Quand Victor Hugo était confronté aux exécutions capitales

Inlassable combattant pour l'abolition de la peine de mort Victor Hugo a été confronté très tôt aux exécutions capitales.
 
- A l’âge de 10 ans, dans la ville de Burgos (Espagne), il est le témoin du passage d’un condamné à mort, dirigé vers son lieu d’exécution, allongé sur le dos d’un âne. L’homme va subir le supplice du garrot. Par la suite, à Paris, il croisera d’autres condamnés.

- En juin 1820, il voit passer la charrette conduisant au supplice Louvel, assassin du duc de Berry (journal Le Témoin)    
- En mars 1824, il assiste au dernier voyage de François Delaporte, exécuté avec deux autres complices, Renaud et Auchard (ou Ochard), détrousseurs de voyageurs et pilleurs de diligences.  
 
- En 1825, selon l’ouvrage Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, il aurait assisté aux préparatifs et à l’exécution de Jean Martin, parricide, place de Grève.
(on retrouve ce Jean Martin dans Le dernier jour d’un condamné, du même Hugo. Le condamné à mort découvre, gravé ou écrit,  sur le mur de sa cellule l’inscription : Jean Martin 1821, et d’autres noms de guillotinés, Dautun 1815, Chastaing 1823, Papavoine etc.).

Cette exécution d’un Martin pose un petit problème : le Compte général de l’administration criminelle en France , année 1825, ne mentionne pas l’exécution d’un parricide dans le département de la Seine. Le Palmarès des exécutions capitales non plus. Par contre, un certain Pierre-Louis Martin, parricide, a été exécuté en 1820, place de Grève. Le Palmarès  mentionne bien cette exécution, en date du 06 décembre. Victor Hugo a-t-il mal rapporté l’année d’exécution ? Ou est-ce sa femme, Adèle, qui recueilli ses souvenirs et les mit en écriture sous le titre Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (1863) ? Où leur fils Charles et Auguste Vaquerie, remaniant et censurant successivement cet ouvrage ?  

Dans Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie est relaté le fait suivant :

Il se croisa avec une autre charrette. Cette fois la guillotine faisait coup double ; on exécutait les deux assassins du changeur Joseph, Malagutti et Ratta. M. Victor Hugo fut frappé de la différence d’aspect des deux condamnés ; Ratta, blond, pâle, consterné, tremblait et vacillait ; Malagutti, brun, robuste, tête haute, regard insouciant, allait mourir comme il serait allé dîner.                                                            

En 1851 se déroula l’exécution de Claude Montcharmont à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire - 71), dans des conditions extrêmement pénibles et difficiles. A la suite de cette exécution le fils de Victor Hugo, Charles, s’eleva contre la peine de mort dans un article publié dans le journal l’Evènement. Inculpé, il dut passer en jugement.
Victor Hugo sollicita d’être son avocat. Mais, malgré une belle plaidoirie, son fils sera condamné à six mois de prison. Lire l’article de Charles Hugo et la plaidoirie de son père : http://blog.le-miklos.eu/?p=8584

Claude Montcharmont : il existe un topic créé par Piotr, en 2008. Mais les liens indiqués par divers intervenants sont morts, sauf celui d’Adelayde en 2012 : https://guillotine.1fr1.net/t785-claude-montcharmont-1851?highlight=Montcharmont



En audio : https://www.audiocite.net/livres-audio-gratuits-romans/le-dernier-jour-dun-condamne.php?
Durée : 2h 19mn.  Enregistrement : Audiocite.net     .  
C’est une voix féminine qui se fait l’interprète de l’écrit. Et c’est un peu dommage car l’on peine un peu à l’identifier au condamné à mort. Est-ce un ressenti personnel ? Peut-être.
D’autres enregistrements audio sont proposés mais ce sont également des voix féminines.
  



















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Le PALMARES mentionne un Jean Pierre MARTIN, mais son exécution est postérieure à la parution du Livre de VH.

Ce Jean Pierre MARTIN fut exécuté le 22 juillet 1830, et fut le dernier à monter à l'échafaud dressé en place de Grêve.

Quelques jours après, Charles X était renversé.