Quelques extrait du recit d'Emile Sasco concernant la condamnation a mort d'Auguste Neel:
...A l’unanimité le Conseil émettait l’avis que dans un but préservation sociale il n’y avait pas lieu d’appuyer le recours du condamné, l’horrible cruauté qui marquait le meurtre de Coupard excluait tout sentiment de commisération. D’autre part il importait de ne pas laisser dans le public cette croyance que la meilleure excuse à présenter devant la justice était son état d’ivresse.
D’ailleurs à ces raisons s’en ajoutait une autre qui était point un effet sans importance. Deux condamnations à mort pour assassinat prononcés en 1876 et 1886 avaient été commuées en celles des travaux forces a perpétuité (1 – Voir page.13) Depuis lors, et il faut bien le dire ces deux mesures de clémence avaient eu pour résultat d’accréditer dans la population l’idée que la peine de mort était virtuellement abolie aux îles Saint-Pierre et Miquelon, faute de pouvoir l’y faire exécuter dans les formes prescrites par le code pénal français. (2 –Voir page.13) Il convenait de dissiper cette idée. L’autorité administrative aurait dont l’obligation et le devoir d’intervenir en haut lieu pour que la justice suive son cours, si le Chef de l’Etat refusait la grâce de Néel...
(1) Ressource, Célestin, marin-pêcheur français condamné à mort, le 16 juin 1876, comme convaincu d’avoir au mois d’octobre 1873, a bord d’un bateau anglais naviguant entre les îles Saint-Pierre et Miquelon et Terre-Neuve volontairement donné la mort à coups de casse-tête aux nommés Farrell, Oswen; Farrell, Daniel; et Harvey Shon avec la circonstance de concomitance de ces meurtres entre eux et de préméditation en ce qui concerne celui Harvey.
Zuzuarreguy Carlos, sujet espagnol, condamné à mort le 26 août 1886 comme convaincu d’avoir à Saint-Pierre le 30 juillet précèdent, avec préméditation tué, en le décapitant d’un coup de hache de charpentier, Stanislas Coste, son camarade de travail, alors que ce malheureux, agenouillé et la tête baissée, coupait du menu bois.
(2) Il est avéré que ce furent, à l’époque de ces crimes, des considérations d’ordre matériel qui s’opposèrent à l’exécution des deux assassins. En effet, la situation des condamnés se serait aggravée de ce fait qu’il n’y avait ni guillotine, ni exécuteur des hautes oeuvres dans la colonie, que par conséquent il aurait fallu un temps nécessairement long pour que la justice suive son cours prolongeant ainsi inhumainement les angoisses de ces condamnés, si peu intéressant fussent-ils.
C’est dans ces conditions que le Conseil privé en signalant ces circonstances au Chef de l’Etat décidait de s’en remettre entièrement à sa sagesse.
Il est fort possible qu'on ait envisage d'executer la condamnation a mort precedant celle de Neel et dans ce cas on aurait pu explorer l'achat d'une guillotine de fabrication locale (USA). Pour l'execution de Neel on emprunta la guillotine de la Martinique. Apres cela une guillotine Berger fut achetee en France et entreposee a St Pierre a partir de 1890.