Morts de peur

Marcel Obrecht déclare que certains de ses clients ont été conduits à la guillotine en plein état de choc, presque morts....

Il y a quelques exemples de condamnés qui s'évanouit et même mourir, que malgré cela, ont été mis sur la planche ?

Pourrait un homme mort ou inconscient, être guillotiné  ?

Merci Beaucoup

Une décision de justice concernant une mise à mort devait s'accomplir quoiqu'il arrive.Ainsi l’état  du condamné dans ses derniers instants,même en cas de mort manifeste,n'avait aucune importance et ce n'est pas des bourreaux,sans état d’âme,qui allaient empêcher le geste ultime.....

En Belgique, on exécutait même les suicidés :
Le 29 septembre 1807, Michel LANCELIN, 55 ans, de Liège se suicida une heure avant son exécution en se plongeant un couteau dans le cœur (C’était sa propre femme qui lui avait fourni le couteau caché dans un pain).
Les hautes instances judiciaires étaient bien embêtées par ce suicide, non seulement parce que des milliers de curieux se trouvaient déjà rassemblés et attendaient impatiemment que se déroulât le terrible spectacle, mais surtout parce que LANCELIN appartenait à une très honorable famille liégeoise (son père était le conseiller financier du Prince-Evêque de Liège) et qu’on aurait, par conséquent, pu parler de favoritisme. Le Procureur général près de la Cour d’Appel de Liège fut aussitôt prévenu. Afin d’éviter un scandale, la décapitation eut quand même lieu. Personne ne remarqua qu’on avait mené un mort à l’échafaud. Quatre années plus tard, Napoléon rendit visite à Liège. Lorsque le Procureur général lui fut présenté, l’empereur s’écria « Ah, ah, c’est vous qui faites décapiter les morts ».
De même, dans son livre « Tod durch das Fallbeil », relatant la vie de l’exécuteur allemand Johann REICHHART, Johann DACHS fait mention de l’exécution d’un tueur d’enfants Johan STRÖSSENREUTHER à Munich en 1939 :
« Johann REICHHART était arrivé à Dresde tard dans la soirée du 6 juin 1939. Le lendemain, il devait exécuter dans la prison locale un double assassin. A l’entrée de l’établissement, le portier de service lui communiqua une dépêche de Munich. Le procureur télégraphiait : « Exécution Dresde reportée. Vous attend encore aujourd’hui dans la nuit à Munich Stadelheim ».
Dans la prison de Munich Stadelheim, les événements s’étaient précipités. Johan STRÖSSENREUTHER un tueur d’enfants condamné à mort, menaçait d’échapper à la justice et de mourir de mort naturelle. Bien entendu, cela ne pouvait se produire. La Justice devait suivre son cours. Trente ans, la police avait poursuivi un fantôme et lorsqu’enfin, celui-ci avait été arrêté et condamné à mort par une Cour d’Assises, il était sur le point d’échapper à son juste châtiment. Le médecin légiste avait constaté que STRÖSSENREUTHER, âgé de 68 ans, souffrait d’un cancer du foie à un stade avancé et qu’il n’avait tout au plus que 24 heures à vivre. On devait donc se hâter. Le jugement devait être exécuté avant qu’il ne décède d’une mort naturelle. …..
Johann REICHHART arriva encore avant minuit à MÜNCHEN STADELHEIM. Il était attendu avec impatience par le Procureur général qui l’avisa que STRÖSSENREUTHER se trouvait gravement malade et qu’il avait tout au plus encore quelques heures à vivre. C’est pourquoi l’exécution devait avoir lieu aux premières heures de l’aube.
Le mercredi 7 juin 1939, les aides de REICHHART le saisirent dans sa cellule et le conduisirent à la chambre d’exécution. Sur le chemin, il s’évanouit soudain. Les aides le trainèrent sur le sol pendant quelques mètres et le déposèrent sur l’échafaud. Le médecin légiste présent constata que STRÖSSENREUTHER était déjà tombé dans le coma. A six heures du matin, Il autorisa néanmoins l’exécution d’un homme qui vraisemblablement était déjà décédé ».

A plusieurs reprises,des journalistes,dument patentés pour assister aux exécutions,ont relaté qu'aucun épanchement de sang n'avait jailli du cou sectionné du condamné.Dans de tel cas,on peut quasiment affirmer que le condamné en question était déjà mort;probablement terrassé par l'émotion intense qui l'avait saisi quelques instant seulement avant l'action du couperet...

La loi disait tout condamné à mort aura la tête tranchée: c’était l'application stricte de la loi dans une circonstance de plus, particulièrement solennelle.

La même loi disait aussi que le supplicié serait immédiatement enterré,  ce qui a donné lieu "au simulacre" d'enterrement lorsque le corps était récupéré par l'Université ou la famille: c'est du même ordre que d'avoir décapité un condamné déjà mort.

L'état d’âme des bourreaux n'y est pour rien, c'est la justice qui exigeait ça, autant que la tradition, voir en pareilles circonstances sans doute, le sentiment d'un sacrilège à un rite immuable si on ne l'effectuait pas correctement.

André OBRECHT pas Marcel , mais je ne pense pas qu'il avait des états d'âme il respectait la procédure c'est tout, en dehors de sa fonction c'était un homme courtois mais réservé, il avait peur des journalistes qu 'il appelait "marchands de bobards " des gens qui aiment bien du sensationnel à n'importe quel prix !

Oui, deux nouveaux bourreaux; Marcel Obrecht et André Chevalier !

Jacques Hébert, révolutionnaire et rédacteur en chef du journal extrémiste Le Père Duchesne. S'il n'est pas mort de peur, il fut du moins trainé sur l'échafaud inconscient.

Le parti de Robespierre se débarrassa au printemps 1794 d'Hébert et de ses amis, un peu trop remuants.

l' exécution d'Hébert fut un peu particulière en effet la lame se coinça plusieurs fois avant de finir sa course
j' espère pour lui qu'il était inconscient mais vu le mal qu'il a fait il y avait peut-être une justice autre que celle des hommes, lui appelait la guillotine le rasoir national dans son journal, il a pu profiter d'une coupe gratuite !

Il faisait partie du groupe dénommé "les enragés", ce n'était pas pour rien.

Concernant Hebert,il est,à ma connaissance, le seul acteur majeur de la Révolution à être mort lâchement,lui qui réclamait à corps et à crie toujours plus de têtes car il voyait partout des traitres à la cause alors que lui même,corrompu de première,menait grand train.Certains chroniqueurs de l'époque ont même écris  qu'alors qu il était  sur la bascule,Sanson s'était permis de faire descendre le glaive fatal tout doucement sur son cou pour complaire à la populace, avant de le décapiter pour de bon.Je ne sais s'il faut croire en cette tragique anecdote car Sanson avait la réputation de montrer un certain respect aux condamnés.Peut être a t-il fait une exception pour un tel scélérat....Je pense,pour finir, qu'il a surement décapité un cadavre.

Hébert ne faisait pas partie des enragés, quoi qu'il est repris leur politique, son groupe était plutôt les exagérés ou hébertistes ,les enragés c'est le groupe jacques Roux

Toujours concernant Hebert;il faut savoir que son épouse le suivi sous le couperet républicain une vingtaine de jours après.Au Tribunal Révolutionnaire ça ratissait large.....