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| Auguste-Louis Chaumet - bourreau du bagne en Guyane | |
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Invité Invité
| Sujet: Auguste-Louis Chaumet - bourreau du bagne en Guyane Ven 30 Avr 2010 - 20:20 | |
| Dans un « Abrégé de ses mémoires » , le forçat Louis Auguste Chaumet, matricule 22310, mentionne qu'il est né le 27 juin 1860, à Courcelle (Seine-et-Marne). Il relate ensuite avoir été condamné à mort par la cour d'assises de Dijon, le 26-11-1887 (1) , pour une vague histoire de bagarre survenue en juillet 1887 avec des italiens. Par la suite, il sera gracié par le Président de la République, M. Jules Grévy, puis partira pour le bagne, en Guyane. Au vu de ses écrits, Chaumet parait un personnage peu sympathique, indulgent pour lui-même, et affabulateur sur les véritables raisons qui l'on fait condamné . Extrait de son abrégé de mémoire : « Je ne vais pas en cassation si faut mourir je suis résolu de suite si l’on veut et la rumeur publique disait que c’était honteux pour la Cour d’assises de condamner un Français qui était en pleine défense vis-à-vis de ces canailles d’Italiens, ces mangeurs de macaroni qui viennent exploiter la France, assassiner ses représentants. » Journal le FIGARO, du 27-11-1887. En prison, à Avignon, avant de partir pour le bagne, il collabore avec le personnel pénitentiaire pour empêcher une évasion de ses compagnons de cellule, allant jusqu'à user de violence envers des détenus, ce qui lui vaudra évidemment la reconnaissance de l'administration pénitentiaire. Au bagne, il est nommé contre-maitre aux incorrigibles et au quartier disciplinaire, puis sur proposition de l'administration pénitentiaire, il prend la suite de Lavantou, exécuteur des hautes-oeuvres. Chaumet se glorifie, dans cet abrégé, de son grand sang-froid d'exécuteur et parait très satisfait d'avoir à son actif 17 exécutions capitales, effectuées de 1889 à 1900. Atteint par la lèpre, il est admis à l'hôpital des lépreux de l'îlot Saint-Louis, sur le Maroni. On a écrit qu'il avait été contaminé par le bacille de cette maladie au cour d'une exécution capitale, le sang du condamné l'ayant éclaboussé. C'est improbable. Le bacille de la lèpre incube pendant plusieurs années (jusqu'à vingt), et le mode de contamination implique une fréquentation régulière du contaminé au contaminant. Il est donc impossible de savoir comment Chaumet à été infecté. Le docteur Cazanove, a publié dans les « Annales de médecine légale », de 1906, un article intitulé « La dépravation sexuelle chez les relégués à Saint-Jean-du-Maroni », où il émet une hypothèse sur la possible origine de la contamination de Chaumet : Par Archange 25/11/2011 «………. A ce même sujet, et à une époque où la transmission de la lèpre par hérédité ou par contagion est si discutée, il eût été intéressant de rechercher si la lèpre elle-même n''avait pas été quelquefois transmise par coït anal. Il nous a été impossible, malheureusement, étant données les difficultés inhérentes à ces recherches, d'en trouver un seul cas, pendant nos visites à l'îlot Saint-Louis, dans le Maroni, où sont isolés les lépreux. Cependant, pendant notre séjour à ia Guyane, le bourreau du bagne, un nommé Ch..., fut atteint de la lèpre. Or, ses fonctions, qu'il exerçait depuis longtemps, lui permettaient de vivre isolé. Et, tous mes collègues pensent qu'il avait contracté la lèpre par inoculation annale. » Un médecin, J. Tripot, raconte dans son ouvrage « Au pays de l'or…» sa rencontre en Guyane avec un capitaine de marine qui lui parle de Chaumet, qu'il a bien connu (J. Tripot transforme délibérément le nom de Chaumet en Chaumié, pour une raison de discrétion, dit-il) : « J'ai connu Chaumié, le bourreau, commença-t-il, alors qu'enseigne de vaisseau, je me trouvais affecté par mon service à de fréquents séjours dans les îles. Cet homme m'intéressa au début, par les dehors bourgeois et la bonhomie qu'il affectait :« La fatalité, monsieur, répétait-il presque toujours au début de chaque entretien, la fatalité nul n'y échappe. J'en sais quelque chose, car je suis un brave homme, moi, monsieur, tout condamné que je sois… Je fus, à mon sens, victime d'un tribunal qui ne sut point comprendre mon cas… » Et la litanie des récriminations commençait : « On fait le métier qu'on peut, n'est-il pas vrai ? J'étais lutteur, moi, et un honorable lutteur, correct dans mes coups, loyal dans mes prises de corps. Nul dans le dijonnais, où je me suis produit et où j'ai exercé brillamment, n'oserait prétendre le contraire. J'avais une femme qui faisait la quête et maniait assez bien le fleuret. Sous son maillot de parade, aussi bien le jour que le soir à la clarté des torches, elle produisait bel effet. Elle eut des admirateurs, c'est obligatoire dans le métier de banquiste. Je suis un être sociable : Je n'y attachait point plus d'importance qu'il ne faut. Malheureusement, un jour, une nuit plutôt, que j'avais bu peut-être un peu plus qu'il ne convient – on n'habite pas impunément un pays où le vignoble est supérieur — j'aperçus en rentrant dans ma roulotte, étendu sur ma couche auprès de ma fautive compagne, un jeune godelureau, un bourgeois, qui eût mieux fait de se trouver ailleurs, l'imprudent ! Je n'étais pas aller le chercher et je n'avais pas ma tête à moi. J'oubliais ma douceur accoutumée et, sans réfléchir aux conséquences, j'eus … un geste malheureux : j'octroyais au pauvre diable un regrettable coup de couteau dont il mourut. Il y a de ça longtemps déjà, monsieur. Je passai aux assises et je fus condamné alors qu'à l'époque d'aujourd'hui, n'importe quel jury de France et de Navarre m'acquitterait haut la main, car je n'avais fait que venger mon honneur, achevait M. Chaumié sur un ton déclamatoire et avec un geste théâtral : Et pourtant, voilà pourquoi je suis un bagnard, monsieur. » En ce point de son récit, M. Chaumié émettait un profond soupir, puis humait une vaste prise de tabac. Il n'ajoutait pas le paterne et débonnaire M. Chaumié, mais je m'étais informé, il avait réfléchi qu'il n'y a pas de petit bénéfice à dédaigner et — comme l'argent n'est plus d'aucune utilité à un mort — il avait complété ce qu'il appelait avec beaucoup d'euphémisme et de décence « son geste malheureux », par la subtilisation à son profit de la montre et du portemonnaie de l'important cadavre. Cette narration se renouvelait invariablement à chacune de nos entrevues et non moins invariablement, quand c'était fini, je m'exclamais pour ma part en matière de consolation : « Que voulez-vous, monsieur Chaumié, il faut s'avoir s'incliner et nul n'évite sa destinée ». « Mais j'étais un bon sujet, doux comme un agneau et on sut vite m'apprécier dans ma nouvelle position. Au bout de peu de temps, j'eus l'honneur d'être avantagé d'un office de confiance. J'ai omis de vous dire que j'avais été garçon boucher avant d'exercer la lutte : l'administration me nomma exécuteur. Je n'étais plus le vulgaire condamné, j'étais presque réhabilité, je devenais un fonctionnaire. J'aime mon métier, monsieur, — un homme doit toujours aimer sa profession — et, j'ose dire, j'ai perfectionné mon art. J'ai une méthode à moi pour trancher une tête qu'ignorera toujours votre Deibler de France, un pusillanime, un exécuteur sans doigté , sans imagination, un piètre confrère en somme, et qui, sans aides, serait incapable de se tirer d'affaire. Moi, je travaille seul, sans l'assistance de personne grâce à mon procédé dont je revendique hautement l'invention et que j'ai appelé le « coup du gaviot » (sic). Voila : quand un sujet a le cou dans la lunette, presque toujours il se trouve indocile, impatient, il se rebiffe avec inquiétude, ratatine son torse, ramasse ses reins, rentre la tête dans ses épaules…qu'arrive t-il ? Que le couperet en tombant fait une mauvaise section qui entaille trop haut sur la nuque. Souvent l'occiput est incisé et presque toujours la mâchoire abimée…l'ouvrage est mal fait…le fil de l'outil ébréché. Or j'évite, moi, tous ces inconvénients de la façon la plus simple du monde, mais encore fallait-il y songer : j'installe un poids d'un demi-kilo — ni plus ni moins — au haut de la machine. Au moment psychologique — vous suivez mon explication — je déclenche mon poids. Il tombe à pic sur la Tête de l'opéré. Etonné par le coup — c'était l'expression de M. Chaumié — le patient se détend instantanément, il cesse de se raidir, son revient à la normale, le couteau s'abat et j'obtiens une de ces coupures nettes, admirables, devant laquelle on ne peut que s'extasier quand on est connaisseur. » — Le capitaine a assisté à une exécution capitale. Il doit ensuite reprendre la navigation. Il poursuit son récit : «… Le soir, j'étais de quart et surveillais, de la passerelle, la manoeuvre de départ. Nous devions reconduire à Cayenne le procureur et les officiers de gendarmerie venus pour la funèbre cérémonie. Un surveillant m'apporta, de la part du directeur du pénitencier, une caissette — elle avait précédemment contenue des biscuits, — avec un mot me demandant de veiller soigneusement sur ce colis très fragile et de le remettre dès mon arrivée au major-chef de l'hôpital. Je portai ce dépôt dans ma cabine et l'installai intelligemment calé, pour qu'il n'eût pas à souffrir des coups de roulis , entre mon oreiller et la cloison de la couchette – une couchette sur laquelle je devais être plus tard des semaines à dormir, car soupçonnez-vous ce que contenait le… paquet, confié à mes bons soins ?… la tête du décapité !… A la suite de ces événements, j'eus horreur de Chaumié. Il se rendit compte de ma répulsion, d'ailleurs insurmontable.« — Que voulez-vous, me disait-il en manière d'excuse, le métier a ses inconvénients, c'est évident, mais il y a du bon aussi… et puis on est bourreau ou on ne l'est pas ! Veuillez songer qu'à chaque exécution, je touche une boîte de sardines, un litre de vin, un pain, et deux paquets de tabac, plus une gratification de cent francs… (2) C''est pourtant à considérer tout cela… » 1) Chaumet ne figure pas dans les « dossiers de grâce des condamnés à mort », aux Archives nationales, mais il y aussi des omissions pour d'autres condamnés. 2) Ces cent francs de 1907 représentent, environ, trois cent euros d'aujourd'hui.* A cette époque, le taux horaire d'un manoeuvre à Paris était d'une trentaine de centimes, soit trois francs pour une journée de travail de dix heures. On voit que la somme perçue par le bourreau pour une exécution capitale était très loin d'être négligeable. * Source : Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Par Archange 25/11/2011 Le docteur Tripot. Il était également membre de la Société de géographie de Paris.Docteur J. Tripot. « Au pays de l'or, des forçats et des peaux-rouges », Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1910 (2ème édition). Cet ouvrage relate une mission d'études scientifiques, composée de trois médecins, dont J. Tripot, et de deux enseignes de vaisseaux, ayant pour but l'exploration de diverses rivières de Guyane.Par Archange 25/11/2011 Ile Royale. Pierres situant l'emplacement de la guillotine. Elle fonctionna sur l'île jusqu'en 1927.
Dernière édition par mercattore le Lun 6 Déc 2010 - 14:20, édité 2 fois |
| | | hdesmorest Bourreau départemental
Nombre de messages : 236 Age : 113 Date d'inscription : 23/04/2010
| Sujet: Re: Auguste-Louis Chaumet - bourreau du bagne en Guyane Ven 30 Avr 2010 - 21:26 | |
| Bonsoir,
Merci à vous pour ce post fort intéressant.
Si le fichier des grâces auquel vous faites référence est celui auquel je pense, alors le Chaumet en question est bien nommé, mais à Chomet. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Auguste-Louis Chaumet - bourreau du bagne en Guyane Ven 30 Avr 2010 - 21:43 | |
| Je n'ai pas regardé à Chomet, effectivement ( le journal LE FIGARO écrit aussi Chomet, mais les canards orthographiaient mal les noms, parfois). Chaumet lui-même écrit Chaumet sur l'abrégé de ses mémoires. Ce qui est bizarre, c'est que le lien indiqué par Piotr ne fonctionne plus, alors qu'il fonctionnait encore il y a peu de temps ! Qu'en penser ? Enfin, merci pour l'info, hdesmoret. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Auguste-Louis Chaumet - bourreau du bagne en Guyane Ven 30 Avr 2010 - 21:49 | |
| Autre lien pour lire « L'abrégé des mémoires ». CAIRN : http://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2002-1-page-259.htm |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Auguste-Louis Chaumet - bourreau du bagne en Guyane Lun 6 Déc 2010 - 14:17 | |
| L'exécuteur Chomet est décédé à l'île des lépreux. Plus par des coups de couteau que de la lèpre, selon le docteur J. Tripot. |
| | | mercattore Monsieur de Paris
Nombre de messages : 553 Age : 83 Localisation : Paris Emploi : Retraité de l'édition du livre Date d'inscription : 13/03/2019
| Sujet: Re: Auguste-Louis Chaumet - bourreau du bagne en Guyane Jeu 1 Sep 2022 - 22:36 | |
| - La mémoire défaillante de Chaumet - Dans son ouvrage Bagnards - La terre de la grande punition - Cayenne 1852-1953, l’historien Michel Pierre consacre quelques pages à la Mort sous le couperet, en Guyane. Un passage concerne les mémoires de l’exécuteur Louis Chaumet.
Editions Autrement, 2000. 262 pages, broché, 17cm x 25cm. La couverture est une oeuvre du bagnard-peintre Francis Lagrange. Extrait du livre (les Notes ne proviennent pas du livre de Michel Pierre).
«… Monsieur le commandant des îles me dit vous voyez, Chaumet, vous devez accepter la place d’exécuteur puisque l’on veut s’intéresser à votre situation et après réflexion je répondis j’accepte et j’ai signé deux feuilles qui m’ont été présentées par M. le directeur de l’administration pénitentiaire. Cinq mois après j’ai reçu encore deux autres feuilles, venant du ministère, relatant ma nomination d’exécuteur des Hautes oeuvres de l’administration française et de la Guyane. Ces feuilles m’ont été présentées le 24 novembre 1889. Le 27 décembre de la même année j’ai exécuté deux européens Bonsil et Berdelot ».
Note : Bonsil et Berdelot ne figurent pas dans la base de données ANOM. Dans la mise en ligne, par le site CAIRN des Mémoires de Chaumet ils ne sont pas mentionnés non plus. Par contre, figurent Boniel et Berdelos, exécutés le 24 décembre 1889 est-il précisé. Sont-ils Auguste Bonnis et Jean-Marie Berdellou exécutés, selon le Palmarès, de Sylvain Larue, le 6 mai 1889 ( Palmarès des condamnés à mort, 1810-1977 ? Probablement. Mais recevant ses feuilles en novembre 1889, comment Chaumet peut-il avoir exécuté Bonis et Berdellou le 6 mai 1889, fait antérieur à sa nomination comme chef exécuteur ?
« Le 6 janvier 1890 deux Annamites, la cinquième exécution eu lieu trois années après en 1893. Ce fut un Arabe du nom de Salah ».
Note : Deux anamites ». Si l’on se réfère au Palmarès, il doit s’agir de Nguyen-van-Chanh et Vo Van Nguyễn. D’après le Palmarès ce fut la première exécution de Chaumet en tant que chef.
- Nguyen-van-Chanh, 35 ans, Anamite, journalier, transporté n°21234, condamné le 18 juin 1884 par la Cour criminelle de Bentré pour vol qualifié à dix ans de travaux forcés. » - Vo Van Nguyễn, 25 ans, Cochinchinois, cultivateur, transporté n°21682, condamné le 3 mai 1886 par la Cour criminelle de Mytho pour vol qualifié à dix ans de travaux forcés. Condamnés à mort par le Conseil de guerre de Cayenne le 13 août 1889. Exécutés à l’île Royale ».
Note : Salah : Si l’on se réfère au Palmarès il doit s’agir de Si Salah ben Elsi Mouhoub, 43 ans, sans profession, Algérien, transporté n° 17643, condamné à la peine de mort pour assassinat le 25 janvier 1876 par le 2ème Conseil de guerre de Constantine. Gracié le 4 mai 1876. Condamné à mort le 12 janvier 1893 par le TMS de Cayenne pour assassinat. Guillotiné à l’île Royale le 23 mai 1893.
Chomet continue de nommer les condamnés qu’il a exécutés :
« Ce 24 octobre 1894 le nommé Couli Marie, bourbonnais, qui m’avait servi d’aide dans mes deux premières exécutions doubles était guillotiné immédiatement après la révolte qui eut lieu à Saint-Joseph le 21 octobre dans laquelle deux surveillants perdirent la vie. Il ne voulait pas rester aux îles et avait demandé son envoi à Cayenne où, s’étant évadé, il désarma un surveillant militaire dans la brousse. Il était condamné à mort le 1er octobre 1894. »
Note : Couli Marie. Si l’on se réfère au Palmarès il doit s’agir de « Joseph Quilimari », 34 ans, domestique, transporté n°20123, condamné par la Cour d’assises de Saint-Denis-de-la-Réunion à cinq ans de travaux forcés pour vols qualifiés et complicité de vol. Aide du bourreau Chomet lors des exécutions de 1889 et 1890.
« Tanneur, ancien concessionnaire et Rabiah, ancien contremaitre des locaux disciplinaires des Roches, furent exécutés à deux mois d'intervalle. »
Note : Tanneur Louis Frédéric, 36 ans, menuisier, matricule 19.943. Né à Nantua (Ain). Condamné par la Cour d’assises de l’Ain aux travaux forcés à perpétuité le 21 juillet 1883 pour assassinats et vol commis entre le 11 et 16 avril 1883. - Embarqué le 6 décembre 1883 sur le Finistère à destination de la Guyane. - Condamné à la peine de mort le 11 juin 1896 par le TMS] de Cayenne, pour assassinat. - Exécuté aux îles du Salut le 6 juillet 1896.
Note : Rabiah. Si l’on se réfère au Palmarès, il doit s’agir de Rabah ben Tahar ould Guernich, 40 ans, cultivateur, algérien, transporté n°22240, condamné le 8 avril 1886 par la Cour d’assises de Constantine à la peine de mort. Gracié le 28 juin 1886. Condamné à mort en 1896 par le TMS de Cayenne. Exécuté le 6 mai 1896 à l’île Royale.
« Le 4 novembre suivant, ce fut le tour du condamné Fabre condamné par le Tribunal criminel de Cayenne pour assassinat commis à Saint-Joseph. »
Note : Fabre. S’agit-il de Jean-Alexis Favre exécuté, selon le Palmarès, le 28 décembre à l’île Royale ? Date d’exécution différente !
« 7 janvier 1897. Pascal, espagnol. »
Note : Pascal : S’agit-il de Domingo Pascual exécuté, selon le Palmarès le 19 janvier 1897 ? C’est probable. Date d’exécution différente de celle de Chomet !
« 1898 » (Note : Chomet la qualifie de grande année)
« 4 mars. Double exécution. Amati, italien, et Jean Mougin . »
Note : Amati. Si l’on se réfère au Palmarès il doit s’agir de François Amatti, 32 ans, Italien, journalier, transporté n°25155, condamné le 25 novembre 1891 par la Cour d’assises de l’Isère à douze ans de travaux forcés pour vol qualifié. »
Note : Jean Mougin : si l’on se réfère au Palmarès il doit s’agir de Claude Jeanmougin, manoeuvre, transporté n°23731, condamné par le Cour d’assises de l’Isère pour avoir, dans la nuit du 1 au 2 août 1889, quartier de L’Isle à Grenoble, violé et assommé mortellement à coups de canne plombée Marguerite Chaize, 35 ans, mendiante, considérée comme quasiment idiote et abandonné son corps dans une pépinière. Exécutés le 4 mars 1898 à l’île Royale.
« 21 juillet. Chauvin. Assassin du commandant du pénitencier des Roches le 14 du même mois. »
Note : Louis Alfred Chauvin, 23 ans, matricule 25185. Garçon boucher, né à Beaumont-sur-Sarthe (Sarthe). - Condamné aux travaux forcés à perpétuité le sept décembre 1891 par la cours d’Assises du Mans, pour assassinat commis le 25 septembre 1891. - Embarqué le 8 mai 1892 sur la Ville de Saint-Nazaire à destination de la Guyane. - Condamné à la peine de mort le 20 juillet 1898 par le ]Tribunal maritime spécial de Cayenne, pour vol, assassinat avec préméditation précédé de vol qualifié, tentative d’évasion. - Le Palmarès mentionne la date de son exécution au 26 juillet. - Le site CAIRN indique le nom de Chaufin pour cette exécution ! Site CAIRN : https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2002-1-page-259.htm[/i][/color][/i]
« 4 septembre. X. Assassin du docteur de Cayenne. »
Note : Si l’on se réfère au Palmarès il doit s’agir de Léon-Joseph Habémont, meurtrier du docteur Eugène Aquarone le 4 septembre. Le Palmarès indique le 7 septembre comme date d’exécution et non le 4.
« Octobre. X. Ancien relégué, condamné aux travaux forcés dans la colonie pour assassinat sur un de ses co-détenus et qui s’était rendu coupable de voies de fait sur le conducteur de travaux à Maroni. » (Chomet ne se souviens plus de son nom).
Note : Pour ces faits Le Palmarès mentionne « Un condamné. Exécution : fin 1898 » et s’interroge « Etait-ce Béral ? ».
« 05 mars 1900. Guise, martiniquais. »
Note : Louis Mathias Guise, dit Félix Majeur, 32ans, matricule 24.248, Gouadeloupéen. Né à Baillif (canton de Basse-Terre). - Accumule les années de prison par de multiples condamnations. - Condamné à la peine de mort le 25 septembre 1899 par le TMS de Cayenne pour évasion, tentative de vol qualifié, meurtre.
« Le 29 août quatre heures du matin l’on vient me chercher de île Royale pour emballer les bois de justice et le même jour à 11 heures j’ai embarqué sur le Cappy qui fit route vers Cayenne. Les bois de justice furent remisés au pénitencier. Le 3 septembre, après les ordres qui m’étaient donnés, j’ai monté la guillotine sur la place de la Geole et j’ai exécuté à 5h 45 du matin le civil Galibi condamné à mort par le tribunal criminel de Cayenne. »
Note : Si l’on se réfère au Palmarès il doit s’agir de Louis-Maximilien Galiby, exécuté à Cayenne.27 ans, charpentier, d’or venu de Martinique. Assassina, pour le voler, Zuiderzée, un autre chercheur d’or. . « Mes sept premières exécutions eurent lieu sous la présidence de M. Sadi Carnot. Les huit suivantes eurent lieu sous la présidence de M. Felix Faure, et les deux dernières sous celle de M. Loubet, ce qui fait un total de 17 exécutions du 24 novembre 1889 au 3 septembre 1900, sur 103 condamnations à mort prononcées par les tribunaux. Cinq condamnés se sont suicidés. … Je suis à Saint Joseph séparé du reste de la population pénale où je m’occupe de cultiver un petit coin de terre qui m’a été accordé par l’administration. J’y récolte des bananes recherchées pour leur bonne qualité ».
Saint-Joseph, le 6 février 1900. Chaumet Auguste Louis, exécuteur des hautes oeuvres de l’administration pénitentiaire de la Guyane française.
- Récit fait à la demande du docteur Lacassagne, alors expert en science criminologique…
- Cité par le mensuel cap, octobre 81, n°7.
Fin de la retranscription de l’extrait du livre de Michel Pierre Louis Chomet, devenu lépreux, est décédé le 4 septembre 1909, à l’îlot Saint-Louis (situé au milieu du fleuve Maroni). Il existait une autre petite terre pouvant accueillir des bagnards lépreux. Elle se situait à Acarouany, à 40km en amont de Mana. Mais selon l’étude de Jean-Lucien Sanchez sur Le bagne colonial de la Guyane française (XIXème-XXème siècles), les transportés au camp de la transportation de Saint-Laurent-du-Maroni, l’administration de cette léproserie refusa de recevoir des malades lépreux. Lire sur les lépreux du bagne de Guyane : http://bagnedeguyane.canalblog.com/archives/2013/04/09/26888076.html
Quelques remarques : dans son énumération des présidents de la République Chaumet omet la présidence de Jean-Casimir Périer (27 juin 1894 - 16 janvier 1895), période où furent exécutés les deux condamnés, Joseph Quilimari et Jean-Alexis Favre. Selon le Palmarès, est également exécuté, le 29 août 1898, Paul Philippe Sirven. Est-ce X, mentionné par Chaumet, dont il a oublié le nom ?
Forçats lépreux sur l’îlot Saint-Louis, en 1939 (Collection Raymond Méjat/ Pierre-André Martineau/CriminoCorpus) | |
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