Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Mimoun Boukarfa - Kara Faradji 24 janvier 1899 Ven 18 Oct 2013 - 16:37 | |
| Double exécution capitale à Oran Une double exécution capitale a eu lieu hier matin, au plateau de Saint-Michel, situé à environ 400 mètres de la prison civile. Avisée la veille par les journaux, une foule, comprenant environ cinq mille personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants et peu d'indigènes, se presse avant l'aube sur le plateau. Elle est contenue par un bataillon de zouaves et un détachement de cavalerie.
Pendant que s'opèrent, sans incident, le montage de la machine et les derniers préparatifs, la nouvelle se répand facilement que, des six indigènes condamnés à mort dans différentes affaires, pendant la session de novembre, et que l'on croit tous devoir être exécutés, quatre ont bénéficié de la clémence présidentielle.
Les deux qui vont être exécutés sont les Marocains Mimoun Boukarfa, auteur du quintuple assassinat des époux Santa Maria et de leurs trois enfants à Arbal ; Kara Faradji, assassin de M. Joseph Moulin, à l'Ougasse.
Réveillés à six heures. A l’annonce du rejet de leur grâce, ils sont simplement assoupis. Kara se dresse tremblant, les larmes aux yeux, fait par deux fois répéter les paroles de l'interprète, et proteste de son innocence.
Boukarfa s'écrie d'une voix forte, quand on lui annonce qu'il va mourir « J'ai commis une grande faute, et je suis heureux de mourir, car Allah l'a voulu ! » Il se met à rire d'une façon grimaçante en arrivant dans le préau pour subir la toilette.
Boukarfa enlève sa chéchia pour saluer les personnes présentes, et se plaint seulement qu'on ne l’ait pas autorisé à avoir une dernière entrevue avec sa femme.
Les deux condamnés refusent la cigarette et le café qu'on leur donne. Ils récitent sans défaillance les litanies habituelles, assistés du muphti.
Les condamnés, accompagnés des aides et des gardiens de la prison, arrivent vers le lieu de l'exécution. Il fait grand jour.
Kara descend le premier et voit, se tenant à proximité des bois de justice, la famille de sa victime, ainsi que la famille Santa Maria, vêtues en grand deuil.
Kara recule face à la bascule. Boukarfa se retourne sur la planche et résiste.
Des membres de la famille de Joseph Moulin, conduisent le neveu de la victime auprès du panier contenant les corps et en montrant le cadavre de Boukarfa, lui disent : "Regarde-le bien, tu es vengé."
Site de Sylvain/Nemo Journal des débats politiques et littéraires 25 janvier 1899 (Gallica) Le Petit Parisien supplément littéraire illustré 8 février 1899 | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Mimoun Boukarfa - Kara Faradji 24 janvier 1899 Ven 18 Oct 2013 - 19:29 | |
| Bonjour Gaëtane, Quintuple assassinat ! A la Roquette aussi il y avait des enfants amenés par les parents. Pas très "joli" tout cela même si le contexte est différent pour cette double exécution. |
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