nouveau livre sur les exécuteurs belges

Bonjour,
C’est avec plaisir que je vous signale la parution prochaine (sans doute dans le second semestre de cette année) aux éditions Jourdan de Waterloo d’un livre consacré aux exécuteurs des arrêts criminels en Belgique et intitulé «La guillotine et les exécuteur des arrêts criminels en Belgique. (1796-1996). L’exemple des GUILLAUMEZ Messieurs de Mons et de quelques collègues ».
(A toutes fins utiles, je signale aux amateurs que cette maison a déjà édité un livre consacré aux fusillés belges de la guerre 14-18 et intitulé « Je préfère être fusillé – Enquête sur les condamnations à mort prononcé par les conseils de guerre belges » de Benoît AMEZ).
Le temps que me laisse ma pension m’a permis de résumer, et de mettre en ordre les centaines de documents trouvés aux différentes archives de Belgique de France et des Pays Bas (pour les occupations étrangères que le pays a subi entre 1796 et 1830) pendant les quarante ans que j’ai consacrés à cette recherche.
J’ai pris comme fil conducteur Les GUILLAUMET famille d’exécuteurs du département de Jemmappe puis de la province du Hainaut dont je suis originaire pour alors m’étendre aux exécuteurs des autres provinces.
On trouvera dans ce livre outre de nombreuses anecdotes sur ces personnages et sur les guillotines importées et/ou fabriquées en Belgique, une liste complète des exécuteurs et aides belges depuis la période française et des condamnés à mort exécutés depuis 1830, la législation complète concernant cette –disons-administration un peu spéciale ainsi que de nombreuses photos des « reliques » de la profession reposant dans les musées belges (couteaux de guillotine, couteaux de miséricorde, chemise du bourreau …) objets qui aujourd’hui seraient difficilement visibles.
J’y ai joint également en annexe une relation inédite de l’affaire FERFAILLE guillotiné à la prison de Furnes en 1918 et ce d’après des copies de son dossier d’exécution que j’ai eu le bonheur de consulter avant sa destruction, ainsi que des renseignements généalogiques concernant la famille ROGIS originaire d’Hyon près de Mons en Hainaut dont la fille Rosalie épousa Anatole DEIBLER.
J’espère que ce livre vous intéressera autant que ces recherches m’ont passionné.
Prenez soin de vous dans ces temps troublés.

Thank you for the information.The book looks very interesting

But to the autumn is very,very long time

Superbe topic!!

Bravo mon Ami

Merci de l'info!

Prévenez-nous quand nous pourrons nous procurer votre livre.

guillaumet a écrit:

J’y ai joint également en annexe une relation inédite de l’affaire FERFAILLE guillotiné à la prison de Furnes en 1918 et ce d’après des copies de son dossier d’exécution que j’ai eu le bonheur de consulter avant sa destruction,

Le livre promet d'être très intéressant ! Je me permets de réagir sur ce que vous avez écrit sur le dossier d'exécution de Ferfaille qui aurait été détruit : comment est-ce possible? Où était-il conservé?

BOnjour
Ce n'est pas le dossier judiciaire de Verfaille qui a été détruit. Du temps des juridictions militaires belges, celui-ci se trouvait à l'auditorat près du conseil de guerre de Bruxelles.
A la dissolution de ces juridictions, il a été transmis aux archives de l'état où je pense il peut toujours être consulté moyennant certaines autorisations.
C'est le dossier "exécution" dont la partie administrative (et non judiciaire) de l'affaire qui se trouvait au Ministère de la Justice qui a été détruit lors d'un grand nettoyage du Ministère.
Ce "grand nettoyage" a été fait dans les années 80 par des objecteurs de conscience dont l'un a pris de mauvaises photocopies de ce dossier.

cela reste très surprenant ! En France, le ministère a versé aux archives les documents administratifs relatifs aux exécutions (encore qu'on y trouve relativement peu d'infos concrètes et qu'il faudrait confirmer pour la Ve République, pour lesquels ces documents sont encore inaccessibles). Du coup, je suppose que vous avez pu vous appuyer sur ces photocopies heureusement effectuées...

Cher Monsieur,
Ici en Belgique nous avons une conception disons plus élastique de la conservation des archives. S’il est possible – avec beaucoup de difficultés cependant provenant de la façon dont ces dossiers ont été conservés ou classés ou de la bonne volonté des employés des archives – de consulter les dossiers judiciaires des condamnés à mort exécutés, on ne trouve aucun renseignement concernant leur exécution, cette dernière dépendant du Parquet général auprès de la Cour d’Appel. La dernière pièce figurant dans le dossier est habituellement le procès verbal de l’audience, très rarement le PV d’exécution.
Ce n’est qu’après de nombreuses recherches que j’ai trouvé aux archives de l’état à Bruxelles un vieux dossier provenant d’un fonds déposé par le Parquet Général de la ville et contenant des dizaines de pièces (éparses qu’il a fallu remettre en ordre) relatives aux exécutions après l’indépendance du pays, après 1830 donc.
A un moment donné tous ces dossiers n’intéressaient pas grand monde et certains – les plus médiatiques- ont même disparu. Un dossier célèbre par exemple, l’affaire du comte de BOCARME empoisonneur de son beau-frère et guillotiné à Mons dans les années 1850 fait défaut aux archives. Il a disparu et personne ne sait ce qu’il est devenu. Par recoupements, j’ai retrouvé trace de sa consultation dans les années 1950 mais après c’est «Nacht und Nebel » comme auraient dit nos amis allemands. On a bien retrouvé des sous fardes qui trainaient sur le vieux marché à Bruxelles mais l’essentiel du dossier fait défaut.
Pour en revenir à l’affaire VERFAILLE j’avais pu consulter le dossier alors que je travaillais au conseil de guerre de Bruxelles au début des années 70. A cette époque cela n’intéressait personne et le dossier était enfoui sous des centimètres de poussière. Depuis cette affaire est devenue médiatique et un certain nombre « d’amateurs » l’ont consulté et malheureusement s’y sont servi. Par exemple, j’ai entendu dire que l’état de frais de DEIBLER qui s’y trouvait et que j’avais vu à l’époque avait disparu.
Quant au dossier dont je possède quelques mauvaises photocopies, il provient comme je vous l’ai dit d’un nettoyage au ministère de la Justice. « Ce sont des vieux papiers, cela n’intéresse personne ».
Ne vous étonnez pas, j’ai moi-même était témoin d’une telle gabegie : j’ai vu jeter à la poubelle des centaines de dossiers sans aucun tri sérieux -certains remontant au début de la PJ dans les années 20, provenant des archives de la police judicaire lors de la réforme de la police belge en l’an 2.000.

Cher Monsieur,

vous connaissez sans doute déjà, mais à tout hasard, Benoit Amez et Xavier Rousseaux ont écrit une contribution spécifiquement sur l'affaire Ferfaille, et c'est accessible en ligne :
https://www.academia.edu/5302892/L_affaire_Ferfaille_en_Belgique_libre_27_octobre_1917_-_26_mars_1918_Exc%C3%A8s_de_la_justice_militaire_laboratoire_de_la_justice_scientifique_ou_instrument_de_l_affirmation_nationale_?email_work_card=title

Bonjour Monsieur,
Oui je connais les nombreux ouvrages qui ont été publiés sur cette affaire tant en français qu’en néerlandais. J’ai pu d’ailleurs consulter le dossier complet de l’affaire VERFAILLE lorsque je travaillais à l’Auditorat militaire près le conseil de guerre de Bruxelles. A cette époque cette affaire n’intéressait personne mais depuis le début des années nonante, ce dossier semble avoir été retourné sous toutes ses coutures.
En fait, le sujet de mon travail se rapporte à la guillotine ainsi qu’aux exécuteurs des arrêts criminels en Belgique depuis l’arrivée des Français en 1794 jusqu’à l’abolition de la peine de mort. J’ai pris comme fil conducteur les GUILLAUMET exécuteurs de Mons ville dont je suis originaire pour m’étendre alors aux exécuteurs des autres provinces.
Le chapitre que je consacre à l’affaire FERFAILLE n’est qu’une annexe à mon travail. Je trouvais dommage de ne pas faire état des quelques documents qu’on m’avait confiés. D’ailleurs, à bien y regarder cette affaire est somme toute assez banale et n’a du son retentissement qu’à sa « solution finale » et à l’endroit où les faits ont été commis. Je pense d’ailleurs que FERFAILLE a servi de victime expiatoire : nonobstant l’horreur de son crime, de nombreux faits de banditisme avaient lieu derrière le front belge. Comme au début de l’occupation française en Belgique, on trouvait rarement les auteurs mais quand on les trouvait, ils étaient convenablement « soignés ». Dans le présent cas, il convenait de faire un exemple, comme le dit bien le Ministre de la Justice dans son rapport au Roi justifiant l’exécution de l’arrêt de mort : « …Les circonstances particulièrement odieuses de cet assassinat, l’émotion profonde et l’horreur qu’il a suscitées parmi la population chez qui le souvenir d’un autre crime abominable, commis récemment dans la région et resté impuni, subsiste encore si vivace m’imposent de devoir me joindre à M. l’Auditeur Général pour proposer à votre majesté le rejet du recours en grâce…. L’ordre social si troublé déjà par de tragiques évènements, l’obligation de conserver à des populations inquiètes la certitude d’une protection efficace et le sentiment de leur sécurité exigent à mon avis que la justice suive son cours »

Bonsoir,

Le nom du condamné est-il VERFAILLE ou bien FERFAILLE ?

Merci à vous.

Faute d'inattention de ma part.
D'après le PV d'exécution son nom est FERFAILLE Emile né à Menin le 25 novembre 1891.
Mais il est vrai que je l'ai déjà vu orthographié VERFAILLE ou VERFAILLIE.

Merci bien Guillaumet