Emplacements de la guillotine

Aide confirmé Nombre de messages : 45 Age : 45 Date d'inscription : 10/07/2010

La guillotine a voyagé de lieu en lieu dans Paris.
La première place connue est la Place de la Concorde (ex Place Louis XV,Place Louis XVI et Place de la Révolution en 1789) qui connaitra de célèbres condamnés. Une anecdote prétend que l'odeur du sang fut si forte, qu'un troupeau de boeufs refusa de traverser cette place!
Emplacements de la guillotine Concorde3

D'ailleurs, savez vous exactement où la guillotine se situait elle sur la Place?

Ensuite, elle déménagea Place de la Roquette devant la Prison.
On trouve les vestiges de la Guillotine. Ce sont en fait 5 dalles qui supportaient son poids!
Emplacements de la guillotine 800px-Dalle_guillotine_roquette1-300x225

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Aide confirmé Nombre de messages : 45 Age : 45 Date d'inscription : 10/07/2010

Un autre lieu Parisien, qui servit principalement sous la révolution, est la place de Grève (actuelle place de l'hôtel de ville). L'accusateur Fouquier- Tinville y fut guillotiné.
Emplacements de la guillotine Place-de-greve

Emplacements de la guillotine Place-de-greve

Merci Toinette pour vos recherches.

Cordialement

H. DESMOREST

Toinette a écrit:: Un autre lieu Parisien, qui servit principalement sous la révolution, est la place de Grève (actuelle place de l'hôtel de ville). L'accusateur Fouquier- Tinville y fut guillotiné.

... Et ce fut une très bonne chose! :cheers:

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Potius mori quam foedari

Aide confirmé Nombre de messages : 45 Age : 45 Date d'inscription : 10/07/2010

Ce fut "l'arroseur arrosé" car durant la Terreur, il envoya bon nombre de personnes à la guillotine.
Petite anecdote, il serra la main du bourreau ,qu'il connaissait, avant d'être exécuté!

Aide confirmé Nombre de messages : 45 Age : 45 Date d'inscription : 10/07/2010

La Place de la Nation, à Paris, ex Place du trône renversé sous la Révolution, a elle aussi accueilli la guillotine. Les habitants de la rue Saint Honoré se plaignant du passage des charrettes des condamnés se rendant sur la Place de la Concorde, sous leurs fenêtres, on installa la guillotine sur cette nouvelle place!
Emplacements de la guillotine Sans+titre

Emplacements de la guillotine Sans+titre

Aide confirmé Nombre de messages : 45 Age : 45 Date d'inscription : 10/07/2010

Toinette a écrit:: D'ailleurs, savez vous exactement où la guillotine se situait elle sur la Place?

D'aprés mes recherches, la guillotine se trouvait à l'emplacement exacte de l'obelisque sur la Place de la Concorde. Il faudrait que je me rende sur place pour voir!

Invité

Toinette a écrit:: La guillotine a voyagé de lieu en lieu dans Paris.
La première place connue est la Place de la Concorde (ex Place Louis XV,Place Louis XVI et Place de la Révolution en 1789) qui connaitra de célèbres condamnés. Une anecdote prétend que l'odeur du sang fut si forte, qu'un troupeau de boeufs refusa de traverser cette place!

D'ailleurs, savez vous exactement où la guillotine se situait elle sur la Place?

Ensuite, elle déménagea Place de la Roquette devant la Prison.
On trouve les vestiges de la Guillotine. Ce sont en fait 5 dalles qui supportaient son poids!

Ben non, Toinette, place de la Roquette c'était en 1851, et avant la Veuve était place Saint-Jacques et la première fois c'était place de Grève... Smile

Oui en effet.

Après les grandes effusions de la révolution, la guillotine se retrouva place de grève, lieu traditionnel des exécutions parisiennes, jusqu'à 1830 je crois.

C'est à la Barrière saint Jacques (emplacement de l'actuelle station de métro saint jacques) qu'elle décapité Lacenaire, je crois.

La peine de mort - Où sera placée la guillotine ? - Personne n'en veut - Une protestation de Montparnasse.

La condamnation à mort de Bidaud, qui attend en ce moment à la prison de la Santé qu'il soit statué définitivement sur son sort, remet en actualité la question de savoir où se feront désormais les exécutions capitales. L'endroit qui paraissait le plus désigné à l'attention administrative était la place Saint-Jacques.
Mais les habitants de ce quartier protestent avec la dernière énergie et, sur leur demande, M. Ranson, conseiller municipal de l'arrondissement, vient d'adresser à M. Combes, président du conseil des ministres, la protestation suivante :

Paris, le 31 juillet.

Monsieur le président- du conseil,

Par suite de la démolition de la prison de la Roquette et de son remplacement, en tant que Dépôt des condamnés, par celle de la Santé, c'est au quartier Montparnasse, que j'ai l'honneur de représenter, que paraît échoir le triste privilège d'être le lieu choisi pour les exécutions capitales.

La crainte que semblable décision n’intervienne a soulevé une émotion considérable parmi la population du quatorzième arrondissement, peu flattée de voir le châtiment suprême publiquement appliqué sur l'une de ses places.
Personnellement partisan de l'abolition de la peine de mort, j'ai, à ce sujet, obtenu à plusieurs reprises du conseil général et du conseil municipal qu'ils émettent un vœu en faveur de sa suppression.

En attendant la réalisation de ce vœu, les deux assemblées, toujours sur ma proposition, ont également demandé au Parlement, le vote d'une loi ordonnant qu'à l'avenir les exécutions capitales, ainsi que cela se pratique dans certains pays étrangers, auraient lieu à l'intérieur des prisons.

Lors d'une démarche faite par MM. Paul Strauss, sénateur ; Dubois, député et moi, auprès de M. Waldeck-Rousseau, M. le président du conseil avait bien voulu nous promettre de faire tous ses efforts pour que la loi sur la suppression de la publicité des exécutions capitales, votée par le Sénat, soit mise l'ordre du jour de la Chambre.
Malheureusement la discussion, ayant été interrompue, la loi n'a pu être entièrement examinée ni, par conséquent, adoptée.
Les choses sont donc restées en l'état ; la condamnation de Bidaud et le rejet de son pourvoi font de nouveau revivre la question du lieu des exécutions et craindre aux habitants du quatorzième arrondissement que l'endroit désigné soit le carrefour formé par l'intersection du boulevard Arago et de la rue Messier.

Or, vous savez, monsieur le président du conseil des ministres, quelles scènes scandaleuses accompagnent chaque exécution : la population de notre arrondissement, peu désireuse de voir transporter chez elle ces répugnants spectacles dont, avec juste raison, elle redoute les conséquences, serait heureuse de se les voir épargner.

C'est pourquoi, me faisant son interprète, je viens vous demander ,monsieur le président du conseil, de vouloir bien user de votre haute autorité pour qu'un précédent aussi fâcheux ne soit pas créé dans l'un des plus beaux-quartiers de Paris.

Avec l’espoir que vous voudrez bien admettre de si justes et si motivées réclamations,
Veuillez agréer, monsieur le président du conseil, etc., etc.

Ranson, conseiller municipal de Paris. Quartier Montparnasse.

Le Matin, n° 6 735 du 4 août 1902

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"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt

(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 Emplacements de la guillotine 741545

)

Toinette a écrit:: Petite anecdote, il serra la main du bourreau ,qu'il connaissait, avant d'être exécuté!

Beaucoup de sang froid!!!!

Bonsoir,

Je crois que de 1830 à 1851 les exécutions ont lieu à l'emplacement de l'actuelle station de métro Saint Jacques..

Existe t-il au moins une représentation ou photographie d'une exécution en ce lieu svp ?

Je n'ai pas de photos mais j'ai au moins la confirmation de ce que vous avancez. Wink

On appelait ça "la barrière d'Arcueil".

https://www.parisparcours.com/lieu/100151/35/emplacement-de-la-guillotine

https://criminocorpus.hypotheses.org/15665

Sujet: Re: Emplacements de la guillotine Lun 30 Sep 2019 - 17:33

Bonjour,
Voilà le sujet qui m’amène sur ce forum :
Le frère d’une aïeule de mon épouse fut guillotiné le 18 fructidor an II.
Il se nommait Jean Baptiste BOUVRET, était chanoine et prêtre desservant la paroisse de Bouilly (Yonne). Il était âgé de 32 ans lors de son exécution (né à Brienon-l’Archevêque (aujourd’hui Brienon-sur-Armançon dans l’Yonne) le 30.12.1761).

Les Archives Nationales possèdent les pièces relatives à cette affaire (sous la cote W445 / dossier 78).

En fin du jugement rendu le 18 fructidor an II, il est indiqué :
« … Ordonne qu’à la requête et diligence de l’accusateur public le présent jugement sera exécuté dans les vingt quatre heures sur la place publique de la grêve de cette commune, imprimé, publié et affiché dans toute l’étendue de la république française une et indivisible ».

L’acte de décès (reconstitué) aux Archives de Paris, daté du 21 fructidor, indique bien le décès le 18, « vu les extraits du jugement du tribunal révolutionnaire et du procès verbal d’exécution en date du dix huit de ce mois », sans mentionner le lieu du décès.

Concernant l’emplacement de la guillotine à cette date (18 fructidor an II soit 4 septembre 1794), les différents sites internet consultés n’indiquent pas tous la même chose :
- soit place de la Révolution (Concorde). Et elle n’aurait rejoint la place de Grève qu’à partir de novembre 1794….
- soit un retour place de Grève le 30 juillet 1794 (ce qui signifierait qu’elle y était bien le 4 septembre…)

Qu’en est-il donc exactement ?
Et en fonction du lieu, dans quel cimetière aurait-il pu être inhumé ? j’ai un peu de mal à m’y retrouver : on évoque souvent les 4 cimetières où furent inhumés les guillotinés jusqu’en juillet 1794, mais ensuite… ??

Merci pour votre aide
Fab

Sujet: Re: Emplacements de la guillotine Mar 1 Oct 2019 - 17:14

UNE SOURCE :

BOUVERET, âgé de 30 ans, né à Brinon-sur-Mençon, ex chanoine de Brinon, ensuite des servant de la paroisse de Bouilly, département de l'Yonne, condamné à mort le 18 fructidor an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris, comme convaincu d'avoir provoqué la dissolution de la Convention, et le discrédit des assignats.

A part les erreurs d’orthographe sur le lieu de naissance, le patronyme et l’âge, cette source correspond à votre recherche. Reste le lieu d’exécution et effectivement les sources divergent pour le 4 septembre 1794. Mais l’on remarque : fin du jugement « Ordonne qu’à la requête et diligence de l’accusateur public le présent jugement sera exécuté dans les vingt quatre heures sur la place publique de la grêve de cette commune ».

Donc, le lieu d’exécution est clairement indiqué : place de Grève (aujourd’hui place de l’Hôtel de ville).
Si l’on tient pour acquit la place de Grève, il faut rechercher le lieu d’inhumation. Personnellement, je pencherai pour le cimetière Sainte-Catherine (disparu, Vème arrondissement aujourd’hui, rue du Fer-à-Moulin). Et ensuite : là, c’est compliqué : à-t-il fait partie des transférés aux Catacombes de Paris ? à-t-il été transféré, comme les 4 sergents de la Rochelle, au cimetière du Sud ? (cimetière du Montparnasse - Paris XIVème). Qui le sait ?

Sujet: Re: Emplacements de la guillotine Mer 2 Oct 2019 - 11:41

Confirmation du lieu d’exécution.

Extrait de Les martyrs de la foi pendant la révolution française, ou Martyrologue des pontifes, prêtres, religieux, religieuses, laïcs de l’un ou l’autre sexe, qui périrent alors pour le foi. Chez Germain Mathiot, libraire. Paris, 1821.

BOUVRET (Jean-baptiste), prêtre et chanoine de la collégiale de Brinon-l’Archevèque, au diocèse de Sens, était né à Brinon même, en 1762. Lorsqu'en 1791, l'Assemblée Constituante eut aboli les anciens chapitres, Bouvret, prêtre depuis 1786 seulement, et plein de l'ardeur sacerdotale, se voua au service spirituel de la paroisse de Bouilly, où il continua d'exercer le ministère sacerdotal avec assez de bonheur jusqu’en 1794, mais alors il ne lui fut plus possible d’échapper au débordement d’impiété féroce qui distingua cette époque. Arrêté à l’âge de 32ans, et transféré à Paris, il y fut solennellement accusé devant le tribunal révolutionnaire, le 18 fructidor an II (4septembre 1794), d'avoir tenu, dans la commune de Bouilly, une conduite fanatique et des propos contre-révolutionnaires, et d'avoir eu des intelligences avec les prêtres réfractaires ». Quoique Robespienre eût cessé de vivre depuis six semaines, et que la Convention affectât de rejeter sur lui seul toutes les horreurs dont elle avait été complice, le tribunal, par le jugement qu'il rendit ce jour-même contre Bouvret, d'après les principes qu'elle professait, montra qu'elle n'avait rien perdu de sa férocité contre les prêtres. Les juges condamnèrent sa personne à la peine de mort, et ses biens à la confiscation. Evitant toutefois avec perfidie de paraître, dans cette sentence, aussi acharnés contre le caractère sacerdotal, ils ne purent la motiver qu'en disant assez vaguement « qu'il avait tenu, dans la commune de Bouilly, en 1792 (où commencèrent les persécutions contre les prêtres non-absermentés), des propos tendant à provoquer dissolution de la représentation nationale et le discrédit des assignats; comme encore de l'avoir fait dans des intentions contre-révolutionnaires ». Cette sentence fut exécutée le même jour, sur la place de Grève.

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