Le Gonidec est un lettré trés connu en Bretagne. Des rues portent son nom. Il fut arraché de la charette qui le menait à la guillotine. Je n'ai pas plus de précisions sur la façon dont cela s'est passé.
Jean François Marie Maurice Agathe Le Gonidec est né au Conquet en 1775, fils de Charles Robert Le Gonidec, chevalier, commis de la ferme des devoirs. Sa femme décédée, le père de l’enfant l’abandonna. Il fut recueilli à l’âge de trois ans par madame de Kersauzon sa marraine, au château de Kerjan-Mol (Trébabu). Plus tard il fit ses études au collège de Tréguier. Emprisonné comme aristocrate pendant la Révolution, il fut libéré en décembre 1794. Olivier Le Gall « Le Gonidec et son tombeau 1845 », enjolive cette période de la vie de son héros : « Le Gonidec est conduit à Brest, on le jette dans un cachot, il est condamné à mort. Un coup de main audacieux le délivre comme on le conduisait au supplice ; la femme d’un fougueux terroriste le cache pendant quelques heures, il se rend sur la côte et un pêcheur se hasardant à passer sur la mer, le débarque sur le rivage de la Cornouaille insulaire. » Plus tard rentré clandestinement en France, Le Gonidec aurait été lieutenant-colonel de bandes de chouans dans l’ouest de la France. Bénéficiant de l’amnistie du 18 brumaire 1804, il quitte la Bretagne pour Paris, sa vie littéraire commence tandis qu’il travaille au quotidien pour l’administration forestière.
- En 1806, il publie une étude sur la similitude des noms de lieux et patronymes en Bretagne, Ecosse, Irlande, Pays de Galles et Cornouaille Anglaise.
- 1807, il rédige une grammaire bretonne
- 1819, il publie un dictionnaire celto-breton
- 1821, parution du dictionnaire breton-français complété plus tard par La Villemarqué
- 1827, en collaboration avec deux pasteurs gallois il traduit la bible en breton
- On lui doit aussi des traductions de livres pieux en breton, « Katekiz historik de Fleury, Testamant coz, Testamant nevez etc…
- 1838, il anime avec La Villemarqué, Brizeux, Price et Jones, le « Mouvement de la Renaissance celtique ».
- Mort à Paris le 12 octobre 1838, il est inhumé au cimetière de Montmartre.
Ses amis, Brizeux, La Villemarqué, Souvestre, Pol de Courcy… lancent alors une souscription pour lui élever un monument dans son pays natal. En 1845, une stèle est dressée à la mémoire de Le Gonidec dans le cimetière de Lochrist. Ses cendres arrivées de Paris par la malle-poste dans un sac, sont placées dans le tombeau qu’on a préparé à cet effet et sur lequel on peut lire :
Peûlvan diskit d’ann holl hano ar Gonidek
Den gwisiek ha für, tad ar gwir breïzonek
Pierre apprends à tous le nom de Le Gonidec
Homme savant et sage, père du véritable breton.
Les années ont passé depuis, l’œuvre de Le Gonidec est tombée dans l’oubli, du moins de ce côté-ci du « Channel », car depuis que la commune du Conquet est jumelée avec celle de Llandeilo au pays de Galles, les délégations galloises ne manquent pas le détour par le cimetière de Lochrist.
Jean Pierre Clochon pour l'association "Phase", marche de printemps 2006 complété octobre 2006