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Sujet: Un auteur de référence : Pierre Bouchardon Ven 23 Mai 2014 - 23:10
Pierre Bouchardon est un magistrat né en 1870 et décédé en 1950 . Il doit sa réputation à sa charge de magistrat instructeur ( durant la première guerre il a instruit dans les affaires Mata-Hari, Bolo Pacha , ...;après la seconde il instruisit les dossiers Pétain , Laval et Brasillach ) , mais aussi à sa plume. Il a rédigé plusieurs dizaines d'ouvrages sur des procès criminels , passionnants. Ses livres suivent le même plan et relatent systématiquement crime, enquête , procès , et exécution s'il échet .
Il a écrit sur le sujet :Voir BOUCHARDON P., Hélène Jégado, ALBIN MICHEL, 1937
mercattore Monsieur de Paris
Nombre de messages : 553 Age : 83 Localisation : Paris Emploi : Retraité de l'édition du livre Date d'inscription : 13/03/2019
Sujet: Re: Un auteur de référence : Pierre Bouchardon Mar 30 Mai 2023 - 9:44
Polars et Cie…
Il y a une cinquantaine d’année, j’achetai des bouquins de Pierre Bouchardon. Souvent chez les bouquinistes des quais de la Seine, ou dans des petites librairies de quartier qui, malheureusement, se sont fait la malle au fil du temps. J’aimai bien sa façon de raconter, un peu austère au goût de certains, et le suspens de ces affaires criminelles du temps passé me tenait en haleine.
Mes copains de lecture policière ont été aussi, entre autres, le tandem Pierre Boileau / Thomas Narcejac et les films tirés de leurs bouquins étaient en général bien ficelés et angoissants, comme Les yeux sans visage, de Georges Franju, Les diaboliques, de Clouzot, - Sueurs Froides (Vertigo), d’Alfred Hitchcock).
* Un des premiers policiers bouquiné a été L’affaire Lerouge (1866), par Emile Gaboriaux, souvent considéré comme l’ancêtre du roman policier.
En ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5846647c.texteImage
Et, pêle-mêle, Pierre Véry, Stanislas-André Steeman, Simenon (beaucoup), Conan Doyle, Léo Malet, Gaston Leroux, Edgard Poë, Agatha Christie (beaucoup), Jean-Bommart (espionnage-policier), John Dickson Carr, Dorothy L. Seyers, Roy Vickers, Carter Brown (du tout venant, Série noire), Raymond Chandler, Peter Cheynay (hum), James Hadley Chase, Patrick Quentin,Pierre Nord (espionnage-policier), Frédéric Dard (mais pas les San Antonio), Charles Exbrayat (policier humoristique, collection Le Masque), des noms oubliés dans la Collection La Chouette, les revues Mystère-Magazine (beaucoup), Le Saint, Hitchock-Magazine, et encore beaucoup d’autres, aujourd’hui enfouis par le temps.
Dans les années 50 et 60 paraissait dans le quotidien France-Soir une BD verticale titrée Le crime ne paie pas. Il s’agissait cette fois de faits-divers criminels authentiques et non plus romancés. Le scénariste en était toujours Paul Gordeaux, mais l’illustrateur pouvait changer selon les faits-divers. Alors, se sont succédées les affaires Pranzini, Landru, La bande à Bonnot, Cartouche, Le courrier de Lyon, Ravachol, Casque d’or, Troppmann, Dumollard etc. Sur une vingtaine d’années, plus de 300 affaires furent traitées par Paul Gordeaux et il est certain que la diffusion de France-Soir s’accrut grâce à lui. Quand je rentrai du boulot, j’avais hâte de savoir la suite de ces affaires et le sésame qui me le permettait était le petit kiosque de la marchande de journaux, accolé à la bouche du métro PORTE-D’ITALIE.
- Les anglais ont publié une liste des 100 meilleurs livres livres policiers de tous les temps. Pas d’auteurs Français. Pour les européens, autres qu’anglo-saxon, seul l’italien Umberto Eco figure dans cette liste avec Le nom de la rose (1980), classé à la 13ème place. Aucun Simenon, le grand auteur belge. A la 1ère place figure, La fille du temps (The daughter of times], de Josephine Tey (1951). Suivent, Le grand sommeil, de Raymond Chandler (1939) et L’espion qui venait du froid, de John le Carré (1963)
Dans la liste américaine, Conan Doyle est placé en premier (pour ses 4 romans et 56 nouvelles). Suivent Le faucon de Malte, ou Faucon maltais, de Dashiell Hammett (1930), et Edgar Poë, pour ses contes, essais, poèmes. Le seul titre européen, hors anglo-saxon, est Le nom de la rose (II nome della rosa), de Eco.
VOIR : Liste anglaise et Liste américaine : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Cent_Meilleurs_Romans_policiers_de_tous_les_temps
Les japonais ont également établi une liste classant les 100 meilleurs romans policiers français de tous les temps. En 1ère position Femmes blafardes, de Pierre Siniac (1981). Suivent Nocturne pour assassin, de Fred Kassak (1957) et Le mystère de la chambre jaune (1907), de Gaston Leroux. L’écrivain le plus souvent cité (nettement) est Maurice Leblanc. Viennent ensuite, Fred Kassak et Gaston Leroux. Georges Simenon (belge) est 6ème. Un autre auteur belge, Stanislas-André-Steeman, est placé en 16ème position (série inspecteur Wens, L’assassin habite au 21, Légitime défense (sur écran, Quai des Orfèvres), Le dernier des six etc.) VOIR : https://w.atwiki.jp/asianmystery/pages/240.html
1870-1880
* Ouvrages de Pierre Bouchardon (liste non exhaustive).
EDITIONS ALBIN MICHEL
- 1922. Le mystère du château de Chamblas - 1924. L‘affaire Lafarge - 1924. L’auberge de Peyrebeille. Suivie de La véridique histoire du roman de Stendhal Le rouge et le noir - 1925. Le crime du château de Bitremont - 1926. L’énigme du cimetière Saint-Aubin (Procès du frère Léotade) - 1927. Le duel du chemin de la favorite - 1928. Célestine Doudet, institutrice - 1928. Les dames de Jeufosse - 1929. L e docteur Couty de la Pommerais - 1930. La femme à l’ombrelle - 1932. Troppmann - 1933. La malle mystérieuse. Affaire Eyraud, Gabrielle Bompart - 1934. L’affaire Pranzini - 1935. L’assassin x. Affaire Prado - 1936. Dumollard le tueur de bonnes - 1937. Hélène Jégado, l’empoisonneuse bretonne - 1939. Vacher l’éventreur - 1942. Le puits du presbytère d’Entrammes. Concerne l’affaire de l’abbé Bruneau - 1947. Madame de Vaucrose. Suivie de La fragilité de l'aven - 1953. Souvenirs (ouvrage posthume)
EDITIONS PERRIN
- 1924. La tuerie du pont d’Andert (1838). Concerne l’affaire Peyrel. Suivie de L’affaire Montcharmont - 1925. La tragique histoire de l’instituteur Lesnier (1847-1855) - 1926. Crimes d’autrefois. I. Monsieur Larcenaire. II. Collignon. III. La jacquerie de Buzancais. IV. Le naufrage du Feoderis-Arca. V. La Brinvilliers du XIXe siècle. VI. Le promeneur du bois de Vincennes - 1928. L’auberge de la tête noire. Suivie de L’homme à la lèvre boursouflée. Mon premier crime. La bastide des trois vieillards - 1929. Les procès burlesques - 1930. Autres procès burlesques - 1931. Le crime de Vouziers
EDITIONS DE LA NOUVELLE REVUE CRITIQUE - 1930. L’enfant de La Villette - 1932. L’homme aux oreilles percées. Suivi de L’assassinat de l’archevêque - 1933. La faute de l’abbé Auriol (1) - 1935. La dernière guillotinée.
(1) AUDIO : La faute de l’abbé Auriol *. https://www.youtube.com/watch?v=UiUbTmyqPwE 44mn.47. Par Christophe Hondelate.* Europe 1.
* C. Hondelatte, ainsi que son invité auteur d’un livre sur l’abbé L’affaire abbé Auriol, aux éditions de Vecchi (2006), relate ne pas avoir connaissance (*) du sort de l’abbé après sa condamnation à perpétuité. Il figure pourtant aux Archives nationales d’Outre-mer. Fiche de bagne : ICI (*) Décédé au bagne de la Nouvelle-Calédonie, à 37ans, après 6 ans de peine). LIRE le bouquin : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t5387162k.r=PIERRE%20BOUCHARDON?rk=64378;0
LIBRAIRIE HACHETTE - 1925. La fin tragique du Maréchal Ney - 1926. Le magistrat
EDITIONS DES PORTIQUES - 1929. Le banquier de Pontoise et les vrais mystères de Paris - 1930. Le cocher de M. Armand. Les amours funestes d’Angélina
LIBRAIRIE LEMERRE - 1931 L’abbé Delacollange
LIBRAIRIE FAYARD - 1926. L’assassinat de l’archevêque
LES EDITIONS DE FRANCE - 1924. 1930. 1933. L’affaire Lafarge.
B. ARTHAUD[/b] ( Grenoble) 1934. Un précurseur de Landru. L’horloger Pel (2 )
AUDIO. Albert Pel, le grand frère de Landru https://www.youtube.com/watch?v=Syr_QsO6sMs 41mn.29. Christophe Hondelatte. Europe 1
LIRE le bouquin : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5460982k?rk=42918;4
(2).BAGNE : ICI
- A la fin de cet ouvrage, Pierre Bouchardon consacre un article au hasard survenu dans plusieurs affaires criminellesLe hasard roi des policiers. Sont traités : Lesurques (l’affaire du courrier de Lyon - guillotiné.1796), L’affaire Pranzini (guillotiné.1887), L’affaire Géomay (guillotiné.1889), L’affaire Pérez. Rouen.1907. C. à mort, gracié, puis tf à perpétuité), L’affaire Anastay (guillotiné.1892), L’affaire Bolo (fusillé.1918), et une affaire non résolue.
- Voici un résumé de cette affaire non résolue. (Les textes en gras sont de Pierre Bouchardon). Il s’agit d’un fait-divers s’étant déroulé à proximité de Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Inférieure/ Maritime - 76 ), à une date non précisée. Vers 1900. Une cabaretière, Mme veuve Barthélemy, est découverte assassinée, ainsi que sa fille de 16 ans..
« Un ouvrier ébéniste, de très fâcheuse réputation, s’était séparé de son patron le jour même du double meurtre, emportant avec lui un « tire-crins * * outil utilisé en ébénisterie et en tapisserie.
Tire-crins
Il était à court d’argent. La veille, il avait travaillé, toute l’après-midi, dans la chambre à coucher de la veuve. Il connaissait donc admirablement les lieux et pouvait sous un prétexte quelconque, se faire ouvrir la porte, fut-ce à une heure tardive. Après avoir perdu sa place, ce mauvais sujet avait couru les cafés, buvant ferme et tenant de singuliers propos : « Il me faut de l’argent ce soir, à tout prix, devrai-je pour m’en procurer faire un mauvais coup ». Enfin, deux honorables témoins se croyaient sûrs de l’avoir aperçu qui rodait, à une heure voisine du crime, aux abords du cabaret.
Etait-ce lui, le criminel ? Hé bien, non ! L’auteur poursuit : « Si le hasard avait voulu encore que l’ouvrier ébéniste n’eût pu fournir qu’un alibi suspect et se fût trouvé dans l’impossibilité de présenter son « tire-crins », je me demande comment il aurait disputé sa tête à l’avocat général, devant le jury de la Seine-Inférieure qui passe pour un des plus ferme de France.
Car l’enquête permit d’établir ceci : L’ouvrier ébéniste avait quitté le bourg bien avant le coucher du soleil ; il avait parcouru à pied 20 kilomètres, et il s’était rendu à Fécamp où il avait dansé toute la nuit . Là, deux gendarmes, chargés de l’ordre dans l’établissement, l’avait surveillé avant dix heures du soir et ne l’avaient pas perdu de vue un seul instant. Pierre Bouchardon conclut : « L’alibi était péremptoire. Mais que l’ouvrier, qui avait d’ailleurs perdu ses outils, se fût endormi pour cuver son vin, dans quelque fossé de la route, le hasard avait accumulé contre lui plus de charges qu’il ne fallait pour l’envoyer à l’échafaud ».
*** D’autres Livres de Pierre Bouchardon, en ligne sur gallica :
- Le crime de Vouziers : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3373067b.r=le%20crime%20de%20vouziers?rk=64378;0
- Le puits du presbytère d’Entrammes (l’affaire de l’abbé Bruneau) : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3355328b.r=PIERRE%20BOUCHARDON?rk=21459;2
BAGNE. AUDIO. Emission de la Tribune de Paris, diffusée sur la radio diffusion française, chaîne nationale : Faut-il rétablir le bagne’. Emission du 4 novembre 1949. https://www.youtube.com/watch?v=4ir2BW7rnJ8 18mn.55. Intervenants : Louis Rollin, ancien Ministre des colonies, avocat, Président de la commission des prisons - Pierre Bouchardon, ancien magistrat, écrivain, Président honoraire de la Cour de cassation - Docteur Marcel Fitoussi, ancien médecin-chef aux hôpitaux des îles du Salut, au bagne de Guyane - Henri Danjou, journaliste. Auteur de Les enfants du malheur ! Les bagnes d’enfants - Place Maubert. Dans les bas-fonds de Paris. 18mn55.