Les bagnes de Guyane

Document qui remet en perspective la répression très dure de la révolte des anarchistes, avec la publication d'une lettre inédite ** (la dénonciation de la préparation par un "mouton" qui avait été plus ou moins enrôlé sous la menace par ces Anars, et qui cherchait à sauver sa peau menacée des deux côtés en écrivant ce qu'il savait, suppliant qu'on l'éloigne de cette bande pour éviter les représailles)

** Trouvé aux archives départementales de Guyane.

J'ai déjà eu l'opportunité de dire le peu de cas que je faisais de la plupart des tenants de la "récupération individuelle", paravent bien commode pour justifier le vol avec violences (incluant l'assassinat) et ainsi la possibilité de bien vivre sans travailler (Girier n'entrait semble-t-il pas dans cette catégorie)
Là, leur projet aurait abouti à un horrible bain de sang qui aurait touché tant les gardiens que leurs familles (des femmes et des gosses)

Cela ne justifie pas qu'on ait massacré des types réduits à l'impuissance une fois leur projet démasqué, mais à défaut de justifier, ça l'explique. Les gardiens avaient des motifs d'être en rage

A noter que sans l'action courageuse du médecin, la répression aurait eu encore plus d'ampleur. A déplorer aussi l'hystérie collective qui a régné au sein du personnel présent sur les îles et de leurs épouses, pendant ces deux journées terribles.

Précision: la préméditation étant établie, si on les avait arrêtés et pas massacrés, le TMS les aurait sans aucun doute condamnés à mort et certains auraient été exécutés, les autres (graciés) auraient fait cinq ans de réclusion dans les cachots de Saint-Joseph. Avant les réformes "post Albert Londres", cela équivalait à la mort lente. La réclusion de St-Joseph était la vraie guillotine sèche.

Notons qu'internés aux îles, le sort des Anars était infiniment moins cruel que celui des milliers de pauvres bougres qui mouraient sur les chantiers forestiers en quelques mois (seul inconvénient: l'impossibilité de s'évader) : climat sain, pas de travail excessivement pénible faute de chantiers disponibles.

Il n'y eut dans l'histoire du bagne que deux vraies révoltes: celle-là et celle conduite par Joseph Laniot dit "le fauve", abattu sans état d'âme par Roger Flottat.

Merci pour ces informations précieuses, méconnues des non initiés... dont je fais partie, Benjamin.

Votre excellent site est à visiter sans modération :

http://www.bagnedeguyane.fr/

             

René Belbenoit