee... Dommage, c'est une tres belle photo d'une machine UNIQUE d'apres mes recherches. J'ai lu quelque part qu'elle fut fabriquee par Berger pour un executeur regional (Agen?) en 1868 et expediee en Algerie apres l'elimination des postes regionaux en 1870.
La peine de mort en Tunisie pour crimes entre Tunisiens c'etait la pendaison, mais quand un crime etait commis contre un etranger, Francais ou autre, la loi Francaise etait appliquee d'ou la guillotine qu'on empruntait a l'Algerie (avec Monsieur d'Alger et ses aides) c'est donc la meme guillotine qu'on peut voir au musee (des Martyrs?) d'Alger.

Je me rappelle avoir lu un article du Petit Journal vers 1890 qui raconte une exécution au sabre en Tunisie. Sans doute la potence ne sera venue que tardivement alors.

Sur cette photo, la lunette semble d'un diamètre nettement supérieur à la machine métropolitaine de la même époque. D'ailleurs Fernand MEYSSONNIER, dans "paroles de bourreau", page 124 signale cette anomalie, qui permettait au condamné de pouvoir se "rétracter", jusqu'à rentrer le menton dans la lunette. FM précise qu'en 1958, lui et son père ont fait réduire ce diamètre par un menuisier.

Pour les amateurs de littérature, cette photo montre la guillotine qui a servi à clore le dernier chapitre du Roman de Albert CAMUS "l'Etranger", en guillotinant à Alger MEURSAULT, le héros pitoyable du grand roman. C'était la minute "la fiction rattrapée par la réalité"

Opinions des spécialistes sur ces deux guillotines. Est-ce sérieux ?


Par Archange - 27/11/2011



Par Archange - 27/11/2011


Légende de la photographie (seule indication) :
« Guillotine Forgeron. Exposition sur la Révolution et la guillotine. »
(cliché Roll, 1909).

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Par Archange - 27/11/2011



Par Archange - 27/11/2011


Le chansonnier Alexandre Leclerc, dit Alexandre Bruyant. (Cliché Roger-Violet)
Extrait de Promenades dans Paris, du marquis de Rochegude (1910)
« Ce chansonnier a installé dans son établissement à la fin de 1909 la guillotine historique qui avait été construite pendant la Terreur par ordre de Javogne, député de Rhône-et-Loire à la Convention. Cette guillotine, qui fonctionna pendant la Terreur à Feurs (Loire), a été mise en vente publique en décembre 1909 et adjugée 921 francs.»

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Alexandre Leclerc avait travaillé plusieurs années chez le chansonnier Aristide Bruant. Parodiant ce dernier, il pris le nom de Bruyant, copia sa tenue vestimentaire et s'installa à son compte, notamment au 14 bd Saint-Martin, dans son cabaret « Le Bruyant Alexandre », puis au 17 bd de Strasbourg. Bruant l'attaqua au tribunal pour plagiat. Après le procès des fameux "apaches" Manda-Leca", il fit chanter l'égérie de cette affaire, "Casque d'or", mais ce fut un échec, la dame manquant sérieusement de cordes vocales adéquates.

Un livre lui a été consacré :

HAMEL Maurice Le roman d'un chansonnier populaire ou les aventures du Bruyant Alexandre, chez Mademoiselle Fallet, 1929, Bois-Colombes.

Elle est bien connue cette guillotine (c’est le même exemplaire qui figure sur toutes les photos). Elle mesure 3,50 m de hauteur, ses deux montants sont surmontés de bonnets phrygiens grossièrement sculptés et peints en rouge. La traverse du haut porte l’inscription « An II de la République ». La lunette ne fonctionne que quand on l’actionne à la main.
Elle aurait été construite en 1793 et aurait été utilisée à Feurs ou Montbrison. Après la révolution, elle fut reléguée parmi les ferrailles de la mairie de Feurs. C’est là que vers 1866 un antiquaire de la rue de Châteaudun, à Paris, M. Bach, la découvrit. Il l’acheta pour une centaine de francs. Puis, en 1882, il la céda à un de ses confrères, M. Bigot (96 rue du Temple) qui l’exposa devant son magasin, dans la rue. Tous les journaux en parlèrent. On vint la voir de partout. Il y eu des rassemblements nécessitant un service d’ordre, si bien que la police pria M. Bigot de la rentrer à l’intérieur. Le peintre Forgeron désirait absolument l’acquérir. Au terme d’une discussion qui dura presque une journée, il finit par convaincre son propriétaire de la lui vendre pour 1500 francs. Somme qu’avait refusé de donner le musée Carnavalet. Par la suite, Bigot qu’on avait surnommé « l’homme à la guillotine » eut des regrets car le musée Tussaud, à Londres, assurait qui lui en aurait donné 3000 francs. La guillotine de Feurs est restée chez M. Forgeron jusqu’en décembre 1909, époque où elle fut proposée en vente publique et rachetée par le chansonnier Bruyant. Il y a cent ans donc. J’ignore – si elle existe encore – où elle se trouve aujourd’hui.

Merci beaucoup pour tous ces renseignements, Jourdan, car je ne ne suis pas une "pointure" sur la Veuve.

Savez-vous Jourdan si cette guillotine fut construite à l'origine aux formes et dimensions qu'on voit sur les photos? Ou bien si elle est un montage, peut-être basé sur quelques éléments de la machine originale, à l'object de l'exposer au public?

N'ayant pas eu l'occasion d'examiner cette machine de près, j'avoue qu'il m'est difficile de me prononcer avec certitude. A-t-elle réellement été utilisée ? Est-elle seulement capable de fonctionner ? S'agit-il d'un objet décoratif ?
Elle semble différer, en plusieurs points, des guillotines classiques de la révolution, que nous connaissons soit par les textes, les illustrations et les rares exemplaires conservés dans les musées. Comme l'absence d'une bascule, de toutes les pièces métalliques (tringle, poulie, mouton avec son couteau) ainsi que ses curieuses décorations et son socle assez étroit. Il se pourrait qu'elle soit l'oeuvre d'une artisan local. Je n'oublie pas que le XIXe siècle a eu aussi son lot de faussaires plus ou moins inspirés.

Merçi de votre réponse, Jourdan.

j'ai vu cette guillotine passer à Drouot entre 1985 et 1988, elle était présentée comme étant une guillotine ayant servi pour l'exécution des vendéens par les fameuses colonnes infernales du général Lazare Hoche.

Nous étions à cette vente avec Meyssonnier et je me souviens qu'elle avait fait 300.000 FF comme prix d'adjudication, ce qui nous avait paru très déraisonnable, surtout en raison du fait que les coulisses du montant droit paraissaient incompatibles avec une chute rationnelle du couperet...

à l'époque l'acheteuse avait refusé de me donner son identité...

pas de nouvelles depuis...

Bonsoir.
Ce n'est pas tant la guillotine qui me chagrine dans ce post que la mention de Hoche et de "ses colonnes infernales" Excusez- moi, mais je pense que ler susdit Hoche ne peut etre associe avec cette monstruosite. Il a effectivement promis la vie sauve aux combattants de Quiberon , qui ont en fait ete fusilles par les republicains, mais ce n'etait pas le fait de Hoche. Quant a le nommer responsable des colonnes infernales, c'est injuste. Hoch a apparemmenty commis des erreurs, mais de la a en faire un massacreur...OK, il avait une vie privee un peu legere...comme Bonaparte!

bonsoir,
le detail desdites colonnes:
la première division est dirigée par Duval, ses colonnes sont commandées par Daillac et Prevignaud. Les deux colonnes partent de Saint-Maixent et Parthenay et doivent arriver à La Caillere et Tallud-Sainte-Gemme ;
la deuxième division est dirigée par Grignon, ses colonnes sont commandées par lui-même et Lachenay : les deux colonnes partent de Bressuire et doivent arriver à La Flocellière et Pouzauges ;
la troisième division est dirigée par Boucret, ses colonnes sont commandées par lui-même et Caffin : les deux colonnes partent de Cholet et doivent arriver aux Epesses et à Saint-Laurent-sur-Sèvre ;
la quatrième division est dirigée par Turreau, ses colonnes sont commandées par lui-même et Bonnaire : les deux colonnes partent de Doué et doivent arriver à Cholet ;
la cinquième division est dirigée par Cordellier, ses colonnes sont commandées par lui-même et Crouzat : les deux colonnes partent de Brissac et doivent arriver à Jallais et Le May ;
la sixième division est dirigée par Jean-Baptiste Moulin, elle ne comporte qu'une colonne forte de 650 hommes qui partira des Ponts-de-Cé pour Sainte-Christine.
En complément, Turreau charge le général Haxo, qui poursuivait jusqu'alors Charette sur les côtes ouest de la Vendée, de former huit colonnes qui parcourront la Vendée d'ouest en est, allant à la rencontre des douze autres.source wikipedia

Une autre photo de la guillotine du présent sujet:

Alors s'agirait-il de la guillotine de ce local homonyme (caveau de la Guillotine) rue Galande ?

Le patron m'a dit il y a une dizaine d'années que sa guillotine avait servi en Vendée (dire qu'on tannait la peau des vendéens pour en faire des culottes et des abat-jours et que la Convention avait recommandé l'emploi des gaz pour liquider la population civile - combien d'abominations et de crimes horribles commis au nom de la défense des droits de l'Homme et de la Répu ... - notez que cela n'empécha pas Turreau d'e^tre primé par Louis XVIII - les paysans flingués au nom de la Liberté - de massacrer ceux qui ne sont pas d'accord ??? - comptant apparemment pour du beurre.).

Vous avez déjà noté sur le forum que cette guillotine est incompléte, mal montée (avec 2 lunettes dont une mise en haut entre les montants).

Est-ce celle du Bruyant Alexandre ?

Non, ce n'est pas la meme guillotine.

Celle du caveau est bien plus moderne de construction et est un affreux melange de guillotine Berger (lunettes en laiton visse, mouton a roulettes) avec une legende gravee (dans le laiton de la lunette) indiquant qu'elle daterait de la revolution.

Une demi lunette est montee directement sur le mouton (Comme ca on est sur de la rabattre en meme temps que la lame...)

Elle a une double-lunette inferieure d'une telle epaisseur qu'elle ne pourrait servir qu'a decapiter une giraffe.

A mon avis c'est le travail d'un faussaire pas tres fute qui a vu une photo d'une guillotine Berger demontee avec la lunette reposant contre le mouton d'ou cette construction debile. Il n'y aucun doute qu'elle n'a jamais vu la Revolution ni la Vendee.

Surprenant qu'il n'ait pas aussi ajoute une plaque indiquant qu'elle a aussi servit a executer Louis XVI, Marie-Antoinette et Robespierre

Quelques photos de l'horreur:

Et quelle est, plus ou moins, l'hauteur de cette guillotine?

Environ 3m d'apres les photos. Je ne l'ai pas vu en personne.

Bonjour.
Si ce site traitait de militaria, j'appellerais ca une bidouille!

Guillotine démontable, ayant servi aux républicains pendant la guerre de Vendée contre les Chouans, d'après le lieu qui l'expose : Le Caveau des oubliettes, rue Galande, à Paris (Vème). Club de jazz, installé dans l'ancien « Musée de la guillotine et de la torture ».
Le cliché est merdeux, mais je n'ai rien trouvé d'autre. Remarquez l'inscription ARMÉES DE LA RÉPUBLIQUE. Est-elle vraisemblable sur une guillotine ?

Je connais bien cette "guillotine" qui est vraisemblablement une reproduction moderne completement ratee (une moitie de la lunette attachee au mouton??). Je crois l'avoir discute ailleurs sur le forum.

Boisdejustice a écrit:

Je crois l'avoir discute ailleurs sur le forum.

Il me semble aussi, mais je n'ai pas retrouvé sur le forum.
Et, à votre avis, les guillotines démontables ont-elles existées pour la guerre de Vendée, et si oui, portaient-elles l'inscription : ARMÉES DE LA RÉPUBLIQUE ?