LE COMMISSAIRE GALIBERT
Le 2 février 1966, Maurice Galibert, chef du groupe de répression du banditisme (de la première brigade mobile) entre dans le bar "Le Saint-Clair", rue d'Armaillé (Paris XVIIème), avec ses hommes. Il est venu pour le Ny *, un ancien truand de la bande à Pierre Loutrel, soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement du leader marocain Medhi ben Barka en 1965, et qui fréquenterait l'établissement.
Au cours de la vérification d'identité des clients les policiers s'aperçoivent que l'un d'eux fait l'objet de recherches actives.
Il s'agit de Christian David, fiché comme individu dangereux.
Les policiers lui donnent l'ordre de les suivre et c'est alors qu'une boulette va se produire. David demande à prendre son imperméable, ce qui lui est accordé ! (les policiers ont raconté qu'il avait sorti une carte du SAC (service d'action civique) lors de son interpellation, c'est possible, car il travailla pour cette douteuse organisation gaulliste, et cela pouvait aider dans pas mal de cas). En prenant son imperméable, David glisse une main de l'une des poches, en sort un pistolet et tire sur les policiers.
Le commissaire Galibert est tué, deux policiers sont touchés. David prend la fuite sans être rejoint.
On apprendra plus tard qu'il a quitté la France après ce meurtre et s'est réfugié en Amérique du sud, travaillant pour Joseph Ricord, un des manitous de la french-connection, qui fit de bonnes affaires, pendant la guerre de 40, avec le redoutable et célèbre Henri Lafont.
En octobre 1972, David est arrêté par la police brésilienne et extradé aux États-Unis. Condamné pour trafic de drogue, il y purge une longue peine de prison et en 1985 il est extradé en France. Ricord, également extradé aux États-Unis, et condamné, meurt en prison.
Christian David fera tout pour retarder son procès et…. vingt-trois ans après le meurtre du commissaire Galibert, le 14 septembre 1989, la cours d'assises de Paris le condamne à quinze ans de réclusion.
* Julien (André) le Ny. Condamné par contumace en 1967 (cours d'assises de Paris) à la réclusion criminelle à perpétuité, ainsi que Georges Bouchesseiche (bande Loutrel, bande Bony-Lafont), Jean Palisse etc. pour l'enlèvement de Medhi ben Barka. Réfugié au Maroc, ainsi que Georges Boucheseiche, Jean Palisse, il sera éliminé (fin 1972 ou 1973, idem Bouchesseiche) après sa mise en résidence surveillée par les autorités marocaines.