Pierre Kuntz, 1893 - L’os du moutonSource : le site de Bois de justice. À visiter... sans modération :
http://boisdejustice.com/Home/Main.html
Les faitsPierre Kuntz, 23 ans. Tua pour la voler le 7 février 1893 Mlle Angélique Falguier, rentière, 60 ans, rue Berthe à Paris.
Condamnation : 10 octobre 1893
Exécution : 1er décembre 1893 à Paris.
Source : l’excellent site de Nemo-Sylvain Larue :
http://guillotine.voila.net/Palmares1871_1977.html
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Le crime de la rue BertheUne vieille demoiselle, Angélique Falguier âgée de cinquante-huit ans, habite 38 rue Berthe, au premier étage d'une maison dont elle est propriétaire.
Elle vit seule ; et, comme elle a la réputation dans le quartier Clignancourt d'être riche, on lui a prédit, à diverses reprises, qu'elle serait, un jour ou l'autre, assassinée par des malfaiteurs.
Cette prédiction a failli se réaliser hier :
Un visiteur suspectDans la matinée, vers neuf heures, un jeune homme de vingt ans, l'aspect misérable, portant une cotte rapiécée et une casquette, la figure hâve, se présentait chez la concierge de l’immeuble, Mme Maison, demandait la propriétaire, Mlle Falguier, et montait frapper à son logement situé, nous l'avons dit, au premier étage.
Ne recevant aucune réponse, il prit bientôt le parti de descendre.
Après avoir fait pendant une demi-heure les cent pas dans la rue Berthe, il remonta : Mlle Falguier était toujours couchée et ne se pressait pas d’ouvrir.
Le visiteur partit mais revint vers onze heures.
La concierge, qui trouvait son obstination suspecte, le suivit dans l’escalier et vit, cette fois, la propriétaire ouvrir la porte de son logement, prendre une lettre des mains de l'inconnu et le faire entrer chez elle.
Elle rentra alors dans sa loge à peu près rassurée.
Le crimeMais tout à coup des appels désespérés retentirent :
- À moi ! au secours ! on m'assassine !
Mme Maison reconnut la voix de sa maîtresse et accourut à ses cris.
À ce moment arrivait, pour le déjeuner, son mari qui travaille dans le voisinage ; il comprit tout de suite la situation et, s’armant d'une pince en fer s'élança dans l'escalier.
Il monta les marches quatre à quatre et se trouva, en un clin d’œil, au premier étage ; la porte du logement de Mlle Falguier fut enfoncés et M. Maison trouva la vieille fille gisant par terre dans une mare de sang et, à ses côtés, le malfaiteur qui, un os de mouton à la main, se disposait à l’achever.
Une lutte terrible s'engagea entre les deux hommes.
Mais des passants s’arrêtaient déjà dans la rue ; la concierge, d'une voix que l'émotion rendait tremblante, leur expliquait ce qui se passait en haut et ils montèrent à leur tour.
Le jeune assassin put enfin être désarmé et maîtrisé.
Des gardiens de la paix prévenus arrivèrent bientôt 38 rue Berthe, et ils durent déployer les plus grands efforts pour protéger le coupable contre les fureurs de la foule et le conduire rue Marcadet, 66, au commissariat de police du quartier Clignancourt.
M. Archer a procédé, dans l'après-midi, à son interrogatoire ; il déclaré s'appeler Pierre Kuntz et avoir été employé à la Compagnie de l'Est.
Quant à l’état de la victime, quoique grave, il ne parait pas désespéré.
Le Petit parisien, n° 5 948 du 8 février 1893°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-
Le Petit Journal, n° 11 247 du 11 octobre 1893°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-°-
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Le Petit Journal, n° 11 299 du 2 décembre 1893