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 Hélène Gillet - 1625

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MessageSujet: Hélène Gillet - 1625   Hélène Gillet - 1625 EmptyMar 19 Fév 2013 - 20:25

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57883969/f23.image.r=GUILLOTINE.langFR


affraid
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MessageSujet: Re: Hélène Gillet - 1625   Hélène Gillet - 1625 EmptyMar 19 Fév 2013 - 21:36

tof1 a écrit:
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57883969/f23.image.r=GUILLOTINE.langFR affraid
Ce lien qui ouvre la page "La guillotine en 1793", Tof.

_________________
"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt
(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 Hélène Gillet - 1625 741545 )
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MessageSujet: Re: Hélène Gillet - 1625   Hélène Gillet - 1625 EmptyMer 20 Fév 2013 - 8:20

il y a un chapitre au debut du livre concernant helene gillet nomme l'ancien regime
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MessageSujet: Re: Hélène Gillet - 1625   Hélène Gillet - 1625 EmptyJeu 21 Fév 2013 - 17:01


Hélène Gillet

-----=-----
L'affaire Hélène Gillet fit date dans la jurisprudence du royaume et fut relatée dans de nombreux traités et manuels de justice tout au long des XVIIème et XVIIIème siècles. Nous suivrons ici la narration raisonnée de maître Richer, avocat à Paris dans les années 1770.
Tout commença à la fin de l'année 1624, dans la petite ville de Bourg-en-Bresse alors que le royaume tout entier s'apprêtait à préparer les réjouissances qui devaient se dérouler à l'occasion du mariage de madame Henriette, sœur du roi Louis XIII avec Charles Ier, roi d'Angleterre.

" Le résultat du procès-verbal de visite fut qu'elle avait été délivrée d'un enfant depuis quinze jours... "
Hélène Gillet, âgée de 22 ans, était fille du châtelain de Bourg-en-Bresse. Elle fut soupçonnée en octobre 1624 d'être enceinte mais les symptômes qui avaient occasionnés ce soupçon disparurent au bout de quelques temps. Cette rumeur alimentait toutes les conversations de la ville.

Enfin, le lieutenant particulier, prenant le bruit public pour une dénonciation, ordonna qu'Hélène Gillet serait visitée par les matrones. Le résultat du procès-verbal de visite fut qu'elle avait été délivrée d'un enfant depuis quinze jours. L'accusée fut décrétée et constituée prisonnière. Elle convint, lors de son interrogatoire, qu'un jeune homme qui demeurait dans le voisinage de Bourg et qui venait enseigner à lire et à écrire à ses frères, était devenu amoureux d'elle. Elle avait toujours résisté à ses sollicitations, mais qu'enfin, il avait su gagner une des servantes de sa mère qui l'avait enfermée il y a quelques mois dans une chambre avec ce jeune homme qui l'avait violée. Et que le trouble où cet attentat l'avait jetée ne lui avait laissé ni la force, ni la liberté d'appeler à son secours. Quant aux couches, elle n'en voulait pas convenir. Et ce qui est vraisemblablement l'obligeait à se tenir sur la négative à cet égard, c'est qu'elle ne pouvait rendre compte de l'enfant qu'elle avait mis au monde. Elle était sans doute instruite de l'édite d'Henri II de 1556 qui ordonne que toutes les femmes qui auraient celé leur grossesse et leur accouchement et dont les enfants seraient morts sans avoir reçu le saint sacrement de baptême, seraient présumées coupables de la mort de leurs enfants et condamnées au dernier supplice (...)

" Elle fut condamnée par sentence du 6 février 1625 à avoir la tête tranchée... "
Hélène Gillet pouvait d'autant moins ignorer cette loi que l'on exécutait alors ponctuellement l'édit de 1585 qui enjoint aux curés de la publier aux prônes de leurs messes paroissiales, de trois mois en trois mois et aux procureurs du roi et des seigneurs haut justicier de tenir la main à ce que cette publication soit faite.
Le rapport des matrones qui avaient cru remarquer les traces d'un accouchement était sans doute une présomption très forte mais ce n'était qu'une présomption qui ne suffisait pas pour opérer une condamnation au dernier supplice.

Le juge était dans cette perplexité quand un soldat, en se promenant, aperçut un corbeau qui faisait des efforts pour tirer un linge d'un creux qui était au pied d'un mur voisin du jardin du père de l'accusé. Il approcha et trouva dans ce linge le cadavre d'un petit enfant. Il alla sur-le-champ faire sa déclaration en justice. On fit la levée du cadavre et du linge qui l'enveloppait. Il se trouva que ce linge était une chemise qui, par la qualité de la toile et par la grandeur était pareille à celles de l'accusée et était marquée, comme elles, des deux lettres H et G, Hélène Gillet.

Le juge crut trouver dans la réunion de ces circonstances un motif suffisant pour se déterminer. Le public, sur les apparences qui annoncent ordinairement la grossesse, avait accusé hautement cette fille d'être enceinte. Quand les marques de la grossesse eurent disparu, des sages-femmes commises par la justice déclarèrent, sous la loi du serment, que cette même fille, que l'on avait vue grosse, portait tous les symptômes d'un accouchement qui avait tout au plus, lors de leur visite quinze jours de date. Et c'était à peu près l'époque où l'on avait remarqué qu’Hélène Gillet avait cessé de paraître enceinte. Le viol dont elle était convenue elle-même, était une cause toute naturelle de la grossesse dont le public l'avait accusée et de l'accouchement dont les femmes de l'art avaient trouvé les traces. Et ces présomptions paraissaient d'autant plus déterminantes que les époques s'accordaient parfaitement avec le cours de la nature. Du jour du viol dont Hélène Gillet convenait, à la date que les matrones assignaient à l'accouchement dont elles avaient trouvé des traces, on comptait à peu près neuf mois. Et le bruit de la grossesse produit par les apparences avait commencé à se répandre deux mois ou environ avant le terme que les sages-femmes avaient assigné aux couches.

Toutes ces circonstances réunies étaient encore fortifiées par l'enfant que le soldat avait trouvé dans le voisinage de la maison d'Hélène Gillet et enveloppé dans une chemise qui appartenait constamment à cette fille.
Enfin le juge crut sa religion suffisamment instruite par les présomptions contre l'accusée et prit sur lui de la condamner par sentence du 6 février 1625 à avoir la tête tranchée.

" Le bourreau reprend le sabre, en décharge un second coup sur la victime et la manque encore... "
La sentence fut confirmée le 12 mai 1625 par arrêt du parlement de Dijon qui ordonna que l'exécution se ferait dans cette ville. Le bourreau fut averti de se préparer pour le faire le lendemain. Il se confessa le matin et communia. Arrivé au lieu du supplice avec la malheureuse qu'il devait faire mourir, il donne en public toutes les marques de la plus grande inquiétude. Il chancelle et il se tord le bras. Il les lève vers le ciel, il se met à genoux, se relève, se rejette à terre, demande pardon à la patiente et aux prêtres qui l'assistent, leur bénédiction.
Enfin le bourreau, après avoir dit qu'il souhaitait être à la place de la patiente qui se prépare à recevoir le coup, lève le coutelas et la frappe dans l'épaule gauche. Hélène Gillet tombe sur le côté droit. Le bourreau quitte son arme, se présente au peuple et demande la mort. Le peuple s'émeut et fait voler des pierres sur ce malheureux.

Sa femme qui avait été témoin de la répugnance avec laquelle il s'était chargé de cette commission, l'avait accompagné pour l'engager à la conduire à fin. Elle relève la patiente qui s'avança d'elle-même vers le poteau, se remit à genoux et présenta sa tête. Le bourreau reprend le sabre de la main de sa femme, en décharge un second coup sur la victime et la manque encore. La fureur du peuple redouble : le bourreau se sauve dans une chapelle qui était au pied de l'échafaud. Sa femme reste seule avec la patiente qui est tombée sur le coutelas, prend la corde qui avait servi à lier la malheureuse Hélène Gillet et la lui passe au cou. Cette fille se défend, l'autre lui donne des coups sur l'estomac et sur les mains, la secoue cinq ou six fois pour l'étrangler. Se sentant frappée de coups de pierres, elle tire par la tête cette infortunée à moitié morte vers les marches de l'échafaud, prend des ciseaux long d'un demi-pied, veut lui couper la gorge et lui fit jusqu'à dix plaies tant au visage, qu'au cou et à l'estomac.

Enfin le peuple, ne pouvant plus supporter un spectacle si horrible, arrache le corps des mains de cette femme, qu'il massacre ainsi que son mari. On emporte la malheureuse Gillet chez un chirurgien dont les secours lui firent revenir les esprits. Elle s'écrie alors :
" Je savais bien que Dieu m'assisterait ! "
Le parlement la mit sous la garde d'un huissier jusqu'à ce qu'il en fut autrement ordonné

Le récit est tiré des mémoires du temps et d'autres pièces authentiques. Mais je n'ai pu découvrir quel pouvait être le motif du trouble dont le bourreau fut agité, de la répugnance qu'il témoigna pour cette exécution et de l'acharnement féroce de sa femme contre la malheureuse victime qu'elle voulait immoler. Il peut se faire que cet homme n'exerçât que malgré lui cet infâme métier, que des circonstances l'avaient obligé d'embrasser et que sa femme qui y était attachée par sa naissance, voulut le forcer à l'exercer, l'y excitât par sa présence et voulut le substituer pour ne pas perdre la rétribution attachée à cette horrible fonction.
Quoi qu'il en soit, un concours de circonstances heureuses opéra le salut d'Hélène Gillet.

Que se passa-t-il pour l'accusée ?
Un condamné qui a été exécuté et qui survit à son exécution doit être exécuté. Il est réputé mort et le jugement est censé consommé. On ne peut pas dire qu'on lui impose une nouvelle peine pour le même crime puisqu'on ne lui fait subir que celle à laquelle il avait été condamné et qui n'avait pas été exécuté. D'ailleurs les jugements de condamnation à mort portent la clause : tant que mort s'ensuive.
Le parlement de Dijon se serait donc trouvé dans la nécessité de faire mourir Hélène Gillet, s'il eut été en fonction. Mais il entra, le lendemain même de cette catastrophe dans des vacances ordonnées par lettres patentes dont le motif était vraisemblablement les réjouissances qui se faisaient par tout le royaume à l'occasion du mariage de Madame Henriette, sœur du roi Louis XIII avec Charles Ier, roi d'Angleterre.
Des personnes charitables profitèrent de cette circonstance pour solliciter la grâce de cette malheureuse Hélène Gillet. Elle fut accordée par des lettres d'abolition datées de Paris au mois de mai 1625.

Hélène Gillet était-elle vraiment coupable ?
Il faut convenir que cet officier de justice écouta un peu trop le préjugé qui résultait nécessairement de la réunion de tous ces faits. Il était bien difficile sans doute de ne pas croire qu'Hélène Gillet était mère de l'enfant trouvé par le soldat. Mais les motifs qui peuvent faire naître les soupçons les plus violents de l'esprit d'un homme sage et prudent, qui peuvent même lui servir de guide dans sa conduite et la déterminer ne sont pas suffisants pour fixer la justice et dicter ses ordres. Elle doit rester indécise tant qu'elle n'aperçoit que des présomptions, parce qu'il n'y a point de présomption à laquelle on ne puisse opposer des possibilités qui les balancent ou du moins les affaiblissent.
Or, on avait connaissance de la grossesse imputée à l'accusée par la voix publique et les bruits populaires. Ont-ils jamais été et peuvent-ils jamais être regardés comme une preuve juridique ? La déposition des sages-femmes est-elle infaillible ? Combien de causes naturelles ne pourrait-on pas alléguer qui auraient pu les induire en erreur, sans compter la prévention dans laquelle elles ont pu être induites par la renommée ? La circonstance de l'enfant trouvé enveloppé dans une des chemises de l'accusée peut-être le résultat d'une précaution prise par la vraie coupable pour détourner d'elle les soupçons et les faire tomber sur Hélène Gillet ? Enfin, on sait qu'il s'en faut beaucoup qu'un viol, ou même l'approche d'un homme, fût-elle de concert avec la femme, produise nécessairement et infailliblement une grossesse et un accouchement.

(1) Causes célèbres et intéressantes avec les jugements qui les ont décidés ; rédigées de nouveau par M. Richer, Amsterdam, M. Rhey, 1772-1788, tome VII.

Source :
http://www.genealogie.com/?gclid=CKOYxYLBxLUCFUnMtAodLmUA0w

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