Bonjour,
tout d'abord félicitation pour ce site qui apporte des informations capitales (sans jeu de mot
sur le sujet.
Voici le suje que je propose : Le cas d'une exécution capitale en 1942 dans la prison de la Santé, à travers l'expérience d'Edgard Lefébure.
Etant de la famille, j'ai la chance de côtoyer ma grand-mère, nièce du suplicié et l'ayant connu et vu quelques heures avant son exécution. Ses souvenirs sont presque intacts et les larmes ne trompent pas. Elle possède toujours une lettre de sa main, ayant été donnée peu avant l'heure fatidique. Il s'y exprime comme un jeune homme qui va mourir, la tête tranchée, avec deux camarades, Dalmas et Meunier.
Je possède toujours sa chaînette en or, ainsi qu'une petite boîte à dés ayant été utilisée notamment durant la campagne de France de mai-juin 1940...
Ainsi, ayant glâné ça et là des informations, en plus de ce que l'on m'a raconté, j'ai dû différencier le témoignage émotionnel du témoignage pur.
Le but étant de constituer une sorte de dossier/mémoire sur Edgard Lefébure et les conditions de son exécution.
Je viens donc ici afin de demander des informations complémentaires sur cette affaire (qui fait suite à la manifestation de la rue de Buci), et des conseils pour consulter des archives.
Plusieurs choses m'ont contraint de m'attacher à cette recherche. En effet, les circonstances de son arrestation sont toujours assez sombres. Le témoignage pouvant ici m'aider à reconstituer les évènements malheureux de la journée du 31 mai 1942. Souhaitait-il sauver sa femme, Marie comme le suggère ma grand-mère ? ou simplement était-il sur place en tant qu'élément de protection du Front National (le Parti communiste donc), autrement dit une sorte de FTP ?
il fut torturé (ma grand-mère l'ayant vu, je cite "le visage tuméfié et boursouflé par les coups, amené par les policiers les pieds traînant par terre"), mais je crois qu'il ne parla pas.
Quelques heures avant son exécution, je cite "il vint vers nous, littéralement enchâiné, avec un boulet aux pieds, accompagné par deux gardiens, et se pencha pour nous donner une lettre à chacune. Il déclara que son geste était pour une certaine idée de la France, pour toi, et toi aussi, et que l'enfant (ma grand-mère), ne comprendrait que plus-tard cette affaire."
Bref, le mélodrame doit laisser place à des faits dûment vérifiés, qui me permettront ensuite de rendre un homme mérité à Edgard.
Je vous remercie d'avoir lu ce message, si d'aventure il avait provoqué votre attention.
Clem.