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 Graciés in extremis

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giulio
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MessageSujet: Graciés in extremis   Graciés in extremis EmptyJeu 29 Juin 2017 - 0:45

Bonjour

je lis ce forum ainsi que d'autres de temps en temps depuis plusieurs années. Je sollicite les encyclopédistes qui le parcourent également pour m'aider à retrouver les informations concernant deux cas de grâce à l'utlime moment.

Il me semble avoir lu que dans les années 30 un condamné à finalement été gracié alors qu'il était déjà plaqué contre la bascule.

Un autre cas dans une affaire de condamnation multiple :
L'un des condamnés à mort à dédouané totalement le second et ce dernier à du coup échappé à la guillotine.

Sans en être certain il me semble que j'ai lu ces in informations dans un fac similé des carnets d'execution (de Deibler probablement)


Avez vous connaissances de ces deux cas?
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giulio
Bourreau de village



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MessageSujet: Re: Graciés in extremis   Graciés in extremis EmptyJeu 29 Juin 2017 - 1:29

En fouillant un peu avec google j'en ai trouvé un qui a eu la vie sauve grâce à l'assassinat du Président Doumer par Gorguloff
L'article prétend que ce serati celui qui l'a frôlé du plus près...
(je ne suis pas autorisé à publier un lien alors je le découpe)

lecanetondechaine.fr/eugene-boyer-condamne-a-mort-et-sauve-par-lassassin-du-president-doumer/

Citation :
Eugène Boyer, condamné à mort et sauvé par l’assassin du président Doumer
Par Cyril Guinet 29 mars 2015 0 commentaire
La cellule n°3 de la 7e division de la maison d’arrêt de la Santé, à Paris, est éclairée nuit et jour. C’est la règle : on n’éteint jamais la lumière dans le cachot d’un condamné à mort.
Cela ne gêne pas Eugène Boyer. Le bromure que l’on mélange à son quart de vin le plonge chaque soir dans un sommeil de plomb. 94 jours se sont écoulés depuis que les jurés de la cour d’assises de la Seine ont prononcé contre lui la peine capitale. Son crime, il faut le dire, est abominable : En janvier 1931, Eugène Boyer a tué Mme Deimer, une brave dame âgée qui logeait au cinquième étage de la rue Custine, d’un coup de crosse de revolver dans la tempe pour lui voler 400 francs de l’époque, deux broches en simili, et une montre.
Ce 3 mai 1932, les gardiens viennent réveiller Boyer, comme d’habitude, à 7 heures du matin. Le détenu avale un bol de café et fait un brin de toilette. Puis, comme le veut le règlement, les gardiens lui retirent les chaînes qui lui entravent chevilles et poignets pendant la nuit. Enfin, Boyer va s’installer sur son tabouret – son seul mobilier avec une table, tous deux fixés au sol – et ouvre un livre…
L’auteur de l’assassinat de la rue Custine a pourtant bien du mal à fixer son attention sur sa lecture. Il est anxieux. Aujourd’hui, en effet, Me Paul Henriquet, son avocat a rendez-vous avec le président de la République, Paul Doumer, pour tenter d’obtenir sa grâce. C’est sa dernière chance…
Lorsque plus tard la porte de la cellule s’ouvre, Boyer comprend au visage grave de son défenseur, avant même que ce dernier n’ouvre la bouche, que le pardon présidentiel est refusé. Cette fois, il n’y a plus aucun espoir…
Son avocat parti, le condamné reprend son existence recluse, coupée du monde. Il ne lit pas les journaux, ne demande aucune nouvelle du dehors… Comme s’il se retirait déjà du monde des vivants.
Ainsi, trois jours plus tard, le 6 mai 1932, il ignore tout du drame qui vient de se dérouler et qui met le pays tout entiers sens dessus-dessous : Un homme vient de tirer sur le président de la République ! Il était 15 heures, lorsqu’un exalté mystique répondant au nom de Gorguloff a surgit au milieu d’une réunion publique à laquelle assistait le président Doumer et a ouvert le feu. Le chef de l’Etat, touché par plusieurs balles, a été transporté dans un état critique à l’hôpital Beaujon. Il est entre la vie et la mort.

6 mai 1932, Paul Doumer (portrait à gauche) est abattu alors qu'il inaugure une exposition consacrée aux écrivains de la grande guerre (droite). Le président avait perdu quatre fils dans les tranchées de 14-18.
6 mai 1932, Paul Doumer (portrait à gauche) est abattu alors qu’il inaugure une exposition consacrée aux écrivains de la grande guerre (droite). Le président avait perdu quatre fils dans les tranchées de 14-18.

Comme tout le monde, Me Paul Henriquet est, lui aussi, bouleversé par la nouvelle. Mais pour une toute autre raison. L’avocat est face à une situation incroyable. En effet, il vient juste de recevoir la convocation officielle pour assister à l‘exécution de Boyer, qui doit avoir lieu lendemain matin, 7 mai, à 4 h 30. Boulevard Arago, la machine à couper les têtes est déjà installée. Mais l’avocat sait bien qu’en France, le président de la République a le pouvoir de gracier un condamné à mort jusqu’à la toute dernière minute. Si le président Doumer est dans le coma, ne prive-t-on Eugène Boyer de cet ultime recours ? N’y a-t-il pas là un manquement grave à la loi ?
L’avocat fonce place Vendôme, et se fait recevoir par le ministre de la Justice.
— Si le président meurt, demande-t-il, qui aura le droit de grâce ?
— Il faut que nous étudiions le cas, lui répond-on.
L’avocat entre chez lui. Commence pour lui, une longue nuit d’angoisse. A 3 h 37 du matin, il est toujours éveillé lorsqu’on annonce la nouvelle : Paul Doumer vient de succomber à ses blessures. Le président est mort ! Un câble est aussitôt envoyé à la Santé pour reporter l’exécution d’Eugène Boyer, jusqu’à ce que le successeur de Paul Doumer statue sur son sort. Le 13 mai suivant, le président Albert Lebrun, élu trois jours plus tôt, ne souhaitant sans doute pas commencer son mandat par une exécution, fait preuve de clémence et gracie le condamné (en revanche, Gorguloff, l’assassin de Paul Doumer, sera bien exécuté le 14 septembre 1932).

Deux hommes dans le box des accusés : Eugène Boyer (gauche) et Paul Gorguloff (droite). Le crime du second a sauvé la vie du premier.
Deux hommes dans le box des accusés : Eugène Boyer (gauche) et Paul Gorguloff (droite). Le crime du second a sauvé la vie du premier.

Sa peine commuée, Eugène Boyer fut envoyé au bagne de Cayenne, en Guyane. Il ne rentre en métropole qu’en 1953, après l’abolition du bagne. Libéré le 1er mars 1957, le matricule 51353 vendra le récit de sa vie au journal Détective, avant de se suicider sept ans plus tard.
Il existe dans la chronique judiciaire d’autre cas de condamnés à mort sauvés in extremis. Mais aucun homme n’a frôlé la guillotine d’aussi près qu’Eugène Boyer : à 23 minutes près, sa tête roulait dans le panier du bourreau.

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Adelayde
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MessageSujet: Re: Graciés in extremis   Graciés in extremis EmptyJeu 29 Juin 2017 - 14:38

Bonjour giulio, bienvenue sur le forum.
queen

Eugène Boyer doit effectivement sa grâce à Gorguloff :

https://guillotine.1fr1.net/t1750-eugene-boyer

Les deux autres cas que vous citez (condamné gracié alors qu'il était sur la bascule et condamné dédouané par un co-accusé) ne m’interpellent pas a priori. À voir avec d’autres experts de notre forum...

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TomAix
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MessageSujet: Re: Graciés in extremis   Graciés in extremis EmptyVen 30 Juin 2017 - 1:39

Pour la bascule ,cette histoire se trouve dans le Livre Papillon ! Mais bon aujourd'hui il semble que ce livre ne soit pas très fiable au niveau historique.

DOSTOÏEVSKI en Russie a eu une grace de dernière minute.Toutefois c'était un simulacre d'execution.
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CARNIFEX
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MessageSujet: Re: Graciés in extremis   Graciés in extremis EmptyVen 30 Juin 2017 - 13:18

Une grâce de dernier instant me parait totalement improbable. Nous ne sommes pas aux USA.

La seule grâce ne peut émaner que du président de la république. S'il ne l'a pas accordée, plus rien ne fera obstacle à l'exécution.

J'ai déjà vu quelque part qu'un condamné dédouanait un co-accusé. Mais à ma connaissance cela ne permit pas à celui-ci d'en réchapper.

Même pour le malheureux LESURQUES, la proclamation de son innocence par l'un des autres condamnés ne changea rien à son sort.

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giulio
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MessageSujet: Re: Graciés in extremis   Graciés in extremis EmptyVen 30 Juin 2017 - 22:44

Lesurques c'est un des condamnés de l'affaire du courrier de lyon non?
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MessageSujet: Re: Graciés in extremis   Graciés in extremis EmptyVen 30 Juin 2017 - 23:54

giulio a écrit:
Lesurques c'est un des condamnés de l'affaire du courrier de lyon non?

Oui, pour plus d'infos sur l'affaire :

https://guillotine.1fr1.net/t48-joseph-lesurques-l-attaque-du-courrier-de-lyon-1796?highlight=courrier

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giulio
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MessageSujet: Re: Graciés in extremis   Graciés in extremis EmptyMer 13 Déc 2017 - 3:07

giulio a écrit:

Un autre cas dans une affaire de condamnation multiple :
L'un des condamnés à mort à dédouané totalement le second et ce dernier à du coup échappé à la guillotine.

Sans en être certain il me semble que j'ai lu ces in informations dans un fac similé des carnets d'execution (de Deibler probablement)


Grace à http://laveuveguillotine.pagesperso-orange.fr/Palmares1811_1831.html j'ai trouvé une trace de ce genre, mais cela ne précise pas si les complices étaient condamnés à mort initialement

10 août 1821 Vendredi, 12h Châlon-sur-Saône Claude Joly 35 ans, tisserand. Assassinat. Avant de partir pour l'échafaud, disculpe ses deux complices, lesquels bénéficient d'un sursis. 05 août 1821
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giulio
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MessageSujet: Re: Graciés in extremis   Graciés in extremis EmptyMar 12 Oct 2021 - 8:49

En feuilletant les carnets de Deibler à la Fnac j'ai trouvé :
Zannazzaro ou Sanazzaro

il a disculpé Sacco juste avant qu'ils ne soient exécutés

Le procureur fit sursoir à l'exécution de Sacco.

Véritable nom inconnu, probablement italien, cuisinier, 27 ans. Bat à mort et étrangle avec une serviette Henriette Boulogne, veuve Alba, tenancière d'un hôtel rue Croix-des-Petits-Champs (1er arrondissement) le 27 mai 1918 et dérobe environ 5.000 francs en bons de la Défense nationale et billets de banque. Deux complices : Guido Morra, garçon de café, condamné à perpétuité. Umberto Sacco condamné à mort et grâcié in extremis (voir récit exécution ci-contre).

Citation :
Réveil à 4h50. Sanazzaro et Sacco accueillent la nouvelle avec calme. Sacco seul accepte d'entendre la messe, et pendant qu'il est absent, Sanazzaro fait des aveux au juge d'instruction : Sacco n'a appris le crime qu'après qu'il l'ait commis, il a aidé à cambrioler, mais il ignorait les intentions de son complice. Quand on lui demande pourquoi ce mensonge, Sanazzaro répond : "Je ne sais pas... Je croyais qu'en France, on n'exécutait pas deux condamnés pour le même crime." Quelques appels plus tard, on surseoit à l'exécution de Sacco. Sommé de dire sa vraie identité, Sanazzaro refuse : "Non, cela, je ne peux pas. Tout ce que je peux dire, c'est que j'appartiens à une honorable famille. Je ne dirai pas mon nom, on croira que je suis mort au front, en combattant. Je suis heureux d'avoir sauvé mon ami." Au greffe, Sacco est informé de la mesure le concernant. Les complices se saluent une dernière fois, et Sanazzaro grimpe dans le fourgon calmement. Meurt courageusement.
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